Rencontre avec Jo Witek

Rencontre avec l’écrivain Jo Witek

Ce jeudi 7 avril 2016, la classe de Seconde 3 et son enseignante Mme Domon ont rencontré Jo Witek, écrivain pour la jeunesse venue à la médiathèque dans le cadre du Salon du Livre jeunesse d’Albi. Voici la retranscription de cette rencontre :

 

IMG-20160407-00809De quoi vous êtes-vous inspirée pour les romans Mauvaise connexion et Trop tôt?

Mauvaise connexion et Trop tôt sont des textes réalistes écrits dans une langue simple, courts pour toucher un large public et destinés à faire débat. Elle a rencontré des jeunes filles qui avaient vécu des choses similaires mais après seulement. Elle s’est inspiré de son propre vécu de femme et de son expérience de journaliste. Peu après avoir écrit Mauvaise connexion, elle a rencontré une jeune femme dans le train, en larmes parce qu’elle était harcelée sexuellement pour son premier poste. Discuter avec elle l’a aidée à porter plainte et ne plus être victime.

Pourquoi vos thématiques sont-elles souvent sombres ?

Jo Witek pense que le monde est sombre et la littérature parle du monde. Son point de vue est social et engagé, elle veut parler de ce qui la heurte et qui pourrait être amélioré.

Comment avez-vous eu connaissance du quotidien des aveugles pour écrire Rêves en noir ?

Elle a passé 15 jours dans un institut pour aveugles qui lui parlaient de leur quotidien et en échange elle leur a proposé des ateliers d’écriture. Ce fut une rencontre extraordinaire et le livre a été écrit en 5 semaines seulement après cette expérience ! De plus, le livre est sorti en librairie simultanément en version braille.

IMG-20160407-00811Que lisez-vous ?

De tout, beaucoup de livres de littérature contemporaine. Dernier coup de cœur en date, Amours de Léonor de Recondo, mais elle aime beaucoup les classiques russes, Tchekov, Dostoïevski et comme auteurs français, Stendhal, Flaubert, Duras.

Avez-vous des rituels d’écriture ?

Quand elle « part » pour un roman, elle y a pensé depuis longtemps, a pris des notes, y a réfléchi dans la voiture ou au supermarché. Quand elle commence à écrire, elle cale ses horaires d’écriture sur ceux des enfants : 9h-17h ! Elle aime entendre le bruit de la vie quand elle écrit. D’ailleurs autant elle peut écrire avec du bruit autour d’elle autant elle en est incapable avec de la musique car la musique, elle a besoin de l’écouter vraiment et de ne rien faire d’autre.

Vivez-vous de vos livres ?

Il faut savoir que 5 600 auteurs sur les 100 000 inscrits en tant qu’auteurs vivent de leur plume et que le salaire moyen est de 15 000 euros par an. L’écrivain doit donc avoir une énergie débordante car il est souvent amené à avoir plusieurs activités et vit parfois dans la précarité. Elle-même a été d’abord comédienne, puis a écrit des scénarios pour le cinéma, a été journaliste. Vers 32 ans elle a écrit 2 romans non publiés et depuis l’âge de 38 ans, elle écrit pour la jeunesse. Mais elle n’écrit pas sur commande, elle écrit toujours parce que cela lui semble nécessaire et urgent. Par exemple son dernier livre, Le Domaine, est différent de ce qu’elle a écrit jusque là, elle aime surprendre et ne pas forcément écrire ce que le lecteur attendrait. De même elle n’a pas envie d’écrire des séries à plusieurs tomes, elle préfère l’intensité des choses comme des romans.

Comment choisissez-vous les noms de vos personnages ?

Elle y accorde une importance mais pas excessive, pour le pseudo de Julie Nottini (choisi parce qu’il sonnait un peu italien) elle a choisi « Marilou » en référence à une chanson de Gainsbourg, pour le héros de Un hiver en enfer, Edward s’est imposé pour son côté « old school ». Mais il lui faut avoir le nom de son personnage pour continuer à écrire.

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