La machine à explorer le temps

Le 15 février, mes élèves de 5ème B ont rédigé un texte à partir des consignes suivantes : « Vous avez inventé une machine à explorer le temps et vous l’utilisez pour la première fois. Racontez votre arrivée dans un autre monde à l’aide de cette machine et faites une description précise du monde que vous découvrez. Rédigez votre récit au passé. » Cette évaluation a conclu une unité sur « l’aventure et la science », pendant laquelle nous avons étudié des textes de Jules Verne (Vingt mille lieues sous les mers, Robur le conquérant, Maître du Monde) ainsi qu’un extrait de La Machine à remonter le temps d’H.G Wells. Durant cette unité, nous avons révisé l’imparfait et le passé simple, nous avons appris à raconter une aventure, à décrire un lieu romanesque et à exprimer des émotions. Nous avons également étudié les compléments circonstanciels et la phrase complexe, entre autres choses…

Comme d’habitude, voici des textes rédigés par les élèves. Leurs auteurs ne leur ont pas donné de titre, aussi les ai-je ajoutés :

 Le monde sous la neige

Il y a environ quatre ans, j’avais construit une machine  à explorer le temps avec l’aide de mon meilleur ami Guillaume. Deux ans après le commencement de l’engin, nous avions fini de le construire. Nous préparions donc nos valises pour partir dans le futur ou le passé, sur une autre planète ou sur Terre. Nous rentrâmes dans la machine et Guillaume actionna le levier. La machine se secoua et tourbillonna, puis d’un seul coup, tout s’arrêta.

J’ouvris la porte. Je vis un magnifique paysage. Devant nous, il y avait un espace dégagé, recouvert de neige blanche et fine. A droite, il y avait des arbres aux feuilles vertes, des buissons fleuris. A gauche, je vis la forêt avec de multiples champignons et espèces de fleurs.

Soudain, devant notre merveilleuse machine, j’aperçus une étrange créature qui marchait dans la neige. Elle était mi-bleue, mi-rose et plate comme une feuille de papier. Elle nous aperçut, s’arrêta, puis hurla de toutes ses forces.   Ce cri était strident et effroyable. Nous eûmes très peur. Puis la créature s’arrêta de hurler et partit en courant à toute vitesse. Guillaume et moi partîmes à sa poursuite. Elle courait très vite.

Devant moi, il y avait une branche par terre. Je ne la vis pas et je trébuchai. Guillaume continua de courir sans faire attention à moi. Je restai donc seul par terre, dans le froid de la neige. Je contemplai le paysage plus en détail. Je vis des fleurs écloses et une allée éclairée par des lampes  à huile par terre. Je m’engageai dans ce chemin caillouteux. Je regardai au loin. Je vis de la fumée. J’accélérai le pas. La fumée se faisait de plus en plus noire. J’entendis des hurlements de plus en plus forts. J’avais horriblement peur…  

(Benjamin F.)

                                                   Le monde des petits êtres

Il y a six ans, moi, Nicolas Stoti, j’inventai une machine  à explorer le temps. La machine était grande et allait très vite. Je me préparai pour mon premier voyage. Je démarrai ma machine et elle s’envola directement dans le temps. Le voyage fut très agité. Je pris une météorite en plein dans mon pare-brise, mais puisque j’étais équipé et que j’avais mis un pare-brise pare-balles, je résistai au choc.

L’atterrissage fut très violent, car la machine aurait dû se poser doucement, mais elle se posa brusquement. J’étais arrivé dans le futur. Je vis des grands arbres, mais par contre, [je vis aussi] des maisons et des immeubles [pas plus] grands que mes pieds. Ceux qui les habitaient étaient aussi grands que mon petit doigt. Ces êtres ne parlaient pas.

J’aperçus un grand mur qui séparait cette partie du monde et une autre, plus lointaine. Je fus tellement curieux que j’allai voir. De l’autre côté du mur, je vis des êtres aussi petits que ceux d’avant, mais ils étaient très piquants, sautaient et vous lançaient des pics. J’eus très peur de ces êtres et des larmes me vinrent aux yeux.   

(Rémi F.)

En complément de ces réalisations, voici les deux textes de Vingt mille lieues sous les mers que nous avons étudiés :

Extrait n°1 :

Le capitaine Nemo livre les secrets du Nautilus, le sous-marin qu’il a construit et que le monde entier a pris pour un monstre marin :

« — Ah ! commandant, m’écriai-je avec conviction, c’est vraiment un merveilleux bateau que votre Nautilus !

