Je me souviens

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Le déclencheur de cette séance d’atelier d’écriture est une phrase de l’écrivaine Annie ERNAUX empruntée à son roman Les Années :

« Sauver quelque chose du monde où on ne sera plus jamais ».

 En prenant appui sur les  « Je me souviens » de Georges PEREC, les élèves de l’UPE2A ont fixé par l’écriture les souvenirs personnels qu’il leur était possible de rendre publics et les ont mêlés à des souvenirs plus collectifs de leur génération.

 

 

 

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1

Je me souviens quand à 12 ans j’ai voulu parcourir à vélo les 100 kms de distance entre Edlep et la plaine de Kap.

2

Je me souviens des parties de cartes avec mon père jusqu’à 1h du matin .

3

Je me souviens de la fête de l’Aïd dans la maison de mon grand-père à Edlep.

4

Je me souviens quand on mangeait du fromage avec de la pastèque sur le toit de notre maison.

5

Je me souviens de la première fois où la neige est tombée sur Raqqa en 2012 .

6

Je me souviens des coupures d’électricité en été .

7

Je me souviens de mon seul amour : Fares. Lors de mon passage en Turquie.

8

Je me souviens du goût de la soupe aux lentilles en hiver .

9

Je me souviens quand notre quartier a été bombardé .

10

Je me souviens du jour noir. Le jour où ISIS a emprisonné mon père .

Reem A. H.

1

Je me souviens de ma première compétition d’athlétisme en Arménie à Erevan.

2

Je me souviens de Roman et Arman qui se regimbaient tous les jours en classe.

3

Je me souviens de mon premier baiser avec une fille qui s’appelait Kristine pendant une journée pluvieuse et inoubliable.

4

Je me souviens des matchs de football intéressants qu’on a faits avec les gars de mon quartier de Musaélyan.

5

Je me souviens de ma dernière rencontre avec Kristine avant de quitter la Russie. Une journée remplie de tristesse.

6

Je me souviens du mot « dzec » qu’on utilisait beaucoup en Arménie et qui est un peu le « à là bien » marseillais.

7

Je me souviens des pâquerettes que je ramassais pour ma mère quand j’étais petit.

8

Je me souviens des rues obscures dans ma ville en Arménie à Gyumri.

9

Je me souviens des hivers froids en Russie quand les températures chutaient jusqu’à -40°C.

10

Je me souviens quand on se lançait des boules de neige devant le lycée à Moscou.

11

Je me souviens quand tous les russes buvaient de la vodka en chantant « Katyusha », une chanson sur une fille qui s’était séparée de son amoureux.

12

Je me souviens quand Madame Exbrayat m’a expliqué comment on devait prononcer correctement « nous faisons ».  Je ne pourrai jamais l’oublier.

Hamlet B.

Je me souviens de mon enfance à la campagne en Algérie, chez ma grand-mère.

Je me souviens de la fois où j’ai cherché mon nom sur la liste des résultats scolaires et que je l’ai trouvé en premier.

Je me souviens de la présence de ma mère, tout le temps, quand j’étais malade, heureux, désespéré.

Je me souviens des nuits blanches avec ma mère quand je demandais tout le temps « Il est où mon père, maman ? ».

Je me souviens quand j’ai commencé à comprendre la vie et j’ai vu comme elle était dure.

Je me souviens des sept déménagements qu’on a faits ma mère et moi, et combien c’était difficile.

Je me souviens de la première fois où j’ai revu mon père à l’aéroport après 10 ans d’absence sans jamais un signe ni pour ma mère ni pour moi.

Je me souviens de l’année de la mort : quand six membres de ma famille sont tous morts les uns après les autres : Meriem, Fafa, Saadia, Habib, Amina, Samir.

Je me souviens de mon premier mois à Mostaganem où j’ai trouvé des amis et des voisins qui sont proches de mon cœur. Des encouragements de quelques professeurs.

Je me souviens de la solidarité entre nous dans le quartier « Lacity ».

Je me souviens de mon premier lycée où je ne veux plus jamais revenir.

Je me souviens des mes professeurs idiots du lycée de Mostaganem où il y avait de bons élèves qui finissaient à la rue parce qu’ils n’avaient pas les moyens de finir leurs études.

Je me souviens quand ils ont cassé mes rêves en disant que je ne pourrai pas réussir à cause de ma pauvreté.

Je me souviens de mon bac surveillé par des soldats qui te dérangent et te font peur pendant l’épreuve.

Je me souviens du jour où j’ai perdu l’espoir et c’est là que j’ai commencé à fumer.

