Rencontre avec Dracula Emma Kostrzewa

Lorsque j’avais 16 ans, mon père, géologue, devait se rendre en Transylvanie pour observer et analyser le sol. Ma mère, mon frère et moi-même l’accompagnâmes dans son voyage. Nous fûmes hébergés chez un vieil homme du nom de Dracula. Son château était sombre et noir. Il était également très haut. Le sommet de chacune des tours était aussi pointu qu’un couteau aiguisé. Derrière le château s’élevaient des montagnes aux pentes raides et dangereuse. Aucune verdure ne poussait aux alentours, pas un arbre, pas un buisson, pas une plante, pas un brin d’herbe, rien, seulement des pierres et des roches. Le château du comte était situé dans les hauteurs de la Transylvanie. Le trajet était sinueux.

Lorsque nous entrâmes dans la demeure de notre hôte, nous fûmes étonnés par le peu de lumière qui entrait dans la pièce. Le comte nous accueillit poliment il nous proposa de passer à table. Nous ne nous opposâmes point à cette proposition. Il était vrai que depuis notre départ de Londres nous n’avions que très peu mangé. Nous nous installâmes à table et commençâmes à manger. Mes parents discutaient avec notre hôte. Dracula questionnait mon père sur son travail. Mon frère et moi restâmes silencieux.

Une semaine avait passé lorsqu’un jour je vis à travers la fenêtre exigüe de ma chambre une silhouette noire. Cela m’intrigua. La hauteur de ma chambre par rapport au sol interdisait à quiconque d’atteindre la fenêtre. Je m’approchai alors de celle-ci. Sur le mur de la tour opposée à la mienne grimpait le comte ! J’appelai mon frère mais il fut aussi stupéfait que moi. Ne sachant que faire, nous allâmes prévenir notre mère. Elle ne cria pas et nous dit que nous étions sûrement épuisés et que nous devrions aller nous reposer. Cependant je reste persuadé que ce que j’avais pu observer depuis ma fenêtre était bel et bien le comte qui gravissait à l’envers, tête vers le sol rocheux de Transylvanie, la tour. Je dis donc à ma mère de venir voir d’elle-même le comte mais lorsque nous fûmes arrivés dans ma chambre à coucher, Dracula avait disparu ! Ma mère et moi redescendîmes dans le petit salon. Quand nous fûmes arrivés, je crus rêver : là, sur un fauteuil était assis Dracula ! Pouvait-il se téléporter ? D’après ce que j’avais pu observer, je dirais que oui. Mais peut être qu’après tout ma mère avait raison : j’étais juste fatiguée.

Quelques jours plus tard, nous rentrâmes à Londres. Dehors il faisait froid, il pleuvait à verse. Le brouillard nous empêchait de voir à plus de trois mètres devant nous. Soudain, un coup de tonnerre se fit entendre puis un autre et encore un autre ! Nous nous précipitâmes chez nous. Ma mère, dame de haute société, alla dans la salle de bain pour parfaire sa toilette. Tout à coup, nous entendîmes crier. Je me précipitai vers elle, suivie de très près par mon frère. Lorsque je fus arrivée, je compris la cause du cri de ma mère : une multitude de cafards étaient regroupés dans un coin de la pièce. Ma mère courut avertir mon père. Moi je restai figée sur le pas de la porte, le regard fixé sur l’attroupement de cafards. Je devais être éreintée du voyage de Transylvanie à Londres car je les vis rapetisser encore et encore jusqu’à totalement disparaître. La nuit tomba. Nous allâmes tous nous coucher.

Vers trois heures du matin je me réveillai. J’entendis du bruit provenant de la chambre de mes parents. Au début, des bruits de pas puis soudain j’entendis notre porte d’entrée s’ouvrir. Je la reconnaissais facilement car c’était la seule porte qui grinçait. Je décidai alors de me lever et d’aller voir. Je m’approchai à tâtons et sentis quelque chose qui semblait être une poignée de porte. Je passai ma tête par la porte. Ma mère n’était plus là. J’en déduisis qu’elle était partie. Je pris donc mon manteau et me lançai à sa recherche. Une idée me vint à l’esprit : elle n’avait pas pris son manteau, elle ne pouvait pas être allée bien loin. Je pris son manteau sur mon bras et sortis de la maison. Je m’orientai vers son lieu favori : notre banc situé en face de la bibliothèque. Je ne m’étais pas trompée. Je la trouvai là, presque allongée sur le banc. Je la couvris de son manteau et la ramenai à la maison.

Le lendemain mon père appela un médecin. Ma mère lui dit qu’elle arrivait à entendre des sons qui étaient relativement lointains. Le médecin dit à mon père qu’il était confus à propos du cas de ma mère et qu’il ferait venir quelqu’un de plus expérimenté que lui. Dans l’après-midi, un second médecin arriva. Il se présenta : Dr Winston. Il examina ma mère puis soudain il se releva, s’élança vers mon père et lui annonça très sérieusement que ma mère avait été vampirisée. Tout à coup tout se bouscula dans ma tête : le vampire était Dracula ! Il pouvait se téléporter, il pouvait se transformer en animal, il pouvait se rapetisser puis disparaître, il pouvait grimper des murs raides et il vivait dans un château sombre. Je dis ma déduction à mon père. Dr Winston s’empressa de demander où vivait Dracula. Nous partîmes alors pour la Transylvanie.

Lorsque nous fûmes arrivés, nous nous dépêchâmes d’aller au château de Dracula avant la tombée de la nuit car Dracula récupère toute sa force la nuit tombée. Une fois arrivés, une bataille sans précédent s’offrit à nous. Le Dr Winston sortit un pieu et un couteau. Il donna le pieu à mon père. Tous deux s’avancèrent et pénétrèrent dans l’enceinte du château. Avec mon frère nous hésitâmes puis nous les suivîmes. Un groupe de tziganes était devant une caisse, sûrement là où était endormi Dracula. Ils s’élancèrent sur nous. La bagarre avait commencé lorsque je vis le Dr Winston s’avancer vers la caisse. Le comte surgit hors de la caisse. Docteur Winston dégaina son couteau et trancha la gorge de Dracula. Mon frère saisit le pieu que mon père avait fait tomber et l’enfonça dans le cœur de Dracula. Le comte tomba raide. J’attrapai donc l’épée d’un tzigane et décapitai Dracula.

Emma Kostrzewa.

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