— Oui, monsieur le professeur, répondit avec une véritable émotion le capitaine Nemo, et je l’aime comme la chair de ma chair ! Si tout est danger sur un de vos navires soumis aux hasards de l’Océan, si sur cette mer, la première impression est le sentiment de l’abîme, comme l’a si bien dit le Hollandais Jansen, au-dessous et à bord du Nautilus , le cœur de l’homme n’a plus rien à redouter. Pas de déformation à craindre, car la double coque de ce bateau a la rigidité du fer ; pas de gréement que le roulis ou le tangage fatiguent ; pas de voiles que le vent emporte ; pas de chaudières que la vapeur déchire ; pas d’incendie à redouter, puisque cet appareil est fait de tôle et non de bois ; pas de charbon qui s’épuise, puisque l’électricité est son agent mécanique ; pas de rencontre à redouter, puisqu’il est seul à naviguer dans les eaux profondes ; pas de tempête à braver, puisqu’il trouve à quelques mètres au-dessous des eaux l’absolue tranquillité ! Voilà, monsieur. Voilà le navire par excellence ! Et s’il est vrai que l’ingénieur ait plus de confiance dans le bâtiment que le constructeur, et le constructeur plus que le capitaine lui-même, comprenez donc avec quel abandon je me fie à mon Nautilus, puisque j’en suis tout à la fois le capitaine, le constructeur et l’ingénieur ! »

Le capitaine Nemo parlait avec une éloquence entraînante. Le feu de son regard, la passion de son geste, le transfiguraient. Oui ! il aimait son navire comme un père aime son enfant !

Mais une question, indiscrète peut-être, se posait naturellement, et je ne pus me retenir de la lui faire.

« Vous êtes donc ingénieur, capitaine Nemo ?

— Oui, monsieur le professeur, me répondit-il, j’ai étudié à Londres, à Paris, à New York, du temps que j’étais un habitant des continents de la terre.

— Mais comment avez-vous pu construire, en secret, cet admirable Nautilus ?

— Chacun de ses morceaux, monsieur Aronnax, m’est arrivé d’un point différent du globe, et sous une destination déguisée. Sa quille a été forgée au Creusot, son arbre d’hélice chez Pen et C°, de Londres, les plaques de tôle de sa coque chez Leard, de Liverpool, son hélice chez Scott, de Glasgow. Ses réservoirs ont été fabriqués par Cail et Co, de Paris, sa machine par Krupp, en Prusse, son éperon dans les ateliers de Motala, en Suède, ses instruments de précision chez Hart frères, de New York, etc., et chacun de ces fournisseurs a reçu mes plans sous des noms divers.

— Mais, repris-je, ces morceaux ainsi fabriqués, il a fallu les monter, les ajuster ?

— Monsieur le professeur, j’avais établi mes ateliers sur un îlot désert, en plein Océan. Là, mes ouvriers c’est-à-dire mes braves compagnons que j’ai instruits et formés, et moi, nous avons achevé notre Nautilus . Puis, l’opération terminée, le feu a détruit toute trace de notre passage sur cet îlot que j’aurais fait sauter, si je l’avais pu.

— Alors il m’est permis de croire que le prix de revient de ce bâtiment est excessif ?

— Monsieur Aronnax, un navire en fer coûte onze cent vingt-cinq francs par tonneau. Or, le Nautilus en jauge quinze cents. Il revient donc à seize cent quatre-vingt-sept mille francs, soit deux millions y compris son aménagement, soit quatre ou cinq millions avec les œuvres d’art et les collections qu’il renferme.

— Une dernière question, capitaine Nemo.

— Faites, monsieur le professeur.

— Vous êtes donc riche ?

— Riche à l’infini, monsieur, et je pourrais, sans me gêner, payer les dix milliards de dettes de la France ! »

Je regardai fixement le bizarre personnage qui me parlait ainsi. Abusait-il de ma crédulité ? L’avenir devait me l’apprendre. »

(Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, 1870, chapitre XIII)

–        Extrait n° 2 :

Le capitaine Nemo a recueilli le savant Aronnax et ses deux compagnons à bord du Nautilus. Il les convie à un dîner plein de surprises, puis s’adresse au savant :

Je suivis le capitaine Nemo, et dès que j’eus franchi la porte, je pris une sorte de couloir électriquement éclairé, semblable aux coursives d’un navire. Après un parcours d’une dizaine de mètres, une seconde porte s’ouvrit devant moi.

J’entrai alors dans une salle à manger ornée et meublée avec un goût sévère. De hauts dressoirs de chêne, incrustés d’ornements d’ébène, s’élevaient aux deux extrémités de cette salle, et sur leurs rayons à ligne ondulée étincelaient des faïences, des porcelaines, des verreries d’un prix inestimable. La vaisselle plate y resplendissait sous les rayons que versait un plafond lumineux, dont de fines peintures tamisaient et adoucissaient l’éclat.

Au centre de la salle était une table richement servie. Le capitaine Nemo m’indiqua la place que je devais occuper.

« Asseyez-vous, me dit-il, et mangez comme un homme qui doit mourir de faim. »

Le déjeuner se composait d’un certain nombre de plats dont la mer seule avait fourni le contenu, et de quelques mets dont j’ignorais la nature et la provenance. J’avouerai que c’était bon, mais avec un goût particulier auquel je m’habituai facilement. Ces divers aliments me parurent riches en phosphore, et je pensai qu’ils devaient avoir une origine marine.

