Compte à rebours : 10

Paco Ureña sort par la Grande Porte de Pampelune et coupe deux fois un trophée à Bilbao, rien de moins, puis triomphe aussi à Murcie et Talavera. Mais c’est à Madrid qu’il réalise l’une, sinon la faena de l’année, pour la feria d’Automne alors que pour la San Isidro sa prestation avait été dénigrée. C’est en forgeant qu’on devient forgeron ! Et avec une telle rage d’être, de vaincre et de se dépasser, nulle Porte ne restera fermée. Lui-même doute de pouvoir revivre un moment d’une aussi grande intensité.  Celle vécue de l’extérieur n’est rien en comparaison du cataclysme intérieur vécu par le torero dont les larmes ne donnent qu’un aperçu.  Il vaut mieux, pour ses collègues, qu’il continue à être approximatif avec les outils de Mars et qu’il ne renouvelle pas trop souvent ce cataclysme régénérateur avec ceux de Vénus car ce serait assurément un véritable Big Bang. Ureña a connu le point zéro, celui où tout fini et d’où tout part. Don Paco – car c’est désormais comme cela qu’il faut appeler cette homme simple qui est à des années lumières des codes du star system – a senti, et ce ne sont pas que des mots, un moment de bonheur absolu dont il nous a transmis des bribes. Il s’est un instant senti Dieu. Ô blasphème !

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