Je me souviens de cette phrase qui résume tout : « je me suis senti trahi par mon pays. »

Je me souviens quand j’ai rêvé de venir en France.

 Sofiane A.

1
Je me souviens de chaque 1er janvier en Biélorussie, quand je me réveillais tôt et je courais au sapin pour trouver des cadeaux .
2
Je me souviens des maïs chauds qu’on achetait au coin de la rue à Minsk.
3
Je me souviens des larmes de rire avec les amies, quand nous nous souvenions de notre enfance et des fêtes.
4
Je me souviens du 1er septembre 2004, mon  premier jour d’école à Minsk .
5
Je me souviens des mes premiers voyages en France avec mes parents en 2012 et en Angleterre avec le groupe pour l’étude d’anglais à l’université en 2014.
6
Je me souviens des anniversaires de mes meilleures amies, chaque fois on a mangé des pizzas, on a regardé les films et on a dormi ensemble.
7
Je me souviens de ma peur avant les examens de maths, parce que j’étais pas prête et de la directrice qui était méchante avec les élèves.
8
Je me souviens de mon premier vélo vert et comme j’en suis tombé un grand nombre de fois.
9
Je me souviens de ma grand-mère quand elle m’apprenait à lire sur le livre Cendrillon.
10
Je me souviens des histoires de voyages en Europe en camion de mon grand-père.
11
Je me souviens des dessins animés comme Tom et Jerry desquels je ne pouvais me détacher.
12
Je me souviens de la première fois où je suis tombée amoureuse. Son nom était Dima,on avait 8 ans .
13
Je me souviens de comment j’ai appris à nager avec ma mère à Messina en Italie. J’avais 8ans.

14

Je me souviens des fêtes du « Carême-prenant « , une fête traditionnelle en Biélorussie et très importante pour ma famille. Ma grand-mère faisait beaucoup de crêpes et on les mangeait ensemble.

14
Je me souviens comment ma classe et moi on félicitait des vétérans tous les 9 Mai.

15

Je me souviens de ma collection de magazines avec des personnages de dessins animés américains  » Les rasmokets « 

16
Je me souviens de la dernière rencontre avec mes meilleures amies avant de partir pour la France, quand nous avons pleuré comme jamais, sans savoir quand on se reverrait.

Vlada G.

Je me souviens de mes amis quand nous allions jouer au foot.

Je me souviens de mon école, mes professeurs, mes livres.

Je me souviens de mon village, ma maison.

Je me souviens de ma voiture.

Je me souviens de mes parents, mon cousin, mon oncle, mon grand-père.

Je me souviens de Noël, le sapin, le père noël et le feu d’artifice.

Je me souviens de l’hiver la neige, le verglas.

Je me souviens, en été, des températures à + de 40°C.

Je me souviens de Norous, la fête nationale kurde quand nous allumions un feu dans les montagnes.

Je me souviens surtout du ciel clair plein d’étoiles.

Je me souviens de mon pays, l’Iraq.

Bronel M.

Je me souviens quand ma mère m’a puni dans la cage d’escaliers parce que je n’ai pas su traduire le mot « oreille » en anglais.

Je me souviens quand je l’ai vue la dernière fois. Mais je ne me souviens pas quand je l’ai vue la première fois.

Je me souviens de mon retour en Roumanie, quand on m’a annoncé la mort de mon grand-père.

Je me souviens de la première fois quand je suis arrivé aux E. U. parce j’aimais beaucoup NYC.

Je me souviens quand j’étais heureux parce que j’étais un enfant.

Je me souviens quand mon père m’a trouvé un grand cadeau, c’était un grand Lego.

Je me souviens de mon vieux téléviseur qui n’avait qu’une seule chaîne.

Je me souviens du jour national quand on se promenait dans la rue.

Je me souviens que j’ai appris à lire avec les publicités.

Je me souviens de ma vieille maison à la campagne.

Je me souviens de mes amis qui habitent à Bucarest.

Je me souviens de mon premier jour d’école.

Je me souviens de ma première petite amie, cette fille avec qui je n’aurai plus jamais la possibilité de parler à nouveau.

Je me souviens de la chambre que je n’ai jamais eue.

Je me souviens quand tous les enfants parlaient de leur Playstation et moi, je parlais du plaisir d’aller chez mes grands-parents.

Je me souviens quand j’ai réalisé que personne ne me comprendrait jamais.

Je me souviens quand j’ai lu mon premier livre.

Je me souviens quand je perdais beaucoup de souvenirs.

Je me souviens de ma grand-mère.

Je me souviens quand j’ai vu un enfant et que j’ai réalisé que je ne me souvenais de rien de moi enfant.

Alexandru U.

 

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