Comprendre le génocide rwandais

Le site du ministère de l’éducation nationale rappelle l’organisation par le Mémorial de la Shoah d’une exposition en ligne consacrée au génocide rwandais. Entre avril et mai 1994, 800 000 Tutsi ont été massacrés.

Voici le lien pour accéder à l’exposition:Mémorial de la Shoah :http://www.memorialdelashoah.org/rwanda/index.html

 

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Le texte qui suit  est extrait du site du ministère; il rappelle les enjeux de cette exposition virtuelle.

Comprendre le génocide rwandais

Le Mémorial de la Shoah de Paris propose en ligne une exposition consacrée au génocide des Tutsi au Rwanda réalisée en 2014. Elle s’organise autour de trois grandes parties : les spécificités du génocide des Tutsi, comprendre l’événement, mémoire et justice.

Le Mémorial de la Shoah s’engage dans l’enseignement de l’histoire des trois génocides du XXe siècle. En 2014, dans le cadre de la vingtième commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, le Mémorial de la Shoah a consacré plusieurs manifestations à cet événement majeur de la fin du XXe siècle. La présente exposition mise en ligne sur le site web du Mémorial s’inscrit dans cette perspective. Elle s’organise autour de trois grandes parties : « Les spécificités du génocide des Tutsi », « Comprendre l’événement », « Mémoire et justice ».

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Comprendre le génocide des Tutsi

Les auteurs de l’exposition s’attachent à caractériser les spécificités du génocide rwandais qui diffère du génocide des Juifs, en ce sens que l’annihilation physique des Tutsi ne s’est pas concentrée sur de grands sites de mise à mort pouvant correspondre aux camps d’extermination nazis ou aux ghettos d’Europe orientale. L’assassinat planifié des Tutsi s’est en réalité déroulé dans l’espace du quotidien, dans des lieux familiers, voire sacrés, sur l’ensemble du territoire, précise le commentaire. L’exposition évoque également les barrages routiers ou barrières qui constituent un « maillage spatial redoutable dans la prise en étau de la population tutsi ». Elle mentionne en outre une autre spécificité, celle liée à l’implication massive de la population civile et le cercle limité dans lequel évoluent à la fois les tueurs et les victimes.

Pour comprendre les causes de l’événement, l’exposition remonte dans un deuxième temps aux origines, notamment à la politique coloniale et à l’idéologie raciste développées par les pays occidentaux au cours du XIXe siècle. Elle fait également un état des lieux des forces en présence au début du génocide sans omettre de souligner l’impact de la propagande envers les Tutsi assimilés à des « insectes nuisibles ». L’idéologie raciste, prônée par les propagandistes, débouche sur un projet génocidaire et à une planification des massacres où différentes strates de l’État rwandais interviennent, sans possibilité de résistance organisée de la part des Tutsi. La troisième partie se concentre sur les conséquences du génocide, sur la reconstruction civile et morale de la société rwandaise, mêlant mémoire et justice.

Le site de l’exposition se compose de témoignages, de textes et de documents d’archives. On peut en outre visionner les enregistrements d’un colloque, organisé un an avant le génocide en 1993, intitulé « Que savait-on en 1993 ? », ainsi qu »une vidéo de présentation réalisée par Marcel Kabanda, historien et président de l’association Ibuka. Une chronologie, un glossaire et une bibliographie sont également mises à disposition des usagers internautes.


Sources et références complémentaires

Mémorial de la Shoah : http://www.memorialdelashoah.org/rwanda/index.html

Thot Cursus : Génocide (s) expliqué (s)

Centre commémoratif de l’Holocauste de Montréal : Exposition «  Ensemble contre le génocide : comprendre, questionner, prévenir »

Médias et réseaux sociaux, suivre : @Shoah_Memorial, Facebook

Lire Jean Hatzfeld.

Voir les films suivants: « Shooting dog »,  » Sometimes in april »,  » Hotel Rwanda ». 3 films sur le génocide.

