Mettre un terme aux soupçons, critiques, mépris, etc., dont quelqu’un faisait l’objet en prouvant officiellement qu’il méritait ou qu’il mérite de nouveau la confiance, l’estime d’autrui.
Reconnaître la valeur, l’utilité de quelqu’un, de quelque chose après une période d’oubli, de discrédit.
Extrait de la définition du Larousse
Faire (re)vivre
Objet/manifeste, à l’image d’une société qui se veut plus respectueuse de l’environnement et de l’humain, en lui permettant d’être créatif, de renouer avec des valeurs de partage et de retrouver le temps de faire.
Chest of drawers de Tejo Remi pour Droog design,
Réanim de 5.5 designers, année 2000.
Créatif et respectueux
Chest of drawer, 1991, Tejo Remi Droog design
Design « sec » (traduction du néerlandais droog), un design qui privilégie la sobriété, l’économie de moyen, la récupération et le participatif : qui serre la sangle ?
Réanim, 2004, 5.5 designers
Les 5.5 designers avec leur projet Reanim, mené en partenariat avec le Secours populaire, soignent de vieux meubles à l’aide de prothèses en plexiglas ou de béquille réglable en métal… Cette approche permet la résurrection du mobilier abandonné.
Special guest
Biennale de Saint Etienne, 2006, détournement de mobiliers IKEA
Le projet « Réhabiliter » s’intègre dans une séquence à destination d’élèves et d’étudiants entrant : Seconde Bac professionnel Menuisier agenceur et 1DNMADE Art de l’assise, sur la question du sens à donner à leur futur métier.
Le but est de faire travailler ensemble 2 filières dont les savoir-faire sont complémentaires, pour qu’ils apprennent à se connaître, et à collaborer sur des projets.
De la théorie à la réalisation
Les interventions de Circul’ère et la visite des ateliers et du magasin des matières de la structure de récupération « Au Bonheur des chutes » à Auxerre, vont permettre aux élèves et étudiants, de prendre conscience de l’intérêt de cette démarche.
Le travail de réalisation en cours, appuyé par l’intervention d’une jeune designer impliquée dans le projet « Au Bonheur des chutes » va conforter et enrichir leur démarche.
Enfin la restitution sous forme de présentations vidéo de leur objet et d’une exposition (lieu à définir : Portes Ouvertes, Galerie municipale d’Autun…) va leur permettre de parler de leur aventure, en comprendre le sens.
La fréquentation des sites du Pôle éco-conception, de Éco-innovez en Bourgogne-Franche-Comté et de la biennale Émergence, riches en ressources pour comprendre et de témoignages, sera un moyen de prendre la mesure d’initiatives réelles.
Nous bénéficierons aussi de posters de sensibilisation, mis à disposition gratuitement par la Fondation GoodPlanet dont le message « Agir rend heureux » entre en résonance avec notre projet.
Séquence préparatoire
1 DNMADE
Seconde bac pro MA
« Des métiers d’art »
Le DNMADE d’Autun est une section postbac Métier d’art.
Pour ces étudiant(e)s la question des métiers d’art se pose : comment s’engager dans une démarche personnelle valorisante et connectée au monde d’aujourd’hui.
Dans cette séquence, les techniques traditionnelles deviennent des moyens d’expression buissonnier, qui donnent du sens à l’objet, au travail, et à l’implication de l’artisan d’art/designer dans la société.
De l’industriel à la création
Le bac professionnel menuisier-agenceur est une filière industrielle.
Mais l’approche en arts appliqués pose la question du geste professionnel dans la pratique de création, qui sera abordé dans cette séquence par la présentation de designers et d’entreprises impliqués dans des approches originales et le développement durable : IBride, 5.5 designers, l’entreprise Reversible-éco-design…
Intervention
CIRCUL’ère – préparons les métiers à l’économie circulaireportée par la Région Bourgogne Franche-Comté, l’ADEME, l’association RUDOLOGIA, Pôle de Compétences Déchets
Parcours Étudiants-lycéens
Intervention d’une demi-journée en classe sur le thème « Déchets d’ameublement : les défis à relever, les opportunités à saisir »
Workshop
1 DNMADE
Seconde bac pro MA
« Réhabiliter »
Qui n’a pas un vêtement acheté par erreur, taché irrémédiablement, trop petit, trop grand, trop usé… ?
Dans un esprit de valorisation des déchets, la philosophie de l’économie circulaire, est une incitation à la créativité.
Les étudiant(e)s de DNMADE vont travailler à la réalisation d’objets réhabilités en utilisant leurs savoir-faire liés au travail du textile.
« Réhabiliter »
Pour le menuisier-agenceur, « réhabiliter » amène à se questionner sur un objet qui a eu un parcours artisanal ou industriel.