Le capitaine Nemo me regardait. Je ne lui demandai rien, mais il devina mes pensées, et il répondit de lui-même aux questions que je brûlais de lui adresser.

« La plupart de ces mets vous sont inconnus, me dit-il. Cependant, vous pouvez en user sans crainte. Ils sont sains et nourrissants. Depuis longtemps, j’ai renoncé aux aliments de la terre, et je ne m’en porte pas plus mal. Mon équipage, qui est vigoureux, ne se nourrit pas autrement que moi.

— Ainsi, dis-je, tous ces aliments sont des produits de la mer ?

— Oui, monsieur le professeur, la mer fournit à tous mes besoins. Tantôt, je mets mes filets à la traîne, et je les retire, prêts à se rompre. Tantôt, je vais chasser au milieu de cet élément qui paraît être inaccessible à l’homme, et je force le gibier qui gîte dans mes forêts sous-marines. Mes troupeaux, comme ceux du vieux pasteur de Neptune, paissent sans crainte les immenses prairies de l’Océan. J’ai là une vaste propriété que j’exploite moi-même et qui est toujours ensemencée par la main du Créateur de toutes choses. »

Je regardai le capitaine Nemo avec un certain étonnement, et je lui répondis :

« Je comprends parfaitement, monsieur, que vos filets fournissent d’excellents poissons à votre table ; je comprends moins que vous poursuiviez le gibier aquatique dans vos forêts sous-marines ; mais je ne comprends plus du tout qu’une parcelle de viande, si petite qu’elle soit, figure dans votre menu.

— Aussi, monsieur, me répondit le capitaine Nemo, ne fais-je jamais usage de la chair des animaux terrestres.

— Ceci, cependant, repris-je, en désignant un plat où restaient encore quelques tranches de filet.

— Ce que vous croyez être de la viande, monsieur le professeur, n’est autre chose que du filet de tortue de mer. Voici également quelques foies de dauphin que vous prendriez pour un ragoût de porc. Mon cuisinier est un habile préparateur, qui excelle à conserver ces produits variés de l’Océan. Goûtez à tous ces mets. Voici une conserve d’holoturies qu’un Malais déclarerait sans rivale au monde, voilà une crème dont le lait a été fourni par la mamelle des cétacés, et le sucre par les grands fucus de la mer du Nord, et enfin, permettez-moi de vous offrir des confitures d’anémones qui valent celles des fruits les plus savoureux. »

Et je goûtais, plutôt en curieux qu’en gourmet, tandis que le capitaine Nemo m’enchantait par ses invraisemblables récits.

« Mais cette mer, monsieur Aronnax, me dit-il, cette nourrice prodigieuse, inépuisable, elle ne me nourrit pas seulement ; elle me vêtit encore. Ces étoffes qui vous couvrent sont tissées avec le byssus de certains coquillages ; elles sont teintes avec la pourpre des anciens et nuancées de couleurs violettes que j’extrais des aplysis de la Méditerranée. Les parfums que vous trouverez sur la toilette de votre cabine sont le produit de la distillation des plantes marines. Votre lit est fait du plus doux zostère de l’Océan. Votre plume sera un fanon de baleine, votre encre la liqueur sécrétée par la seiche ou l’encornet. Tout me vient maintenant de la mer comme tout lui retournera un jour !

— Vous aimez la mer, capitaine.

— Oui ! je l’aime ! La mer est tout ! Elle couvre les sept dixièmes du globe terrestre. Son souffle est pur et sain. C’est l’immense désert où l’homme n’est jamais seul, car il sent frémir la vie à ses côtés. La mer n’est que le véhicule d’une surnaturelle et prodigieuse existence; elle n’est que mouvement et amour; c’est l’infini vivant, comme l’a dit un de vos poètes. Et en effet, monsieur le professeur, la nature s’y manifeste par ses trois règnes, minéral, végétal, animal. Ce dernier y est largement représenté par les quatre groupes des zoophytes, par trois classes des articulés, par cinq classes des mollusques, par trois classes des vertébrés, les mammifères, les reptiles et ces innombrables légions de poissons, ordre infini d’animaux qui compte plus de treize mille espèces, dont un dixième seulement appartient à l’eau douce. La mer est le vaste réservoir de la nature. C’est par la mer que le globe a pour ainsi dire commencé, et qui sait s’il ne finira pas par elle ! Là est la suprême tranquillité. La mer n’appartient pas aux despotes. A sa surface, ils peuvent encore exercer des droits iniques, s’y battre, s’y dévorer, y transporter toutes les horreurs terrestres. Mais à trente pieds au-dessous de son niveau, leur pouvoir cesse, leur influence s’éteint, leur puissance disparaît ! Ah ! monsieur, vivez, vivez au sein des mers ! Là seulement est l’indépendance ! Là je ne reconnais pas de maîtres ! Là je suis libre ! »

Jules Verne, (Vingt mille lieues sous les mers, 1870, chapitre X)

Voici aussi les extraits de Robur le conquérant et de Maître du monde :

Extrait n° 1 Afin de prouver la supériorité du « plus lourd que l’air », Robur, le génial inventeur de l’Albatros, a combattu et détruit en vol le dirigeable de deux défenseurs du « plus léger que l’air ». Son délit commis, il s’adresse à la foule :                                                                                             

Uncle Prudent et Phil Evans étaient donc redevenus les prisonniers de l’ingénieur Robur. Puisqu’il les avait repris, allait-il les entraîner de nouveau dans l’espace, là ou il était impossible de le suivre?