 

 

27 janvier: journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah et de prévention des crimes contre l’humanité.

  Comme chaque année le 27 janvier, soit vendredi, sera la journée internationale en mémoire des victimes de la Shoah et de prévention des crimes contre l’humanité. A travers toute la France des manifestations seront organisées lors de cette journée http://www.fondationshoah.org/FMS/spip.php?article1698.

  A cette occasion les travaux des élèves de Terminale L2 seront exposés au CDI de l’établissement dès lundi et pendant 15 jours.

  Ces productions ont été réalisées dans le cadre du projet conduit depuis le début de l’année sur le thème « justice et crimes contre l’humanité, l’exemple du procès Eichmann » en classes de T L2 et TES1. A cette occasion, les élèves se sont rendus avec leurs professeurs ( Mme Clavel, M Sarrazin, M Cadoret), avec le  soutien du Ministère de la Défense et de la Région Poitou-Charentes, au Mémorial de la Shoah à Paris  et à la cité de la Muette à Drancy . Ils ont pu voir l’exposition consacrée au procès Eichmann par le Mémorial et ont visité l’ancien camp d’internement  de Drancy grâce à l’AFMA ( Association Fonds Mémoire Auschwitz) et son représentant M Tinader . Enfin, cette journée s’est terminée  par le témoignage émouvant de Mr Berkover, survivant du camp d’Auschwitz  .

  Au cours des mois qui ont suivi grâce à l’aide de leur professeur d’Arts plastiques Mme Tricoire, que nous remercions, les élèves de TL2 ont conçu chacun un travail personnel. C’est l’heure aujourd’hui de les exposer.  Ils sont d’une très grande qualité et prouvent l’intérêt des élèves pour le projet.

Quelques uns de ces travaux illustrent cet article. Vous pourrez tous les voir au CDI dès demain et jusqu’au vendredi 3 février.

 

 

Une exposition exceptionnelle au Centre Jean Moulin de Bordeaux. « Survivre-Iberlebn ».

A seulement 1h10 de route de Saintes, le centre Jean Moulin de Bordeaux, musée de la résistance, organise une exposition exceptionnelle jusqu’au mois d’avril 2012 sur la Shoah. ( Prolongée jusqu’au 16 septembre) Un cycle de conférences est proposé au musée d’Aquitaine.

  « L’exposition réunit plus de mille photographies et près de deux cents autres pièces d’archives, présentées pour la première fois, restituant les processus des faits ethnocidaires et génocidaires ayant été perpétrés contre les populations juives dans les territoires socioculturels du Yiddishland, ainsi que le recensement effectué de près de 1500 ghettos. Un génocide et un ethnocide constituent les deux plus grandes violences sociales extrêmes existant dans la vie des sociétés, des hommes, et de leurs cultures. Destruction des existences humaines, destruction des infrastructures sociales, destruction des cultures matérielles et immatérielles.

  L’exposition est la première en France à traiter, à partir de documents originaux, de la diversité des processus d’anéantissement que cristallisent les mots Shoah, Holocauste, et Khurbn en yiddish. Elle vise à éclairer le public sur les modalités et mesures de ces faits, et sur les situations et conditions sociales vécues par les victimes en Europe de l' »Est », à travers les processus d’aryanisation, d’exclusion, de ghettoïsation, de concentration, de déportation, et d’assassinats.

  Répondant à une démarche anthropologique et historique, elle propose un regard d’approfondissement complémentaire aux apports des travaux et productions portant sur ce qui fut vécu en France et à partir de ce pays durant la Shoah. Elle met aussi l’accent sur ce que signifie survivre, à des niveaux individuels et collectifs, dans de tels contextes. » ( source site mairie de Bordeaux).

