La santé de la tauromachie

Voici les statistiques officielles du Ministère de la Culture Espagnol sur les corridas (et les novilladas piquées) depuis qu’elle gère les affaires taurines :

2007 : 953 (6241). 2008 : 810 (453). 2009 : 648 (376). 2010 : 611 (358). 2011 : 561 (308). 2012 : 475 (235). 2013 : 428 (233). 2014 : 398 (242).

Si le nombre de spectacles taurins est en augmentation on voit que celui des spectacles majeurs continue à baisser de 7% pour les corridas alors que les novilladas progressent de près de 4%.

Le nombre d’élevages a peu varié (1339), en revanche celui des écoles taurines est en augmentation (+9) pour atteindre le chiffre de 52. Le nombre de professionnels taurins est supérieur à 10 000 (plus de 800 pour les matadors d’alternative).

En 2013, pour la première fois, la baisse du nombre de spectacles concerne également les grandes arènes et la situation des élevages devient très compliquée, les troupeaux devant être réduits de manière drastique. La chute a toutefois un peu ralenti cette année pour les corridas (10% de baisse) mais les novilladas piquées se stabilisent.

En 2012 il y a eu 72 arènes en moins et 11% de spectacles en moins (pour que les anti-taurins ne se réjouissent pas trop vite, une donnée importante : 18% de baisse pour les concerts en 2011). En un peu plus de cinq ans le nombre d’arènes en activité ainsi que le nombre de corridas a baissé de moitié (les novilladas ont été divisées par 3).

Il est possible malgré tout d’affirmer  que si la tauromachie ne se trouve pas dans sa meilleure forme, elle n’est pas non plus à l’agonie. Malgré tout, comme il est possible de le consulter sur le site de l’UCTL, le secteur taurin pèse près d’un milliard d’euros dans l’économie espagnole.

Il est vrai que la fréquentation des arènes espagnoles n’est pas toujours à son maximum et plus particulièrement dans les spectacles qui ont lieu en dehors des ferias mais avant la crise on se disait qu’il y avait trop de corridas et comme à la bourse, après les records, l’effondrement a été spectaculaire. La moyenne provisoire de cette deuxième décennie du XXIe siècle nous renvoie maintenant en-dessous des années 60. En effet, les chiffres des moyennes annuelles des corridas données en Espagne par décennies au XXe siècle parlent d’eux-mêmes :

239 corridas dans la première

268 dans les années 1910

278 dans les années 20

169 dans les années 30

234 dans les années 40

273 dans les années 50

521 dans les années 60

587 dans les années 70

534 dans les années 80

739 dans la dernière décennie du siècle dernier2

849 dans la première du XXIe siècle (avec un record de 983 en 2003 avant la chute que nous avons constaté).


[1] D’après le rapport 2010 de la Real Federación taurina de España, les chiffres de 2007 font état de 1201 spectacles en additionnant novilladas piquées et festivals, soit plus que le nombre de corridas à partir de cette année-là.

[2] Cf. “Estadística” dans le dictionnaire de M. Ortiz Blasco, et pour les années 90, La tauromachie: Histoire et dictionnaire de Robert Bérard, p. 1006.

 


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