On pouvait le croire.

Cependant, au lieu de remonter dans les airs, l’Albatros continuait de s’abaisser vers le sol. Voulait-il atterrir? On le pensa, et la foule s’écarta pour lui faire place au milieu de la clairière.

L’émotion était portée à son maximum d’intensité.

L’Albatros s’arrêta à deux mètres de terre. Alors, au milieu du profond silence, la voix de l’ingénieur se fit entendre.

« Citoyens des Etats-Unis, dit-il, le président et le secrétaire du Weldon-Institute sont de nouveau en mon pouvoir. En les gardant, je ne ferais qu’user de mon droit de représailles. Mais, à la passion allumée dans leur âme par le succès de l’Albatros, j’ai compris que l’état des esprits n’était pas prêt pour l’importante révolution que la conquête de l’air doit amener un jour. Uncle Prudent et Phil Evans, vous êtes libres ! »

Le président, le secrétaire du Weldon-Institute, l’aéronaute et son aide, n’eurent qu’à sauter pour prendre terre.

L’Albatros remonta aussitôt à une dizaine de mètres au-dessus de la foule.

Puis, Robur, continuant :

« Citoyens des Etats-Unis, dit-il, mon expérience est faite; mais mon avis est dès à présent qu’il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés. Les nations ne sont pas encore mûres pour l’union.

« Je pars donc, et j’emporte mon secret avec moi. Mais il ne sera pas perdu pour l’humanité. Il lui appartiendra le jour où elle sera assez instruite pour en tirer profit et assez sage pour n’en jamais abuser. Salut, citoyens des Etats-Unis, salut! »

Et l’Albatros, battant l’air de ses soixante-quatorze hélices, emporté par ses deux propulseurs poussés à outrance, disparut vers l’est au milieu d’une tempête de hurrahs, qui, cette fois, étaient admiratifs.

Les deux collègues, profondément humiliés, ainsi que tout le Weldon-Institute en leur personne, firent la seule chose qu’il y eût à faire : ils s’en retournèrent chez eux, tandis que la foule, par un revirement subit, était prête à les saluer de ses plus vifs sarcasmes, justes à cette heure!

(Jules Verne, Robur-Le-Conquérant, 1886, chapitre XVIII.)

Extrait n°2 Aux Etats-Unis, on a signalé un engin terrestre et aquatique d’une vitesse prodigieuse qui sème la terreur. Les gouvernements américain et européens, désireux de s’approprier cette technologie, offrent une somme fabuleuse au mystérieux inventeur de la machine. Une réponse par lettre leur parvient bientôt :

« À bord de l’Épouvante »,

« Ce 15 juillet. »

« À l’Ancien et au Nouveau Monde,

« Les propositions émanant des divers États de l’Europe, comme celles qui ont été faites en dernier lieu par les États-Unis d’Amérique, ne peuvent attendre d’autre réponse que la présente :

« C’est un refus absolu et définitif du prix offert pour l’acquisition de mon appareil.

« Cette invention ne sera ni française, ni allemande, ni autrichienne, ni russe, ni anglaise, ni américaine.

« L’appareil restera ma propriété, et j’en ferai l’usage qui me conviendra.

« Avec lui, j’ai tout pouvoir sur le monde entier, et il n’est pas de puissance humaine qui soit en mesure de lui résister dans n’importe quelle circonstance.

« Qu’on n’essaie pas de s’en emparer. Il est et sera hors de toute atteinte. Le mal qu’on voudrait me faire, je le rendrais au centuple.

« Quant au prix qui m’est proposé, je le dédaigne, je n’en ai pas besoin. D’ailleurs, le jour où il me plairait d’avoir des millions ou des milliards, je n’aurais qu’à étendre la main pour les prendre.

« Que l’Ancien et le Nouveau Continent le sachent, ils ne peuvent rien contre moi, et je puis tout contre eux. » Et cette lettre, je la signe : « Maître du Monde. »

(Jules Verne, Maître du Monde, 1904, chapitre IX, seconde lettre.)