Un programme culturel composé de conférences, de projections de films et de concerts, est proposé au Musée d’Aquitaine

 Programme:
Mélodies Klezmer et yiddish. Nigunim du Yiddishland
Concert Le 14/01/2012 Synagogue de Bordeaux
Carpati. 50 miles, 50 ans
Cinéma Le 15/01/2012 Musée d’Aquitaine
Le musée mémorial de l’Holocauste (USHMM) à Washington : recueillir, conserver et présenter au public l’histoire de la Shoah et des génocides
Conférence Le 16/01/2012 Musée d’Aquitaine
Y a-t-il encore un sens politique à parler de la Shoah ?
Conférence Le 26/01/2012 Musée d’Aquitaine
La petite prairie aux bouleaux
Cinéma Le 29/01/2012 Musée d’Aquitaine
Guerre totale, maintien de l’ordre et génocide. Les Einsatzgruppen en Russie, 1941-1942
Conférence Le 02/02/2012 Musée d’Aquitaine
Opération dernière chance. La poursuite des criminels nazis par le Centre Simon Wiesenthal et leur traduction devant la justice
Conférence Le 06/02/2012 Musée d’Aquitaine
Enfant à Drancy et au camp de concentration de Bergen-Belsen
Conférence Le 16/02/2012 Musée d’Aquitaine
La culture yiddish et la Shoah en Lituanie, et les actuelles formes du négationnisme en Lituanie
Conférence Le 08/03/2012 Musée d’Aquitaine
Les réfugiés juifs en URSS pendant la 2de guerre mondiale, et les survivants juifs en Extrême-Orient sous le régime japonais
Conférence Le 19/03/2012 Musée d’Aquitaine
L’Aktion Reinhard 1942-1943
Conférence Le 26/03/2012 Musée d’Aquitaine
Témoigner de la Shoah à l’Est
Conférence Le 29/03/2012 Musée d’Aquitaine
Iberlebn : dans une mémoire qui pense l’oubli
Conférence Le 05/04/2012 Musée d’Aquitaine

Infos pratiques

Dates / Horaires :
Jusqu’au dimanche 8 avril 2012
Lieu :
Centre Jean Moulin
Place Jean Moulin
33000 Bordeaux

11 novembre 1918 – 11 novembre 2011: La « der des ders » en chansons.

Le clip vidéo: Little Dolls de l’album « la république des Météores » du groupe Indochine.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=nHKA9dgPFPE[/youtube]

   poiluIl y a 93 ans s’achevait la Première Guerre mondiale qui laisse derrière elle 10 millions de morts, des centaines de milliers de blessés, des dizaines de milliers de « gueules cassées ». Alors que le dernier poilu est mort l’an passé (Lazare Ponticelli), il ne reste plus aujourd’hui de témoins directs du conflit seulement des traces encore visibles dans le Nord et l’Est de la France( cimetières, ossuaire de Douaumont, mémoriaux…) et les monuments aux morts de nos communes. Malgré ce temps qui inéxorablement nous éloigne de ce terrible conflit, la Première Guerre mondiale reste un sujet qui interroge, un événement qui a marqué des familles entières. Encore aujourd’hui de nombreux chanteurs ou groupes, comme le faisaient eux mêmes les poilus ( la chanson de Craonne), à notre grande surprise, évoquent dans leurs chansons, à leur façon, cette boucherie.

   Le groupe  » Indochine » dans leur dernier album « la République des Météors » fait de la Grande Guerre leindochine-la-republique-des-meteors coeur de celui-ci. On y dénonce la mort de masse, la brutalité du conflit. Miossec, dans son album « Brule », a une chanson qui a pour titre « le défroqué ».Il se met dans la peau d’un déserteur : »J’ai déserté les champs de bataille/les nuits que je connaissais trop bien/ je ne fais plus dans la canaille/… ». Marie Charrier dans « le temps des noyaux », album qui date de 2007,  dénonce la bataille du chemin des dames de 1917 qui fut une véritable boucherie et celui qui en est à l’initiative le général Nivelle « ce con de Nivelle ». On sait que cette bataille explique en grande partie les mutineries de l’année 1917 dans les rangs de l’armée française.

  brulePlus de 90 ans après cette guerre, les artistes continuent à la chanter comme ils l’ont toujours fait mais plus de la même façon. Si auparavant on mettait en avant la grandeur héroïque et patriotique comme le fait remarquer Nicolas Offenstadt dans son article dans le magazine « Histoire » N° 347 , à présent on s’intéresse ax hommes, à leur souffrance et même aux femmes des poilus. Magyd Cherfi, ex-chanteur de Ebda, consacre une chanson à » la femme du soldat inconnu ». 

