Jan van Toorn – Je ne cherche pas, je trouve *

Disparition de Jan Van Toorn, figure majeure du graphisme néerlandais

Rappel

Un article de Max Bruinsma 

Une de mes images préférées dans l’œuvre de Jan van Toorn est une double page de son ouvrage de 1999 ‘Il faut cultiver notre jardin‘. Sur la page de gauche, une photo de deux hommes, visiblement d’origine moyen-orientale, se tenant les bras et souriant chaleureusement. Le plus grand et plus jeune des deux, penche sa tête vers l’autre comme pour lui chuchoter quelque chose à l’oreille, voire même l’embrasser sur la joue. La page de gauche présente une capture d’écran venant d’une page web en arabe, avec la photo de trois femmes visiblement agitées. Elles pleurent, se lamentent comme si elles assistaient à des funérailles. Une partie de cette page est cachée par un encart en papier opaque, sur lequel un texte demande si l’espace de la réalisation de soi est vraiment un espace privé. Les caractères sont bleus, et au dos, des caractères rouges avec la traduction néerlandaise brillent en transparence.

Quand on déplie l’encart, apparaît un fragment de photo d’un homme à l’air renfrogné tenant un fusil automatique. Son regard est dirigé vers nous, mais ce n’est pas nous, ou l’objectif, qu’il regarde. Ses yeux regardent derrière nous, et ce qu’ils voient n’est visiblement pas très réjouissant. Ce n’est qu’après avoir plié et déplié l’encart plusieurs fois qu’on réalise que l’homme au fusil à l’air renfrogné est sur la même photo que les deux hommes qui sourient. Tous les trois sont dans la même pièce – mais on dirait qu’ils sont sur deux planètes différentes…

Le montage de cette double page est exemplaire : la photo des trois hommes qui semblent célébrer la victoire (les deux hommes souriant en s’embrassant) et se souvenir des sacrifices que cela a demandé, ou anticiper ceux à venir (l’homme au fusil), contraste parfaitement avec celle des trois femmes pleurant leurs fils, mari, ou frère morts. Ce contraste est encore accru par l’encart, qui accentue les différences frappantes entre les hommes. Mais regardez les mains : celle de gauche attrape le bras de son ami, celle de droite tient son fusil comme elle tiendrait un bébé. Le texte sur l’encart, une citation du philosophe argentin Ernesto Laclau, affirme qu’il n’existe pas de moyen d’expression ‘neutre’ dans lequel ou par lequel les individus peuvent se réaliser. Tout est médiatisé, semble-t-il dire, même nos pensées les plus intimes. Et qu’y a-t-il de plus intime que l’amitié, que de tuer ou de perdre un proche ? Les photos symbolisent cette intimité, et soulignent l’idée représentée par la citation : que l’intime est politique et donc public. En y réfléchissant, cela est valable dans l’autre sens aussi, évidemment : le public est politique, et donc intime. Nous avons tendance à l’oublier.

Je décris cette double page en détail, parce qu’elle représente pour moi le summum de ce qu’un graphiste peut faire quand il agit en rédacteur. La photo de gauche (par le photographe palestinien Ahmad Abdul Rachman) est un chef-d’oeuvre d’observation, mais il acquiert encore plus d’épaisseur si on l’associe à la page web à gauche. Sa mise en page suggère qu’il s’agit d’une page d’actualités, et bien que la photo ne soit pas esthétiquement remarquable, elle est saisissante. C’est le décor qui la rend efficace à côté de la photo des hommes : ils mènent des guerres, font les gros titres et les veuves. Mais l’intervention la plus importante du graphiste, ici, est l’utilisation de l’encart. La petite feuille opaque rend la grande photo interactive : le lecteur doit agir de manière délibérée pour découvrir à la fois l’unité et le contraste que représente cette image. Tout dans cette double page, jusqu’à la légende écrite à la main, à gauche, est organisé soigneusement pour prouver au spectateur/lecteur que ce qu’ils voient/lisent est manipulé, assemblé par quelqu’un – le graphiste – pour leur faire prendre conscience de ce que le graphiste veut qu’ils voient. Déplier l’encart vous le fait réaliser physiquement.

Tout ceci est signé Jan van Toorn. La double page décrite ci-dessus est un exemple comme un autre de sa vision concise de ce que doit être la mission du graphiste, comme il l’a expliqué dans les années 1970 : « La provenance et le caractère manipulateur d’un message doivent se voir dans sa forme. » Prenons l’art, par exemple. Évidemment, on se dit communément que l’art est une haute expression culturelle, et qu’il est d’une valeur sociale inestimable. Mais il n’est bien entendu pas dénué d’intérêts économiques, et les discussions politiques autour de l’art tournent plus autour d’argent que de valeur. Je connais peu de dessins résumant ce débat avec autant d’habileté, voire même d’humour, que l’affiche de Van Toorn pour le musée Van Abbe à Eindhoven en 1971. Les acquisitions du musée l’année précédente sont écrites sur une liste de courses, avec le total de la dépense sous le trait rouge. L’affiche précise efficacement : « nous avons dépensé 273 969 florins de vos impôts pour ces oeuvres. Venez voir si nous avons bien fait. » Vus les noms et le montant, on peut considérer 36 ans plus tard qu’il s’agissait d’un bon investissement, mais à l’époque, il était impossible de ne pas comprendre qu’il s’agissait d’une annonce autant politique que culturelle.

