Robert Desnos (1900-1945)

Robert Desnos en 1924

Robert Desnos est né en 1900 à Paris. Il vit dans un quartier populaire et quitte l’école après son brevet puis il commence à travailler dans une droguerie.

Il se passionne pour la littérature, il lit Hugo, Baudelaire et de nombreux romans dits populaires mais aussi des bandes dessinées.

Il écrit ses premiers poèmes dès 1916 et commence à les publier en 1918 dans une revue de gauche intitulée « Tribune des jeunes ».

Il a la chance d’être employé comme secrétaire par le journaliste et écrivain, Jean de Bonnefon dont il dévore la bibliothèque personnelle tout en gérant sa maison d’édition. Il entre ainsi dans le milieu littéraire parisien.

En 1922, lorsqu’il revient de son service militaire fait au Maroc, il est très attiré par le surréalisme et s’engage dans le groupe d’André Breton. Il participe aux expériences d’écriture automatique qui permettent aux participants de dicter des poèmes ou autres écrits, sous hypnose.

Jusqu’en 1926, Robert Desnos écrit dans la revue du groupe surréaliste mais aussi dans des journaux. Ils participent aux œuvres collectives du groupe et aux excentricités des artistes.

Mais en 1927, il refuse de s’inscrire au parti Communiste et quitte définitivement  les surréalistes.

Obligé de travailler comme journaliste, il s’intéresse aussi à la publicité et au cinéma.

Il attendra 1930 pour connaître l’amour avec Youki Foujita.

En 1932, il participe ensuite à des émissions pour la radio avec Armand Salacrou tout en s’improvisant critique musical.

En 1933, il réalise la célèbre émission de radio sur Fantomas, intitulée La grande complainte de Fantomas.

En 1936, Robert Desnos adhère au Front populaire.

Dès 1940, il s’engage dans la Résistance et s’implique dans de nombreuses actions… Ne pouvant continuer à diffuser des émissions de radio car tous les médias sont étroitement surveillés par les allemands, il recommence à travailler comme journaliste dans un journal, dirigé par Henri Jeanson, qui est bientôt arrêté.

Robert Desnos récolte alors les informations qui lui sont envoyés au journal, sous le nez des nazis, et les transmet au groupe « Agir » auquel il appartient.

Arrêté par la Gestapo le 22 février 1944, il est déporté dans des camps et finit sa vie dans le camp de Térézin en Tchécoslovaquie, où il est mort d’épuisement et du typhus le 8 juin 1945, quelques semaines avant la fin de la guerre et la libération du camp.

Il nous laisse son humour, son génie et son combat pour la liberté.

Si vous voulez en savoir plus sur son œuvre et sa vie, consulter le site des « Amis de Robert Desnos ».

Il a écrit pour tous les âges. Les plus jeunes connaissent ses poèmes appris dès l’école maternelle…

On en trouve 22 sur le site « Le jardin d’Alysse »

La fourmi
Une fourmi de dix-huit mètres
avec un chapeau sur la tête
ça n’existe pas, ça n’existe pas
Une fourmi traînant un char
plein de pingouins et de canards
ça n’existe pas, ça n’existe pas
Une fourmi parlant français
parlant latin et javanais
ça n’existe pas, ça n’existe pas
eh ! et pourquoi pas !
 
Vous trouverez d’autres courts poèmes dans son recueil « Chantefables et Chantefleurs ».
chantefables
Pour les ados, un poème d’amour…
À la mystérieuse
 Non, l’amour n’est pas mort en ce cœur et ces yeux et cette bouche
qui proclamait ses funérailles commencées.
Écoutez, j’en ai assez du pittoresque et des couleurs et du charme.
J’aime l’amour, sa tendresse et sa cruauté.
Mon amour n’a qu’un seul nom, qu’une seule forme.
Tout passe. Des bouches se collent à cette bouche.
Mon amour n’a qu’un nom, qu’une seule forme.
Et si quelque jour tu t’en souviens
Ô toi, forme et nom de mon amour,
Un jour sur la mer entre l’Amérique et l’Europe,
À l’heure où le rayon final du soleil se réverbère sur la surface ondulée des vagues,
ou bien une nuit d’orage sous un arbre dans la campagne,
ou dans une rapide automobile,
Un matin de printemps boulevard Malesherbes,
Un jour de pluie,
À l’aube avant de te coucher,
Dis-toi, je l’ordonne à ton fantôme familier, que je fus seul à t’aimer davantage
et qu’il est dommage que tu ne l’aies pas connu.
Dis-toi qu’il ne faut pas regretter les choses : Ronsard avant moi
et Baudelaire ont chanté le regret des vieilles et des mortes
qui méprisèrent le plus pur amour.
Toi quand tu seras morte
Tu seras belle et toujours désirable.
Je serai mort déjà, enclos tout entier en ton corps immortel, en ton image étonnante
présente à jamais parmi les merveilles perpétuelles de la vie et de l’éternité,
mais si je vis
Ta voix et son accent, ton regard et ses rayons,
L’odeur de toi et celle de tes cheveux et beaucoup d’autres choses encore vivront en moi,
Et moi qui ne suis ni Ronsard ni Baudelaire,
Moi qui suis Robert Desnos et qui pour t’avoir connue et aimée,
Les vaux bien ;
Moi qui suis Robert Desnos, pour t’aimer
Et qui ne veux pas attacher d’autre réputation à ma mémoire sur la terre méprisable.

N’hésitez pas à choisir d’autres poèmes sur le site « Un jour, un poème »…

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