  Drôle de revirement, car combien de fois le poilu de son vivant a été l’objet de quolibets. On ne voulait pas écouter le grand père avec sa guerre en oubliant qu’il n’avait que 20 ans lorsqu’il fut envoyé dans les tranchées de Verdun ou de la Somme. 

     Source: article de Nicolas Offenstadt « un petit air de 14-18 ». Magazine « l’Histoire » N°347. Novembre 2009.                               

Apocalypse Hitler.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=j9u3P_3iyFM[/youtube]

 Après « Apocalypse. La IIe Guerre mondiale » Daniel Costelle et Isabelle Clarke relatent le règne de Hitler. Ce soir sur France 2 à 20h35 ( 2x 52 min).

  La première fresque, en six épisodes, « Apocalypse, la IIe Guerre mondiale » a rencontré un immense succès comme le rappelle le journal Sud – Ouest d’aujourd’hui, à la fois en France et à l’étranger ( + de 8 millions de téléspectateurs). Daniel Costelle et Isabelle Clarke récidivent avec une ambition affichée  » montrer la création d’un monstre et la mort d’une démocratie » ( la République de Weimar née au lendemain de la Première Guerre mondiale).

 Les images diffusées ce soir ,qui ont été colorisées, sont  3 fois sur 10 inédites et mettent en scène l’avénement puis le terrifiant règne d’Adolph Hitler. « Comment cet Autrichien venu de nulle part a-t-il réussi à conquérir l’Allemagne ? Sur quel terreau a-t-il semé la haine et la violence? Comment a-t-il fait basculer le monde dans ce que les réalisateurs appellent « l’apocalypse » ? En fait comment Hitler a-t-il été possible ? » Ce sont toutes les questions auxquelles tentent de répondre les réalisateurs.

 Les deux auteurs montrent, d’après le quotidien Sud-Ouest la »résistible » ascension du personnage et s’inquiètent d’une « résonance extrêmement troublante » avec la période actuelle.  » Avec la situation actuelle de crise et de fragilité mondiale, sommes-nous à l’abri d’une telle montée des extrêmes ?  » s’interroge Isabelle Clarke.

Pour en savoir davantage:

Lire les ouvrages de Ian Kersaw consacrés à Hitler: les deux tomes  » Hitler » ou « le mythe Hitler ».

 

Le procès Barbie en DVD.

 En 1987, du 11 mai au 4 juillet, l’officier SS Klaus Barbie était jugé pour crime contre l’humanité. Des extraits de son procès sortent en DVD.

 

Arte et l’INA viennent de coéditer en coffret de six DVD le procès Barbie. Composé à partir des 145 heures de débats qui se tinrent à Lyon au palais de justice, l’ensemble constitue d’après pierre Jérôme Biscarat, responsable pédagogique de la Maison d’Izieu, « un filon aussi inépuisable qu’indispensable à ceux qui questionnent ou enseignent l’histoire » ( article Télérama N° 3206).

 Pour Jérome Biscarat, un professeur d’histoire peut s’en servir pour évoquer les camps d’internement, mais aussi la notion de crime contre l’humanité, la politique du régime de Vichy ou la traque de l’accusé.

