Contexte de l’oeuvre

Dans la ville, en pleine guerre, la vie musicale se poursuit tant bien que mal. Dmitri Chostakovitch est alors assistant musical dans un théâtre qui propose des spectacles dans les hôpitaux et pour les militaires. Il est ensuite mobilisé comme pompier, tout en assurant l’écriture de la Septième Symphonie.

« Je ne pouvais pas ne pas la composer, c’était la guerre, raconte le compositeur dans ses mémoires. Je devais être solidaire du peuple, je voulais créer l’image de notre pays dans le combat et la perpétuer en musique. »

En octobre, Chostakovitch est évacué de la ville, assiégée par l’armée allemande. Il a déjà écrit les trois premiers mouvements de sa symphonie. Dès la fin du mois de décembre, l’œuvre est achevée et créée début mars par l’Orchestre du Bolchoï, à Kouïbychev. Très vite, son succès dépasse les frontières : la création new-yorkaise en juillet 1942, sous la baguette d’Arturo Toscanini, est un triomphe. En une saison, soixante représentations sont données aux États-Unis !

Beaucoup ont considéré cette Septième Symphonie comme un acte de résistance contre l’invasion nazie. Très vite, Staline et les Soviétiques en font un instrument de propagande, l’un des symboles de la « Grande Guerre patriotique ». Il faut dire que les sous-titres prévus par Chostakovitch pour chacun des quatre mouvements allaient dans ce sens : « La guerre », « Souvenirs », « Les grands espaces de ma patrie » et « La victoire ». Mais il les supprima par la suite. Chostakovitch donne une autre vision des faits dans ses mémoires : « Je ne suis pas opposé à ce [qu’on l’appelle] Leningrad. Mais il n’y est pas question du siège de Leningrad. Il y est question du Leningrad que Staline a détruit. Et Hitler n’a plus eu qu’à l’achever. »