1° Newsletter du PJRL

Retour sur un thriller laitier ….

« Petit Paysan » de Hubert Charuel

Pierre, jeune éleveur, consacre sa vie à son troupeau de vaches laitières. Il travaille avec acharnement laissant de côté les plaisirs de l’existence. Lorsque l’une de ses protégées est infectée par une épidémie qui s’est déclarée en France, il va se découvrir prêt à tout pour sauver le reste du troupeau…

Hubert Charuel, lui-même issu d’une famille d’éleveurs signe son premier film avec « Petit Paysan » qui remporte un succès certain. Il traite un sujet qui lui tient à cœur avec beaucoup de talent en s’attachant à retranscrire le quotidien de Pierre à

 l’écran de la manière la plus fidèle possible. Il nous plonge dans son univers ainsi que dans la routine de son héros en utilisant de nombreux plans rapprochés : une scène de traite mémorable par exemple. Il entre donc dans le vif de ce sujet et nous allons jusqu’à ressentir un profond attachement pour les vaches.

 

Le caractère obsessionnel et torturé de Pierre superbement interprété par Swann Alraud nous prend par le cœur et par la main pour nous guider sur le chemin de son histoire, aux aspects dramatiques, sans pour autant rechercher à tout prix la pitié dans le regard du spectateur. En effet, Hubert Charuel parvient à placer de la légèreté dans beaucoup de scènes et à nous faire sourire tout en maintenant le suspense de l’intrigue. On ne peut donc que conseiller le thriller réaliste qu’est « Petit Paysan ».

Lia Alamichel, TL

 

 

Autre avis d’Alix Mielle TL

    Petit Paysan est le film le plus réaliste de ces derniers mois, il l’est tellement qu’on pourrait presque le qualifier de documentaire. Hubert Charuel a choisi de parler de ce sujet inhabituel et oublié : la vie quotidienne d’éleveur.

Pierre, éleveur de vaches laitières mène son métier avec passion. Pour lui, ses vaches sont tout ce qu’il a et elles rythment ses journées. Si l’histoire s’arrêtait là, Petit Paysan n’aurait jamais été filmé. Mais c’est là que se joue toute la tension du film. Une épidémie vient de se déclarer en France et Pierre a peur. Des dizaines de troupeaux sont abattus et les éleveurs perdent tout. Quand une de ses vaches est contaminée, Pierre en fait son secret pour préserver les autres. Face à sa sœur Pascale, vétérinaire, il est confronté à un dilemme. Le suspense est à son comble.

 

En un mot, Petit Paysan est remarquable. Tous les éléments d’un bon film qui nous fascine y sont réunis et surtout réussis. Swann Arleau se prête au métier d’éleveur et sait rester attachant malgré l’intériorisation de ses sentiments. Il semble être plus proche de l’animal que du spectateur. Sara Giraudeau, elle, est une sorte d’intermédiaire entre le public et Pierre, elle lui conseille ce que nous voudrions lui souffler dans la salle. Le jeu des acteurs est excellent et il est accompagné de cadrages impressionnants qui mettent le spectateur au plus près des vaches. Petit Paysan a le mérite d’être réussi et son réalisateur promet de produire dans la cour des grands.

 

Ce qu’en pense Claire Massot, TL 

Une chambre. Un réveil qui sonne. Un jeune homme qui se lève et s’extirpe du troupeau de vaches présent dans son salon afin d’atteindre une machine à café. Voilà la scène d’ouverture du singulier film Petit Paysan. Un film qui vous sort de votre quotidien pour vous plonger dans un autre dès la première séquence : nous partageons la vie de Pierre, un jeune éleveur laitier qui doit faire face à une épidémie de vache folle et qui décide d’éliminer la vache contaminée pour tenter de sauver son troupeau.
Hubert Charuel, réalisateur prometteur tout juste sorti de la Fémis réussit le pari de raconter une histoire à la fois singulière car rares sont les films qui présentent ce milieu agricole d’une manière aussi bienveillante ; et universelle car ce scénario est malheureusement vécu par de nombreux agriculteurs. Un film brutal par son réalisme, qui nous expose les souffrances ignorées des éleveurs laitiers dès que leur bétail doit être abattu : ils perdent leur métier et en un instant se retrouvent sans rien. On y découvre aussi toute une profession : un rythme de travail différent (marqué par la sonnerie du réveil dans le film), une vie en marge, en décalage de notre société de consommation.
Si ce film a eu autant de succès lors de la semaine de la critique à Cannes et au Festival d’Angoulême, c’est parce qu’il renouvelle le cinéma français en mélangeant les genres : bien qu’Hubert Charuel aborde le sujet avec légèreté, le film est avant tout un drame et un thriller. En effet, les images et le son créent une situation d’oppression, avec notamment l’utilisation – ô combien remarquable – des gros plans qui font monter le suspense et instaurent angoisse et inconfort chez le spectateur.

