Juin 10 2017

As de piques

Juan José Esquivel est né dans la province de Cadix, à La Línea de la Concepción. Il a commencé à piquer chez Miguelín avant de faire ses débuts en 1989.

Il est l’un des picadors les plus appréciés de notre France taurine. Il accompagne Rafaelillo et un certain nombre d’autres toreros comme Galván ou Chacón.

En 2013 il gagne un prix à Bayonne, l’année suivante il est blessé à Saragosse après qu’un victorino ait fait chuter son cheval.

Il a permis ces dernières années de grands tercios de piques, comme à Mont de Marsan en 2015 face à Piporro de Cebada Gago, à Dax en 2016 face à Granadero de Pedraza. Cette année-là il gagne aussi le prix au meilleur picador lors de la corrida-concours de Saragosse (comme il l’avait déjà fait en 2010) et celui de la feria de Juillet de Valence. A Vic en 2017 face au burraco Carafea III de Dolores Aguirre.


Fév 11 2017

Les grands picadors français

bouix

Michel Bouix

Fils de gardian, il est né en Arles le 1er Janvier 1944.

Il commence sa carrière en 1972 avant d’intégrer le quadrille de Nimeño II trois ans plus tard avant d’officier aux ordres de Patrick Varin ou Richard Milian mais aussi de Fernandez Meca ou Denis Loré. Il est incontestablement le premier grand picador français.

C’est chez lui, après 30 de carrière, qu’il piqua son dernier toro, pour la feria du Riz 2002.

friteroAndré Floutié, plus connu comme Fritero pour avoir tenu une baraque à frite, est né le 14 janvier 1953 à Nîmes. Il est décédé le 19 mai 2013.

Il apprit son métier avec le père de Philippe Heyral, Loulou et débuta lors d’un festival en 1978 à Pérols (banlieue de Montpellier).

Il coiffera le castoreño pour Nimeño II, Patrick Varin, Curro Caro puis Denis Loré jusqu’à la fin de sa carrière en 2007, avant d’entrer au service de Davila Miura, Cristina Sánchez mais aussi José Ortega Cano et El Juli. Personnage haut en couleur, c’était un picador à l’ancienne qui fumait comme un pompier à défaut d’en avoir le physique.

Jacques Monier

Jacques Monier est mort le 8 avril 2014 à l’âge de 64 ans d’une leucémie alors qu’il était encore en activité. Il avait été aux ordres de Juan Bautista et de Cristina Sánchez.

Gabin

Gabin Rehabi est né le 13 mars 1983. Elève de l’école taurine d’Arles, il intègre la cuadra Bonijol avant de faire ses débuts en 2005. Il sera aux ordres de Castella, Fernández Meca, Alberto Aguilar et Julien Miletto avant de choisir l’indépendance fin 2011 après une saison triomphale où il reçut le prix Tío Pepe. En 12 ans de carrière il a affronté 323 toros (une trentaine de courses par an). Vic-Fezensac est sa plaza de prédilection avec de grands succès comme lors de la Pentecôte 2014 où il alla chercher le manso Cantinillo au centre pour un catapultage d’anthologie monté sur Destinado de Bonijol ou en 2016 sur Tabarly et face à Saltacancela de Los Maños (musique).

Autres prix importants :

prix corrida-concours en Arles, 2010

prix corrida-concours à Vic, août 2012 (toro de Gallon)


