De nouveaux poèmes inspirés d’Arthur Rimbaud…

Automne

En cinquième, notre première séquence sur la poésie a été marquée par l’étude du magnifique poème « Sensation », d’Arthur Rimbaud.

Sensation

Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers,

Picoté par les blés, fouler l’herbe menue :

Rêveur je sentirai la fraîcheur à mes pieds,

Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

+++

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien,

mais l’amour infini me montera dans l’âme,

Et j’irai loin, bien loin, comme un bohémien,

Par la nature, – heureux comme avec une femme.

(Arthur Rimbaud, Poésies, 1870)

J’ai posé quelques questions sur ce poème, lors de l’évaluation (Est-il en prose ou en vers ? Comment est-il organisé ? Relever une rime, une allitération, une assonance…) J’ai aussi demandé aux élèves de réécrire ce poème en respectant le plus possible sa structure. Certains mots que j’avais soulignés devaient être conservés, mais tous les autres devaient être changés, en gardant, dans la mesure du possible, les classes de mots (noms, verbes, adjectifs…), le temps (futur) et le nombre de syllabes. Il fallait aussi faire attention aux sonorités du poème et à ses images. Enfin, j’ai proposé plusieurs titres pour le poème : bonheur, rêverie ou voyage. Les élèves pouvaient bien sûr trouver un autre titre, mais dans ces thèmes.

Voici l’un des textes rédigés, qui possède des qualités musicales et visuelles certaines. Le futur a été rétabli dans certains vers :

Automne

Par les matins colorés d’automne, j’irai dans la forêt,

Mouillé par les pluies, ramasser les feuilles qui tombent :

Rêveur, j’en imaginerai l’odeur dans l’air

Je laisserai les feuilles recouvrir mon corps

+++

Je ne m’enfuirai pas, je ne rêverai pas :

Mais les couleurs magnifiques embelliront la faune,

Et je ne parlerai pas, je resterai muet comme une tombe,

Semblable à l’amour, heureux tel un papillon.

(Salah Din M.)

J’aime beaucoup celui-ci, également , pour lequel j’ai suggéré une correction : remplacer « bonhommes de neige » au vers 2 par « bonhommes glacés » ou « bonhommes gelés », afin d’éviter la répétition de « neige ». Son auteur a choisi « Bonhommes gelés ».

Neige

Par les soirs de Noël, j’irai dans la neige, 

Picoté par le froid, faire des bonhommes gelés

Rêveur, j’en sentirai la fraîcheur à mes pieds

Je laisserai la neige me combler

+++

Je ne jouerai pas, je ne rirai pas :

Mais la fraîcheur infinie me gèlera d’amour, 

Et j’irai loin, bien loin, comme un voyageur, 

Par la neige de Noël, heureux comme jamais.

(Killian B.)

En voici d’autres, tout aussi beaux. Bravo à tous les auteurs !

Un doux rêve glacé

Par les nuits de décembre, j’irai dans le ciel neigeux,

Glacé par les flocons, admirer les stalactites :

Rêveuse j’en sentirai la fraîcheur à mon cœur

je laisserai le vent baigner mes rêves gelés

+++

Je ne dirai rien, je ne bougerai pas, 

Mais le ciel étoilé émouvra mon cœur

Et je serai portée par mes ailes comme un ange,

Par la lumière, – heureuse comme la reine des neiges.

(Angélina Ch.)

A la campagne

Par les matins gris d’hiver, j’irai dans la campagne

Caressé par les herbes, avec la rosée du matin. 

Rêveur j’en sentirai la douceur à mes mains, 

Je laisserai les feuilles me tomber dessus. 

+++

Je ne bougerai pas, je ne regarderai rien :

Mais je me sentirai libre

Et j’irai me cacher comme un petit lapin,

Dans les feuilles, heureux comme les oiseaux dans les arbres

(Titouan D.)

Rêverie

Par les jours noirs d’hiver, j’irai dans les montagnes, 

Touché par les flocons, frôler les plantes glacées :

Rêveur, j’en planerai dans l’air à mille mètres. 

Je laisserai l’air caresser mes pieds nus

+++

Je ne me lasserai pas, je n’écouterai rien :

Mais la tristesse disparaîtra de ma tête,

Et j’irai haut, très haut comme un oiseau,

Par les montagnes, – heureux comme avec les skieurs.

(Dorian A.)

Hiver glacial

Par les neiges blanches d’hiver, j’irai dans les villages,

Gelée par le froid, faire des bonhommes de neige :

Rêveuse j’en sentirai les flocons à mon visage. 

Je les laisserai frôler mon visage froid

+++

Je ne refuserai pas, je ne ferai rien :

Mais le froid interminable me gèlera le cerveau, 

Et j’irai haut dans les montagnes comme un ours brun

Par le froid, heureuse comme avec une mère.

(Mirana P.)

Voyage

Par les jours chauds de printemps, j’irai dans la forêt, 

Piqué par les fougères, fouler la terre sauvage :

Rêveur j’en escaladerai les rochers à mains nues

Je laisserai les feuilles toucher mes chaussures bleues

+++

Je ne chantonnerai pas, je ne sifflerai pas :

Mais les parfums merveilleux me picoteront le nez

Et je marcherai loin, tellement loin, comme le vent,

Par les chênes verts – heureux comme un oiseau.

(Angelo L.)

Villes

Au cours de notre séquence sur la poésie, les élèves de 5ème ont inventé des poèmes sur le thème de la ville. Pour cela ils ont imité le poème « Iles » de Blaise Cendrars paru dans le recueil Feuilles de route en 1924. Ce poème nous a permis de travailler sur les expansions du nom (ici des adjectifs et des propositions relatives). Si on les supprime, le poème disparaît presque entièrement. Elles sont donc indispensables ! 

Iles 

Iles
Iles
Iles où l’on ne prendra jamais terre
Iles où l’on ne descendra jamais
Iles couvertes de végétations
Iles tapies comme des jaguars
Iles muettes
Iles immobiles
Iles inoubliables et sans nom
Je lance mes chaussures par dessus bord car je voudrais
bien aller jusqu’à vous

Voici quelques textes parmi tous ceux écrits par les élèves. J’ai choisi ceux dont l’unité de sens était la plus évidente.

La ville paradis

Ville

Ville où tout le monde s’aime

Ville où les licornes mangent des arc-en-ciel

Ville où les piscines sont en gélatine

Ville où tout est gratuit

Ville d’amour

Ville de joie

Ville où la vie déborde

J’aimerais m’envoler vers cette ville car c’est la ville de mes rêves, la ville de mes pensées et c’est la ville où j’aimerais vivre

(Auriane)

Ville

Ville 

Ville

Ville remplie d’enfants qui sourient

Ville organisant des fêtes tous les jours

Ville faite en nougat en en coca cola

Ville interdisant les interdictions

Ville autorisant les auto- tamponneuses sur la route

J’aimerais une ville identique à cela

Mais malheureusement cela est impossible

(Baptiste H.) 

Ville 

Ville magnifique

Ville d’amour

Ville de bonheur 

Ville d’argent

Ville propre

Ville où je te trouverai 

Ville où l’on se trouvera

Ville où l’on fera

Ville où l’on sera

Ville sans peur

Ville sans délits ni conflits

Ville sans haine

Ville d’amitié

Ville de soleil

Ville à la mer bleue

Cette ville est dans mes pensées. Deviendra-t-elle réelle ?