Deux récits d’apprentissage

Voici un sujet que j’ai proposé en début d’année à mes élèves de sixième (encore…) au terme d’une unité consacrée aux récits d’apprentissage tels que La belle histoire de Leuk le lièvre, de L.S. Senghor et A. Sadj ou Le Petit Prince, d’Antoine de Saint-Exupéry. Ce sujet d’écriture fait référence à Alice aux pays des merveilles, de L. Caroll, que nous avons aussi abordé dans le cadre de cette unité :

« Racontez l’histoire suivante au présent et en insérant des phrases de dialogue : vous vous trouvez dans votre jardin quand vous mangez quelque chose qui vous fait rapetisser. Avec votre nouvelle taille, vous découvrez que les insectes qui vous entourent sont capables de parler. Certains d’entre eux sont vos amis. D’autres sont prêts à vous causer des ennuis… »

Voici les textes que j’ai choisis pour illustrer ce sujet :

La rencontre de l’humain et du mille pattes

Aujourd’hui, je me repose dans mon jardin et je mange une pomme. Tout à coup, je sens une petite chose dans ma gorge et c’est un asticot étrange. 

-Mais qu’est-ce qu’il m’arrive ? Je deviens tout petit, dis-je en paniquant et en rapetissant  de plus en plus. 

Quelques secondes plus tard, je suis dans le monde des insectes, qui me regardent bizarrement. Mais c’est normal, parce que moi je suis restée humaine. J’ai rapetissé et c’est tout…

Et puis là, je vois apparaître un mille-pattes qui tourne autour de moi et me regarde étrangement, lui aussi.

-Qui es-tu ?, demande le mille pattes.

– Je suis un humain et à cause des saletés d’asticots, j’ai rapetissé, dis-je en m’énervant.

– Comment ça ? Qu’est ce qu’il t’est arrivé ?

– Je mangeais délicatement une pomme dans mon jardin, et là, paf ! J’avale  une saleté d’asticot en même temps, dis-je. 

– Elles se faufilent partout, ces bestioles, dit le mille pattes.

– Ah, ça c’est vrai, et voyez-vous, maintenant, je vais rester petit et moche pour toujours, dis-je en pleurant.

– Mais non, et tu n’es plus seul, maintenant que je t’ai écouté. Je veux bien rester avec toi, dit le mille pattes. 

– Merci, c’est gentil.

– De rien, et en plus, on a un point commun parce que moi aussi, je n’aime pas les asticots ! 

Et ils repartent à deux, heureux de se connaître…

 Ma phrase préférée dans ce texte, c’est : ‘ »Tu n’es plus seul maintenant que je t’ai écouté » C’est tellement vrai ! Bien dit, Noémy ! A présent, lisons :

La framboise magique (un titre que j’ai ajouté, car il n’y en avait pas…)

Aujourd’hui, dans mon jardin, j’ai trouvé une framboise. Sans hésitation, je l’avale, et pouf !, me voilà devenu grand comme une fourmi ! Je me trouve maintenant en très mauvaise posture ! Bon, voyons le bon côté des choses, c’est un peu comme dans Alice au pays des merveilles. Je dois juste trouver le « buvez-moi ».

Je me mets à chercher le « buvez-moi » quand j’entends quelque chose. C’est une cigale et elle est en train de chanter : « Allumez le feu« . Et je lui demande où est la buvette la plus proche.

– C’est derrière le banc, répond-elle.

– Ok, merci.

Je fonce vers le banc quand soudain une araignée me chasse avec un fusil. Je cours comme je peux et je m’agrippe à une sauterelle qui m’emmène à la buvette en quelques bonds. Je la remercie et je bois le « buvez-moi ». Je retrouve ma taille et c’est pourquoi, dès que je vois une araignée, je fuis à toutes jambes !

(Sylvain D.)

Quelle imagination !

Alice au pays des Merveilles par Matthieu D.

Alice au pays des merveilles par Matthieu D. (suite)

Les aventures d’Ulysse (suite), un nouvel exemple de malédiction

Les malédictions peuplent les contes de fées, les légendes égyptiennes, mais aussi les aventures des héros de l’Antiquité. Voici un devoir que j’ai trouvé original, car il contient une …demi-malédiction ! Pour rappel, les consignes données pour cette rédaction étaient les suivantes : « Ulysse et ses compagnons se sont perdus dans une forêt où habite un montre terrifiant. Le monstre les attaque et Ulysse arrive à le mettre en fuite, mais le monstre le maudit avec ses compagnons. Racontez cet épisode au présent en utilisant des épithètes homériques. Le courage d’Ulysse et l’aspect terrifiant du monstre doivent être évoqués. La malédiction prononcée par le monstre doit être rédigée au futur. »

« La forêt aux mille secrets  

Ulysse le bienveillant et ses compagnons arrivent dans une forêt gigantesque qui leur est inconnue. Ils entendent un bruit, ils croient que c’est un animal. Cinq cent mètres plus loin, ils aperçoivent une caverne. Ils se précipitent dedans et là, ils voient la chose la plus horrible qu’on puisse imaginer : un monstre ! Il fait deux mètres de haut et à première vue, cent kilos. Il a une tête de lion et un corps de taureau. Ulysse le courageux prend son épée et la plante dans le pied du monstre. Le monstre crie et s’enfuit. Deux minutes après, il revient et prononce cette malédiction : « Vous m’avez blessé alors que je ne vous ai rien fait. Je vous maudit ! Vous serez dans la pauvreté le reste de votre vie, votre famille mourra et vous, vous ne pourrez pas mourir. Vous vivrez dans la solitude, le désespoir envahira vos pensées et… »

Ulysse coupe la tête du montre. Ulysse et ses compagnons repartent avec la moitié d’une malédiction ! 

