Antonio Ferrera

antonioferreraAprès un an et demi d’arrêt maladie suite à un problème osseux au bras droit, Antonio FERRERA va revenir dans les arènes en 2017 juste à temps pour fêter ses 20 ans d’alternative.

Antonio Ferrera, torero d’Estrémadure né lé 19 février 78 à Ibiza, a débuté avec picadors en février 95 à Saragosse. Il prend l’alternative à Olivenza le 2 mars 97 dans une corrida triomphale où, après avoir coupé 4 oreilles, il sort a hombros avec son parrain et son témoin : Ponce et Pedrito alors que les toros étaient de Victorino Martín. Le 28 mars 1999 il a confirmé son doctorat des mains de Miguel Rodríguez et un peu plus de 3 ans plus tard il sortira en triomphe de Las Ventas, le 17 mai 2002, après avoir coupé les deux oreilles d’un toro de Carriquiri. Lors des sanfermines 2006 il coupe une queue puis un trophée à Séville en 2007. A Madrid il obtient le même prix l’année suivante avant d’y recevoir un coup de corne le 15 mai 2009. Mais cette année là il connaît l’autre côté de la monnaie à Séville et Saragosse. En 2010 il a coupé un appendice auriculaire à Pampelune avant de recevoir un coup de corne en septembre à Pozoblanco.

Spécialiste des corridas dures il était passé ces dernières années au second plan même dans les arènes les plus « toristes ».  On lui reprochait son côté spectaculaire, ses manières acrobatiques aux banderilles, de toréer le public. Et pourtant… comme Padilla, le malheur en moins, Ferrera, cousu de cicatrices a une afición sans limites. Elle commence à peine à être reconnue depuis son encerrona face à 6 victorinos  en 2012 à Badajoz. L’année suivante, après avoir obtenu un trophée le 2 mai à Madrid il en obtient un autre lors de la San Isidro ce qui lui permet d’être déclaré triomphateur par certains jurys. Le fait est qu’il est rentré à Madrid comme on dit où son sens de la lidia a surpris.

Loin de l’image fantasque qui était la sienne il s’impose comme un fin lidiador capable de se relâcher pour exprimer son torero devant les charges les plus désordonnées (même si on peut lui reprocher quelques accélérations intempestives). L’impression qu’il laisse lors de l’Aste Nagusia 2013 est bien supérieure au bilan d’une vuelta. A Malaga il avait déjà triomphé devant les victorinos et il s’impose aussi aux figuras dans la substitution qu’il lui est offerte. A Gijón, face aux toros de La Quinta, dans un mano a mano épique avec Castaño qui devrait se répéter, il a donné l’image du torero telle qu’on peut se la faire dans l’idéal. En ce début de mois de septembre il coupe également une oreille à Valladolid face à un adolfo et triomphe à Salamanque. Il coupe sa troisième oreille de la saison à Madrid lors de la feria d’automne à nouveau face à un toro d’Adolfo Martín.

En 2014, il est le triomphateur de la Feria d’Avril grâce à une grande faena réalisée à un victorino ce qu’il renouvelle l’année suivante face à Mecanizado du même fer, puis en 2017. 

Dans les arènes de Madrid il avait obtenu un total de 9 trophées jusqu’au 1er juin 2019 où il en obtient 3 d’un coup ce qui fait de cette corrida le plus grand succès de sa carrière dans un moment très compliqué pour lui. Il avait déjà coupé une oreille de poids à Séville au début du mois à un toro de Victorino.

Le 24 octobre 2020 il réalise une geste dans une encerrona ayant pour scène les arènes de Badajoz. Au-delà des 5 oreilles coupées, il fait montre d’une maîtrise totale de son art, dans une lidia inventive puisant dans le passé (suertes anciennes comme celle de la tijera par exemple), s’abandonnant en conscience et rompant les schémas préconçus sans iconoclasme, avec sens. Bienvenus soient les polémiques dans ce monde par trop figé ; celle sur les terrains du picador, le chamboulement du deuxième tiers, sur l’izquierdazo (naturelle avec l’épée)et sur cette nouvelle suerte de matar, al paso por derecho, déjà aperçue en Arles un mois et demi plus tôt.


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