(Hippolyte)

Ville

Ville

Ville

Ville où l’on ne partira jamais

Ville où l’on ne se perd jamais

Ville et sa mairie en pain d’épices

Ville et ses maisons pleines de bonbons

Ville festive

Ville qui rit

Ville remplie de friandises

Je lance tous mes espoirs en cette ville

Pour qu’il en existe d’aussi jolies

(Salah Din)

Villes 

Villes

Villes

Villes où l’on ne touchera jamais terre

Villes où l’on rêvera tout le temps

Villes magiques

Villes extraordinaires

Villes calmes et douces

Je ferai tout pour y aller car c’est mon rêve

(Simon)

Villes

Villes

Villes

 Villes de mes rêves

Villes de bonheur

Villes où j’habiterai

Villes brillant de mille feux

Villes incontestables

Villes du futur

Villes inoubliables et sans problèmes

Je voudrais habiter dans ces villes merveilleuses

(Alexandre P)

Villes 

Villes 

Villes où je n’irai jamais

Ville où l’on trouve des dunes de sable

Villes de la jungle urbaine

Villes aux palmiers d’or

Villes de miroirs et de brillances

Villes paradisiaques et rêveuses

Je lance mes bagages dans l’avion

Et dit :

Villes, je viens à vous !

(Alexandre G.)

Villes

Villes

Villes où l’on ne se perd jamais

Villes où l’on fait la fête jour et nuit

Villes où tout est gratuit

Villes de la musique

Villes de l’amitié

Villes où il pleut des friandises

Villes où les maisons sont en pâtisseries

J’aimerais vivre dans ces villes, je mourrais pour ces villes, je voudrais être le maire de ces magnifiques villes, pour donner du bonheur encore et encore !

(Loréline)

Un peu de slam à Champagne

Voici les textes de slam que les élèves ont rédigés en suivant les conseils de Lord Mike Jam. Ils les ont présentés lors du tournoi qui s’est déroulé le 23 novembre sur la scène du Palais des Rencontres. Ce tournoi a rassemblé toutes les classes de 5ème du Collège Fernand Gregh. Dès le lendemain, les équipes qui ont gagné ont pu remonter sur scène pendant le festival Mokikoz, créé par Lord Mike Jam et Chadeline pour lutter contre la maladie de Charcot. Bravo à eux et bravo à tous les participants, même ceux qui n’ont pas gagné, car comme le dit Lord : « Les meilleurs poètes ne gagnent jamais. », qu’on se le dise !

« J’ai vu »

J’ai vu sur la plage de jolis coquillages

De jolis visages couverts de bronzage

Partir en Espagne

M’a donné envie de rêver

Ce beau pays m’a fait sourire, presque saliver !

Je me souviens de ces parties de billard

Vu mon jeune âge, c’est rare !

Même sans argent, j’ai fait la fête en vacances

Je vous l’avoue : je suis resté en France…

Comme le dit mon ami

Les vacances toutes pourries !

J’ai même vu des souris

Dans la cabane au fond du jardin

J’ai vu un lutin avec du pain

Et le temps qui n’était pas favorable

M’a fait penser aux voisins qui ont passé des vacances formidables

Ecris bien ces lettres où je m’invente

Une vie pleine de rêves, de beautés

Une carte postale bleue, parfumée, ensoleillée

Tellement qu’elle était belle

Je suis tombé de ma chaise !

Je n’étais pas très à l’aise

Mais je dois me reposer

Pour me réveiller alors que je rêvais

D’un monde meilleur, enchanté !

Les Twins (Adrien, Hyppolite et Lenny) 

« J’ai refait ma vie » 

J’ai refait ma vie avec du plaisir

J’ai découvert des paysages

Je me suis fait des amis

Nouveaux et gentils

De nouveaux amis noirs, blancs et gris

Je me suis posé, reposé

Je me suis cultivé

Je me suis réparé

Et je me suis dit

Entre toi et moi c’est fini

Mais passons à autre chose

Je veux être avec toi

J’ai juste eu besoin de changer d’air

Doucement comme un caméléon

Qui a une vie difficile

Allons à l’autre bout du monde

Loin de tout ce qui gronde

Loin de tout ce monde

Allons-y ensemble, toi et moi

Entre toi et moi, ce n’est pas fini !

Les FAS (Amandine, Florian, Baptiste et Simon) 

 

« Je reviens d’un grand voyage »

Je reviens d’un grand voyage

Rempli d’humour et de joie

Nous avons un nouveau monde

Rempli de souvenirs et de plaisir

Nous avons goûté mille et une saveur

Je reviens d’un grand voyage

Rempli de plages et de merveilleux nuages

Ces nuages m’ont fait rêvé et voyager

Dans un monde sans haine et sans peur

Dans ces nuages il y avait la joie et l’humour

Je reviens d’un grand voyage

Dans un avion plein de bonheur

Avec plein de souvenirs et plein de couleurs

Ce voyage nous a donné envie de chanter et de danser

Mais hélas ce voyage s’est achevé

Je reviens vers vous, pour vous transmettre mon amour

Et le sable de ce grand voyage, pour toujours

Je repars pour un grand voyage

Où les couleurs seront éclatantes

Où les pâtisseries seront magiques

Et nous nous retrouverons dans un autre monde

Meilleur que le nôtre, plein de méchanceté !

Je reviens d’un grand voyage

Où le paysage et les couleurs se ressemblent

S’accordent entre eux et s’assemblent

Pour nous montrer les merveilles du monde

Mais tout ce bonheur s’effondre…

Je reviens de ce grand voyage

Où tous mes rêves s’achèvent

Où tout ce bonheur s’est envolé

Je reviens à ma vie habituelle

Où tous mes amis et ma famille m’attendent

Je retrouve les vraies pâtisseries de mon pays

Beaucoup moins magiques mais pas si mauvaises !

Les three girls (Loreline, Samantha et Tatyana)  

« Emporte-moi vers l’aventure »

Emporte-moi vers l’aventure

J’éviterai la mort à coup sûr

Emporte-moi vers l’univers

Pour découvrir Jupiter

Emporte-moi où tu voudras

Par exemple au Canada

Emporte-moi au bout du monde

Sans de mauvaises ondes à la ronde

Emporte-moi vers d’autres galaxies

Pour découvrir de nouvelles vies

Emporte-moi loin de l’ennui

Vers de nouvelles envies

Emporte-moi vers l’Amazonie

Pour caresser des ouistitis

Mais si tu veux tu peux aussi

M’emporter au bout de la rue

A la rencontre des inconnus

Pour rêver jusqu’à la fin …

Les Slameurs LKBA (Loïc, Killian, Baptiste et Alexandre)

« Viens dans mon pays il y a »

Viens dans mon pays il y a 

La mer noire et la joie

Tu trouveras du sable, un mélange de blanc et de jaune

Tu trouveras des montagnes qui embellissent la faune

Tu entendras les voitures chanter et dans les carrefours tu verras

Les autobus danser

Viens dans mon pays il y a

L’amour et l’amitié et beaucoup d’espoir

Car on a tous la même terre

Et on respire tous le même air

Qu’on soit de Champagne ou de Cap vert !

Viens dans mon pays il y a

La forêt grande, verte, enchantée

Remplie de sapins, de chênes et de Blanche-neiges

On y trouve aussi des lapins souriants

Des dragons rouges et puissants

Viens dans ma forêt et nous ferons

Des cabanes tout en haut des arbres

Puis dans le ciel doré, métallique

Nous nous balancerons

Nous chanterons dans la lumière

Resplendissante comme le soleil

Viens dans mon pays il y a

Des montagnes à la hauteur des nuages

Viens dans mon pays, viens !

