Les mots comme un jeu, les mots comme des serpents

Un écrivain et sa leçon de sagesse…

Jurca

Hier soir, j’ai pris de ma bibliothèque un livre, rien d’autre que « Le monde comme volonté et comme représentation » d’Arthur Schopenhauer et j’ai lu quelque chose sur la vertu et la passion pour l’art et l’éducation esthétique. Arthur Schopenhauer disait que chaque être humain veut développer sa passion, vivre sa passion. Et s’il accomplit sa passion et s’il est heureux, il doit rêver tout de suite d’une autre passion. Et alors, ce désir à nous, surtout dans le domaine esthétique, celui de la beauté, qui peut nous aider à l’accomplir ? Ce sont la nature et l’art. L’art, sous tous ses aspects, non seulement la littérature, il y a la musique, la grande peinture, la peinture, le théâtre, parfois le cinéma (qui est considéré le septième art). Donc, c’est grâce à la beauté, à son perception, à l’émotion artistique – que nous ressentons en regardant une œuvre d’art, en lisant un livre ou en écoutant un concert symphonique ou folk ou rock (ou je ne sais pas quel autre genre de concert) – que nous développons notre sensibilité. Mais il y a autre chose qui se passe à ce moment-là, sans que nous nous rendions compte, c’est le développement de nos savoirs. Nous devenons plus riches du point de vue spirituel, affectif et imaginatif. D’ailleurs, c’est juste ce que fait la littérature. La littérature authentique, la vraie littérature. Elle nous transporte du monde réel dans celui imaginaire et nous vivons les expériences des personnages. Parfois, nous découvrons dans ces personnages nos propres qualités et défauts. (transcription et traduction forunies par Silviana Chira et Alexandra Gurz?u)

Et des lecteurs friands de découvrir ses secrets…

Oana Cr?ciun : Lequel de vos personnages vous ressemble le plus?

Cornel Nistea : Il faut accepter la littérature comme fiction, non ? Quand j’ai écris « L’innocence du serpent » à la première personne, quelqu’un m’a dit : « Oh, monsieur, quelle expérience intéressante vous avez vécue ! Vous avez une vie si intéressante ! »Rien de moins vrai. Ou enfin, 10% de vérité.

Ionela Gherman : Quelle est la plus belle dédicace que ce soit de l’auteur ou de la personne qui vous l’a offert ?

Cornel Nistea : Je ne pouvais pas le dire, mais nous pouvons vivre une certaine émotion devant un grand écrivain qui nous offre un livre et tout s’estompe à ce moment-là. On ignore ce qu’il a dit dans cette dédicace. Je répète, un écrivain qui m’a écrit sur un livre : « Amitiés ». C’est la dédicace la plus belle que j’aie jamais reçue.

Andrada Popa: Quelle est la plus importante distinction littéraire que vous avez jamais obtenue?

Cornel Nistea : La plus importante distinction que j’ai obtenue est ce prix reçu pour le roman « Le rituel de la bête», roman désigné récemment le livre de l’année.

Alina Moca : Quel a été l’élément déclencheur pour « Le rituel de la bête » ?

Cornel Nistea : Le titre initial du livre a été « Souvenirs de la chaise bleue ». L’action se passe sous le régime communiste. J’ai écrit ce livre comme si j’avais accompli un devoir envers mon peuple. Le roman parle de la dictature communiste.

Paul Gun?: Aimez-vous la lecture à haute voix ?

Cornel Nistea : Chaque auteur, chaque lecteur reçoit le message du texte d’une manière différente parce que nous avons tous nos particularités de sensibilité et de raison. Moi, je peux exprimer cette complexité uniquement par écrit…J’aime écouter, j’écoute vraiment, mais je n’aime pas lire moi-même à haute voix parce que je n’aime pas entendre mes personnages.

Certains lecteurs aiment  lire à haute voix…

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Titre: L’innocence du serpent

Traduction: Elena Soare

Maison d’édition: Teognost, Cluj-Napoca

Année de publication: 2005

Mes paroles jetées comme un jeu faisaient peut-être leur effet sans que nous ne puissions plus les arréter. Je me les suis imaginées plus tard comme des serpents, plus ou moins venimeux, guettant entre les pierres des montagnes caressées par le soleil, juste à côté du sentier que nous traversions, cette fois en été.

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C’était l’hiver, et le sourire énigmatique de ma collègue me rendait fou. J’étais tenté de renouer le dialogue avec elle, de mettre au point notre scénario, voire même de parfaire l’oeuvre, mais quelque chose me retenait, peut-être bien sa féminité d’une excessive et secrète intimité ou autre chose, je n’ai jamais pu le savoir. (p.12).

Pour écouter le texte ci-dessous, cliquez ici: Silviana

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