Chicuelo

Manuel JIMÉNEZ  MORENO “CHICUELO

Chicuelo y Corchaito

Chicuelo et Corchaíto

Il est né à Séville, dans le quartier de Triana, le 15 avril 1902. Il est mort dans sa ville natale le 31 octobre 1967.

C’est de son père qu’il a hérité son surnom de matador. Il tua son premier veau à seulement 10 ans et revêtit son premier habit de lumières le 24 juin 1917 à Tejares. Dès ses débuts, il est considéré comme un torero artiste. Il se présenta à Madrid le 8 août 1919 puis arriva à l’alternative avec un grand cartel. Belmonte la lui donne dans la capitale andalouse le 28 septembre en lui cédant Vidriero de l’élevage Santa Coloma. Le 30 septembre il coupe les deux oreilles et la queue dans la Maestranza sévillane avant de confirmer triomphalement son « doctorat » face à Volandero de Veragua des mains de Rafael « El Gallo » le 18 juin 1920. C’est en 1923 qu’il atteint son apogée même si en 1925 le torero de Triana triomphe encore dans des arènes comme Barcelone, Madrid, Séville, Valence et Bilbao. En 1927 il se marie avec la danseuse « La Cordobesita ». Le 24 mai 1928, il réalise un chef-d’œuvre à Madrid avec le toro Corchaíto de Pérez Tabernero. Il sera ensuite le parrain d’alternative de Manolete dans l’ancienne Hispalis le 2 juillet 1930, une corrida dans laquelle il coupera une nouvelle queue. Après la guerre civile il torée peu et tue son dernier toro à Utrera le 1er novembre 1951.

Au-delà du fait qu’il soit le créateur de la chicuelina, il est l’un des plus grands capeadores de l’histoire du toreo, un maître de la véronique, un artiste génial au style dépuré et très personnel, capable de perfection dans toutes les suertes. D’après Cossío, il avait « une connaissance et une maîtrise extraordinaires de son métier et des toros (…). Son courage, et même sa volonté, qui n’ont pas toujours été suffisamment fermes pour soutenir et faire valoir ses exceptionnelles qualités, purent faire défaut, mais il ne déçut jamais »1. Torero irrégulier mais aux triomphes de clameur, il est celui qui va définitivement imposer la liaison des passes en séries ce qui en fait, même si certains ont tendance à l’oublier, l’un des quatre ou cinq toreros les plus importants du XXe siècle après Gallito et Belmonte et avant Manolete ou Ojeda.

1. Cf. Los Toros en deux volumes : tome II p. 526.

 


One Response to “Chicuelo”

  • Charles CREPIN Says:

    Un rappel très utile. On oublie trop souvent qu’il fut le réel créateur du « style sévillan » dont peu de toreros ont pu se réclamer après lui : Pepe Luis Vazquez, Manolo Gonzalez, et bien sûr Morante.

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