 Les TItans (Estelle, Kathleen, Salah Din et Samuel)

« Le grand voyage »

Mon dernier voyage devait être

Le plus beau de ma vie

Pour nous retrouver elle et moi

Loin, très loin de Paris

On s’était donné rendez-vous

Sur une magnifique plage

Pour que je redécouvre

Son magnifique visage

Et pendant que j’étais en train

De travailler et de rêver

J’étais si loin de ma belle aimée

Mais elle était très près de la mer

La mer de mes pensées

Enfin le lendemain je suis parti

Loin, très loin de Paris

Et nous avons été réunis

Elle et moi, bien loin d’ici

Nos retrouvailles furent rouges d’amour

Nous passâmes des jours merveilleux

En amoureux

Mais le troisième jour

Elle fut appelée en urgence

Au cours de son vol il y eut des turbulences

Et l’avion se crasha, je vis aux informations

Que l’avion se crasha à Toulon !

Les voyageurs (Alexandre, Auriane, Chloé et Nina)

 

« Emporte-moi vers les trésors du bout du monde »

 Emporte-moi vers les trésors du bout du monde

Avec plein d’étoiles dans les yeux

Je t’emmènerais vers de nouveaux horizons

Car tu es pleine de bonnes ambitions

Je me perds dans ma lassitude

Je me perds dans mes habitudes

J’en ai marre de cet ennui !

J’en ai marre de cette vie !

J’ai envie de tout changer !

J’ai envie de voyager !

Regarde cette beauté

Qui se dresse devant nos yeux

Regarde cette vie

Qui s’écrit devant nous deux

Je t’emmènerai avec moi

Pour te faire découvrir les trésors de ma life

Je t’emmènerai très loin, au-dessus des nuages

Le plus grand défi de la vie est de repousser ses limites

Je prends le train vers les étoiles

Je suis la messagère de ton âme

Je prends le train vers ton cœur

Et tu as plein de papillons dans les yeux

Quand tu me regardes

Je prends le train vers ton cœur

Ne t’inquiète pas, je reviendrai !

 KFC poésie (Line, Manon, Katarina et Yogi)

 « Invitation au voyage »

Avec Emmali vous êtes toujours prêts

A partir et à rire, à rire de nouveau et à repartir

Avec Emmali vous allez découvrir une vie sans soucis

Avec Emmali vous allez rejoindre les Etats-Unis et puis l’Australie

Vous allez toucher les montagnes du Kilimanjaro

Et traverser la baie de San Francisco

Vous allez boire du jus de noix de coco

Mélangé avec du Soho

Et pour rire encore et repartir de nouveau

Avec Emmali vous allez découvrir les cadeaux de la ville de Tokyo

Avec Emmali vous allez habiter

Dans les plus belles villes du Costa Rica

Et pour finir vous allez découvrir

La joie d’être arrivé au Canada !

Avec Emmali vous êtes toujours prêts

A partir et à rire, à rire de nouveau et à repartir 

Encore plus loin, encore plus haut !

 Emmali (Emma, Halima et Mathilde):

« Le dernier voyage »

Ce seront mes dernières vacances

Là où mon avion prendra vol

Je partirai vers le ciel

M’envoler comme un oiseau

Ce sera mon dernier voyage

Je flotterai comme un bateau

Là où je découvrirai un monde inconnu et nouveau

Je garderai un dernier souvenir

Celui qui flottera pour toujours dans mes rêves

Aussi hauts que les nuages

Aussi grands que l’océan

Puis sur ces côtes sauvages

J’observerai de vastes étendues

Qui me rappelleront mon premier voyage

Quand le vent soufflait sur mon visage

Et que je me promenais sur la mer de sable

Revenant sur les traces de mon enfance

Ce sera mon dernier voyage

Ce voyage d’où je ne reviendrai pas

Astéroïde (Angelo, Jérémy, Julian et Noé)

 « Voyage en bateau »

Si j’avais un bateau, j’irais explorer la mer

J’irais la visiter, elle et ses rivages divers

J’aimerais qu’ils m’emmènent vers d’autres horizons

Pour prendre des souvenirs d’elle et de ses poissons

Donc si ce jour arrive

Et que mon bateau me dérive

Vers une île paradisiaque

Là où les oiseaux débarquent

Je rêverai de voir des nouveautés

Remplies de bonheur et de bonté

Je rêverai de trouver des images si belles

Qu’on adorerait qu’elles soient éternelles !

Je ferai tout mon possible

Du plus fou à l’impossible

Sur mon bateau si beau

Comme une île qui scintille

Cette île je l’ai rêvée

Tout le monde voudrait y aller

Et c’est ainsi avec tristesse

Que cette aventure cesse

Mais pour moi ce paradis est vrai

Car il ne me déplaît jamais !

Ce paysage est si rare

Que je lui donne mes regards

Je pourrai vraiment l’habiter

Pour découvrir tous ses secrets

 The Last time (Dorian, Lola et Théau) 

 

« Voyage de mots »

 Viens en voyage dans mon bateau de mots

Tu trouveras des adjectifs qualificatifs

Nous verrons à l’horizon les mots surfer sur les vagues

Il y aura une plage et une mer d’émotion

J’ouvrirai ma valise de parenthèses et à l’intérieur

Je mettrai une délicieuse friandise

Des mots de scrabble qui sauteront partout

Chaque mot est un voyageur comme dans le Titanic !

Maîtriser la langue française c’est de la bombe atomique !

Viens en voyage dans mon bateau de mots

Je t’emmènerai dans les rues d’Italie

On y trouve des verbes amusants, joyeux et rigolos

Qui partent en croisière pour un long voyage sans galère !

Viens en voyage dans mon bateau de mots

Chaque lettre est un réconfort

Chaque consonne t’emmènera à bon port

Les voyelles, quant à elles, valent plus que de l’or

Alors viens avec nous

Goûter les mots du réconfort !

Les voyageurs (Coralie, Enzo et Maëlle)

 

« Voyage culinaire »

Venez, venez, viens dans notre avion découvrir

Découvrir de nouvelles sensations culinaires

Vous serez foudroyés par un éclair

Nous sommes sûrs que tous nos plats vont vous plaire

Et en plus, ça ne vous coûtera pas très cher

Vous pourrez goûter notre agneau

Sauf si vous préférez le veau

Si vos enfants ne s’amusent pas

Qu’ils viennent goûter nos plats !

Notre avion vous mènera

Vers la bonne destination

Venez, venez, viens dans notre avion

Découvrir de nouvelles sensations culinaires

En dégustant notre concombre

Vous aurez tout de suite l’impression

De faire le tour du monde

Vous vous envolerez dans un autre univers

Où il faudra manger cinq fruits et légumes poétiques par jour

Vous vous retrouverez dans une magnifique basse-cour

Qui vous fera traverser l’atmosphère !

Harissa, piment, moutarde (Benjamin, Dorian et Titouan)

« Si j’avais un avion »

Jour ou nuit, orage ou pluie

Si j’avais un avion

Je l’utiliserais pour mes voyages

Au-dessus de la mer ou de la plage

Je sentirais la douceur de l’apesanteur

Je volerais en me sentant pousser des ailes

Je dégusterais les nuages

Sur un lit d’arc en ciel

Si j’avais un avion

Je verrais l’horizon

Et peut-être que je pourrais voir

Des hommes jeunes et des hommes noirs

J’apercevrais dans la lueur

Un dégradé de couleurs

Je ferais des découvertes

Au plus profond de mon être

J’essaierais de me mettre

Dans la peau d’un oiseau

Pour pêcher dans la mer

Les poissons les plus beaux

Si j’avais un avion je verrais les étoiles

Qui brillent dans le soir et donnent de l’espoir

Si j’avais un avion je verrais de mes propres yeux

Le plus grand des dieux

Je lui demanderais, un monde merveilleux !

