Trois vies en un jour

Je n’ai pas apprécié pleinement ce livre, j’ai eu du mal à le comprendre. L’auteur change constamment de personnages.
Cependant, je l’ai trouvé très touchant et poignant. Notamment la réaction de l’exécuteur face aux condamnés :  » La peau des condamnés, toutes réactions de leur chair, de leurs nerfs, il ne veut rien voir. Il refuse lui-même de découper les cols de chemises, les cheveux des femmes … »  (p100)
Ce qui ressort de ce livre, c’est son intensité. C’est vibrant d’émotion, certains passages montrent la rage, l’impuissance et la frustration vécus par ces trois personnages. Comme la frustration éprouvée par Lucie.L :  » Je vais tuer quelqu’un de plus. J’ai tué ma mère. Tué mes enfants. Je vais tuer de chagrin mon mari ...  »  (p128)
Cette histoire est atroce, voire horrible, elle montre la cruauté de cette époque. «  Allongée sur une table de cuisine, les jambes écartées, je l’ai senti, mon corps, le moindre nerf, chaque muscle  tandis que dans mon vagin progressait la pointe de le sonde ; et plus tard, quand la fièvre est montée et qu’un médecin de l’hôpital a curé a vif mon utérus …  » (p55)
La souffrance est omniprésente dans ce roman. Avec l’avortement subi dans le silence et la peur par Lucie.L, celle de la condamnée, Marie.G, qui attend sa mise à mort sans espoir de revoir un jour ses enfants, et celle du père exécuteur, Henri.D au fils suicidé.
Mais également l’amertume ressentie par Marie.G, avant l’heure de son exécution. «  C’est la première fois qu’elle dort la nuit depuis cinquante et un jours, voici l’aube et ils sont venus la chercher sans qu’elle s’en doute, tandis qu’elle marchait sur la plage avec ses enfants, ils sont venus en traître, quand elle s’y attendait le moins.  » (p133)
J’ai même eu de l’empathie pour ces personnages dont la souffrance a été construite par leur famille, et notamment par la relation de la mère à l’enfant.
Ce livre nous amène à réfléchir sur un sujet capital : l’avortement. Un sujet qui fait encore débat de nos jours. L’auteur veut nous faire prendre conscience des conséquences morales que peut avoir le destruction d’une vie.
Léa Courault

 

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