La machine à explorer le temps

Le 15 février, mes élèves de 5ème B ont rédigé un texte à partir des consignes suivantes : « Vous avez inventé une machine à explorer le temps et vous l’utilisez pour la première fois. Racontez votre arrivée dans un autre monde à l’aide de cette machine et faites une description précise du monde que vous découvrez. Rédigez votre récit au passé. » Cette évaluation a conclu une unité sur « l’aventure et la science », pendant laquelle nous avons étudié des textes de Jules Verne (Vingt mille lieues sous les mers, Robur le conquérant, Maître du Monde) ainsi qu’un extrait de La Machine à remonter le temps d’H.G Wells. Durant cette unité, nous avons révisé l’imparfait et le passé simple, nous avons appris à raconter une aventure, à décrire un lieu romanesque et à exprimer des émotions. Nous avons également étudié les compléments circonstanciels et la phrase complexe, entre autres choses…

Comme d’habitude, voici des textes rédigés par les élèves. Leurs auteurs ne leur ont pas donné de titre, aussi les ai-je ajoutés :

 Le monde sous la neige

Il y a environ quatre ans, j’avais construit une machine  à explorer le temps avec l’aide de mon meilleur ami Guillaume. Deux ans après le commencement de l’engin, nous avions fini de le construire. Nous préparions donc nos valises pour partir dans le futur ou le passé, sur une autre planète ou sur Terre. Nous rentrâmes dans la machine et Guillaume actionna le levier. La machine se secoua et tourbillonna, puis d’un seul coup, tout s’arrêta.

J’ouvris la porte. Je vis un magnifique paysage. Devant nous, il y avait un espace dégagé, recouvert de neige blanche et fine. A droite, il y avait des arbres aux feuilles vertes, des buissons fleuris. A gauche, je vis la forêt avec de multiples champignons et espèces de fleurs.

Soudain, devant notre merveilleuse machine, j’aperçus une étrange créature qui marchait dans la neige. Elle était mi-bleue, mi-rose et plate comme une feuille de papier. Elle nous aperçut, s’arrêta, puis hurla de toutes ses forces.   Ce cri était strident et effroyable. Nous eûmes très peur. Puis la créature s’arrêta de hurler et partit en courant à toute vitesse. Guillaume et moi partîmes à sa poursuite. Elle courait très vite.

Devant moi, il y avait une branche par terre. Je ne la vis pas et je trébuchai. Guillaume continua de courir sans faire attention à moi. Je restai donc seul par terre, dans le froid de la neige. Je contemplai le paysage plus en détail. Je vis des fleurs écloses et une allée éclairée par des lampes  à huile par terre. Je m’engageai dans ce chemin caillouteux. Je regardai au loin. Je vis de la fumée. J’accélérai le pas. La fumée se faisait de plus en plus noire. J’entendis des hurlements de plus en plus forts. J’avais horriblement peur…  

(Benjamin F.)

                                                   Le monde des petits êtres

Il y a six ans, moi, Nicolas Stoti, j’inventai une machine  à explorer le temps. La machine était grande et allait très vite. Je me préparai pour mon premier voyage. Je démarrai ma machine et elle s’envola directement dans le temps. Le voyage fut très agité. Je pris une météorite en plein dans mon pare-brise, mais puisque j’étais équipé et que j’avais mis un pare-brise pare-balles, je résistai au choc.

L’atterrissage fut très violent, car la machine aurait dû se poser doucement, mais elle se posa brusquement. J’étais arrivé dans le futur. Je vis des grands arbres, mais par contre, [je vis aussi] des maisons et des immeubles [pas plus] grands que mes pieds. Ceux qui les habitaient étaient aussi grands que mon petit doigt. Ces êtres ne parlaient pas.

J’aperçus un grand mur qui séparait cette partie du monde et une autre, plus lointaine. Je fus tellement curieux que j’allai voir. De l’autre côté du mur, je vis des êtres aussi petits que ceux d’avant, mais ils étaient très piquants, sautaient et vous lançaient des pics. J’eus très peur de ces êtres et des larmes me vinrent aux yeux.   