 Les rêveuses (Inès, Maëlle et Océane) 

 

« Les couleurs »

La vie est pleine de couleurs

Qui sont des reflets de bonheur

Le rouge représente l’amour

Celui que l’on voit tous les jours

Le bleu est la couleur des cieux

Et aussi celle de tes yeux

Le vert est la couleur de la nature

Celle qui protège notre futur

Transparent, plein de douceur et de joie

Le violet est la couleur de la tristesse

D’un enfant seul et en détresse

Le jaune est comme le soleil

Celui qui nous émerveille

L’orange est la couleur de la joie

Celle que j’ai au fond de moi

Tout ceci est une explosion

De couleurs qui forment

Un arc-en-ciel d’émotions

La vie est pleine de couleurs

Qui sont des reflets de bonheur

Dans la lumière de vos sourires

 Les colorés (Ambre, Margot et Martin) 

 

Viens dans mon pays, il y a…

Viens dans mon pays, tu verras divers paysages,

Dans lesquels les hommes sont faits en coloriages,

Lrouge du sang qui coule dans le corps d’un enfant,

Lblanc des draps éclatants,

Lbleu du ciel heureux

T u passeras des heures à regarder nos couleurs,

Viens dans mon pays, tu verras le montage de nos montagnes,

Les poissons nageant dans l’océan,

Les oiseaux volant dans le vent,

Les chevaux galopant dans les champs,

Tu passeras de longs moments à regarder le soleil couchant,

Viens dans mon pays tu verras se mélanger le mot bonheur,

Dans lesquels les hommes sont faits de multiples couleurs,

Lrouge du sang qui coule dans le corps d’un enfant,

Le blanc des draps éclatants,

Lbleu du ciel heureux

Viens dans mon pays, tu verras qu’en dessous du ciel,

Se cachent divers arcsenciel  

Les good girls (Kessy, Mirana et Zoé)

                              
Vole, vole ma colombe …

Vole, vole mon oiseau

Avec ta puissance

De ta couleur blanche comme la neige

Plane au-dessus de tous ces beaux paysages

De ta beauté rayonnante

Vole, vole mon espoir

Dans ce ciel magnifique

Rends-moi ma liberté

Et le gout de l’aventure

Plane au-dessus de ce monde

Rêve de tous ces voyages passés à tes côtés

Voyage autour du monde

Pour ta découverte et la nouveauté

Atterris sur cette plage

Avec ce beau paysage

Pendant que je scrute le ciel

Au goût de miel

Emporte mon amour

Ouvre tes portes de ce monde fantastique

Cette amitié qui nous unit

Déploie tes ailes dans ce monde irréel

Vole, vole ma colombe, illumine ma vie

Dans ce ciel étincelant comme un diamant

Réunit-nous sous une bonne étoile

Emporte mon cœur dans ce monde idéal

Emporte mon cœur dans un monde génial.

Les chics girls (Alix, Angélina, Clara et Lisa)

Ecoute ! Ecoute !

Voici « Ondine », un poème en prose extrait de Gaspard de la nuit. Ce recueil très musical fut édité pour la première fois en 1848, après la mort de son auteur, Aloysius Bertrand (1807-1841). Ce travail remarquable fut l’une des premières oeuvres poétiques composées en prose. Charles Baudelaire s’en inspira pour écrire son Spleen de Paris… J’ai proposé à mes élèves de 5ème de s’inspirer de la structure d' »Ondine » pour écrire à leur tour un poème sur le vent, la pluie, la neige, la nuit, la lune ou encore le soleil. Le résultat a dépassé mes espérances. Bravo à tous nos poètes !

Ondine

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est Ondine qui frôle de ces gouttes d’eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune ; et voici, en robe de moire, la dame châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.

Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l’air.

Ecoute ! Ecoute ! Mon père bat l’eau coassante d’une branche d’aulne verte, et mes soeurs caressent de leurs bras d’écume les fraîches îles d’herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne ! »

Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à mon doigt pour être l’époux d’une Ondine, et de visiter avec elle son palais pour être le roi des lacs.

Et comme je lui répondais que j’aimais une mortelle, boudeuse et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et s’évanouit en giboulées qui ruisse- lèrent blanches le long de mes vitraux bleus.

Le vent 

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est le vent qui qui fait danser les nuages et les cheveux des enfants sages; et voici, en robe de coton, la dame de saison, qui regarde s’envoler les feuilles dorées et le chapeau du jardinier.

Chaque  nuage est un dessin qui danse au gré du vent, chaque vent est un souffle qui siffle vers le soleil couchant, et le soleil couchant est un refrain qui berce l’oiseau, sifflotant au dessus de l’océan.

Ecoute ! Ecoute ! C’est la mouette virevoltant par le seul appui du vent. Majestueusement elle plane, puis doucement, doucement, elle descend vers le radeau flottant. »

Le vent me souffla les légendes du temps qui passe puis me supplia d’éloigner mes mauvaises pensées, balayant en un instant tous mes tourments en me proposant de me reposer dans l’avenir et dans le temps.

(Manon Michaud)

IMG_1691

Titan, l’ébranleur de la terre

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est Titan qui t’énerve avec ses blocs de terre qui remplissent les chariots de l’encombrante mine, entre les murs étroits des roches; et voici, avec leurs outils, les Kobolts qui construisent le tunnel du désespoir.

Chaque pierre est un Titan qui rassemble les blocs de terre; chaque bloc de terre est  un morceau d’élément précieux qui guérit les blessures, et les blessures sont des marques de courage qui mènent vers le lieu sacré de Titan à côté de son voisin, Ifrit, le magicien du feu.

Ecoute ! Ecoute ! Mon père bat la terre dure comme de la pierre et mes frères ramassent de leurs bras de fer les poussières de l’Enfer ou se transforment en Golems qui prennent vie sous terre. »

Sa musique chantée, il me supplia de le laisser étendre son territoire, pour montrer sa puissance, et d’y envoyer son fils, pour surveiller son royaume.

(Aymeric Becker)

IMG_1692

Neige

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est la neige, qui chatouille de ses flocons blancs l’herbe frétillante de ton jardin illuminé par les grands rayons du soleil; et voici, en robe de neige, la princesse des fées, qui contemple à sa fenêtre le beau ciel blanchi et la belle rivière gelée.

Chaque perle de glace est un flocon, chaque flocon est un espoir qui vient vers ma blanche demeure, et ma blanche demeure est faite de neige, au fond de la montagne, dans le triangle de l’air, de la glace et du vent.

Ecoute ! Ecoute ! Ma mère bat les flocons brillants d’une baguette de glace, et mes cousines frôlent de leurs mains gelées les belles îles de glace, de gouttes d’eau froides et de flocons blancs, ou se moquent du chêne ridé et poilu qui chasse les biches. »

Sa mélodie soufflée, elle me demanda de recevoir sa bague dorée à mon doigt, pour être le mari de la neige, et de voir avec elle sa demeure royale, pour devenir le roi des flocons glacés.

(Elora Lemistre )

C’est la neige

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est la neige, qui touche de ces boules de neige la glace blanche et belle de ton jardin illuminé par les rayons de la lune; et voici, en robe de flocons, la magicienne des glaces, qui contemple à sa terrasse le beau ciel blanc et le beau lac brillant.

Chaque flocon est un souffle de glace, chaque souffle de glace est un chemin qui ondule vers mon château, et mon château est bâti, limpide, au fond de la rivière, dans le triangle de l’eau, de la glace et de la tempête. 

Ecoute ! Ecoute ! Ma soeur bat l’eau coassante d’un bâton blanc et gelé, et mes frères frôlent de leurs jambes de neige, les froides plages de flocons, de fleurs glacées, ou rigolent du vieux cerisier blanc qui boit de l’eau givrée. »

Sa mélodie murmurée, elle me supplia de la prendre comme épouse pour être le mari de la neige, et de visiter avec elle son château, pour être le roi des glaces.

