Le portrait, Pauline 4è2

Cela fait un an maintenant que ma bien-aimée a préféré me jeter à la porte, dans le but disait-elle de me préserver car je l’aimais comme un fou. J’étais resté devant sa porte un long moment et l’avais entendue couper la musique, les lumières s’étaient éteintes chez elle alors que toutes ses fenêtres restaient ouvertes. Je m’étais inquiété et avais décidé de rentrer par la fenêtre de la cuisine. En entrant dans son salon, je la vis, elle flottait au-dessus de moi. Je ne compris pas la situation tout de suite mais elle était bien morte, elle s’était pendue. Plein de questions tournaient dans ma tête : Comment ? Pourquoi ? Elle venait de me mettre à la porte en me donnant pour seule raison que je l’aimais trop. Pourquoi avait-elle mis fin à ses jours ?

J’étais énervé, triste, inquiet, choqué. J’ai décidé de quitter la ville pour oublier ces événements trop violents. Je pris le chemin de la mer. Je louai une petite maison facilement, tout me semblait correspondre à mes besoins. Je me suis installé au milieu des décorations : des cadres, des portraits, un portrait en particulier attira mon attention. Il ressemblait étrangement à ma bien-aimée. Je décidai de le passer du salon à ma chambre. Je m’étais promis de l’oublier mais son doux visage peint me redonnait l’illusion de l’amour. Elle était la femme idéale, même si je n’étais pas l’homme qu’elle attendait.

Je dormais nuit après nuit avec ce portrait en face de mon lit. Une nuit, j’eus l’impression qu’il prenait vie. Ce phénomène se reproduisit plusieurs fois. Cependant les morts ne reviennent pas à la vie, c’était de la folie, mais j’aimais en quelque sorte cette folie car elle était encore liée à son souvenir que j’adorais. Un soir, j’entendis un sanglot qui me glaça le sang. Elle m’apparut, oui, ma bien-aimée, c’était elle en chair et en os. Elle était sortie du portrait. Comment ? Je ne saurais l’expliquer. Elle se tenait devant moi, le regard fuyant, évitant tout contact avec le mien.

Elle annonça qu’elle était morte pour me fuir car j’étais beaucoup trop amoureux d’elle et ne la laissais pas respirer. Elle ne croyait pas à mon départ et voulait partir loin de moi. A ce moment précis, une grande tristesse mélangée à une immense colère montèrent en moi. Je commençais à devenir fou, elle, elle me rendait fou ! J’étais là, allongé sur mon grand lit de bois. A ma droite, une porte-fenêtre laissait rentrer l’hiver et une longue pluie vint jusqu’à moi laver mes larmes.

 

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