(Rémi F.)

En complément de ces réalisations, voici les deux textes de Vingt mille lieues sous les mers que nous avons étudiés :

Extrait n°1 :

Le capitaine Nemo livre les secrets du Nautilus, le sous-marin qu’il a construit et que le monde entier a pris pour un monstre marin :

« — Ah ! commandant, m’écriai-je avec conviction, c’est vraiment un merveilleux bateau que votre Nautilus !

— Oui, monsieur le professeur, répondit avec une véritable émotion le capitaine Nemo, et je l’aime comme la chair de ma chair ! Si tout est danger sur un de vos navires soumis aux hasards de l’Océan, si sur cette mer, la première impression est le sentiment de l’abîme, comme l’a si bien dit le Hollandais Jansen, au-dessous et à bord du Nautilus , le cœur de l’homme n’a plus rien à redouter. Pas de déformation à craindre, car la double coque de ce bateau a la rigidité du fer ; pas de gréement que le roulis ou le tangage fatiguent ; pas de voiles que le vent emporte ; pas de chaudières que la vapeur déchire ; pas d’incendie à redouter, puisque cet appareil est fait de tôle et non de bois ; pas de charbon qui s’épuise, puisque l’électricité est son agent mécanique ; pas de rencontre à redouter, puisqu’il est seul à naviguer dans les eaux profondes ; pas de tempête à braver, puisqu’il trouve à quelques mètres au-dessous des eaux l’absolue tranquillité ! Voilà, monsieur. Voilà le navire par excellence ! Et s’il est vrai que l’ingénieur ait plus de confiance dans le bâtiment que le constructeur, et le constructeur plus que le capitaine lui-même, comprenez donc avec quel abandon je me fie à mon Nautilus, puisque j’en suis tout à la fois le capitaine, le constructeur et l’ingénieur ! »

Le capitaine Nemo parlait avec une éloquence entraînante. Le feu de son regard, la passion de son geste, le transfiguraient. Oui ! il aimait son navire comme un père aime son enfant !

Mais une question, indiscrète peut-être, se posait naturellement, et je ne pus me retenir de la lui faire.

« Vous êtes donc ingénieur, capitaine Nemo ?

— Oui, monsieur le professeur, me répondit-il, j’ai étudié à Londres, à Paris, à New York, du temps que j’étais un habitant des continents de la terre.

— Mais comment avez-vous pu construire, en secret, cet admirable Nautilus ?

— Chacun de ses morceaux, monsieur Aronnax, m’est arrivé d’un point différent du globe, et sous une destination déguisée. Sa quille a été forgée au Creusot, son arbre d’hélice chez Pen et C°, de Londres, les plaques de tôle de sa coque chez Leard, de Liverpool, son hélice chez Scott, de Glasgow. Ses réservoirs ont été fabriqués par Cail et Co, de Paris, sa machine par Krupp, en Prusse, son éperon dans les ateliers de Motala, en Suède, ses instruments de précision chez Hart frères, de New York, etc., et chacun de ces fournisseurs a reçu mes plans sous des noms divers.

— Mais, repris-je, ces morceaux ainsi fabriqués, il a fallu les monter, les ajuster ?

— Monsieur le professeur, j’avais établi mes ateliers sur un îlot désert, en plein Océan. Là, mes ouvriers c’est-à-dire mes braves compagnons que j’ai instruits et formés, et moi, nous avons achevé notre Nautilus . Puis, l’opération terminée, le feu a détruit toute trace de notre passage sur cet îlot que j’aurais fait sauter, si je l’avais pu.

— Alors il m’est permis de croire que le prix de revient de ce bâtiment est excessif ?

— Monsieur Aronnax, un navire en fer coûte onze cent vingt-cinq francs par tonneau. Or, le Nautilus en jauge quinze cents. Il revient donc à seize cent quatre-vingt-sept mille francs, soit deux millions y compris son aménagement, soit quatre ou cinq millions avec les œuvres d’art et les collections qu’il renferme.