(Eva De Souza)

La terre 

« Ecoute ! Ecoute ! C’est moi, c’est la terre, qui frôle de cette boue luisante les pavés de ta maison illuminée par les pâles lumières des lucioles; et voici, en robe d’herbe, la dame terrestre qui contemple de sa terrasse le beau ciel bleu marine et la belle rivière de végétaux.

Chaque algue est un végétal qui nage dans le courant, chaque courant est un chemin, qui s’étire jusqu’à mon royaume, et mon royaume est fait de boue au bout de la rivière de végétaux, dans le triangle du feu, de la terre et de la lumière.

Ecoute ! Ecoute ! Mes sujets coupent l’herbe morte d’une paire de ciseaux et les autres touchent de leurs mains pleines de terre les frais bouquets de fleurs, de marguerites et de roses où dorment les grands chênes et les grands sapins. »

Son histoire terminée, elle me demanda de l’épouser dans son royaume, pour être le roi de la terre, des fleurs et des arbres.

(Maëva Gonçalvès)

 

 

Un chevalier parfait…

Enluminure-tournoi-Moyen_Âge-joutesMerci pour ce texte écrit par Elora. Toutes les consignes sont respectées puisqu’il fallait évoquer les qualités physiques et morales du chevalier de son choix, en utilisant le vocabulaire que nous avions vu en classe et en respectant l’univers des romans de chevalerie. J’avais demandé, également, une comparaison sur le modèle de celles que nous avions observées dans l’extrait d’Erec et Enide, de Chrétien de Troyes. Elle est bien présente (« Il faisait demander grâce aux adversaires comme un loup fait aux moutons »). J’ai présenté le texte d’Elora sans faire d’autres modifications que celles que j’ai reportées sur sa copie. Elles sont d’ailleurs peu nombreuses.

Messire Roland, le chevalier le plus courageux et le plus beau de la cour du roi Arthur, allait au combat. Il faisait demander grâce aux adversaires comme un loup fait aux moutons. Il était grand, brun aux yeux bleus, avec un charme incroyable. Il avait le plus beau cheval de l’univers. Son destrier était couleur café au lait. Le bouclier de Roland était bleu, noir et blanc. Ce chevalier était si fort aux armes et unique qu’aucune de ses ennemis ne lui résistait. Toutes les femmes rêvaient de pouvoir être son épouse. Elle disaient : « Elle serait née à la bonne heure celle qui aurait l’amour d’un chevalier aussi remarquable ». Ses cottes de maille étaient  brillantes et soyeuses. Il était si fort qu’il brillait comme la lune parmi les étoiles. Tous ceux et toutes celles qui regardaient le combat disaient que jamais, au grand jamais, ils n’avaient vu de tel chevalier. Il était parfait. Jamais aucun homme n’était de taille contre lui. Il partit donc combattre un dragon si grand que sa longue queue atteignait les nuages. Ce fut un massacre tel que Roland n’en fit jamais de semblable avec Durandal. Roland repartit, fier, en direction de la cour du roi Arthur,  mais, sur le chemin du retour, il rencontra son pire ennemi, Messire Alessandro. Il sortit son épée de son étui et dit : « Prends garde Alessandro, ce combat est le dernier entre nous ! » Il mit un coup avec sa magnifique mais tranchante épée dans l’armure de son ennemi. La lame était si aiguisée que l’armure se retrouva en morceaux. Alessandro demanda grâce à messire Roland, qui, ayant un bon coeur, lui laissa la vie sauve. Il put enfin continuer sa route vers le château. Arrivé en ces lieux, il raconta tous ses exploits et ses mésaventures. Toutes les femmes de la cour l’acclamaient. Il était tellement vaillant, sans crainte, audacieux et courtois qu’il fut nommé meilleur chevalier du monde. Jamais aucun homme de son âge n’avait été si fort et agile. La carcasse du dragon fut séparée de ses écailles avec lesquelles on fit un magnifique manteau pour le roi Arthur qui remercia de bon coeur Roland.

Coup de foudre

Ophélie, huile sur toile de Konstantin Makovsky (1839-1915, Russia)Ophélie, huile sur toile de Konstantin Makovsky

En cinquième, les élèves ont réalisé des poèmes en utilisant des moitiés d’alexandrins empruntés à des auteurs célèbres (Baudelaire, Hugo, Rimbaud…) Ils avaient le droit de changer quelques mots et devaient donner un titre à leur poème pour en souligner l’unité. Voici un magnifique exemple de ce travail :

« Coup de foudre

Le chant du coq au loin flotte comme un grand lys

La musique souvent tombe des astres d’or

J’ai rêvé la nuit verte dans les bons soirs de juin

Le long des gazons verts aux neiges éblouies

+++

Un chant mystérieux chante dans les bouteilles

Le seigneur à cheval est d’un rouge d’enfer

Sois sage ô mon amour  à la clarté des lampes

Par les soirs bleus d’été où les lions vont boire

+++

Une brise d’amour a laissé son odeur

Entends, ma chère, entends, au coeur de tes oreilles

A l’horizon, le ciel nous  prend comme une mer

+++

Ma blanche Ophélia fait le tour de mon coeur

Ah que le monde est grand comme si j’avais mille ans

La courbe de tes yeux passe sonnant du cor »

(Thomas B.)

Ophélie est un personnage de Hamlet. Allez voir toutes les représentations qui ont été faites de ce personnage dans les liens…

J’aime, je n’aime pas

Le mois dernier, en cinquième, nous avons travaillé de nouveau sur les descriptions, mais en considérant le fait qu’elles peuvent permettre d’exprimer une opinion, parfois très subjective – sur les thèmes qu’elles abordent, comme dans ce texte humoristique sur les hamburgers maison et les épinards (surgelés ?):

« J’adore les hamburgers, ce goût tellement bon, cette viande coupée et cuite à la main, au barbecue. Le fromage coule et la sauce burger en rajoute. Et le pain, ah, le pain, il est tellement croustillant ! Et la salade, cette belle salade cueillie dans les champs et tellement verte et craquante qu’on se croirait au paradis. Et la tomate est la plus juteuse et la plus rouge du monde. Vraiment, c’est la meilleure chose qui puisse exister.

Mais les épinards, ce truc vert tellement dégoûtant, ça ressemble à du vomi tout fraîchement déposé dans l’assiette. Cette odeur ressemble à celle des excréments d’animaux. Une fois l’assiette finie (par le chien), la couleur verte reste sur l’assiette et c’est très dur de la nettoyer. Et dire que c’est un aliment comestible ! Le chien qui a mangé cette assiette d’épinards devrait mourir en moins de deux. »

(Valentin S.)

Voici deux autres travaux, moins drôles, mais davantage emprunts de poésie :

« J’aime l’été pour ses longues et belles vacances, sa grande chaleur, le sable doux et l’eau claire des plages, l’herbe fine et l’odeur de fleurs des prairies, loin des hivers tristes et froids dont la neige nous rend malades, des nuages grisâtres où tombe la grêle, des routes gelées et glissantes que l’on prend pour aller travailler. L’été n’est que joie et lumière tandis que l’hiver est ennui et tristesse. L’été a des arbres pleins de fruits merveilleux, mais l’hiver, lui, n’a que des arbres sans feuilles. L’eau d’été, qu’elle doit douce ou salée, est belle et chaude. L’eau d’hiver, elle, n’est que glace et silence. L’hiver est sombre car le soleil est caché, mais en été, il est partout, ses rayons illuminent les villes et les campagnes. L’été est comme le gardien de nos vacances. »

(Anonyme)

Le feu et l’eau

J’aime le feu, sa couleur rouge-orangé, le crépitement de ses flammes, sa beauté extraordinaire. En hiver, il chauffe comme en plein été, car le soleil lui-même est une boule de feu géante, chauffant toutes les planètes qui l’environnent. Mais son pire ennemi, l’eau, comme je la hais ! Quand on rentre dans ce monde aquatique, il y a un fort risque de ne pas en sortir vivant : les requins peuvent te manger, les méduses te piquent et certaines algues te brûlent. L’eau est un élément malsain qui peut tuer. Le feu, lui, n’a aucun habitant qui peut tuer. Mais l’eau est un tueur diabolique qui fait couler les personnes en souffrant, et si elles réussissent à s’en échapper, elles s’enrhument et doivent aller se réchauffer près de la cheminée allumée. Le feu, lui, est la solution à tout. Voilà pourquoi le feu est mon élément préféré et que l’eau – son pire ennemi – est celui que je hais.