* Pablo Picasso, cité dans l’affiche de 1984 de Van Toorn pour l’exposition « l’Homme et l’Environnement » au Beyerd Museum de Breda.

PDF : Jan van Toorn – article de Max Bruisma

Se fabriquer une mémoire

Semestre 4                                                                                                                         DNMADE2

Séquence 3

L’inventaire – Introduction à « Se fabriquer une mémoire »

L’inventaire – la nouvelle objectivité allemande – PDF1PDF2

La photographie mise en scène

La photographie : sensible à la lumière

Définition de photographie :

Le mot photographie englobe 3 sens principaux

  1. Elle comprend l’ensemble des techniques permettant d’écrire une image grâce à l’intervention de la lumière.
  2. Elle définit l’image obtenue par ces techniques.
  3. Elle définit la branche artistique ou les métiers qui utilisent ses procédés.

Ce mot est composé de deux racines d’origine Grecque :

– « phot- » (foto, photos : lumière, clarté) c’est à dire qui procède à partir de la lumière, qui utilise la lumière

– le suffixe « -graphie » (graphein : peindre, dessiner, écrire), soit qui écrit, qui aboutit à une image.

Littéralement le mot « photographie » veut dire : « écrire avec la lumière »

camera-obscura boite

Le principe de la Camera obscura

En restreignant la lumière extérieure de façon à ce que ses rayons lumineux, émanant du décor, n’entrent que par un seul point dans une chambre obscure, l’écran interceptant cette lumière ne recevra, en chacun des points précis de sa surface, que les rayons issus, en ligne droite (principes de l’optique géométrique) d’un seul point du décor placé en face de la paroi comportant le trou. On verra se former l’image inversée (gauche/droite) et renversée (haut/bas) du décor, extérieur à la chambre obscure, sur l’écran

PDF : Définition de la photographie

Après la photographie

La photographie sans appareil photo : Patrick Bailly-Maître-Grand

Semestre 4

Séquence 4

Planning de la séquence « Se fabriquer une mémoire – l’enquête photographique

Préparer la L3 : un exemple de Déroulement projet

Dossier 1 L’enquête

« Se fabriquer une mémoire »

Penser/classer selon Georges Perec

Dossier 2 Expérimenter

La photographie et les arts appliqués

Analyser

Du graphisme : Etude de cas pour les Frivolités parisiennes !

Fiche d’analyse de la Communication visuelle de « Pour la voix » de El Lissitzky  et des « Frivolités Parisiennes » de Graphéine

Composer : L’exemple des compositions sonores

Présenter

L’application Genially pour présenter votre travail photographique

Dossier 3 Faire référence

L’invention d’un temps photographique – la fabrication du visible

Alain Fleischer

Valerie Jouve

Optimiser une référence  : 3ème dossier

Dossier 4 Éditer

Le livre est une expérience tactile, on l’a vu avec l’expositon de beaux livres «Fully Booked : Ink on Paper» qui présente des supports imprimés innovants dans leurs formes.

Peut-on en faire autant sans papier ?

C’est ce que nous nous proposons de faire !

Travail demandé

Pour «Se fabriquer une mémoire» vous avez 3 dossiers.

Il s’agit des les refondre en 1 seul dans un «livre dont le titre serait votre thématique personnelle.

Cela veut dire présenter son travail «Se fabriquer une mémoire» en faisant des liens entre les références à vos 3 dossiers.

Vous utiliserez pour cela Genially. 

Pas de panique, c’est un exercice «On apprend à marcher avec Génially !»

Date de rendu : lundi 8 juin

Critères d’évaluation

UE14 EC 14.3 Outils et langages numériques

C2.1 : Utiliser les outils numérique de référence et les règles de sécurité informatique pour acquérir, traiter , produire et diffuser de l’information ainsi que pour collaborer en interne et externe.

UEl5 EC 15.4 Démarche de recherche en lien avec  la pratique de projet

C2.2 Identifier, sélectionner, organiser diverses ressources spécialisées et vérifiées, pour documenter un sujet.

PDF du sujet ici

Aide : Comment compiler 3 dossier en 1

Des exemples goûteux !