« Le voyage dans le temps », une malédiction

Dans l’univers des contes, une malédiction est un maléfice, un mauvais sort que l’on reçoit des puissances magiques, par exemple, cracher des serpents et des crapauds comme cela se produit pour la jeune fille fort désagréable et mal élevée des « Fées » de Charles Perrault.

Voici la malédiction rédigée par un élève de sixième. Elle ne s’inscrit pas dans l’univers des contes de fées, mais plutôt dans celui des malédictions égyptiennes, toutefois ce texte a été très apprécié lors de sa lecture en classe.

« Le voyage dans le temps 

Un jour, je m’étais endormi pendant le cours d’Historie-géo. Le professeur m’avait vu dormir alors il m’avait fait remonter le temps. J’étais dans un désert aride avec mon cartable. Malheureusement, il n’y avait plus d’eau. C’est alors que je vis une énorme ombre triangulaire : c’était la pyramide de Khéops. J’entrai à l’intérieur et je découvris un squelette avec une carte en papyrus. Je la pris et je compris ce que c’était : il s’agissait de la carte de la pyramide. Alors je la regardai et je vis les pièges indiqués sur la carte.

Je m’aventurai dans le fond de la pyramide en évitant tous ces pièges.  C’est là que je me retrouvai devant le trésor du pharaon. Je le pris et le mis dans mon cartable. Et quand j’eus [fini], je revins au présent sur ma table. C’est alors que le professeur posa cette question : « Qui avait volé le trésor de Khéops ? »Je répondis : 

« – C’est moi, Monsieur !

– Très drôle ! On ne sait pas qui l’a volé ! »

(Damien L.)

Les objets magiques

Il y a quelques semaines, lorsque nous avons travaillé sur les contes, j’ai demandé à mes élèves de sixième d’imaginer un « objet magique », tel que la lampe merveilleuse d’Aladin, mais en faisant en sorte que cet « objet magique » soit un objet de leur quotidien. Ils ont fait preuve d’enthousiasme dans la réalisation de ces petits contes. En voici donc quelques uns. J’ai corrigé les fautes d’orthographe et ajouté entre crochets, quand il le fallait, quelques précisions utiles à la compréhension des textes :

Supers chaussures

Un jour, je m’entraînais [à la course] avec Sammy. Je lui dis : « Je vais boire derrière les buissons. » J’allai boire et je trouvai des chaussures Nike en or. Je dis : « Sammy, t’as vu mes chaussures en or avec des ailes en argent ? »

Je commençais à courir quand je dis : « Go or ». Les chaussures me firent courir super vite. Je finis alors deuxième du deux cent mètres et je gagnai la médaille d’argent.

[Je continuai à courir avec mes chaussures en or.] Mais un jour, je perdis le contrôle et je me cassai la jambe. Mes chaussures perdirent leur pouvoir. Le lendemain, je me retrouvai à l’hôpital avec un plâtre et je promis à ma mère que je ne remettrais plus ces chaussures en or. »

(Sriram R.)

Supers chaussures

L’illustration du texte par son auteur

 La brosse à dents merveilleuse

Un jour, alors que je me brossais les dents, j’entendis une voix qui me disait : « Tu n’es pas obligé de me tenir. Tu peux juste dire la formule Tu ne me tiens pas, mais je te brosse quand même les dents. Alors je brosserai tes dents sans que tu me tiennes. A toi d’essayer. »

Alors je lâchai la brosse à dents et je me précipitai hors de la salle de bains pour voir s’il n’y avait pas mon frère [quelque part] et si ce n’était pas une de ses blagues. Mais il n’y avait personne. Donc, j’allai me coucher, en décidant que je verrais cette histoire [plus tard].

Le lendemain, alors que je me brossais encore les dents, j’entendis la même voix que la veille, qui me disait la même chose. Alors j’essayai la formule pour voir si c’était vrai : « Tu ne me tiens pas, mais je te brosse quand même les dents. »

Je lâchai la brosse à dents et elle se mit à me brosser les dents. C’était fantastique. Je décidai de ne pas le dire à mes parents mais de garder le secret. Mais au bout d’un moment, la brosse à dents me dit qu’elle était très fatiguée [et] qu’elle voulait avoir des vacances. Donc, je pris une autre brosse à dents, mais qui n’était pas merveilleuse. Dommage !

(Romane H.)