(Anonyme)

Si quelqu’un veut défendre l’eau, j’attends sa réponse…

Ajoutons que les consignes données pour la réalisation de ce travail étaient : En quinze à vingt lignes et à la première personne, oppose deux univers : un que tu aimes et un que tu n’aimes pas. (Par exemple, deux sports, la ville et la campagne…) Utilise des termes positifs et d’autres négatifs.

 

 

 

 

Entre mots et tableaux…

Original image

Ce mois-ci nous avons commenté les tableaux de plusieurs artistes, dans une séquence intitulée « Entre mots et tableaux » (inspirée, notamment, par l’étude du film Le Tableau de Jean-François Laguionie). Bien sûr, nous avons mis certains de ces tableaux en relation avec des textes. Puis les élèves ont réfléchi sur ce sujet : « Imagine que tu découvres ce tableau (« Les deux saltimbanques » de Pablo Picasso) dans une salle d’exposition. Décris-le précisément ainsi que tes impressions à son sujet. Ensuite, imagine que tu as l’occasion de discuter avec le peintre qui a réalisé le tableau. Quelles précisions t’apporte-t-il à son tour ? (Par exemple, dans quelles circonstances l’a-t-il peint, quelle signification donne-t-il à son oeuvre ? ) Rédige ce récit en 15 à 20 lignes au présent ou au passé, à la première personne (je), en insérant éventuellement quelques phrases de dialogue. »

Laissons la parole aux élèves, à présent :

« Hier, je suis allée à une exposition sur les oeuvres de Picasso. Je parcourais la salle lorsqu’un tableau attira mon attention. Il représentait un homme et une femme assis devant une table. On aurait presque pu croire qu’ils se faisaient la tête (ils regardaient chacun un côté différent et l’homme avait l’air fâché).

– Magnifique, ce tableau, n’est-ce-pas ?

Ne l’ayant pas entendu arrivé, je sursautai. En me retournant, je découvris, tout sourire, le célèbre Pablo Picasso. Lorsque je l’interrogeai sur son tableau, il me répondit que celui-ci représentait deux grands artistes (des saltimbanques, pour être plus précis), qui, lors d’une fête entre amis que Pablo Picasso lui-même avait organisée, s’étaient tenus à l’écart des autres. Il me raconta que, lorsqu’il avait peint ce tableau, il avait voulu montrer l’impression qu’ils avaient fait aux autres gens de la fête. »

(Anonyme)

« Tous les week-ends je vais à la salle d’exposition. Cette fois, j’ai vu un tableau qui était très attirant. Il représentait deux personnes assises sur une banquette, dans un bar, en train de boire. Ce tableau n’était pas réaliste. Pour moi, il représentait deux personnes qui ne s’aimaient pas beaucoup. Il était attirant car il avait une part de mystère : on aurait aimé savoir pourquoi ils avaient l’air de ne pas s’apprécier. Après l’exposition j’ai eu la chance de rencontrer le peintre et il m’a expliqué l’histoire de ce tableau. « C’est l’histoire de am rencontre avec ma femme. Au début, on se détestait, d’où le fait que les personnes ne s’aiment pas. Puis on a appris à se connaître et nous avons passé notre vie à voyager sur les routes, jusqu’au jour où elle est décédée. On était les deux saltimbanques… »

(Chéryl)

Un jour, à la Maison dans la vallée, en jetant un oeil à une exposition, je m’arrêtai devant un tableau. A première vue, il me semblait simple, pas très joyeux. Il représentait deux dames dans une sorte de bar ou dans un restaurant… L’une des deux, de profil, regardait au loin avec une expression de colère. La deuxième était de face et avait un air triste, morose… Elle semblait blottie contre la première, comme un enfant qui a peur et qui se serre contre sa mère. C’était un tableau triste. Puis soudain, le peintre qui avait peint ce tableau arriva. Je lui demandai pourquoi il avait peint un tableau aussi triste et comment il l’avait peint. Il me dit : « Un jour, dans un bar, j’ai aperçu deux dames assises à une table. Elles avaient l’air triste de s’être disputées entre elles. Puis, l’une des deux, se sentant peut-être seule, s’était rapprochée de l’autre. Mais celle-ci ne l’avait même pas regardée et affichait toujours cette expression de colère. J’ai peint ce tableau car je trouve qu’il représente la solitude, le rejet d’une personne par une autre, et j’étais dans la même situation à ce moment-là. »

(Thibaut)

« Il faisait chaud et beau et j’avais décidé de me promener. Le chant des cigales était agréable à entendre. Je me déplaçai pour mieux les écouter et tombai nez à nez avec une bâtisse d’avant-guerre dans le style de la région. Le lierre grimpait et recouvrait murs et fenêtres. La maison semblait abandonnée. J’entrepris donc d’entrer : « – Bonjour », dis-je avec hésitation. Pas de réponse. Là, au milieu de la salle, je découvris une peinture. Elle représentait un homme et une femme, en opposition. La femme était vêtue de rouge et l’homme de bleu. Ils étaient tous les deux accoudés à une table couverte d’une nappe blanche. Devant eux, se trouvaient un grand verre et un plus petit, eux aussi en opposition rouge-bleu. Puis je remarquai l’air triste et blasé, presque ennuyé des deux personnes. Encore une fois, le sol et la porte étaient aussi en opposition par leurs couleurs rouge-bleu.

– Bonjour, me dit une voix grave et rauque.

– Bonjour, répondis-je à mon tour. L’homme s’essuyait les mains avec un torchon qui à l’origine avait dû être blanc. Il vint à côté de moi pour contempler le tableau, lui aussi.

– Ce sont deux saltimbanques, me dit-il.

– La recette de leur spectacle n’a pas dû être suffisante…

– Oui, sûrement…

– Ou alors, ils s’ennuient…

– On ne s’ennuie jamais d’être saltimbanque…

– Oui, sûrement…

(Manon)

Bravo à tous ! En correction, nous avons noté que les deux personnages sont en opposition par leur attitude (ils ne regardent pas du même côté), mais aussi par les couleurs de leurs vêtements (chaudes pour la femme, froides pour l’homme), ainsi que par les formes qui les dessinent (plutôt rondes pour la femme et plutôt anguleuses pour l’homme). Le tableau est littéralement coupé en deux (le côté de la femme et le côté de l’homme). Cette opposition est renforcée par celles entre les verres : le grand pour l’homme (Arlequin) et le petit pour sa femme (sa compagne).

Clara fait une nouvelle rencontre…

Voici une nouvelle suite de « Clara était depuis toujours attirée par l’étang. Lorsqu’elle décida d’y aller ce jour-là, elle ne savait pas qu’elle y rencontrerait un garçon étrange. » Ce texte très poétique a été réalisé par l’un de mes élèves de 5ème de cette année.

