En 1949, à Paris ,Victor Kravchenko, dignitaire soviétique passé à l’Ouest et auteur du best seller « j’ai choisi la liberté » attaque en diffamation le journal communiste « les lettres françaises » qui dans un article en date du 13 novembre 1947 intitulé  » comment fut fabriqué Kravchenko » l’accusait d’être un agent des services secrets américains. Pourquoi cette accusation? que révèle ce procès?

  Dans son livre qui connaît un succès retentissant, plus de 500 000 exemplaires vendus en France, Kravchenko critique ouvertement le régime stalinien. Il y décrit la misère généralisée, il dénonce l’existence des goulags,et cela 25 ans avant « l’Archipel du Goulag » d’Alexandre Soljenitsine. Il s’agit donc d’un réquistoire implacable contre le régime soviétique.

  Pour les communistes, dans un contexte de Guerre froide, ce livre ne peut être qu’un tissu de mensonges, l’auteur qu’un simple agent des Etats-Unis. La grande majorté des intellectuels communistes français, Vercors, Pierre Cot, Frédéric Joliot – Curie condamnent lors du procès l’ourage de Kravchenko et évoquent leur propre expérience de la « patrie du socialisme » et cela malgré les témoignages d’anciens détenus, les zeks, des goulags dont Margaret Buber-Neumann dont le mari avait été incarcéré par Staline dans un camp et ensuite livré aux SS en 1940.

 Ce procès qui sera qualifié de »procès du siècle »  montre ainsi le soutien inconditionnel, malgré les crimes commis par Staline, des intellectuels communistes français au régime soviétique. De plus, si Kravchenko remporte son procès sa victoire ne permet pas de faire éclater au grand jour toute l’horreur du régime stalinien.

En 1966, Kravchenko est retrouvé mort dans son appartement, une balle dans la tête. Si la thèse du suicide semble la plus probable son fils continue de croire qu’il fut assassiné par le KGB.

Pour en savoir davantage:

ce soir sur Arte à 20h45: le procès Kravchenko « nier l’évidence ».