Julito Aparicio

Nuit ensoleillée, voilà l’oxymore qui pourrait convenir à la carrière de…

Julio APARICIO  DÍAZ

 

[1]

   Il est né à Séville le 4 février 1969.

  Il est le fils du torero du même nom et de la danseuse flamenca Malena Loreto. Le 8 février 1987 il a fait sa présentation en tant que novillero avec picadors à Gandía et il a débuté à Madrid le 16 juillet 1989. Il a pris l’alternative dans sa ville natale des mains de Curro Romero et en présence d’« Espartaco» le 15 avril 1990 créant une certaine attente. Le toro de la cérémonie s’appelait “Rompelunas” et appartenait à l’élevage de Torrestrella. Le 18 mai 1994 il l’a confirmée avec Ortega Cano comme parrain et avec le toro “Candelero” de Manolo González, mais ce fut avec le sixième, “Canego”, d’Alcurrucén, qu’il obtint deux trophées en réalisant une faena rêvée, pleine de grâce et de charme, ce qui lui permit d’être déclaré triomphateut de la feria de San Isidro. Julio Aparicio est principalement connu pour ce fait d’arme en début de carrière. Considéré parfois comme un génie, il faut bien reconnaître qu’il n’a pas réussi depuis un triomphe comparable, bien qu’il nous ait fait quelquefois profité de son Art ne serait-ce qu’avec des détails, au gré de son inspiration. Le 20  septembre 1995 il a réalisé à “Carrasqueño” de Zalduendo, dans les arènes de Valladolid, ce qui est peut-être la meilleure faena de sa carrière. Il s’est retiré en 1998, interrompant sa saison, pour revenir en 2000. Le dimanche de Pâques de 2008, pour son retour à Las Ventas, il reçut un coup de corne de 25cm dans la cuisse avant d’être à nouveau encorné en août, au cou. Cependant, c’est la blessure reçue le 21 mai 2010 à Madrid dont tout le monde se souvient avec une photo qui a fait le tour du monde où on voit la corne pénétrer sous le menton et ressortir par la bouche. Suite à ses deux échecs aussi prévisibles que retentissants lors de la San Isidro 2012 il se coupa la coleta, le 29 mai.

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   Julio Aparicio était un torero de bronca ou de triomphe : ou bien il décidait de toréer “en débouchant les flacons des essences rares”[2], ou bien il expédiait ses toros avec de grossiers mouvements de tissus pour les tuer le plus vite possible. Etant donné que la dernière attitude était plus courante que la première, il a perdu beaucoup de crédit ces dernières années et n’était que rarement annoncé dans les grandes ferias. Ce fut d’ailleurs une surprise de le voir annoncé deux fois lors de la San Isidro 2012. On peut considérer qu’il n’a jamais atteint la dimension de figura indiscutable, mais il a été indubitablement un très grand artiste – délicat, un torero d’inspiration pure – qui a pratiqué (de façon très occasionnelle il est vrai) le meilleur toreo de sa génération.


[1] Trinchera un genou à terre d’Aparicio. Photo extraite de Historia del toreo chez Alianza.

[2] Cette expression est particulièrement courante dans la presse taurine.


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