Juil 23 2016

Badila

BADILALe grand Badila, l’un des plus grands picadors de la fin du XIXe siècle, est né sous le nom de José Bayard à Tortosa le 19 mars 1858, d’un père français qui avait pour ami le picador Curro Calderón. Il commença sa carrière en 1870 avec Gonzalo Mora qui lui donna son surnom (badila : pelle à feu) : “Estás tan callado que parece que te tragaste el rabo de la badila”. Le 5 novembre 1876 il se présente à Madrid dans une novillada. Il est picador remplaçant d’Ángel Pastor avec la protection de Frascuelo, dont il est le factotum, parfois el valet d’épée. Il prend part à sa première corrida à Madrid le 28 janvier 1878 face à Lucerito de Miura. Il reçoit l’alternative le 1er juin 1879. A partir de 1881 il fait partie du quadrille de Pastor. Le 8 décembre, il s’exerce au rejoneo – ce qu’il refera parfois – face à un utrero, met pied à terre pour quelques passes dont 5 naturelles puis un pinchazo a recibir et finit par une pega, soit un abrégé des différentes tauromachies. A partir de 1884 et jusqu’en 1890, il est aux ordres de Mazzantini avant de travailler avec divers matadors. Il est gravement blessé à Montevideo le 1er janvier 1890 suite au terrible batacazo provoqué par Cigarrero de Miura. Le 12 mai de la même année, il pique les 6 toros de Veragua pour le départ de Frascuelo et pose des banderilles à cheval au 4e. Entre autres prestations marquantes, le 2 juin 95 il donne 6 piques à Mochuelo de Félix Gómez qui l’envoie valser. En pareilles circonstances, il avait l’habitude de provoquer le toro et de le toréer à la cape. En 1897 commence sa dernière époque où il rentre dans la cuadrilla d’Algabeño. En 1898 il alterne parfois la pique et le rejón. Le 26 avril 1900, à Valence, après avoir été renversé par Chato de Pablo Romero, il se mit à genoux, de dos face au toro. Durant sa carrière, à une époque particulièrement dure, il a assisté à la mort de plusieurs toreros, dont Dominguín, mort dans ses bras à Barcelone. En 1902, il est picador pour Reverte mais ne torée pas l’année suivante. Sa dernière corrida a lieu le 24 septembre 1905 à Madrid face à Señorito de Bañuelos. Il est mort le 28 février 1906.

Il a fait évoluer l’habit et l’équipement du piquero avec la gregoriana. Il fut aussi le vice-président de la première Association des picadors.

Badila 2Badila à Toulouse pour sa dernière saison


Juin 9 2016

Il y a 15 ans

Il y a 15 ans s’est produit un grand triomphe, non pas celui d’un torero à pied mais celui d’un homme à cheval, non pas un rejoneador mais celui d’un piquero qui fait honneur à une profession de plus en plus incomprise et donc mal-aimée. Voici le récit d’un exploit rappelant celui des grands varilargueros sur lesquels nous reviendront dans les prochaines semaines :

Ce samedi 9 juin 2001, lors de la dernière corrida de la feria de San Ididro, le cartel annonçait des toros de Victorino Martín pour Luis Francisco Esplá, Manuel Caballero et Uceda Leal.

Anderson Murillo avait la responsabilité de piquer le 4e ,Bodegón, aux ordres d’Esplá, qui lui permit de réaliser l’un des tercios de piques les plus émouvants jamais réalisés à Madrid lors de trois rencontres où le varilarguero colombien a fait étalage de tout l’étendu de l’art de la puya, toréant véritablement à cheval et utilisant le regatón dans le cite avant de placer la pyramide dans le morrillo.

Non seulement don Anderson a salué pour répondre à l’ovation qui s’en est suivie mais il a été invité à accompagner le torero d’Alicante lors de la vuelta al ruedo postérieure à la lidia.  

Anderson Murillo

Anderson Murillo est né en Colombie le 1er mars 1945. Fils de vétérinaire et frère des picadors Melanio et emerson, il a un aspect plutôt svelte loin de ressembler à un 3e ligne de rugby. Il a commencé sa carrière professionnelle en 1968 avant de devenir le principal piquero de César Rincón.

Ces dernières années, il est réapparu aux ordres de Posada de Maravilla et a été coincé sous son cheval en 2013 pour la première corrida de San Isidro, souffrant une luxation du coude.