Il marche pour rencontrer son public

A peine arrivé à son piano, Manu se déchausse. Ses souliers qui ont beaucoup voyagé trônent sur le piano, tout au long du spectacle. Crédits : N. Rossé

A l’iniatitive de l’association En-vies d’ici , le samedi 8 décembre 2018, à 20 heures, dans la salle des fêtes de Melisey, Manu Galure est  venu poser ses chaussures (de marche) pour le plaisir de tous.

Manu Galure est un chanteur-musicien-marcheur. C’est à dire qu’il chante et joue de la musique en faisant sa tournée à pied. En temps que musicien, il fait du piano et chante des chansons qu’il a lui même écrites (Certaines viennent aussi de ses propres traductions). Il les a composées chez lui ou au cours de son long périple par monts et par vaux.

Il fait environ 20-25 kilomètres de marche par jour depuis un peu plus d’un an ! Il pense qu’il aura fait à peu près 11000 kilomètres, la tournée achevée.

Un échnage mémorable ! Crédits : N.Rossé

Manu Galure m’a accordé plus qu’une simple et ennuyeuse interview ! J’ai vécu un entretien inouï grâce à sa bonne humeur. Je vous conseille, à vous lecteurs, d’ouvrir grand vos oreilles.

Devant la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, Manu Galure a évoqué sa passion pour Robespierre, qui déjà à l’époque défendait l’abolition de la peine capitale et de l’esclavage, l’égalité des droits pour tous, le suffrage universel. Crédits : N.Rossé

Ce troubadour moderne qui, « en off », m’a fait l’éloge de Robespierre et des Droits de l’homme, m’a servi tout cuit sur un plateau, son enthousiasme, son rire tonitruant, ses blagues et de vrais encouragements. Un artiste engagé, drôle et motivé.  Que du bonheur !

Crédits image : N.Rossé

Crédits musique : M. Galure

Les petits plus :

Pour suivre son parcours : En noir, se trouvent des lieux où il souhaiterait jouer. Regardez bien et contactez vos proches, s’ils vivent sur place, cela pourrait les tenter.

Pour l’écouter et le voir : si les textes et le petit grain de folie de cet artiste, pas mal poète, beaucoup conteur, souvent en(g)(r)agé, toujours drôle, vous tente, suivez ce lien vers ses disques, ou celui-là vers des vidéos.

En(g)(r)agé ? La vidéo qui suit n’est pas très bien filmée mais elle donne un avant-goût percutant de la prestation de Manu Galure en public.

Crédits vidéo : N. Rossé

Lucile D.

A DAN au Congo ou l’autre regard d’un naturaliste moderne.

Fin octobre, a lieu dans notre vallée, le Festival des Mots organisé par l’association En-Vies d’Ici. À cette occasion, nous avons rencontré A DAN alias Daniel Alexandre. C’est un dessinateur de bande dessinée. C’est l’auteur de :

La faute au Midi,

La vie sublime – Thoreau,

Jazz et  Merlusse (deux adaptations de textes de Marcel Pagnol),

Thaya El Djazaïr,

Pour un peu de bonheur, 

entre autres ouvrages.

Notre classe de 5ème2 a été chargée de son interview au CDI.

Pour mieux le connaître 

Ainsi, nous avons appris que cet artiste d’une quarantaine d’années s’est investi dans l’association En-Vies d’Ici ; association servant à créer du lien entre les gens au cæur de notre vallée et de notre plateau. Nous avons vite compris à son écoute, que c’est un homme engagé. Ses bandes dessinées telles que La Faute au Midi ou Thoreau ou Pour un peu de bonheur s’intéressent à l’homme : à sa vie durant la guerre de 14-18 et à ses conséquences, aux injustices ou à la désobéissance civile. Pourtant, quand il s’exprime, A DAN, le regard pétillant et un petit sourire en coin, affirme qu’il est « Un révolutionnaire de canapé ».

Un auteur de BD expérimenté et passionné

Quand on évoque l’univers de la BD avec lui, il affirme, d’emblée, qu’être auteur, c’est avoir le « pouvoir de raconter quelque chose ». Il a toujours été passionné et impressionné par les auteurs de BD comme Moebius alias Jean Giraud (GIR) et Bilal, entre autres.

Des Gorilles et des Hommes

Crédits : N. Rossé

En fait, il est surtout venu nous parler de ses deux mois passés en plein cœur des forêts du Congo-Brazzaville. En effet, il est parti avec des scientifiques faisant un travail de suivi de gorilles sur place. Matériel et vidéos à l’appui, il nous a, tout d’abord, montré les conditions de vie des scientifiques sur place. Il a, par exemple, déplié devant nous les panneaux solaires portatifs qu’il a dû utiliser pour obtenir de l’énergie, puisque là, où l’équipe se rendait, il n’y avait ni réseau téléphonique, ni électricité, ni…, ni … etc.

Crédits : N. Rossé

Son rôle était d’accompagner l’équipe, de se faire le plus discret possible et de faire des photographies et toutes sortes de dessins et esquisses qui, entre temps, sont devenus un carnet de voyage, dans lequel le lecteur découvre son quotidien, la nature, la faune et la flore sur place.

Par ailleurs, une exposition itinérante basée sur ses dessins et sur les travaux des scientifiques a été élaborée pour rendre compte et témoigner de cette expédition unique et édifiante.

Le récit, d’A DAN naturaliste, ne manque pas d’anecdotes surprenantes, voire amusantes sur les rencontres humaines et… animales qu’il a faites sur place.

Nous avons aussi eu la grande chance de découvrir, son travail en cours, à savoir certains de ses dessins et surtout une première planche d’une bande dessinée qui devrait s’inspirer de son expérience sur place et d’une légende parlant d’un gorille.

Déforestation, huile de palme et survie des gorilles

Cet homme au crayon de velours qui se dit modestement « révolutionnaire de canapé » a pourtant pris le risque de partir deux mois en pleine forêt (bien différente de celle de nos massifs vosgiens et surtout bien moins hospitalière !). Il n’a évidemment pas vu que des gorilles (des éléphants aussi, par exemple, et une certaine bestiole dans ses toilettes de fortune, peur rétrospective et fous rires garantis). Son analyse de l’état des forêts du Congo-Brazzaville n’est pas que rassurante, puisqu’il a pu constaté par lui-même que la déforestation visant à replanter au service de la production d’huile de palme, réduit l’habitat naturel des animaux et particulièrement celui des gorilles au point de diminuer leur population et de mettre leur survie en danger.

Son témoignage fait de toutes sortes d’exemples et d’anecdotes nous fait réfléchir à nos gestes de consommateurs occidentaux (aux conséquences certes éloignées mais parfois tragiques). En effet, l’huile de palme étant une composante de certains produits présents dans nos caddies, nous comprenons ainsi qu’un petit geste en théorie banal, chez nous, peut avoir des conséquences qui sont loin de l’être, à l’autre bout de la planète.

Finalement, c’était une rencontre unique, qui nous a permis de regarder le monde autrement. Cela nous a ouvert les yeux.

Louise C.

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