Petite saison vaut mieux que rien

Il a fallu attendre fin juillet pour le véritable début de la saison (en dehors de Valdemorillo et Olivenza) avec le geste torero de Beaucaire : être prudent et respecter des règles oui, ne plus vivre non.

Un grand novillo de Dolores Aguirre (malgré une sortie en faux à la troisième rencontre) a rencontré un novillero à l’ancienne, de l’école de Paquiro, au propre comme au figuré, qui perdit au moins un trophée après en avoir obtenu un d’un novillo de Conde de la Corte.

Jusque là, la temporada française avait consisté en une novillada non piquée à Magescq avant l’interruption puis à quelques fiestas véritablement camperas dans quelques ganaderías et un festival à Brocas. Pour l’instant, les seuls spectacles majeurs programmés en août sont ceux de Béziers et des Saintes Maries, en attendant les ferias de septembre : Arles et Nîmes (celle de Saint-Martin étant finalement reportée) sans compter la journée organisée à Istres en octobre. Les arènes du sud-ouest, plus petites sont désavantagées mais tout de même on est surpris de ne rien du tout à avoir à se mettre sous la dent tout l’été durant. Heureusement, Dax, premières arènes du Pays d’Adour organise une grande journée taurine au début de l’Automne.

En Espagne, Valdemorillo (avec un triomphe important de Luque) et Olivenza ont été les seules ferias du début d’année. Celles d’Avila ont été les premières arènes de seconde catégorie a ouvrir leurs portes (sortie a hombros de López Simón et corrida correcte d’Adolfo Martín) mais celle de première n’ont rien annoncé, question d’assurances sans doute.

Ce sont des arènes andalouses qui auront été la scène de la plupart des courses espagnoles : Osuna puis Huelva avec deux corridas, puis Estepona, El Puerto, Sanlúcar (corrida de Miura), Priego, Santiesteban et Las Navas, Andújar, Fuengirola, Linares puis en septembre Villanueva del Arzobispo (victorinos), Baza et finalement en octobre Grenade, Cordoue et Jaén mais aussi Niebla et Constantina sans oublier le cycle de novilladas télévisé par Canal Sur (sans public sur les deux dernières novilladas) et les 4 novilladas piquées du Circuit des Novilladas d’Andalousie organisé conjointement par la région et la Fondation du Toro de Lidia (Aracena, Sanlúcar, Antequera et Úbeda). Il n’y aura donc que la province d’Almería qui n’aura connu aucun spectacle taurin cette année.

En plus de ces 18 corridas, la Fondation du Toro de Lidia annonce fin septembre l’organisation de 9 corridas supplémentaires en Andalousie (Cabra, Úbeda, Montoro, Antequera et Estepona) d’ici à la fin de la saison et quatre autres entre Barcarrota (Badajoz) et Logroño (il y aurait dû en avoir deux autres mais la crise sanitaire en aura eu finalement raison) en plus de 3 novilladas qui se dérouleront finalement à Herera del Duque.

Pas grand-chose ailleurs en dehors de l’Estrémadure (Mérida, Herrera et finalement Badajoz où Ferrera a réalisé la geste de la saison), Castilla-La Mancha, comme à Añover, Manzanares, Consuegra, Almoguera et Tolède plus une novillada à Tobarra, et Castille-et-Léon (El Espinar et Astorga, en plus d’Avila, déjà citée et de novilladas à Guijelo et Medina del Campo). Dans la très taurine Communauté de Madrid, les quelques spectacles annoncés ont finalement été annulés par les autorités régionales pour cause de recrudescence de la pandémie.

Dans la plupart des villes évoquées, un dénominateur commun : Enrique Ponce qui prend en charge ce qui reste de saison avec 16 courses à son actif. Pour Roca Rey, il semblerait qu’une année sabbatique ne soit pas un problème (une de plus pour Talavante ou José Tomás); il ne semble pas prêt à baisser son cachet même pour défendre la tauromachie comme un spectacle essentiel, celui de la victoire sur la Mort, celle qu’on ne veut plus voir mais qui a surgi avec force dans nos vies avec ce satané coronavirus.

Espérons que les corridas programmées en France et en Espagne au mois de septembre seront une réalité et que malgré l’annulation de certaines ferias les organisateurs feront leur métier pour au moins des spectacles isolés, quitte à inventer des formules moins coûteuses à produire avec de formules de quatre toros et un novillo par exemple. Il serait d’ailleurs bon que l’UVTF régule les fiestas dites camperas aux formats très différents les unes des autres, comme elle vient de le faire concernant l’organisation des spectacle pour la saison prochaine avec une part modulable sur les émoluements des toreros en fonction des entrées dans lres arènes importantes et une baisse de 25 % dans les plus petites.

Au milieu de ce champ de désolation, c’est bien leur droit, les toreros se sont battus pour que justice soit faite et le Ministre de la Culture espagnol, M. Rodríguez Uribes, après moultes tergiversations, a fini par reconnaître certaines « lacunes » pour faire référence à l’absence de subsides perçus par le secteur taurin. Il aura fallu attendre le mois de novembre pour que 775 euros soient versés à des professionnels qui ont cotisé autant que dans n’importe quelle autre profession.


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