Alexandre Bande, professeur d’histoire au lycée Chaptal à Paris,considère que  l’exploitation d’une telle matière supppose néanmoins un important travail préparatoire: « cela demande un gros investissement, si l’on veut faire les choses correctement. Mais cela va dans le sens des nouveaux programmes, qui seront appliqués en 2012 et qui intègrent tout un questionnement sur la distinction entre histoire et mémoire. L’exploitation scolaire du procès Barbie peut contribuer efficacement à cette réflexion. »

  Nous avons fait l’acquisition de ce coffret, nous souhaitons l’utiliser dès la rentrée en classe de Terminales.

Un film à voir: « elle s’appelait Sarah ».

  Au moment où  vient d’être trouvé le document prouvant que Philippe Pétain, chef du gouvernement de Vichy qui dirige la France de juillet 1940 à août 1944,  avait durci le projet de statut des Juifs sous Vichy, sort sur les écrans un film à voir absolument  » elle s’appelait Sarah ».

   Ce film de Gilles Paquet-Brenner avec Kristin Scott Thomas, Mélusine Mayance, Niels Arestrup…
se déroule à Paris, de nos jours et revient sur la terrible rafle du Vélodrome d’hiver du 16 juillet 1942 qui a très récemment fait l’objet d’un magnifique film « la rafle », aujourd’hui en DVD.

  Dans le film de Paquet-Brenner, Julia Jarmond, journaliste américaine installée en France depuis 20 ans, enquête sur l’épisode douloureux du Vél d’Hiv. En remontant les faits, son chemin croise celui de Sarah, une petite fille, une fillette qui avait 10 ans en juillet 1942. Ce qui n’était que le sujet d’un article devient alors, pour Julia, un enjeu personnel, dévoilant un mystère familial. 

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=C8iIH8gBXEA[/youtube]

A voir à Saintes dès aujourd’hui.

Statut des Juifs de 1940: découverte du texte original annoté et durci par Pétain

La presse en fait écho ce matin. Voici la dépêche AFP  qui présente l’importance de la découverte de ce document.

Pétain lors de son procès en octobre 1945. il est condamné à mort mais gracié par le chef du gouvernement provisoire le général de Gaulle.

Le document original de l’Etat français de Vichy établissant un statut des Juifs en octobre 1940, annoté de la main du maréchal Philippe Pétain qui en durcit le caractère antisémite, a été récemment découvert et authentifié, a annoncé dimanche à l’AFP l’avocat Serge Klarsfeld.

  Ce document a été remis au Mémorial de la Shoah à Paris par un donateur anonyme, a précisé l’avocat Serge Klarsfeld, célèbre chasseur d’anciens nazis, fondateur de l’Association des Fils et Filles des Déportés juifs de France.Son acquisition étant nouvelle, le Mémorial n’a pas encore décidé dans quelles conditions il serait exposé.

  Ce « projet de loi » sur le « statut des Juifs » porte les annotations de Philippe Pétain, faites au crayon, qui en « remanient profondément » la nature, selon Me Klarsfeld. Déjà « extrêmement antisémite », le texte, une fois réécrit par Pétain, le devient encore davantage, assure-t-il. Selon l’avocat et son fils Arno, qui a comparé leur graphie avec celle d’autres textes manuscrits de Pétain, il ne fait « aucun doute » que les annotations sont bien du chef de l’Etat français.

  La découverte de ce document est fondamentale. Il établit le rôle déterminant de Pétain dans la rédaction de ce statut et dans le sens le plus agressif, révélant ainsi le profond « antisémitisme » de Pétain, explique Me Klarsfeld.Ce sont désormais tous les Juifs qui sont visés, qu’ils soient étrangers ou français. Alors que le projet initial prévoyait d’épargner « les descendants de Juifs nés français ou naturalisés avant 1860 », Pétain décide en effet de rayer cette mention.Le champ d’exclusion des Juifs est également considérablement élargi. La justice et l’enseignement leur sont désormais totalement fermés. De plus, ils ne peuvent plus être élus.

