Nina Aronowicz née le 28 novembre 1932 à Bruxelles.

Elle était l’un des 44 enfants d’Izieu. Ses parents, Szyja-Leib et Mieckla, ont fui la Belgique et se sont retrouvés dans le sud de la France à Palavas-les-Flots (Hérault). Sentant que leur arrestation par la police de Vichy était imminente, les parents ont confié Nina à une famille française non juive, les Regnats, qui ont emmené l’enfant chez eux, dans la ville voisine de Lunel.

Dans une lettre datée du 18 septembre 1944, M. Regnat écrit: « Quelques jours après, sa mère est arrêtée et emmenée dans un camp près de Perpignan. Nous l’avons entendue par la suite de Drancy, puis rien. Quant au père, qui avait réussi à échapper à la rafle, nous avons eu des nouvelles de lui il y a un an, à l’hôpital Saint-Louis de Perpignan. Nina est restée avec nous environ huit mois après l’invasion allemande de la zone franche, mais nous avons dû la donner à Madame Zlatyn, une assistante sociale à Montpellier. C’était au printemps 1943, et nous l’avons entendu parler pour la dernière fois il y a dix mois, à la maison des enfants d’Izieu. »

La famille Aronowicz était censée émigrer aux États-Unis; à la fin 1941. Nina avait écrit à sa tante et à son oncle, qui avaient réussi à traverser l’Atlantique : « Nous sommes très heureux que vous soyez déjà en Amérique. Nous souhaitons être déjà là bas. Aimez-vous l’Amérique ? »

Après avoir quitté les Regnats, Nina a vécu quelques temps dans la maison d’enfants juive de Campestre, d’où elle a été transférée avec d’autres enfants à Izieu. Le 3 juillet 1943, Nina écrivait d’Izieu à sa tante Constance : « Je suis très heureuse d’être ici. Il y a de belles montagnes et depuis le sommet on peut voir le Rhône qui coule et c’est très joli. Hier nous sommes allés nager dans le Rhône avec Mademoiselle Marcelle (une de nos enseignantes). Le dimanche nous avons fait une petite fête d’anniversaire pour Paulette et deux autres enfants et nous avons fait quelques jeux et c’était très bien. Le 25 juillet, nous organisons une autre fête en l’honneur de tout le camp. »

La mère de Nina a été déportée le 11 septembre 1942, sur le convoi 31. Le père de Nina a connu le même sort le 7 décembre 1943, sur le convoi 64. Nina a été arrêtée le 6 avril 1944, par la Gestapo de Lyon, sur ordre de Klaus Barbie, puis expulsée par le convoi 71 du 13 avril 1944. Nina est déporté sous le nom de « Marie Aronovic », elle avait 12 ans.

Envoyés à Drancy, 34 enfants et 4 adultes sont déportés sans retour à Auschwitz-Birkenau le 13 avril 1944 par le convoi n° 71.

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