— Une dernière question, capitaine Nemo.

— Faites, monsieur le professeur.

— Vous êtes donc riche ?

— Riche à l’infini, monsieur, et je pourrais, sans me gêner, payer les dix milliards de dettes de la France ! »

Je regardai fixement le bizarre personnage qui me parlait ainsi. Abusait-il de ma crédulité ? L’avenir devait me l’apprendre. »

(Jules Verne, Vingt mille lieues sous les mers, 1870, chapitre XIII)

–        Extrait n° 2 :

Le capitaine Nemo a recueilli le savant Aronnax et ses deux compagnons à bord du Nautilus. Il les convie à un dîner plein de surprises, puis s’adresse au savant :

Je suivis le capitaine Nemo, et dès que j’eus franchi la porte, je pris une sorte de couloir électriquement éclairé, semblable aux coursives d’un navire. Après un parcours d’une dizaine de mètres, une seconde porte s’ouvrit devant moi.

J’entrai alors dans une salle à manger ornée et meublée avec un goût sévère. De hauts dressoirs de chêne, incrustés d’ornements d’ébène, s’élevaient aux deux extrémités de cette salle, et sur leurs rayons à ligne ondulée étincelaient des faïences, des porcelaines, des verreries d’un prix inestimable. La vaisselle plate y resplendissait sous les rayons que versait un plafond lumineux, dont de fines peintures tamisaient et adoucissaient l’éclat.

Au centre de la salle était une table richement servie. Le capitaine Nemo m’indiqua la place que je devais occuper.

« Asseyez-vous, me dit-il, et mangez comme un homme qui doit mourir de faim. »

Le déjeuner se composait d’un certain nombre de plats dont la mer seule avait fourni le contenu, et de quelques mets dont j’ignorais la nature et la provenance. J’avouerai que c’était bon, mais avec un goût particulier auquel je m’habituai facilement. Ces divers aliments me parurent riches en phosphore, et je pensai qu’ils devaient avoir une origine marine.

Le capitaine Nemo me regardait. Je ne lui demandai rien, mais il devina mes pensées, et il répondit de lui-même aux questions que je brûlais de lui adresser.

« La plupart de ces mets vous sont inconnus, me dit-il. Cependant, vous pouvez en user sans crainte. Ils sont sains et nourrissants. Depuis longtemps, j’ai renoncé aux aliments de la terre, et je ne m’en porte pas plus mal. Mon équipage, qui est vigoureux, ne se nourrit pas autrement que moi.

— Ainsi, dis-je, tous ces aliments sont des produits de la mer ?

— Oui, monsieur le professeur, la mer fournit à tous mes besoins. Tantôt, je mets mes filets à la traîne, et je les retire, prêts à se rompre. Tantôt, je vais chasser au milieu de cet élément qui paraît être inaccessible à l’homme, et je force le gibier qui gîte dans mes forêts sous-marines. Mes troupeaux, comme ceux du vieux pasteur de Neptune, paissent sans crainte les immenses prairies de l’Océan. J’ai là une vaste propriété que j’exploite moi-même et qui est toujours ensemencée par la main du Créateur de toutes choses. »

Je regardai le capitaine Nemo avec un certain étonnement, et je lui répondis :

« Je comprends parfaitement, monsieur, que vos filets fournissent d’excellents poissons à votre table ; je comprends moins que vous poursuiviez le gibier aquatique dans vos forêts sous-marines ; mais je ne comprends plus du tout qu’une parcelle de viande, si petite qu’elle soit, figure dans votre menu.

— Aussi, monsieur, me répondit le capitaine Nemo, ne fais-je jamais usage de la chair des animaux terrestres.

— Ceci, cependant, repris-je, en désignant un plat où restaient encore quelques tranches de filet.