L’armoire magique

Un jour, je me levai comme d’habitude pour aller à l’école. J’avais hâte d’être le soir car avec mes parents, j’allais aller à Alinéa pour acheter mon armoire. La journée se passa mal… D’abord, j’arrivai en retard à l’école, puis j’eus de mauvaises notes, et quand je revins chez moi, j’étais tellement surexcitée [à l’idée d’aller chercher mon armoire]!

[Nous allâmes chercher mon armoire à Alinéa.] Puis quand on revint, mon beau-père la monta. Le lendemain, je me réveillai avec ma nouvelle armoire à mes côtés. Je voulus m’habiller, mais quand j’ouvris la porte [de mon armoire], ma mère cria : « Dépêche-toi ! On va être en retard à l’école ! » [Alors je me dis :] « Je voudrais tellement que mes vêtements se mettent tout seuls sur moi ! »  Et hop, comme par magie, les vêtements auxquels je pensais apparurent sur moi. Et comme ça, tous les matins, je pouvais m’habiller très facilement et ne pas perdre de temps.

Mais un jour, alors que je rentrai de l’école, je ne vis plus mon armoire magique. Ma mère arriva et elle me dit : « J’ai vendu ton armoire magique beaucoup plus cher qu’on ne l’a achetée, comme ça tu pourras en acheter une autre plus belle ! »

Alors on alla acheter une nouvelle armoire… Arrivée dans ma chambre, je me disais qu’on ne pourrait jamais remplacer cette armoire magique, mais l’armoire qu’on avait acheté était vraiment plus belle que l’autre.

(Charlotte C.)

L’illustration de « l’armoire magique » par son auteur

 

Les aventures d’Ulysse

En février, mes élèves de 6 A et de 6 E ont rédigé de nouvelles aventures d’Ulysse, avec les consignes suivantes : « Ulysse et ses compagnons abordent sur une île sur laquelle vit un monstre qu’ils vont devoir combattre. Rédigez cette aventure au présent en utilisant le vocabulaire du courage et des épithètes homériques. N’oubliez pas de décrire le monstre avec précision en utilisant le vocabulaire de l’horreur. »

Voici le texte rédigé par une élève à partir de ces consignes :

Lîle aux mille terreurs

Aujourd’hui, Ulysse et ses compagnons sont dans leur bateau et font un arrêt sur l’île aux mille terreurs. Sur la plage, ils entendent un énorme cri. Ils décident d’aller voir et s’enfoncent dans une immense grotte sans fond. Plus loin, ils aperçoivent un énorme monstre immonde et repoussant avec des griffes crochues, une haleine fétide, des ailes recouvertes d’écailles rouges et une immense tête.

Le monstre s’avance et Ulysse découvre que c’est un dragon. Il sort son épée et se lance sur la créature avec ses compagnons. Le dragon aux écailles crache une énorme flamme qui manque de peu Ulysse, mais quelques  compagnons sont terriblement brûlés. Ulysse décide de prendre une énorme pierre et de la jeter sur une aile du dragon pour qu’il ne puisse plus voler. Le dragon continue de lancer des jets de flammes.

Ulysse et le reste de ses compagnons prennent une énorme pierre et la lancent sur le monstre. La pierre touche son aile. Le dragon s’écroule et Ulysse lui plante son épée dans le pied. Le dragon pousse un hurlement épouvantable et donne un grand coup de queue à Ulysse qui tombe par terre. Le dragon se relève et écrase les compagnons d’Ulysse, qui maintenant est seul. Ulysse se relève, plein de courage et de ruse, et monte sur le ventre du monstre. Il lui plante son épée en or en plein cœur.  Le dragon perd peu à peu la vie et Ulysse, seul, maintenant, retourne dans son bateau.

Voici une autre réalisation à partir du même sujet :

Arias l’infâme

Après une terrible nuit en mer, Ulysse et ses compagnons accostent sur une île terrifiante. Elle semble abandonnée. Un cri surgit de nulle part : 

-Partez ! Ou vous subirez ma colère ! Je suis Arias l’infâme, celle qui vous tuera !

– Tu ne me fais point peur, dit Ulysse aux mille ruses. Puis il dit à ses compagnons terrorisés : 

– N’ayez crainte, nous terrasserons ce monstre ! 

Ulysse aux mille ruses part. Ces compagnons décident de le suivre. 

Ulysse arrive devant une immense grotte. Il dit :

– Arias ! Es-tu là ?

Arias sort, toute la végétation fane et une horrible odeur se répand. La créature déplie ses ailes noires et répugnantes et dit :

–  Tu vas mourir !

Ulysse sort son épée, Arias sort ses griffes et attaque Ulysse. Celui-ci dit à ses compagnons :

– Allez dans la grotte, je vous rejoins !

Après ces mots, l’équipage exécute l’ordre. Ulysse contre l’une des attaques d’Arias et se met à courir en direction de la grotte. Arias le suit. Il y avait un grand feu avec des branches. Ulysse prend une branche et la met dans le feu puis il jette la branche sur Arias et brûle ses ailes. Il lui dit : 

-Tu as reçu ton châtiment de la part d’Ulysse aux mille ruses.

