Design explains science

Entre 2010 et 2017, des physiciens de l’Université Paris-Sud/CNRS ont proposé à une école de design, l’ENSCI-Les Ateliers, de collaborer sur des sujets de physique fondamentale comme la physique quantique, la supraconductivité, l’optique…
Chaque fois, un workshop de 4 mois a permis à une quinzaine d’étudiants encadrés par des designers professionnels d’explorer un de ces sujets, en collaboration étroite avec les physiciens.
Parfois les étudiants ont produit des outils de vulgarisation, d’autres fois ils se sont inspirés de la physique pour produire des objets de design ou des installations, parfois même pour imaginer le futur. Découvrez ici ces productions au statut hybride.
http://designexplainsscience.com/

Histoires de fantômes pour grandes personnes

Mise à plat

Entretien radiophonique provenant de l’émission « Pas la peine de crier » réalisation Anne-Laure Chanel, France Culture le 18 décembre 2012

L’exposition-montage « Histoires de Fantômes pour Grandes Personnes » qui eut lieu au Fresnoy du 5 octobre au 30 décembre sous la forme d’un vaste Atlas d’images et d’extraits de films projetés au sol par Georges Didi-Huberman et de photos d’Arno Gisinger. Elle reprend le système de l’atlas  Mnemosyne d’Aby Warburg, en proposant une histoire comparative de l’art basée uniquement sur l’image,  en les classant autour de grands thèmes. 

Voir l’article qui lui est dédié 

Jan van Toorn – Je ne cherche pas, je trouve *

Disparition de Jan Van Toorn, figure majeure du graphisme néerlandais

Rappel

Un article de Max Bruinsma 

Une de mes images préférées dans l’œuvre de Jan van Toorn est une double page de son ouvrage de 1999 ‘Il faut cultiver notre jardin‘. Sur la page de gauche, une photo de deux hommes, visiblement d’origine moyen-orientale, se tenant les bras et souriant chaleureusement. Le plus grand et plus jeune des deux, penche sa tête vers l’autre comme pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille, voire même l’embrasser sur la joue. La page de gauche présente une capture d’écran venant d’une page web en arabe, avec la photo de trois femmes visiblement agitées. Elles pleurent, se lamentent comme si elles assistaient à des funérailles. Une partie de cette page est cachée par un encart en papier opaque, sur lequel un texte demande si l’espace de la réalisation de soi est vraiment un espace privé. Les caractères sont bleus, et au dos, des caractères rouges avec la traduction néerlandaise brillent en transparence.

Quand on déplie l’encart, apparaît un fragment de photo d’un homme à l’air renfrogné tenant un fusil automatique. Son regard est dirigé vers nous, mais ce n’est pas nous, ou l’objectif, qu’il regarde. Ses yeux regardent derrière nous, et ce qu’ils voient n’est visiblement pas très réjouissant. Ce n’est qu’après avoir plié et déplié l’encart plusieurs fois qu’on réalise que l’homme au fusil à l’air renfrogné est sur la même photo que les deux hommes qui sourient. Tous les trois sont dans la même pièce – mais on dirait qu’ils sont sur deux planètes différentes…

Le montage de cette double page est exemplaire : la photo des trois hommes qui semblent célébrer la victoire (les deux hommes souriant en s’embrassant) et se souvenir des sacrifices que cela a demandé, ou anticiper ceux à venir (l’homme au fusil), contraste parfaitement avec celle des trois femmes pleurant leurs fils, mari, ou frère morts. Ce contraste est encore accru par l’encart, qui accentue les différences frappantes entre les hommes. Mais regardez les mains : celle de gauche attrape le bras de son ami, celle de droite tient son fusil comme elle tiendrait un bébé. Le texte sur l’encart, une citation du philosophe argentin Ernesto Laclau, affirme qu’il n’existe pas de moyen d’expression ‘neutre’ dans lequel ou par lequel les individus peuvent se réaliser. Tout est médiatisé, semble-t-il dire, même nos pensées les plus intimes. Et qu’y a-t-il de plus intime que l’amitié, que de tuer ou de perdre un proche ? Les photos symbolisent cette intimité, et soulignent l’idée représentée par la citation : que l’intime est politique et donc public. En y réfléchissant, cela est valable dans l’autre sens aussi, évidemment : le public est politique, et donc intime. Nous avons tendance à l’oublier.

