Glorifier le roi, divertir la reine

« Car tel est notre bon plaisir », François Ier

François Ier recevant Raphaël au château de Fontainebleau

Problématique : Comment les monarques de la Renaissance utilisent-ils la musique pour soigner leur image ou pour leur plaisir ?

En musique, les XV et XVIème siècles sont à la fois dans le prolongement du Moyen-Âge et en rupture avec lui. C’est l’apogée d’un style vocal polyphonique*, lié aux rites religieux. Cette écriture rencontre également un grand succès dans les chansons profanes et dans la musique instrumentale qui se développe.

La création de l’imprimerie favorise la diffusion des œuvres de façon rapide et à moindre coût. Les compositeurs voyagent et vont se former en Italie avant de trouver des postes dans toute l’Europe.

L’humanisme donne toute son importance à l’humain et au savoir. Les humanistes de la Renaissance remettent en cause l’Eglise romaine, ce qui entraîne différentes réformes religieuses.

Le goût pour la culture incite à faire de la musique chez soi : les chants accompagnés au luth rendent la musique profane réaliste, expressive et donnent peu à peu naissance à la mélodie accompagnée*.

A

Pour aller plus loin…

Repères historiques et culturels

–       1454 : Invention de l’imprimerie par Gutemberg.

–       1517 : Début de la Réforme protestante avec Martin Luther.

–       Règnes de Charles Quint (St Empire Romain Germanique), François Ier et Henri IV (en France).

–       La langue française est unifiée grâce à François Ier.

–       L’Espagne est la première puissance européenne.

–       Essor des sciences : Copernic, De Vinci, travaux sur l’anatomie…

–       Peinture : Invention de la perspective, Michel-Ange (Chapelle Sixtine), Raphaël, De Vinci (la Joconde).

–       Architecture : Construction des châteaux de la Loire (Chambord, Chenonceau, Villandry…), importance de Bramante (St Pierre de Rome, Vatican…).

 

Principaux compositeurs de la Renaissance

Contrairement au Moyen-Âge, compositeur devient un métier et les artistes signent leurs œuvres. Il devient possible de savoir quels sont les plus importants.

En France :

–    Guillaume Dufay (1400-1474), musicien de transition entre le Moyen-Âge et la Renaissance.

–    Josquin des Prés (1455-1521), franco-flamand, compositeur polyvalent.

–    Clément Janequin (1485-1558), un des maîtres du chant polyphonique.

En Italie :

–    Giovanni Palestrina (1525-1594), compositeur de musique religieuse pour le pape.

–    Roland de Lassus (1532-1594), compositeur à la fois de musique religieuse et profane.

–    Carlo Gesualdo (1561-1613), « le compositeur assassin », madrigaux (chansons à quatre voix).

Angleterre :

–     John Dowland (1563-1626), musique pour luth ou voix et luth.

 

ECOUTES

Œuvre de Référence : La Guerre (extrait, 1528), Clément Janequin (1485-1558)

La version écoutée en classe : The King’s Singer’s est un ensemble anglais formé de six hommes. Leurs concerts sont très variés et ils sont passés maîtres dans la musique de la Renaissance. Ecoutez la qualité de leur diction et regardez comme ils s’amusent avec le texte.

 

Une autre version pour comparer, par l’ensemble italien Micrologus.

 

Œuvre complémentaire n°1 : A la volonté du peuple extrait des Misérables, la comédie musicale (1980), Claude-Michel Schönberg

Ecrite d’après le chef d’œuvre de Victor Hugo, cette comédie musicale raconte la vie d’un ancien forçat, Jean Valjean, qui va tenter de retrouver une vie honorable malgré sa poursuite par l’inspecteur de police Javert. 

La chanson montre le début d’un évènement historique : « les trois glorieuses », au cours de la révolution française de 1830. Des étudiants se révoltent contre le pouvoir en place. Lors des funérailles d’un Général, ils chantent un hymne révolutionnaire mais la manifestation tourne à l’émeute. On voit ici que la musique est aussi un outil de dénonciation du pouvoir en place.

 

Œuvre complémentaire n°2 : Can she excuse my wrong (1597), John Dowland (1563-1626), version Sting et Karamazov

 

Avec la diffusion des partitions et méthodes, avec le développement des villes, la musique devient de plus en plus accessible aux populations bourgeoises. Le luth est apprécié car il permet de jouer et de chanter en même temps. C’est un instrument polyphonique* qui rend possible de jouer les chansons à quatre voix. De là, la mélodie accompagnée* se développe, étant pratique pour faire de la musique seul, en famille ou entre amis.

Sting, célèbre chanteur de rock, s’est intéressé à John Dowland, grand luthiste de son temps et compositeur anglais. Il interprète ici une chanson mélancolique où un homme se lamente car sa femme ne l’aime pas.

On entend dans cette pièce plusieurs parties distinctes : le chanteur accompagné par l’instrument, l’interlude au luth seul, les quatre voix d’hommes a cappella. Les rythmes changeants évoquent la danse qui reste très liée à toute la musique de cette époque.

 

Histoire des Arts :

Le plafond de la Chapelle Sixtine (1512), Michel-Ange (1475-1564)

Cette chapelle romaine est célèbre pour ses fresques et son plafond aux décorations écrasantes. Bien que plusieurs grands peintres de la Renaissance aient pu y travailler, la plus grande partie est due à Michel-Ange. Le plafond lui demande quatre années de travail qu’il effectue seul.

L’ensemble des peintures et fresques évoque des récits bibliques : de la création du monde à l’Apocalypse. Michel-Ange représente ses personnages de manière très réaliste. C’est l’un des plus grands chefs d’œuvres de la Renaissance.

Les peintures sont cependant fragiles. Les visiteurs, en respirant, dégagent du gaz carbonique, ce qui abîme les œuvres. Peut-être faudra t’il même un jour limiter le nombre d’entrées.

Chapelle sixtine

 

Visitez la chapelle sixtine en trois dimensions sans quitter votre siège : Vous naviguez avec votre souris et les icônes en bas à gauche pour zoomer : C’est parti pour la visite !