« Ce matin, à l’aube, comme tous les dimanches, Clara partit vers l’étang. C’était l’étang le plus merveilleux qu’elle ait jamais vu. L’eau scintillait grâce à l’éclat du soleil, et quand la pluie tombait, de magnifiques cercles se formaient sur l’étang. Mais le plus beau de tout, c’était l’arc-en-ciel qui passait juste au-dessus de l’eau. Toutes ses belles couleurs se reflétaient dans l’étang comme dans un miroir. Clara se promenait, faisait le tour de l’étang et s’arrêtait de temps à autre pour regarder les couleurs de l’eau qui changeaient. Clara aimait être seule, allongée sur l’herbe fraîche. Elle se redressa et vit la silhouette d’un garçon et hésita à aller le voir. Il avait les cheveux bruns et était vêtu tout de noir. L’étang tout entier se reflétait dans ses yeux verts. Clara n’avait jamais vu ce garçon près de l’étang, mais elle sentait que ce n’était pas la première fois qu’il venait ici. Il lui montra du doigt l’arc-en-ciel… qui disparut. L’étang perdit ses couleurs. Le garçon montra ensuite les nuages… qui disparurent aussitôt. Clara se demandait comment le garçon faisait cela, mais ça l’attristait beaucoup de voir l’étang perdre toutes ses couleurs. Elle se retourna deux secondes et regarda au bout de l’étang. Le garçon avait disparu… » (Gaël D.)

Clara rencontre un garçon étrange…

En cinquième, l’unité consacrée à Mondo et autres histoires, de J. M. G Le Clézio, reliée à l’étude de Tomboy, le film de Céline Sciamma, nous a conduits à réfléchir sur le thème de la découverte de l’autre, qui apparaît souvent étrange, lorsqu’il n’a pas révélé son identité autrement que par ses attitudes et par son apparence. Pour illustrer ce thème, j’ai proposé aux élèves d’imaginer la rencontre entre Clara et un garçon inconnu, en complétant ce début : « Clara était depuis toujours attirée par l’étang. Lorsqu’elle décida d’y aller ce jour-là,elle ne savait pas qu’elle y rencontrerait un garçon étrange ».

Magali D. a imaginé cette suite :

Comme tous les jours, Clara se promenait autour de l’étang. C’était un magnifique endroit fait de verdure. Il y avait des buissons anciens de plusieurs années, d’immenses chênes et autres arbres. Au bout de quelques minutes, Clara eut très envie de plonger dans l’eau qui était très claire, avec des nénuphars de toutes tailles. Soudain elle plongea et parcourut tout l’étang. Elle s’amusait tellement qu’elle ne vit pas un jeune garçon arriver, qui la regarda avec étonnement.

Quand Clara sortit de l’eau, elle eut très froid. Elle se retourna et quand elle vit le garçon, elle eut si peur qu’elle tomba en arrière dans l’eau. Le garçon étrange sauta dans l’eau pour éviter qu’elle ne se noie. En sortant de l’eau, elle le regarda. Il était habillé d’un short bleu et blanc et d’un tee-shirt rouge et jaune, mais il était pieds-nus et il avait des yeux verts et gris, un peu mystérieux. Clara hésita à lui parler.

 Pendant longtemps, ils restèrent assis tous les deux puis Clara se lança : 

« Bonjour, merci… Je m’appelle Clara. Et toi ? », dit-elle. Mais il se leva et ne répondit pas. Un silence s’installa entre eux pendant tout le reste de la journée. Clara trouvait ce garçon étrange, mais elle aimait son côté mystérieux. Plus tard, elle se leva et partit en lui disant : « Au revoir », et elle lui fit un bisou sur la joue. Il lui parla enfin : « Hajja ». Clara ne comprit pas, mais elle fut très contente et espérait le revoir encore une fois près de cet endroit magique… 

Renart au Mac-Donald…par Bryan D.

Comme promis à mes élèves de 5B, voici le texte de Bryan, que nous avons lu en classe et apprécié. Renart évolue dans le monde moderne, conformément aux consignes que j’avais données.

Renart le farceur

Renart était au Mac Donald. Il commanda une mac baguette, un royal Deluxe et un royal bacon. Il prit aussi deux boîtes de nuggets par neuf et deux pots de potatoes avec de la sauce moutarde. Renart alla dans les toilettes et il mit un seau plein de colle Uhu liquide au dessus de la porte. Mais au même moment le serveur Patrick entra dans les toilettes et fit tomber le seau sur la tête de Renart. Le serveur dit à Renart : « Bien essayé, mais pas réussi ! » Renart lui répondit : « Je me vengerai, maudit serveur. »

Renart attendit le serveur à l’extérieur. Quand Patrick sortit de son travail, il monta dans sa voiture et dit à voix haute : « Je me sens bien bas. » Renart l’entendit et lui répondit : « C’est logique que tu te sentes bien bas. » Là, il rit et ajouta : « car j’ai crevé tes pneus ! » Et là, Renart, tout content de lui, partit en direction du Nord avec un grand sourire qui lui montait jusqu’aux oreilles. Et le voilà parti à la recherche d’autres personnes à ennuyer ! 

Bryan D.

Les nouvelles aventures de maître Renart (suite)

Voici une autre « ruse de Renart », rédigée par l’un de mes élèves de cinquième. Cette fois, l’action se passe dans une usine de steaks hachés :

Un chômeur glouton

Un matin d’hiver, alors que Renart avait très faim, comme tous les matins, il décida de se mettre  à chercher de quoi se remplir l’estomac. Il réfléchissait à une ruse quand il eut une idée lumineuse. Il avait entendu parler d’une recherche d’emploi dans une usine de steaks hachés, pour les mettre dans des boîtes. Tout de suite, il s’installa sur son ordinateur et répondit à la demande.

Le lendemain, déjà, il avait reçu un mail du directeur de l’usine disant qu’il était embauché. Renart sauta de joie un moment puis il prit son manteau, enfourcha son vélo et se mit en route à folle allure vers l’usine où il fut accueilli à bras ouverts par le directeur qui lui montra son poste. Aussitôt, Renart se mit au travail et dès que le directeur fut parti, il commença à remplir les poches de sa veste de steaks hachés surgelés. 

Quand il rentra le soir chez lui, il en fit cuire deux, un pour lui et un autre pour sa femme, puis il écrivit un mail au directeur pour dire que son usine était nulle et qu’il démissionnait. En effet, il avait assez de viande pour un mois !

(Guillaume D.)

Les nouvelles aventures de maître Renart

Mes élèves de cinquième étudient le Roman de Renart. Je leur ai demandé d’inventer « une nouvelle ruse de Renart », en la situant dans notre époque, ce qu’a fait Wes Anderson, en 2009, dans un film d’animation qui est l’adaptation du roman écrit par Roald Dahl en 1970, Fantastique maître Renard. Nous avons vu le film au cinéma avant les vacances de février. Il a certainement inspiré l »auteur de ce récit car Wes Anderson a fait construire un supermarché miniature pour les besoins de son tournage ! Mais le plus important reste la ruse employée par le roi de la fourberie, Maître Renart en personne…

Maître Renart

Maître Renart avait faim, très faim. Il n’avait pas mangé depuis deux jours. Il devait absolument trouver un moyen [de] se procurer de la nourriture.Il se posa la question : « Où y aurait-il un endroit peu surveillé et où il y aurait beaucoup de nourriture ? » Il réfléchit et choisit un supermarché. Puis il se reposa la question de savoir comment il allait s’y prendre.

