Avr 29 2017

Le premier empereur

PaquiroFrancisco MONTES  REINA  “PAQUIRO”

Il est né à Chiclana (Cadix) où il fut baptisé le 13 janvier 1805. Il est mort le 4 avril 1851, à l’âge de 46 ans, des conséquences d’une maladie.

Montes a reçu une très bonne éducation qui correspondait à la situation sociale de ses parents (son père était administrateur des biens du marquis de Montecorto). Il torée pour la première fois comme sobresaliente le 1er juin 1830. Elève de l’école de tauromachie de Séville, il a pour maestros Pedro Romero et Jerónimo José Cándido. Paquiro se présenta à Madrid le 18 avril 1831  pour son alternative1. A partir de 1832, il est l’un des toreros les plus appréciés de l’afición. En 1836, il publie sa Tauromachie, œuvre de référence rédigée par López Pelegrín “Abenamar” où il codifie définitivement la tauromachie espagnole à pied. Avec lui, tout devient plus professionnel, le nombre de banderilleros se réduit à trois, les picadors deviennent des subalternes et l’habit se modifie, notamment pour la montera qui lui doit son nom. Grande figura incontestée, Montes torée de moins en moins à partir de 1845. Il se retire à la fin de 1847 pour se consacrer au négoce des vins mais revient en 1850, en particulier à Madrid et Séville. Le 21 juillet 1851, il est gravement blessé à une jambe dans la capitale et il lui fallut plusieurs mois pour se remettre même s’il garda des séquelles de cette blessure.

Francisco Montes sera considéré comme l’empereur des toreros dans cette première partie du XIXe siècle. Grand capeador – on lui attribut l’invention du galleo, d’après ce qui est dit dans le Cossío – et sa tauromachie, quoi que toujours en mouvement est plus offensive, en avançant, donc en se croisant, dès le premier tiers (Pepe-Hillo avait été le premier à le faire à la muleta). Il est sans doute le premier torero largo, avec un répertoire varié, un maestro de la lidia, qui associe parfaitement, grâce à ses facultés physiques et intellectuelles, courage, intelligence et style. Il a en effet pratiqué les différentes suertes des différents toreos de son temps (entre autres celles du saut de la garrocha ou du saut a trascuerno2) de la meilleure manière possible, en les sublimant toutes. A la fin de sa carrière il partagea son règne avec Cúchares et El Chiclanero mais sur l’ensemble du XIXe siècle il est l’un des trois plus grands avec Lagartijo et Guerrita, deux califes cordouans (le deuxième lui-aussi empereur solitaire).

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1. D’après Los Toros de J.M. Cossío : p. 604 du tome II en deux volumes.

2. Saut au-dessus du cou du toro.