Un florilège sur le thème « Faire image »

Irrégulomadaire : drôle d’édition

EXPOSITION

Faire des images

Une autre approche de la nature morte ,  Liz Wolfe

Des images qui ressemblent à de la poésie photographique : « une sorte de reportage visuel : des instantanés d?une mythologie moderne ou d?un folklore qui n?existe pas dans notre monde, mais qui attendrait dans un univers parallèle. »

Yellow Shoes and Sardines – Liz Wolfe

Randomp, GeneralPublic

GeneralPublic  ont créé des cartes interchangeables fonctionnant chacune entre elles. Une création sur le thème « Art Déco revisité » sur In design et Photoshop.

Random

 Making of

Objets dans l’objectif, une exposition virtuelle

Une exposition virtuelle de la BNF, intéressant à la fois par le contenu, mais aussi par la présentation clair et équilibrée !

Objet dans l’objectif – exposition visuelle de la BNF

La Pluie à Midi , Julie Stephen Chheng

La Maison d’édition Volumique, maison d’édition et studio d’invention initié il y a une dizaine d’années par Étienne Mineur, Volumique se concentre sur l’association entre tangible et numérique.

 

Irrégulomadaire

Du lisible au scriptible

On est toujours intéressé par le lisible et le scriptible, dans la définition qu’en donne Roland Barthes dans un texte sur Mobile de Michel Butor : « Enfin, à l’exigence classique d’unité et de continuité se substitue le principe de la fragmentation systématique – du flux narratif, de la cohérence syntaxique, de l’uniformité typographique –, l’œil et l’esprit du lecteur se trouvant du même coup contraints à un perpétuel déplacement. Dès lors, ce n’est plus à une œuvre close et achevée que nous avons affaire, mais à un work in progress réclamant moins une lecture, en somme, qu’une écriture. Et c’est là peut-être que réside le véritable coup de force de Butor : dans l’obligation faite au lecteur de construire lui-même son propre parcours (du livre comme du territoire), bref, de se faire, à son tour, écrivain. »

On retrouve dans SZ une référence au lisible et au scriptible, qui laisse la part belle à la relation entre l’auteur et le lecteur : « Pourquoi le scriptible est-il notre valeur? Parce que l’enjeu du travail littéraire (de la littérature comme travail), c’est de faire du lecteur, non plus un consommateur, mais un producteur de texte. Notre littérature est marquée par le divorce impitoyable que l’institution littéraire maintient entre le fabricant et l’usager du texte, son propriétaire et son client, son auteur et son lecteur. Ce lecteur est alors plongé dans une sorte d’oisiveté, d’intransitivité, et, pour tout dire, de sérieux : au lieu de jouer lui-même, d’accéder pleinement à l’enchantement du signifiant, à la volupté de l’écriture, il ne lui reste plus en partage que la pauvre liberté de recevoir ou de rejeter le texte : la lecture n’est plus qu’un référendum. En face du texte scriptible s’établit donc sa contre-valeur, sa valeur négative, réactive : ce qui peut être lu mais non écrit : le lisible. Nous appelons classique tout texte lisible. »

S\Z, Éditions du Seuil, 1970, collection « Tel quel «, p. 10.

Design-Dept-Susanna-Shannon-Jérôme-Saint-Loubert-Bié-Jean-Charles-Depaule-Paris-France-Irrégulomadaire-5

29 x 22 cm, fermé
Photograhie BNF
Irrégulomadaire est co-produit par Design Dept, 2000
Photogravure Open Graphic, Montreuil, Impression Snoeck-Ducaju & Zoon, Gand

Irrégulomadaire est une série de publications irrégulières. Ce numéro 5 qui s’intitule « Comment on fait pour faire les choses ? », recense dans l’ordre alphabétique diverses activités, évoquées chacune par un auteur différent.

Extrait de l’exposition Graphisme(s) à la BNF

Se fabriquer une mémoire – éditer


Le livre est une expérience tactile, on l’a vu avec l’exposition de beaux livres «Fully Booked : Ink on Paper» qui présente des supports imprimés innovants dans leurs formes.

C’est ce que nous nous proposons de faire !

DES EXEMPLES

 

L’agence Graphéine présente leur étude pour ILEX, Agence de paysage et d’urbanisme, en associant textes, images fixes, présentations en mouvement, animations….

L’exemple des compositions sonores

CLAM est il POP ?

Critères d’évaluation

UE14 EC 14.3 Outils et langages numériques

C2.1 : Utiliser les outils numérique de référence et les règles de sécurité informatique pour acquérir, traiter , produire et diffuser de l’information ainsi que pour collaborer en interne et externe.

UEl5 EC 15.4 Démarche de recherche en lien avec  la pratique de projet

C2.2 Identifier, sélectionner, organiser diverses ressources spécialisées et vérifiées, pour documenter un sujet

 

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