Comment intégrer une dimension artistique contemporaine pour le revisiter et concevoir une réutilisation de celui-ci pour un nouveau demain ?
Au Bonheur des chutes
Visite de l’atelier et du magasin des matières « Au Bonheur des chutes » à Auxerre. La visite d’un lieu dédié à la problématique du réemploi , très ouvert et participatif est motivant pour envisager sa pratique autrement.
Intervention en cours de Céline LEBRUN – designer initiatrice du projet « Au Bonheur des chutes ». L’intervention d’une designer, habituer à traiter l’objet de sa conception mais ici jusqu’à sa réalisation est déterminante dans notre projet, qui s’adresse en effet à des futurs artisans/designers
Communiquer
Réalisation de mini vidéos et organisation d’une exposition : scénographie, carton d’invitation, programme de rencontres…
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur l’éco-conception
« L’éco-conception consiste à intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou service, et lors de toutes les étapes de son cycle de vie » (AFNOR, 2004)
Traditionnellement l’éco-conception a été considérée comme applicable aux produits (y compris l’emballage), alors que, plus récemment, son champ d’application a été élargi pour inclure les services et systèmes. Une distinction entre la notion de cycle de vie et les transferts de pollution a également été identifiée. Pour aller plus loin cliquer ici.
Le procédé totalement innovant de fabrication de textile non tissé à base de fibres végétales brutes consiste à liaisonner mécaniquement les fibres entres elles. Ces entrelacements confèrent sa solidité au textile formé sans aucun adjuvant de liaison ce qui en fait un produit naturel totalement biodégradable
A l’instar d’un jeu de construction, le mobilier se monte et se démonte facilement. On peut ainsi remplacer les pièces d’usure et faire évoluer le mobilier en fonction des besoins et des envies de nos clients. Ecoglob est une gamme pensée pour entrer dans l’économie de la fonctionnalité.
Le design témoigne de l’esprit d’une époque (le Zeigeist), des aspirations, des engagements, et des désirs des usagers, présageant « sans doute » du futur. Depuis les années 70, les objets portent les questionnements des designers concernant la société pour laquelle ils créent des objets,. Ils traduisent la fragilité de l’humain et donnent de plus en plus de place à son individuation, dans le sens qu’en donne Cynthia Fleury pour qui le souci de soi et le souci de la cité sont intimement liés.
Pour Lidevij Edelkoort, un design simple s’organise de manière clair, avec franchise. C’est un design pour tous qui va a l’essentiel, utile et sans prétention. Les objets mutants mettent en œuvre de nouveaux processus de fabrication et de nouveaux matériaux qui génèrent de nouvelles formes ou des formes évolutives, accompagnant ainsi les nouveaux besoins et les nouveaux engagements des usagers. Comme certains objets qui semblent appartenir à une époque antérieure, font émerger le paradoxe de la barbarie de la société de consommation et des désastres écologiques, et un retour et un ressourcement à la magie archaïque.
Ou comment l’esthétique fonctionnelle des années 50 perdure dans les années 60-70
Un objet fonctionnel est pensé :
pour être fabriqué industriellement
pour répondre honnêtement à sa fonction d’usage
il porte l’esprit de son époque
Qu’en est-il du tabouret TAM TAM de Henry Massonet enplastique moulé, datant de 1968 ?
1 Les nouvelles matières plastiques
Déjà dans les années 50 les designers travaillent les matériaux plastiques qui ont bénéficié des recherches faites pendant la guerre.
Charles Eames pour son fauteuil DAR utilise le polyester renforcé de fibre de verre. La forme est conçu rationnellement en fonction du procédé de fabrication : coque sans contre dépouille, et de son usage, forme enveloppante pour le confort d’assise. Même si on peu trouver que les couleurs sont un peu ternes et la fibre de verre est visible, la matière tributaire de la technologie employée, s’expose honnêtement.
La fibre de verre est placé dans un moule, enduite de résine et compressé.
Dans les années 60-70, les propriétés des nouveaux polypropylènes et la technologie de l’injection dans un moule, permettent de réaliser des pièces plus colorées, et plus rapidement des pièces monoblocs.
Schéma de l’injection des polymères dans un moule Le Tamtam de Henry Massonet a été conçu rationnellement par rapport à ce système de production : formes creuses et système d’emboitement sans contre dépouille, économie de moule : 1 moule pour les 2 pièces du piétement, et 1 moule pour la galette de l’assise.
Vue du système d’emboîtement et des différentes pièces du Tamtam d’Henry Massonnet
En cela il est une icône du design fonctionnel. Mais aussi parce qu’il répond simplement et honnêtement à sa fonction d’usage.