Je décris cette double page en détail, parce qu’elle représente pour moi le summum de ce qu’un graphiste peut faire quand il agit en rédacteur. La photo de gauche (par le photographe palestinien Ahmad Abdul Rachman) est un chef-d’oeuvre d’observation, mais il acquiert encore plus d’épaisseur si on l’associe à la page web à gauche. Sa mise en page suggère qu’il s’agit d’une page d’actualités, et bien que la photo ne soit pas esthétiquement remarquable, elle est saisissante. C’est le décor qui la rend efficace à côté de la photo des hommes : ils mènent des guerres, font les gros titres et les veuves. Mais l’intervention la plus importante du graphiste, ici, est l’utilisation de l’encart. La petite feuille opaque rend la grande photo interactive : le lecteur doit agir de manière délibérée pour découvrir à la fois l’unité et le contraste que représente cette image. Tout dans cette double page, jusqu’à la légende écrite à la main, à gauche, est organisé soigneusement pour prouver au spectateur/lecteur que ce qu’ils voient/lisent est manipulé, assemblé par quelqu’un – le graphiste – pour leur faire prendre conscience de ce que le graphiste veut qu’ils voient. Déplier l’encart vous le fait réaliser physiquement.

Tout ceci est signé Jan van Toorn. La double page décrite ci-dessus est un exemple comme un autre de sa vision concise de ce que doit être la mission du graphiste, comme il l’a expliqué dans les années 1970 : « La provenance et le caractère manipulateur d’un message doivent se voir dans sa forme. » Prenons l’art, par exemple. Évidemment, on se dit communément que l’art est une haute expression culturelle, et qu’il est d’une valeur sociale inestimable. Mais il n’est bien entendu pas dénué d’intérêts économiques, et les discussions politiques autour de l’art tournent plus autour d’argent que de valeur. Je connais peu de dessins résumant ce débat avec autant d’habileté, voire même d’humour, que l’affiche de Van Toorn pour le musée Van Abbe à Eindhoven en 1971. Les acquisitions du musée l’année précédente sont écrites sur une liste de courses, avec le total de la dépense sous le trait rouge. L’affiche précise efficacement : « nous avons dépensé 273 969 florins de vos impôts pour ces oeuvres. Venez voir si nous avons bien fait. » Vus les noms et le montant, on peut considérer 36 ans plus tard qu’il s’agissait d’un bon investissement, mais à l’époque, il était impossible de ne pas comprendre qu’il s’agissait d’une annonce autant politique que culturelle.

* Pablo Picasso, cité dans l’affiche de 1984 de Van Toorn pour l’exposition « l’Homme et l’Environnement » au Beyerd Museum de Breda.

PDF : Jan van Toorn – article de Max Bruisma

La laïcité

Lien vers une exposition en ligne de la BNF

La lettre de Jean Jaurès aux instituteurs et institutrices

« Vous tenez en vos mains l’intelligence et l’âme des enfants ; vous êtes responsables de la patrie. Les enfants qui vous sont confiés n’auront pas seulement à écrire, à déchiffrer une lettre, à lire une enseigne au coin d’une rue, à faire une addition et une multiplication. Ils sont Français et ils doivent connaître la France, sa géographie et son histoire : son corps et son âme.

Ils seront citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une démocratie libre, quels droits leur confère, quels devoirs leur impose la souveraineté de la nation. Enfin ils seront hommes, et il faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut qu’ils sachent quelle est la racine de nos misères : l’égoïsme aux formes multiples ; quel est le principe de notre grandeur : la fermeté unie à la tendresse.

Il faut qu’ils puissent se représenter à grands traits l’espèce humaine domptant peu à peu les brutalités de la nature et les brutalités de l’instinct, et qu’ils démêlent les éléments principaux de cette œuvre extraordinaire qui s’appelle la civilisation. Il faut leur montrer la grandeur de la pensée ; il faut leur enseigner le respect et le culte de l’âme en éveillant en eux le sentiment de l’infini qui est notre joie, et aussi notre force, car c’est par lui que nous triompherons du mal, de l’obscurité et de la mort.

Eh ! Quoi ? Tout cela à des enfants !

– Oui, tout cela, si vous ne voulez pas fabriquer simplement des machines à épeler… J’entends dire : « À quoi bon exiger tant de l’école ? Est-ce que la vie elle-même n’est pas une grande institutrice ? Est-ce que, par exemple, au contact d’une démocratie ardente, l’enfant devenu adulte, ne comprendra pas de lui-même les idées de travail, d’égalité, de justice, de dignité humaine qui sont la démocratie elle-même ? »

– Je le veux bien, quoiqu’il y ait encore dans notre société, qu’on dit agitée, bien des épaisseurs dormantes où croupissent les esprits. Mais autre chose est de faire, tout d’abord, amitié avec la démocratie par l’intelligence ou par la passion. La vie peut mêler, dans l’âme de l’homme, à l’idée de justice tardivement éveillée, une saveur amère d’orgueil blessé ou de misère subie, un ressentiment ou une souffrance.

