De 1964 à 1971, de la sixième à la terminale, j’ai fréquenté le Lycée de garçons (puis lycée Roosevelt). A la Sorbonne, j’ai étudié l’histoire de l’art parallèlement à des études musicales à la Schola cantorum. Cette formation s’est poursuivie à Strasbourg et à Genève ce qui m’a permis d’enseigner la flûte à bec et la musique ancienne au conservatoire de Belfort.
Les bons souvenirs sont innombrables. Matinal par nature, j’adorais gravir cette colline après avoir été déposé à la gare par le trolleybus.
Chaque jour, sortir du sombre souterrain qui passait sous les voies ferrées devenait une nouvelle naissance qui me rendait heureux. Arrivé dans la cour d’honneur, la vue sur la ville était sublime, surtout les matins d’automne quand le soleil commençait à briser la brume et faire apparaître la belle silhouette de la citadelle au loin.
Tous les cours me passionnaient, particulièrement l’histoire, la géographie, le dessin, la musique. En seconde, M. S., qui associait musique et sport, a réussi à me faire aimer l’éducation physique. En cinquième, un séjour d’une semaine à Heilbronn organisé par M. L. a déclenché un goût durable pour les langues étrangères. A partir de la troisième, tous les ans je formais dans la classe une petite troupe théâtrale qui se produisait en juin. Ainsi nous avons joué Topaze de M.Pagnol, La grammaire et L’affaire de la rue de Lourcine d’E.Labiche.
En 1970 avec madame L., nous avons fondé un petit orchestre pour célébrer Stravinski. Le concert se donnait dans la salle bleue, siège des grands évènements. Peu de temps avant les vacances, la coupe Brayé/Décrion qui opposait au volley professeurs et grands élèves, était une vraie fête.
Point de mauvais souvenirs durables sinon les fastidieuses visites médicales à l’infirmerie plutôt sinistre située sous les toits du vieux bâtiment. En sixième, madame J., médecin scolaire, m’avait qualifié de « petite nature ».
Après avoir quitté le Lycée, j’ai pu parfois croiser mes anciens professeurs. Nous tenions alors des propos sur les belles années passées.
Dans les mots que nous échangions, je voulais qu’ils devinent mon infinie reconnaissance…
Pierre Gantner, Belfort le 21 février 2023.