2 La fonction d’usage
A l’origine, le Tamtam est un tabouret pour pêcheur, léger, facilement transportable, peu encombrant lorsque les 2 pièces du piétement sont empilés, il a aussi la bonne hauteur d’assise.
Rapidement, il devient un meuble de salon, tabouret, table d’appoint, à la simplicité formelle sculpturale. Brigitte Bardot l’adopte.
Mais son coût peu élevé et son faible encombrement, en feront aussi le siège des jeunes générations désargentés, et des petits logements.
Car un tabouret, c’est l’assise minimale, qui même si son confort est minimum, n’entrave pas le corps.
Le tabouret Butterfly, porte d’ailleurs ce désir de mouvement dans son nom.
Il est conçu rationnellement, comme le Tamtam pour une technologie particulière de fabrication, celle du contreplaqué moulé.
Cette technologie explorée avant-guerre en particulier par Alvar Aalto pour le Paimio et pendant la guerre par Ray et Charles Eames pour des attelles en particulier, va tirer profit de la mise au point de colles de synthèse plus performantes, qui permettent une tenue des plaques cintrées sans rivetage.
La forme du Butterfly avec ses 2 pièces similaires aériennes, assemblés et maintenues par une entretoise en fait la démonstration.
Le désir du design fonctionnel, d’atteindre l’unité de la forme, pour rationalisé la fabrication et avec pour objectif un idéal formelle, s’avèrera possible grâce aux nouveaux matériaux et aux nouvelles technologies.
Pour Jacques Vienot, dans les années 5O, pionnier du design industriel et créateur du bureau d’étude industriel Technès, les canons de l’esthétique industrielle, qu’il décrit dans sa charte pour « la beauté utile », implique « une harmonie intime entre le caractère fonctionnel et l’apparence extérieure ».
« Il n’est de beauté industrielle que d’ouvrages parfaitement adaptés à leur fonction (et reconnus techniquement valables), l’esthétique industrielle implique honnêteté et sincérité dans le choix des matières ou matériaux employés. »
Le contreplaqué moulé des années 50, va bénéficié des qualité des résines mises au point et des expérimentation menées pendant la guerre, pour générer des formes alliant la chaleur du bois et la simplicité formelle issue du moulage, comme la Lounge Chair de Charles Eames dessiné en 1956
A la fin des années 60, Dieter Rams énoncera les 10 points pour un bon design qui vont dans le même sens et définissent le travail des designers à la recherche d’une définition du bon design.
Les nouvelles matières plastiques vont permettre de créer des objets utiles, ronds, colorées et peu couteux comme le Tamtam d’Henry Massonet, dans une société qui bénéficiaient de la forte croissance économique de l’ après-guerre : reconstruction, plein emploi, croissance de la production industrielle, babyboom.
L’esthétique ludique des objets de cette époque, est caractéristique de l’hédonisme et du non-conformisme de l’époque comme le Cubo de Marco Zanuso et richard Saper… Légèreté, couleur, brillance et miniaturisation ont permis de répondre à l’aspiration des usagers à plus de liberté.
Des précurseurs des années 50 aux années 60-70 et 80
La contestation des années 60/70
La dématérialisation en peinture vs l’héroïsme de l’expressionnisme abstrait des années 50
Contestation et remise en cause de la société héritée de la guerre, contre la lourdeur du passée tragique de la guerre, et dénonciation de la société industrielle. Recherche de liberté individuelle, de rapprochement avec la nature, de l’ombre de la réalité tel que la définit Platon.