Pourquoi ne pas offrir la justice à nos cœurs tout neufs ? Il faut que toutes nos idées soient comme imprégnées d’enfance, c’est-à-dire de générosité pure et de sérénité.

Comment donnerez-vous à l’école primaire l’éducation si haute que j’ai indiquée ? Il y a deux moyens. Tout d’abord que vous appreniez aux enfants à lire avec une facilité absolue, de telle sorte qu’ils ne puissent plus l’oublier de la vie, et que dans n’importe quel livre leur œil ne s’arrête à aucun obstacle. Savoir lire vraiment sans hésitation, comme nous lisons vous et moi, c’est la clef de tout…. Sachant bien lire, l’écolier, qui est très curieux, aurait bien vite, avec sept ou huit livres choisis, une idée très haute de l’histoire de l’espèce humaine, de la structure du monde, de l’histoire propre de la terre dans le monde, du rôle propre de la France dans l’humanité.

Le maître doit intervenir pour aider ce premier travail de l’esprit ; il n’est pas nécessaire qu’il dise beaucoup, qu’il fasse de longues leçons ; il suffit que tous les détails qu’il leur donnera concourent nettement à un tableau d’ensemble. De ce que l’on sait de l’homme primitif à l’homme d’aujourd’hui, quelle prodigieuse transformation ! Et comme il est aisé à l’instituteur, en quelques traits, de faire, sentir à l’enfant l’effort inouï de la pensée humaine !

Seulement, pour cela, il faut que le maître lui-même soit tout pénétré de ce qu’il enseigne. Il ne faut pas qu’il récite le soir ce qu’il a appris le matin ; il faut, par exemple, qu’il se soit fait en silence une idée claire du ciel, du mouvement des astres ; il faut qu’il se soit émerveillé tout bas de l’esprit humain qui, trompé par les yeux, a pris tout d’abord le ciel pour une voûte solide et basse, puis a deviné l’infini de l’espace et a suivi dans cet infini la route précise des planètes et des soleils ; alors, et alors seulement, lorsque par la lecture solitaire et la méditation, il sera tout plein d’une grande idée et tout éclairé intérieurement, il communiquera sans peine aux enfants, à la première occasion, la lumière et l’émotion de son esprit.

Ah ! Sans doute, avec la fatigue écrasante de l’école, il est malaisé de vous ressaisir ; mais il suffit d’une demi-heure par jour pour maintenir la pensée à sa hauteur et pour ne pas verser dans l’ornière du métier. Vous serez plus que payés de votre peine, car vous sentirez la vie de l’intelligence s’éveiller autour de vous. Il ne faut pas croire que ce soit proportionner l’enseignement aux enfants que de le rapetisser. Les enfants ont une curiosité illimitée, et vous pouvez tout doucement les mener au bout du monde. Il y a un fait que les philosophes expliquent différemment suivant les systèmes, mais qui est indéniable : « Les enfants ont en eux des germes de commencements d’idées. »

Voyez avec quelle facilité ils distinguent le bien du mal, touchant ainsi aux deux pôles du monde ; leur âme recèle des trésors à fleur de terre ; il suffit de gratter un peu pour les mettre à jour. Il ne faut donc pas craindre de leur parler avec sérieux, simplicité et grandeur. Je dis donc aux maîtres pour me résumer : lorsque d’une part vous aurez appris aux enfants à lire à fond, et lorsque, d’autre part, en quelques causeries familières et graves, vous leur aurez parlé des grandes choses qui intéressent la pensée et la conscience humaine, vous aurez fait sans peine en quelques années œuvre complète d’éducateurs. Dans chaque intelligence il y aura un sommet, et, ce jour-là, bien des choses changeront. »

 

 

Digital – présentation

DIGITAL SHOWROOMS

Des instantanés de mises en scène pour une immersion directe dans les nouvelles collections des marques, ce sont autant de « stands » en ligne à découvrir comme si on y était ! 1 clic pour plonger dans le détail des produits, 2 clics pour entrer en contact.

Digital Showrooms

Digital Showrooms - MOM Maison&Objet and More

Projet « Réhabiliter »

Eco-conception et économie circulaire

Le projet « Réhabiliter » s’intègre dans une séquence à destination d’élèves et d’étudiants entrant : Seconde Bac professionnel Menuisier agenceur et 1DNMADE Art de l’assise, sur la question du sens à donner à leur futur métier.

 Le but est de faire travailler ensemble 2 filières dont les savoir-faire sont complémentaires, pour qu’ils apprennent à se connaître, et à collaborer sur des projets.

 De la théorie à la réalisation

 Les interventions de Circul’ère et la visite des ateliers et du magasin des matières de la structure de récupération « Au Bonheur des chutes » à Auxerre, vont permettre aux élèves et étudiants, de prendre conscience de l’intérêt de cette démarche.