« Le principal argument des défenseurs de Pétain était de dire qu’il avait protégé les Juifs français. Cet argument tombe », affirme Me Klarsfeld. Jusqu’ici, les historiens ne pouvaient se référer qu’à un seul témoignage, en ce qui concerne Pétain et le statut des Juifs, celui de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Vichy, Paul Baudouin.

  Dans un livre publié en 1946, ce dernier écrivait que lors du conseil des ministres du 1er octobre 1940, le gouvernement avait étudié « pendant deux heures le statut des Israélites. C’est le maréchal qui se montre le plus sévère. Il insiste en particulier pour que la justice et l’enseignement ne contiennent aucun Juif ». »Le témoignage de Baudouin était formel, mais on pouvait le mettre en doute. Maintenant, on a la preuve définitive que le statut des Juifs relève de la volonté personnelle du maréchal Pétain », souligne Me Klarsfeld. Selon l’avocat, l’ancien héros de Verdun voulait « montrer que la France méritait d’être inscrite parmi les premières nations dans le nouvel ordre européen. Il y avait également la volonté de faire des Juifs les boucs émissaires de la défaite ».

  Le statut des Juifs est une mesure spécifiquement française, spontanée. Les Allemands n’avaient pas demandé à la France de Vichy de prendre ce statut. Mais il y a eu une concurrence entre l’antisémitisme français et l’antisémitisme allemand », affirme-t-il.De tous les pays occupés, la France sera pourtant celui « où la communauté juive a subi les dégâts les moins tragiques », remarque l’avocat. Les trois-quarts des Juifs de France survivront (quelque 240.000 sur 320.000 présents sur le territoire en 1940). « On ne le doit pas à la France mais aux Français, à tous les braves gens qui ont aidé un peu partout les Juifs » à échapper aux griffes des assassins, conclut-il.

 

« Les chats persans » ou la jeunesse contre l’intolérance.

   les-chats-persans-18772-1182654676Alors que se multiplient les manifestations en Iran dénonçant la corruption  qui a entâché les élections présidentielles de décembre 2009 ( où le président sortant Ahmadinejad a battu à la suite d’un scrutin marqué par des nombreuses irrégularités le candidat modéré Moussavi), alors que la jeune étudiante française Clotilde Reiss est toujours en attente d’une décision de la part  de la  justice iranienne,  parce qu’elle a filmé sur son portable ces manifestations, sort au cinéma, et j’espère bientôt sur Saintes, un film qui devra absolument être vu, « Les chats persans ». Mais quel est le sujet de ce film au titre énigmatique ?

 Ce film du réalisateur iranien Bahman Ghobadi raconte l’histoire d’une jeune femme et d’un jeune homme musiciens qui après être sortis de prison  décident de monter un groupe de rock et de quitter l’Iran. Rien de bien méchant me direz-vous si ce n’est que faire de la musique rock  en Iran est interdit.

[youtube][youtube]http://www.youtube.com/watch?v=2rCoSATTySQ[/youtube][/youtube]

Le film dénonce ainsi l’intolérance du régime islamique iranien  et met en avant la résistance de la jeunesse iranienne face au régime du président Ahmadinejad et des mollahs. Il faut savoir que le tournage du film a été périlleux . Le réalisateur a du tourner sans autorisation son long métrage « sous le manteau »en seulement 17 jours et acteurs et réalisateurs ont du fuir l’Iran par la suite. On a là comme l’écrit Rolan Hélié sur le site « cinéma événement  » un film combatif, pugnace qui décompte les innombrables hypocrisies auxquelles la société iranienne doit quotidiennement faire face comme la multiplication des passe-droits. Enfin le titre « les chats persans » font référence aux chats iraniens interdits dans les rues comme ces jeunes et leur musique.

  Bien évidemment ce film ne sortira pas à Téhéran mais en allant le voir dans nos salles obscures ce sera notre façon à nous de soutenir le combat de cette jeunesse iranienne ( 70 % de la population iranienne a moins de 35 ans) qui souhaite vivre dans un Iran moderne et démocratique.