On ne pourrait critiquer ce film sans saluer les performances de Swann Arlaud (Pierre, le personnage principal) et Sara Giraudeau (la sœur vétérinaire de Pierre qui le soutient et l’aide dans ses choix) qui forment un formidable duo et donnent au film cette jeunesse et cette touche d’espoir. Swann Arlaud incarne « Pierre » avec une grande sensibilité et offre un personnage qui contredit les clichés sur l’agriculteur.
Ce film est aussi pour son réalisateur, une autobiographie : fils de paysans, Hubert Charuel fait un bel hommage à ses parents (qu’il dirige d’ailleurs dans le film) et aux agriculteurs, avec ce nouveau bijou du cinéma français. C’est cette part autobiographique qui fait la sincérité du film. Le regard que pose Hubert Charuel sur le personnage de Pierre est empreint de bienveillance : on ne juge à aucun moment ses actes malgré l’ampleur qu’ils prennent au fur et à mesure mais on admire sa détermination, sa dévotion pour ses animaux. Hubert Charuel humanise même ces vaches pour lesquelles le spectateur ne peut s’empêcher de ressentir de l’affection, de trembler pour elles, de pleurer pour elles.
Il dénonce aussi dans ce long-métrage l’indifférence que porte notre société actuelle sur les agriculteurs, voire même le mépris qu’ont certains envers ces « petits paysans ».

« Ça Bouge en Terminale L »

« EFFETS SPÉCIAUX : de l’invisible au visible »

 

Depuis l’origine, avec Georges Méliès, le cinéma est l’art de l’illusion. Dans les années 1980, l’utilisation des effets spéciaux numériques a révolutionné la création cinématographique. C’est pour cette raison qu’il est essentiel de faire connaître l’univers magique des effets spéciaux : ses savoir-faire, ses métiers, mais aussi ses créateurs et ses entreprises très innovantes. Dans cette perspective, les élèves de Terminale L  ont reçu Alexander Gunn, directeur d’effets spéciaux chez ArcadiaSFX à Londres.

Témoignage par Claire Massot, TL

 

Dans le cadre de notre participation au jury du prix Jean Renoir des lycéens, après avoir reçu, Gabin Fontaine, rédacteur en chef du webzine : « Silence-moteur-action ».com qui nous a conseillé et orienté sur la rédaction de nos critiques de films à venir, nous avons accueilli, la semaine dernière,  le directeur d’effets spéciaux de la célèbre entreprise ArcadiaSFX de Londres, Alexander GUNN.

Nous avons découvert un autre monde, dur, compétitif et presque inaccessible : les coulisses du 7ème Art.

Le métier qu’il exerce se fait directement sur le plateau du tournage : il travaille en collaboration avec le réalisateur et établit une liste des plans à partir du story bord, qui auront besoin de trucages. Il évalue de cette manière le budget nécessaire. Il installe ensuite des explosifs qui serviront à l’incendie d’une maison, de la fausse neige pour présenter une Angleterre hivernale, ou encore des sachets de poudre et de faux sang qui simuleront des tirs à bout portant. Tous ces explosifs sont dosés et testés par Alexander Gunn lui-même afin d’assurer la sécurité des acteurs ou cascadeurs.

Cette profession requiert beaucoup d’imagination, d’ingéniosité et d’habilité manuelle. Alexander Gunn nous a aussi décrit la difficulté de trouver des projets. En effet, ce métier compte peu de personnes formées en Angleterre (ils ne sont qu’une quarantaine) mais ils ont un champ d’activité réduit car ils ne peuvent intervenir que sur le territoire européen. Cela exclut donc tous les films hollywoodiens.  Le marché du travail est donc difficile.

De plus, il faut pouvoir être mobile : Alexander ne passe que 6 mois chez lui au Royaume-Uni et le reste du temps, il arpente la Thaïlande ou le Mexique pour la réalisation de «Troie » avec Brad Pitt et Orlando Bloom, l’Allemagne pour la mise en œuvre de Valkyrie avec Tom Cruise……… Bref pour exercer ce métier, il faut être véritablement  passionné.

Ce fut une rencontre très enrichissante que je suis heureuse de partager.