Le travail de réalisation en cours, appuyé par l’intervention d’une jeune designer impliquée dans le projet « Au Bonheur des chutes » va conforter et enrichir leur démarche.

Enfin la restitution sous forme de présentations vidéo de leur objet et d’une exposition (lieu à définir : Portes Ouvertes, Galerie municipale d’Autun…) va leur permettre de parler de leur aventure, en comprendre le sens.

La fréquentation des sites du Pôle éco-conception, de Éco-innovez en Bourgogne-Franche-Comté et de la biennale Émergence, riches en ressources pour comprendre et de témoignages, sera un moyen de prendre la mesure d’initiatives réelles.

Nous bénéficierons aussi de posters de sensibilisation, mis à disposition gratuitement par la Fondation GoodPlanet dont le message « Agir rend heureux » entre en résonance avec notre projet.

Séquence préparatoire

1 DNMADE

Seconde bac pro MA

 

« Des métiers d’art »

Le DNMADE d’Autun est une section postbac Métier d’art.

Pour ces étudiant(e)s la question des métiers d’art se pose : comment s’engager dans une démarche personnelle valorisante et connectée au monde d’aujourd’hui.

 

Dans cette séquence, les techniques traditionnelles deviennent des moyens d’expression buissonnier, qui donnent du sens à l’objet, au travail, et à l’implication de l’artisan d’art/designer dans la société.

 

De l’industriel à la création

 Le bac professionnel menuisier-agenceur est une filière industrielle.

Mais l’approche en arts appliqués pose la question du geste professionnel dans la pratique de création, qui sera abordé dans cette séquence par la présentation de designers et d’entreprises impliqués dans des approches originales et le développement durable : IBride, 5.5 designers, l’entreprise Reversible-éco-design…

 

 

 

Intervention

 CIRCUL’ère – préparons les métiers à l’économie circulaire portée par la Région Bourgogne Franche-Comté, l’ADEME, l’association RUDOLOGIA, Pôle de Compétences Déchets

Parcours Étudiants-lycéens

Intervention d’une demi-journée en classe sur le thème « Déchets d’ameublement : les défis à relever, les opportunités à saisir »

 Workshop

1 DNMADE

Seconde bac pro MA

 « Réhabiliter »

Qui n’a pas un vêtement acheté par erreur, taché irrémédiablement, trop petit, trop grand, trop usé… ?

Dans un esprit de valorisation des déchets, la philosophie de l’économie circulaire, est une incitation à la créativité.

Les étudiant(e)s de DNMADE vont travailler à la réalisation d’objets réhabilités en utilisant leurs savoir-faire liés au travail du textile.

 

 « Réhabiliter »

 

Pour le menuisier-agenceur, « réhabiliter » amène à se questionner sur un objet qui a eu un parcours artisanal ou industriel.

Comment intégrer une dimension artistique contemporaine pour le revisiter et concevoir une réutilisation de celui-ci pour un nouveau demain ?

 

Au Bonheur des chutes

  • Visite de l’atelier et du magasin des matières « Au Bonheur des chutes » à Auxerre. La visite d’un lieu dédié à la problématique du réemploi , très ouvert et participatif est motivant pour envisager sa pratique autrement.

 

  • Intervention en cours de Céline LEBRUN – designer initiatrice du projet « Au Bonheur des chutes ». L’intervention d’une designer, habituer à traiter l’objet de sa conception mais ici jusqu’à sa réalisation est déterminante dans notre projet, qui s’adresse en effet à des futurs artisans/designers

 Communiquer

Réalisation de mini vidéos et organisation d’une exposition : scénographie, carton d’invitation, programme de rencontres…

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’éco-conception

Le pôle éco-conception

« L’éco-conception consiste à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou service, et lors de toutes les étapes de son cycle de vie »  (AFNOR, 2004)

Traditionnellement l’éco-conception a été considérée comme applicable aux produits (y compris l’emballage), alors que, plus récemment, son champ d’application a été élargi pour inclure les services et systèmes. Une distinction entre la notion de cycle de vie et les transferts de pollution a également été identifiée. Pour aller plus loin cliquer ici.

Témoignages

La couverture d’Interaction des couleurs entre elles

Vous allez réaliser un carnet d’expérimentations sur le thème de l’interaction des couleurs sur Indesign.

Pour prendre en main le logiciel vous allez composer la couverture avec :

  • le titre « Interaction des couleurs entre-elles »,
  • votre nom,
  • votre classe et l’année.
  • des blocs de couleur

1 Organiser son espace de travail

2 Mettre en page la couverture du livret « Interaction des couleurs entre elles »

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