Oct 15 2016

La dynastie Bienvenida

Après les premiers toreros de la famille à avoir utilisé le nom du village d’Estrémadure du fondateur, banderillero de son état, le surnom « Bienvenida » ajouté au prénom du torero allait fonctionner comme un nom d’usage.

Les deux fils du premier « Bienvenida » devinrent toreros : le premier, José fut banderillero mais c’est Manuel Mejías Rapela qui connut une carrière intéressante de matador avant de devenir le père de six garçons dont cinq deviendraient matadors à leur tour : Manolo, Pepe (qui brillait particulièrement aux banderilles), Antonio, Ángel et Juan (le dernier, Rafael, s’y emploiera aussi avant de se rendre à l’évidence qu’il n’était pas fait pour cette dure profession). Celui qu’on avait surnommé Le Pape Noir avait pris l’alternative en 1905  et eut un bon cartel à Madrid jusqu’à ce qu’un toro lui inflige une grave blessure en 1915.

 Avant Antonio, Manolo Bienvenida a été figura du toreo et restera avec son frère l’autre grand torero de la dynastie.

 Il est né à Dos Hermanas (Séville) le 23 novembre 1912 et il est mort à Saint Sébastien à 25 ans à peine le août 1938, des suites de l’opération d’un kyste.

 Antonio Márquez lui avait cédé le toro Mahometano d’Antonio Flores le 30 juin 1929 à Saragosse où son père aussi avait pris l’alternative. Il triompha en cette journée du haut de ses 16 ans, en coupant les deux oreilles et la queue de cet animal. Il triompha également à Madrid le 12 octobre de cette même année, pour la confirmation de son doctorat taurin, ayant  Marcial Lalanda pour témoin, qui lui céda la mort de Huerfanito d’Alipio Pérez Tabernero. En 1930 il obtient des succès à Valence, le 5 octobre, en coupant quatre oreilles et une queue, ainsi qu’à Séville, le 19 du même mois. Il est gravement blessé à Madrid le 27 avril 1933 mais coupa les deux oreilles dans cette même arène le 19 mai 1935. Il triompha également à Madrid lors de trois corridas organisées au mois de juin 1936.

Manolo Bienvenida fut un torero largo (dominateur et au répertoire varié) et classique, un représentant de l’école sévillane qui dominait un grand nombre de suertes à la cape en plus d’être un très bon muletero. Il était de plus un excellent banderillero et même un bon matador quand il le voulait. Il était de la même génération que les artistes « Cagancho », « Gitanillo de Triana » et Victoriano de la Serna, que le mexicain « Armillita chico » (aussi complet que lui) ou que le torero castillan Domingo Ortega.