Extrait du discours du 05 mars 1848 – Victor SCHOELCHER

« Mes chers amis trop longtemps nous nous sommes, désunis sur les questions essentielles.

Nous devons nous unir pour combattre cette bête immonde qu’est  l’esclavage. Oui toujours l’union, car si vous vous unissez, si vous savez vous relier par les liens de cette immortelle et sublime devise que jusqu’ici la République n’a inscrite encore que sur des drapeaux.

Mais que nous voudrions voir graver en lettres indestructibles dans tous les cœurs : Liberté, Égalité, Fraternité, alors le salut du peuple sera certain.

Par contre si vous vous en écartez un instant, le peuple sera sauvé encore mais au prix de nouveaux malheurs.

Oui mes amis l’humanité marche évidemment vers la paix, non vers la guerre ; Vers la fraternité, non vers la colère et la haine .

Ayons une confiance inébranlable dans la victoire de la raison et de la justice, que l’intelligence de tous se développe par la liberté de la presse , la liberté de la tribune , la liberté de l’éducation , la liberté de la propagande orale, et ne soyons pas en peine du reste

Mes amis, poussez un cri qui nous touchera plus encore que ces cris de sympathie dont mon cœur est ébranlé.

Je ne dirai pas Vive la République entourée d’institutions monarchiques, mais Vive la République qui aboutira à l’affranchissement du peuple.

Vive la République que nos pères ont entrevu quand ils ont dit :

Liberté, Égalité, Fraternité.

Au nom des libertés, au nom de la dignité humaine, au nom des droits de l’homme, nulle terre française ne devra plus jamais porter d’esclaves.