Au bout de quelques minutes, il se leva et partit chez son cousin Ysengrin le loup. Il lui dit : « Tu vois, cousin, nous avons faim, et puis tu as du mal à nourrir ta famille. » Maître Renart lui raconta son plan et ils parlèrent durant vingt minutes. Ils se donnèrent rendez-vous devant le supermarché « Leclar », car ils savaient que le surveillant était incompétent et dormait tout le temps. Ils se placèrent dans un rayon n’ayant point de personnes et Ysengrin cria : « Les mains en l’air. »Maître Renard répondit en se lamentant : « Non, ne tirez pas, j’ai une famille ! »

La foule, prise de panique, sortit du supermarché en courant et en criant. Alors les deux cousins remplirent leur chariot, heureux de leur exploit, et sortirent par la porte de derrière pour ne pas être vus. Ils se quittèrent et rentrèrent chez eux. Maître Renart mangea à sa fin et nourrit sa famille pendant plusieurs mois.

(Axel K.)

Ecrire « renart » avec un « t » n’est pas une faute de frappe ou d’orthographe, mais une référence. Cette graphie est celle utilisée au Moyen-âge, à l’époque où « Renart » était un prénom. Les renards, à cette époque, s’appelaient les « goupils », mais les aventures de maître Renart connurent un tel succès que le mot « renart » devient un nom commun qui remplaça « goupil » et fut orthographié, un peu plus tard, avec un « d »…

Le salon du capitaine Nemo

Voici le salon du capitaine Nemo décrit par un élève de cinquième. J’avais demandé de faire cette description à l’imparfait, dans un récit au passé simple.J’ai réorganisé le texte, qui était un peu compact, en paragraphes.

« On mit une serviette d’eau froide sur mon front brûlant. Je me réveillai. Je vis le visage de mon meilleur ami Guillaume, penché sur moi. Je regardai  autour de moi. Sur ma droite, je vis des murs flamboyants sur lesquels étaient accrochés de magnifiques tableaux. Sur ma gauche, il y avait une étagère en bois impressionnante, appuyée contre le mur orange. Au dessus de moi, je vis le plafond où resplendissaient de belles peintures, [peintes] avec des couleurs très vives.

Je me relevai. J’aperçu le capitaine Nemo, barbu et brun, affalé dans un canapé jaune et moelleux. Il essaya de se relever pour m’accueillir, mais il eut beaucoup de mal car il était si bien assis qu’il ne pouvait plus se relever. Il m’accueillit avec un grand sourire. Il nous demanda si moi et mes compagnons nous avions soif. Nous répondîmes « non » d’un hochement de tête.

Le capitaine nous emmena visiter son salon en détail. Il nous montra en premier l’arrière du salon. Nous aperçûmes le globe terrestre recouvert d’un vêtement sombre. Le capitaine ne devait pas apprécier la terre…Ensuite, il nous montra son plus beau tableau, [enfermé] dans un coffre-fort. La bibliothèque, située au fond de la pièce, était splendide. Sur les rayons, étaient exposés de nombreux ouvrages très célèbres, comme les Misérables.

Au milieu de la pièce, il y avait une fontaine décorée d’anges blancs et de cygnes majestueux. Puis nous retournâmes dans la pièce principale où nous attendait un succulent dîner : des foies de dauphins cuits au bain-marie, des filets de tortue de mer accompagnés de quelques crustacés…

Une fois ce merveilleux repas englouti mes fidèles compagnons, Guillaume et Rémi, partirent se coucher après cette longue et éprouvante journée. Moi, je restai encore un peu pour discuter avec le capitaine Nemo. Je le trouvais très curieux et très étrange. 

A 23 h 30, mort de fatigue, je partis me coucher. Arrivé à mon lit, je tombai sur mon matelas et je m’endormis facilement.

(Benjamin F.)

Au temps des chevaliers

Un petit retour en arrière ! Avec la classe de cinquième, nous avons commencé l’année par une unité sur les chevaliers. J’avais demandé à mes élèves de présenter un chevalier en insistant sur ses qualités physiques et morales et en insérant des comparaisons dans la description. L’une de mes élèves a rédigé ce petit texte en vers, sur le modèle des romans de chevalerie du Moyen-âge, qui étaient rédigés en octosyllabes à rimes plates, le plus souvent :

A l’orée de la forêt, rentrant de la chasse

Le chevalier Valentant de Carelegant

Descend majestueusement et avec grâce

De son magnifique et vaillant destrier blanc.

Il est vêtu d’une armure resplendissante,

Il est rusé, audacieux et persévérant, 

Tel un renard tapi parmi les chênes lièges, 

Près à combattre pour la dame de Pépin. 

Après de nombreux exploits, il tient même un siège,

Il sauve sa dame et suit un autre destin. 

(Ambre A.)

Pour introduire cet exercice, j’avais donné deux textes aux élèves : le premier en Ancien français et l’autre en français moderne.

Un jor de Pasque, au tens novel ,

A Caradigant son chastel

Ot li rois Artus cort tenue.

Onc si riche ne fut veüe,

Car mout i ot boens chevaliers,

Hardiz et corageus et fiers,

Et riches dames et puceles,

Filles de rois, gentes et beles.

(Chrétien de Troyes, Erec et Enide.)

Tens = saison ; ot tenue = eut tenu ; li = le ; cort = court ; onc = jamais ; mout = beaucoup; i ot = il y eut ; boens = valeureux ; puceles = demoiselles ; gentes = gracieuses.

Il faisait partie de la Table Ronde

et jouissait d’une très grande faveur à la cour.

Depuis qu’il y séjournait,

il n’y eut chevalier plus aimé

et il était d’une beauté en nulle terre

on ne pouvait espérer trouver plus beau que lui.

Plein de beauté, de prouesse et de noblesse,

 Il n’avait pourtant pas vingt-cinq ans. 

Jamais homme de son âge

Ne fut de plus grande bravoure.

Que dirais-je de ses qualités ?

Il était monté sur un destrier

Et vêtu d’un manteau d’hermine ;

Il suit au galop le chemin,

Portant une cotte en brocart somptueux, tissé à Constantinople,

Des chausses en tissu de soie,

Parfaitement confectionnées et taillées.

Il était campé sur ses étriers

Et avait mis une paire d’éperons en or.

(Chrétien de Troyes, Erec et Enide.)

Un peu plus tard dans l’unité, j’ai donné un sujet d’écriture plus complexe :

« Rédigez un récit d’une quinzaine de lignes au présent dans lequel vous raconterez le combat de votre chevalier avec une créature imaginaire comme une licorne, un dragon, un serpent… Insistez sur la vaillance du chevalier. »

La même élève a mis en scène, de nouveau, le chevalier de Calogrenant !

Le chevalier Valentant de Calogrenant se promène avec son cheval dans la forêt de Brocéliande en quête de nouvelles aventures car les paysans de la Seigneurie voisine lui ont fait remarquer qu’une créature vile crachant du feu piétine et brûle les champs et les potagers, depuis peu de temps.

« La Grande-Bretagne est pleine d’aventures fantastiques », se dit le chevalier, avec enthousiasme. Tout à coup, il entend un bruit sourd résonant dans la belle forêt. Résultat, les oiseaux s’envolent, les biches courent à l’abri, les lapins rentrent dans leurs terriers et les poissons [vont] à la recherche d’un refuge dans les profondeurs du lac. La forêt grouille de peur comme une belette face à un ours.

Le chevalier Valentant de Calogrenant se dresse sur son cheval. Il accourt vers une grotte car c’est de là que vient le bruit. Quand il y arrive, il voit un spectacle extraordinaire : un dragon d’or se bat contre un dragon noir, plein de malignité. Le chevalier Valentant de Calogrenant ne s’attarde pas point à se faire supplier pour venir en aide au dragon d’or plein de noblesse.

Le combat prend place : le chevalier plein de vaillance s’interpose entre les deux dragons; il se protège des flammes avec son bouclier qui fait partie de ses armes vermeilles; il esquive les coups de pieds que le dragon noir lui donne; il tranche sa queue et met en pièces sa tête. Le chevalier, victorieux, se fait désormais appeler le chevalier au dragon d’or.