Pop Art
L’œuvre d’art se dématérialise : par collage, par l’usage d’une facture impersonnelle, sérigraphie, emprunt à l’esthétique BD, répétition, mise en scène des symboles de l’Amérique, Star system, impérialisme américain, américain way of Life…
Jasper Johns , Trois drapeaux 1958 : recouvrement, ombre de la réalité, peinture à l’encaustique transparente laissant apparaître le support de collage de papiers journaux, strates de sens,
Warhol : Marilyn lips, 1962, Coca cola bottles, 1962, Five Deaths Seventeen Times in black and white, 1963
Simplification, impersonnalité de la facture et réalisme absolu des objets 3d
Donald Judd, Specific object, 1965 : réalité objective et multiplicité des sens
Claes Oldenburg : Soft toilets, 1966 : mollesse, destruction de l’objet …d’art, à l’instar de l’artefact de Marcel Duchamps, Fountain, 1927
Impermanence de la lumière et disparition de l’œuvre, usage d’une technologie récente et issue de la rue : enseignes aux néons
Bruce Nauman : My Name Exaggerated Fourteen Times Vertically, 1967
Dan Flavin : Monument 1 for V Tatlin, 1964
Hard edge
Frank Stella : Empress of India. 1965, destruction du cadre du tableau
Land art
Art éphémère qui met en jeu le temps du travail de réalisation, et dont la dimension gigantesque interroge aussi la place du spectateur
Richard Serra, Spin out, 1972-73 : géométrie dans l’espace
Christo, Valley Curtain 1970-1972 : frontière gigantesque et flottante
Walter de Maria, Lightning field, 1977 : utilisation des forces de la nature
Robert Smithson, Spiral Jetty,1971
Art conceptuel, Installation, Performance
Dématérialisation de l’objet d’art
Joseph Kosuth, One and Three Chairs, 1965 : rencontre de 3 chaise chacune étant un référent objectif, un signifiant et un signifié….(voir Roland Barthes, Signifiant/signifié)
Arte Povera : Giuseppe Penone, Albero di cinque metri, 1973
Beuys : « Tout homme est un artiste »
« Produire un objet donne un sens à la vie du producteur comme à la vie de celui qui reçoit l’objet. » Marx
Coyote like America and America like me, 1974
Fluxus : Wolf Vostell, Nam Jun Paik, Josef Beuys, Yoko Ono…Georges Maciunas (fondateur de Fluxus) avec un broc : performance
Mettre en valeur la créativité de chacun : l’auteur et le spectateur, avec légèreté et ironie, utilisation de la vidéo
Nommez par les mauvaises langues « Snow white coffin » (le cercueil de Blanche-Neige), parce qu’on le trouve trop fonctionnel et un peu froid, c’est un appareil très dessiné (utilisation d’une trame régulatrice pour la mise en place de tous les éléments du plateau) et design sobre, tout est fonctionnel et pratique avec une touche chaleureuse apportée par les côtés en bois blond.
Une des premières assises enveloppantes : coque d’assise moulée, adaptée à l’anatomie.
Charlotte Perriand (France)
Dieter Rams (Allemagne)
Ray et Charles Eames (USA)
Isamu Nogushi (Japon)
Carlo Molino (Italie)
Alvar Aalto (Pays scandinaves)
Ils sont tous préoccupés par la conception d’objets fonctionnels :
pratiques (fonction d’usage)
bien conçus (pour la fabrication en série industrielle ou artisanale – forme, choix des matériaux)
ils sont porteurs d’une identité généreuse : rendre service et être peu couteux.
Dieter Rams, designer allemand écrira une charte du bon design en 10 commandements, qui peut encore nous inspirer :
Un bon design est innovant
Un bon design rend un produit utile
Un bon design est esthétique
Un bon design rend un produit compréhensible
Un bon design est discret
Un bon design est honnête
Un bon design est durable
Un bon design est approfondi, jusque dans les moindres détails
Un bon design est respectueux de son environnement
Extrait du Séminaire « Design with care » au CNAM – 2019
Charlotte Perriand et l’invention du design
Création et contrainte
La création de Perriand est toute entière pensée en terme de contraintes.
À ses yeux, rappelle Barsac, « il n’y a pas de formule, il n’y a que des circonstances à un moment donné ».
Dans ces extraits de l’intervention de Jacques Barsac, au séminaire « Design with care, organisé par le groupe de designers SISMO et la philosophe Cynthia Fleury, on comprend comment l’analyse du contexte, de la demande et du cahier des charges peuvent être moteur à la création d’un design tout entier tourné vers l’humain.
Séminaire « Design with care » au CNAM – 2019- L’intégral
Une belle pièce, pour presque tout le monde, c’est une grande pièce. Un bel appartement, c’est d’abord un grand appartement. NÉMAUSUS I, c’est la quantité d’espace comme préalable esthétique. C’est l’affirmation claire de principes basiques, oubliés. C’est l’oubli des normes du logement social pour dépasser la fatalité qui conduit à ces appartements, tous du même type, qui véhiculent la tristesse d’une condition sociale, qui tend à faire confondre individu et numéro, norme et qualité, modèle et identité.
Tous traversants – deux orientations, possibilité d’un balayage de l’espace par courant d’air, importante notion de confort en climat méditerranéen. Possédant tous une grande terrasse, ouvrant tous complètement leur façade sur cette terrasse. Ce sont des logements qui commencent toujours par un espace libre de près de 60 m² qui ne sépare pas cuisine et salle à manger, qui ont des salles de bains grandes avec une fenêtre et, à certaines heures, du soleil.
Ce sont enfin des logements où l’architecture ne s’arrête pas à la porte d’entrée, basés sur une spatialité et une scénographie précises (duplex, vues depuis les chambres dans le séjour…) et un choix de composants (escaliers, cloisons, portes…) qui font que le futur locataire sait où il habite. NÉMAUSUS I, c’est enfin des appartements très différents (de plain-pied, duplex, triplex…). L’éventail typologique garant d’un choix est aussi une marque de respect vis-à-vis du futur occupant.