— Ce que vous croyez être de la viande, monsieur le professeur, n’est autre chose que du filet de tortue de mer. Voici également quelques foies de dauphin que vous prendriez pour un ragoût de porc. Mon cuisinier est un habile préparateur, qui excelle à conserver ces produits variés de l’Océan. Goûtez à tous ces mets. Voici une conserve d’holoturies qu’un Malais déclarerait sans rivale au monde, voilà une crème dont le lait a été fourni par la mamelle des cétacés, et le sucre par les grands fucus de la mer du Nord, et enfin, permettez-moi de vous offrir des confitures d’anémones qui valent celles des fruits les plus savoureux. »

Et je goûtais, plutôt en curieux qu’en gourmet, tandis que le capitaine Nemo m’enchantait par ses invraisemblables récits.

« Mais cette mer, monsieur Aronnax, me dit-il, cette nourrice prodigieuse, inépuisable, elle ne me nourrit pas seulement ; elle me vêtit encore. Ces étoffes qui vous couvrent sont tissées avec le byssus de certains coquillages ; elles sont teintes avec la pourpre des anciens et nuancées de couleurs violettes que j’extrais des aplysis de la Méditerranée. Les parfums que vous trouverez sur la toilette de votre cabine sont le produit de la distillation des plantes marines. Votre lit est fait du plus doux zostère de l’Océan. Votre plume sera un fanon de baleine, votre encre la liqueur sécrétée par la seiche ou l’encornet. Tout me vient maintenant de la mer comme tout lui retournera un jour !

— Vous aimez la mer, capitaine.

— Oui ! je l’aime ! La mer est tout ! Elle couvre les sept dixièmes du globe terrestre. Son souffle est pur et sain. C’est l’immense désert où l’homme n’est jamais seul, car il sent frémir la vie à ses côtés. La mer n’est que le véhicule d’une surnaturelle et prodigieuse existence; elle n’est que mouvement et amour; c’est l’infini vivant, comme l’a dit un de vos poètes. Et en effet, monsieur le professeur, la nature s’y manifeste par ses trois règnes, minéral, végétal, animal. Ce dernier y est largement représenté par les quatre groupes des zoophytes, par trois classes des articulés, par cinq classes des mollusques, par trois classes des vertébrés, les mammifères, les reptiles et ces innombrables légions de poissons, ordre infini d’animaux qui compte plus de treize mille espèces, dont un dixième seulement appartient à l’eau douce. La mer est le vaste réservoir de la nature. C’est par la mer que le globe a pour ainsi dire commencé, et qui sait s’il ne finira pas par elle ! Là est la suprême tranquillité. La mer n’appartient pas aux despotes. A sa surface, ils peuvent encore exercer des droits iniques, s’y battre, s’y dévorer, y transporter toutes les horreurs terrestres. Mais à trente pieds au-dessous de son niveau, leur pouvoir cesse, leur influence s’éteint, leur puissance disparaît ! Ah ! monsieur, vivez, vivez au sein des mers ! Là seulement est l’indépendance ! Là je ne reconnais pas de maîtres ! Là je suis libre ! »

Jules Verne, (Vingt mille lieues sous les mers, 1870, chapitre X)

Voici aussi les extraits de Robur le conquérant et de Maître du monde :

Extrait n° 1 Afin de prouver la supériorité du « plus lourd que l’air », Robur, le génial inventeur de l’Albatros, a combattu et détruit en vol le dirigeable de deux défenseurs du « plus léger que l’air ». Son délit commis, il s’adresse à la foule :                                                                                             

Uncle Prudent et Phil Evans étaient donc redevenus les prisonniers de l’ingénieur Robur. Puisqu’il les avait repris, allait-il les entraîner de nouveau dans l’espace, là ou il était impossible de le suivre?

On pouvait le croire.

Cependant, au lieu de remonter dans les airs, l’Albatros continuait de s’abaisser vers le sol. Voulait-il atterrir? On le pensa, et la foule s’écarta pour lui faire place au milieu de la clairière.

L’émotion était portée à son maximum d’intensité.

