Rencontre avec Faïza Guène

Grâce au Prix littéraire des lycéens de Bourgogne, nous avons eu la chance de rencontrer, Faïza Guène, auteure de quatre livres, dont « Un homme, ça ne pleure pas ». Nos questions étaient nombreuses et elle y a répondu avec sincérité.

Faïza Guène est née à Bobigny de parents algériens en 1985. A 17 ans, elle participe à un atelier d’écriture. Alors qu’elle écrivait le début de ce qui deviendra « Kiffe, kiffe demain », le professeur de français qui animait l’atelier donna le texte à sa sœur éditrice. Elle, tout comme son frère, apprécia le style de la jeune fille et proposa à Faïza Guène de publier le livre dès qu’il serait terminé.Faïza Guène

Nous : « Quand vous est venue l’envie d’écrire ? »
Faïza Guène : « Elle a toujours été là, depuis que je suis toute petite. J’écrivais tout le temps des histoires sur des cahiers ou des feuilles que ma mère finissait par jeter tellement il y en avait. »

Nous : « Comment avez-vous vécu le succès de votre premier roman ? »
F.G. : « Ce fut une énorme surprise pour moi. Personne ne s’y attendait. Je ne me rendais pas réellement compte de tout ce qu’il se passait. »

Nous : « Comment étiez-vous enfant ? »
F.G. : « J’étais solitaire, j’observais les autres et je préférais la compagnie des adultes. A la maison il n’y avait pas de livres, mais nous adorions les histoires. »

Nous : « Etiez-vous une bonne élève ? »
F.G. : « J’adorais l’école mais j’étais dans un établissement classé ZEP. Les conditions de travail étaient très dures. Les sorties culturelles étaient rares parce qu’on venait du 93 et que les musées craignaient que les élèves soient intenables. On n’a pas tous les mêmes chances de réussir. Je me souviens qu’un jour, en plein conseil de classe, nous avons entendu une explosion : c’était la voiture de la Principale. »

Nous : « Quelles sont vos conditions d’écriture ? »
F.G. : « Lorsque je commence à écrire un livre, je ne connais jamais la fin : j’écris au fil de la plume. Puisque l’écriture est un plaisir et non pas un « défouloir », j’écris seulement quand je suis de bonne humeur. »

Nous : « Comment avez-vous choisi votre style d’écriture ? »
F.G. : « Pour que les personnages s’adressent réellement aux lecteurs, il fallait que ce soit vivant sinon ce n’est pas crédible. C’est pour ça que je réécoute mon texte à haute voix. »

Nous : « Relisez-vous vos livres ? »
F.G. : « Oh non ça ferait trop la fille : oh je suis trop géniale, j’adore ! Plus sérieusement, lorsque je fais des lectures de mes livres, je m’aperçois de tout ce que je n’aurais pas dû écrire. »10850131_350675188438109_5558826309305264582_n

Nous : « Quel genre de romans lisez-vous ? »
F.G. : « Zola c’est ma « came ». Par contre les romans à l’eau de rose, ce n’est pas mon truc. L’attrape-cœur de Salinger, ça a été un coup de foudre pendant mon adolescence. Il m’a tellement marqué qu’il a mis longtemps à me quitter. »

Nous : « Que ressentez-vous quand vous lisez ?
F.G. : « Ca m’arrive de pleurer ou de rire devant un livre, je pense que c’est encore mieux que devant un film. Une fois quand j’étais dans le métro, j’étais assise en face d’une fille qui lisait mon premier roman. Elle ne m’a pas reconnue mais j’ai eu la grande satisfaction de la voir rire ! »

Nous : « Dans Un homme ça ne pleure pas, en quoi le steak tartare représente la gastronomie française ? »
F.G. : « A part les Français, qui aurait l’idée de payer si cher pour de la viande crue alors que le feu a été découvert il y a des millions d’années ! »

Nous : « Quel est l’aliment le plus « bizarre » de la gastronomie française selon vous ? »
F.G. : « Les cuisses de grenouille. Franchement, ce n’est pas appétissant une grenouille ! Le gars qui s’est dit le premier qu’il allait goûter, il avait sûrement un problème. C’est comme les escargots, je suis sûre que c’est le même type qui a eu l’idée d’en manger ! »

Nous : « Vous avez dit que vous auriez raté des choses si le personnage avait été une femme, pourquoi ? »
F.G. : « J’ai pris le point de vue de Mourad pour pouvoir garder une certaine neutralité dans le conflit entre les deux sœurs. En plus, je m’identifie plus à ce personnage car, comme lui, je suis assez solitaire. Ce n’est que très récemment que je suis devenue sociable ! »

Toute la classe  a été ravie de cette rencontre  :

« Elle a répondu au question avec beaucoup de sincérité, on ne s’est pas ennuyés ! »

« Humble, ouverte, simple, adorable et passionnée, il n’y avait pas de barrière »

« Elle a été très sympa et a vaincu les préjugés ! »

« Elle parle comme elle écrit, elle a du caractère !»

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