Roger Beaumont

Roger Auguste Beaumont (1929-2004)

Roger Beaumont (1929-2004),

Moïse Goureau (1938-…),

Bernard Furet (1925-2015),

Jean Peytard (1924-1999)

Nous empruntons au Maitron la notice biographique de Roger Beaumont, signée de Jacques Girault :

 Né le 15 décembre 1929 à Hénin-Liétard (Pas-de-Calais), mort le 29 février 2004 à Paron (Yonne) ; instituteur puis inspecteur départemental de l’Education nationale ; responsable communiste.

Fils d’un chaudronnier et d’une nourrice, Roger Beaumont entra à l’Ecole normale d’instituteurs d’Auteuil (Paris) en 1946, où, selon la biographie qu’il remplit pour le Parti communiste français, il fut influencé par l’enseignement de Guy Besse. Pourtant il adhéra aux Jeunesses RPF de 1947 à 1950 à Joinville (Seine, Val-de-Marne). Il y mena peu d’actions, écrivant seulement des articles attaquant le PCF. Dans une longue lettre écrite en 1957 pour sa biographie, il expliquait avoir eu des responsabilités locales aux scouts de France (1947-1952) qui l’avaient amené au gaullisme. Puis, il avait fréquenté par le sport des trotskistes parmi lesquels il avait rencontré Aline, sa future femme, qui participait alors à Taverny où elle habitait, aux activités d’un groupe de jeunes animé par Yvan Craipeau. Il écrivait trois ans plus tard, « nous avons rompu avec eux ». Ce groupe de jeunes comprenait, aux côtés des communistes, de nombreux jeunes chrétiens progressistes qui, comme Beaumont, suivaient de très près les actions des prêtres-ouvriers.

Roger Beaumont, travaillant en usine à partir de 1950, avait adhéré à la CGT en 1952. Séjournant en sanatorium à Bouffemont (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), il avait rejoint le PCF en décembre 1953. Il se maria en mars 1954 à Joinville-le-Pont (Seine, Val-de-Marne) avec Aline, Marie Hanicka, militante communiste depuis 1954, fille d’un ingénieur d’origine polonaise et d’une sténodactylo française, apparentée aux Longuet. Ils eurent deux enfants.

Instituteur à Champigny-sur-Marne (Seine, Val-de-Marne) à partir de 1955, secrétaire d’une cellule, Roger Beaumont participait au comité de la section communiste et, depuis 1956, à son bureau. Arrêté le 8 novembre 1956 pour distribution de tracts après l’attaque de l’Humanité, il collaborait régulièrement au journal communiste local, Le Réveil. Membre de l’Union de la Jeunesse communiste de France (UJCF), il participait à son comité régional dans la fédération Seine-Sud. Il avait écrit à France Nouvelle en mars 1957.

Roger Beaumont, membre du bureau de la sous-section du Syndicat national des instituteurs (SNI), présidait aussi un club affilié à la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) et encadrait de nombreux séjours de ski organisés par la FSGT. En 1957, la fédération communiste le proposa pour suivre l’école centrale réservée aux correspondants de presse ; le secrétariat au Parti refusa. La fédération alors le proposa en 1958, pour l’école centrale des instituteurs communistes. Le secrétariat, qui avait refusé sa candidature deux ans plus tôt pour une telle école, l’accepta. Il collaborait souvent au mensuel communiste L’École et la Nation.

Roger Beaumont devint conseiller municipal de Champigny-sur-Marne le 15 mars 1959.

Roger Beaumont s’installa à Sens (Yonne) en 1971. Membre de la cellule Joliot-Curie qui rayonnait sur les établissements scolaires, se définissant « plus volontiers marxiste que communiste » (J. Cordillot), il s’impliqua dans la vie sociale et culturelle de la cité. Il présida notamment la Maison de la Jeunesse et de la Culture (MJC) alors en conflit violent avec la municipalité de droite. Il aida à l’amélioration des rapports entre la MJC et les édiles. Il quitta le Parti communiste vers 1983, hostile aux sanctions prises contre Roger Garaudy et aux orientations du XIXe congrès du PCF. Plus tard, il fut consterné par l’évolution de Garaudy. Il ne donna pas à cette rupture un sens politique prétextant plutôt ses occupations professionnelles et ses recherches. Il continua à entretenir de bons rapports avec les communistes de Sens, signa de nombreux appels et soutint les candidats du PCF aux diverses élections.