Ulysse et ses compagnons repartent tous sur la mer violette et ils retournent à Ithaque. 

(Sarah J.)

Ce devoir était un simple entraînement d’écriture. L’évaluation que j’ai donnée à la fin de l’unité comportait une rédaction plus complexe, avec les consignes suivantes :

« Ulysse et ses compagnons se sont perdus dans une forêt où habite un montre terrifiant. Le monstre les attaque et Ulysse arrive à le mettre en fuite, mais le monstre le maudit avec ses compagnons. Racontez cet épisode au présent en utilisant des épithètes homériques. Le courage d’Ulysse et l’aspect terrifiant du monstre doivent être évoqués. La malédiction prononcée par le monstre doit être rédigée au futur ».

Les semaines précédentes, nous avions étudié les descriptions de monstres et les malédictions qui frappent les héros dans plusieurs extraits de l’Odyssée d’Homère et de l’Enéide de Virgile. Nous avions largement commenté les épithètes homériques (« Ulysse aux mille tours », « la mer violette »…) et appris à rédiger des malédictions au futur, sans oublier le combat d’Ulysse avec un monstre, dont nous venons de lire un exemple. Construire ce nouveau récit était certainement plus difficile, mais les élèves ont eu deux heures entières pour cela et la possibilité de s’aider d’un brouillon avant de rédiger.

Voici l’une des copies qui m’a été rendue au terme de cette rédaction consacrée aux héros de l’Antiquité. J’ai corrigé les fautes d’orthographe, d’ailleurs peu nombreuses :

Le monstre de la forêt de l’oubli

Ulysse le courageux et ses compagnons se sont perdus dans la forêt de l’oubli. Ils essaient de retrouver leur chemin mais ils n’y arrivent pas. Ils commencent à se dire qu’ils resteront dans cette forêt jusqu’à leur mort quand soudain, un monstre surgit des buissons. C’est le monstre de la forêt de l’oubli. Il est énorme et couvert de boue. Il a quatre jambes, quatre bras et six yeux. Il a de très grandes dents où il y a de la lave qui coule. Ses mains sont pleines de sang écarlate.

Ulysse le courageux sort son épée étincelante et dit à ses compagnons de reculer. Il charge le monstre de la forêt de l’oubli qui l’esquive. Puis l’un des compagnons d’Ulysse passe derrière le monstre et lui coupe une jambe. Le sang coule sur le sol. Le monstre tombe, mais se relève. Alors, Ulysse le courageux brandit son épée étincelante et la plante dans !’un de ses bras. Le monstre de la forêt de l’oubli s’enfuit en prononçant une malédiction qui est : « Tu ne retrouveras jamais ton bateau et tes compagnons mourront tous, mais pas toi. Tu resteras tout seul au milieu de la forêt de l’oubli pour essayer de trouver de quoi manger. »

Peut-être manque-t-il une petite phrase ou deux de conclusion que je vous laisse imaginer…Les répétitions sont normales, puisque j’avais expliqué aux élèves que les épithètes homériques ne le sont que si elles sont répétées, la répétition faisant partie de la poésie et notamment de la poésie orale.

Voici un autre devoir réalisé à partir du même sujet, particulièrement réussi. Je n’ai pas corrigé un néologisme, que je vous laisse retrouver :

Le phénix noir aux flammes bleues  

Ulysse et ses compagnons sont sur l’île de Thérabitia, dans la célèbre forêt aux mille dangers. Cette forêt abrite toutes sortes de monstres, méchants et pacifiques. Ulysse et ses compagnons sont perdus quand d’un coup, ils s’arrêtent net. Ils ont un phénix aux mille gentillesses devant eux. « Les phénix aux mille gentillesses sont réputés pour être très aimables », chuchote un ami d’Ulysse. Ulysse et ses compagnons le saluent comme il se doit, mais ce phénix n’est pas comme les autres : « Oh non !, chuchote un autre ami d’Ulysse, ce n’est pas un phénix aux mille gentillesses, mais son pire ennemi, le puissant et terrible phénix noir aux flammes bleues ! »

Le terrifiant phénix noir aux flammes bleues a les ailes déchirées et il a de belles mais ravageantes flammes bleu vif. Le phénix aux mille vies commence à attaquer Ulysse et ses compagnons. En un coup d’aile vif et rapide comme le son, le phénix aux mille vies fait virevolter les compagnons d’Ulysse.

Ulysse est seul. Il peut fuir à toutes jambes, mais le courageux Ulysse attaque le monstre de toutes ses forces. Impuissant, le phénix aux mille vies fuit en prononçant ces mots : « Pour votre férocité à mon égard, par les forces de la nature, cette forêt s’enflammera et vous périrez tous sans exception ! Vous descendrez dans le Tartare et mon souvenir hantera vos plus profondes entrailles !

Ulysse et ses compagnons ont réussi mais ils craignent cette terrible malédiction…

(Nicolas C.)   

Le phénix noir aux flammes bleues par son auteur