L’Albatros s’arrêta à deux mètres de terre. Alors, au milieu du profond silence, la voix de l’ingénieur se fit entendre.

« Citoyens des Etats-Unis, dit-il, le président et le secrétaire du Weldon-Institute sont de nouveau en mon pouvoir. En les gardant, je ne ferais qu’user de mon droit de représailles. Mais, à la passion allumée dans leur âme par le succès de l’Albatros, j’ai compris que l’état des esprits n’était pas prêt pour l’importante révolution que la conquête de l’air doit amener un jour. Uncle Prudent et Phil Evans, vous êtes libres ! »

Le président, le secrétaire du Weldon-Institute, l’aéronaute et son aide, n’eurent qu’à sauter pour prendre terre.

L’Albatros remonta aussitôt à une dizaine de mètres au-dessus de la foule.

Puis, Robur, continuant :

« Citoyens des Etats-Unis, dit-il, mon expérience est faite; mais mon avis est dès à présent qu’il ne faut rien prématurer, pas même le progrès. La science ne doit pas devancer les mœurs. Ce sont des évolutions, non des révolutions qu’il convient de faire. En un mot, il faut n’arriver qu’à son heure. J’arriverais trop tôt aujourd’hui pour avoir raison des intérêts contradictoires et divisés. Les nations ne sont pas encore mûres pour l’union.

« Je pars donc, et j’emporte mon secret avec moi. Mais il ne sera pas perdu pour l’humanité. Il lui appartiendra le jour où elle sera assez instruite pour en tirer profit et assez sage pour n’en jamais abuser. Salut, citoyens des Etats-Unis, salut! »

Et l’Albatros, battant l’air de ses soixante-quatorze hélices, emporté par ses deux propulseurs poussés à outrance, disparut vers l’est au milieu d’une tempête de hurrahs, qui, cette fois, étaient admiratifs.

Les deux collègues, profondément humiliés, ainsi que tout le Weldon-Institute en leur personne, firent la seule chose qu’il y eût à faire : ils s’en retournèrent chez eux, tandis que la foule, par un revirement subit, était prête à les saluer de ses plus vifs sarcasmes, justes à cette heure!

(Jules Verne, Robur-Le-Conquérant, 1886, chapitre XVIII.)

Extrait n°2 Aux Etats-Unis, on a signalé un engin terrestre et aquatique d’une vitesse prodigieuse qui sème la terreur. Les gouvernements américain et européens, désireux de s’approprier cette technologie, offrent une somme fabuleuse au mystérieux inventeur de la machine. Une réponse par lettre leur parvient bientôt :

« À bord de l’Épouvante »,

« Ce 15 juillet. »

« À l’Ancien et au Nouveau Monde,

« Les propositions émanant des divers États de l’Europe, comme celles qui ont été faites en dernier lieu par les États-Unis d’Amérique, ne peuvent attendre d’autre réponse que la présente :

« C’est un refus absolu et définitif du prix offert pour l’acquisition de mon appareil.

« Cette invention ne sera ni française, ni allemande, ni autrichienne, ni russe, ni anglaise, ni américaine.

« L’appareil restera ma propriété, et j’en ferai l’usage qui me conviendra.

« Avec lui, j’ai tout pouvoir sur le monde entier, et il n’est pas de puissance humaine qui soit en mesure de lui résister dans n’importe quelle circonstance.

« Qu’on n’essaie pas de s’en emparer. Il est et sera hors de toute atteinte. Le mal qu’on voudrait me faire, je le rendrais au centuple.

« Quant au prix qui m’est proposé, je le dédaigne, je n’en ai pas besoin. D’ailleurs, le jour où il me plairait d’avoir des millions ou des milliards, je n’aurais qu’à étendre la main pour les prendre.

« Que l’Ancien et le Nouveau Continent le sachent, ils ne peuvent rien contre moi, et je puis tout contre eux. » Et cette lettre, je la signe : « Maître du Monde. »

(Jules Verne, Maître du Monde, 1904, chapitre IX, seconde lettre.)