Roger Beaumont reprit des études de sciences de l’éducation, obtint une maîtrise sous la direction de Georges Snyders, et devint Inspecteur départemental de l’Education nationale (IDEN) à Sens à partir de 1971. Dès lors, il mit son savoir faire à la disposition des enseignants, cherchant à innover en grammaire, en lecture. En 1983, il fondait le Groupe d’études pour l’apprentissage de la lecture, subventionné par le conseil général de l’Yonne. Avec deux conseillers pédagogiques, il publia, aux éditions Magnard, un ensemble comprenant des livres du maître et des cahiers destinés aux élèves comprenant des fiches individuelles. Il soutint en 1987 une thèse à l’Université de Besançon sous la direction de Jean Peytard. Il composa aussi avec son fils une nouvelle approche de la grammaire sous le titre « Pour une pédagogie de l’aspect à l’école élémentaire » en 1991 dans les Cahiers du CRELEF (Université de Besançon). Dans ses activités d’IDEN, il accorda une attention particulière aux enfants étrangers et à l’intégration des enfants handicapés cérébraux. Il prit sa retraite en septembre 1993 et cessa d’être syndiqué. Les enseignants de la région organisèrent alors une manifestation « hors du commun » (J. Cordillot) pour son départ à la retraite. Son travail effectué sur l’illettrisme ne fut pas diffusé. À Sens, il participa, comme président de l’association du Forum du livre Sens-Paron, à l’organisation du Forum des livres et fut l’instigateur du Printemps musical. Il animait un groupe de lecture.

Divorcé en 1964, Beaumont se remaria avec une institutrice, Nicole Derosier, en juillet 1964 à Joinville-le-Pont. Son épouse collabora à ses recherches. Ils eurent un fils. Ses obsèques furent civiles.

« Lors des obsèques, Roger Beaumont a été accompagné par une foule nombreuse qui comprenait beaucoup d’enseignants et de parents d’élèves. Chacun a déposé une rose sur le cercueil et la foule a entonné en chœur  ‘ Il est mort le poète ‘. Je suis sûr que Roger Beaumont aurait aimé cet hommage. » [témoignage transmis par J. C.]

ŒUVRE : Sa thèse publiée en microformes, L’apprentissage de la langue écrite par les enfants de six ans (lecture-écriture) dans une perspective psycho-sémiotique ou à la recherche d’une didactique : le sujet de l’apprentissage, Lille 3, ANRT, 1989. Des ouvrages de lecture dans la collection Lis tout Lectureuil, chez Magnard, Papa ! Je vais te gronder ! (1985), Comptines gourmandes (en collaboration en 1985), Une larme enchantée (1985), sept cahiers d’apprentissage de la lecture (en collaboration) sous le titre Lectureuil (1982). Des recueils de poésie, Partage du temps, Paris, Les paragraphes littéraires, 1970, De part et d’autre, La Postolle, 1995, Mémoire de quatre vents, La Postolle, 1999.

SOURCES : Arch. Dép. Val-de-Marne, 1 Mi 2426, 3 M 73-77. — Archives Parti communiste français. — Renseignements fournis par la famille de l’intéressé et par Jean Cordillot. — Sources orales.

Jacques Girault

En ce  qui concerne l’élaboration de sa méthode de lecture, nous renvoyons à Bernard Furet qui fut, sous ses ordres, conseiller pédagogique de circonscription et qui co-signa Lectureuil.

 Ouvrages pédagogiques :

    

  

  

    

  

 

 

 

Autres publications :

Beaumont Roger, Comptines gourmandes N°2

 

Article :

La lecture et ses environs : 1995, Collection « Annales Littéraires de l’Université de Franche-Comté » Presses Universitaires de Franche-Comté

 

About cm1

R. Timon, né en 1944 a été instituteur, maître formateur, auteur de manuels pédagogiques avant d’écrire pour le Webpédagogique des articles traitant de mathématiques et destinés aux élèves de CM1, CM2 et sixième.

Category(s): biographie

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