Tu aimes les musées ? Hum… ouais moyen, comme un bon nombre de personnes quoi… Tu aimes les expos ? (ok parfait je gagne des points).
Tu aimes les vieilles sculptures poussiéreuses ? (Pas trop ton truc je vois). Et les cristaux ? (quelle question… nous savons tous que les horlogers bijoutiers dans la formation « luxe et innovation » aimons tout ce qui brille et tout ce qui coûte horriblement cher…) mais attends… Laisse-moi encore quelques petites secondes (moment de réflexion)… OK … peut-être que tu aimes les vieilles voitures ou celles qui sont retournées vers le futur ( La Delorean DMC-12 cela te dit quelque chose ? ) ou la Ferrari 125 S qui a conquis le monde ? Ou encore ces bons vieux polaroids ? Vu comme tes yeux brillent je crois avoir trouvé un bon plan pour toi :
Je te présente l’exposition de Daniel ARSHAM, à la galerie Perrotin, en solo Show du 11 Janvier au 21 mars 2020 et pour éviter les excuses faciles je te donne l’adresse et un plan (oui bon faut quand même cliquer sur plan à gauche de ton écran désolé).
Bien des choses ont été dites sur ce fameux Daniel mais qui est-il ? L’Américain de 39 ans Daniel Arsham, fan d’archéologie, natif de Cleveland mais résident New-yorkais, cultive l’art du paradoxe et de la contradiction complémentaire, et croise sculpture, dessin, performance et architecture au sein d’un travail inscrit dans l’interrogation des logiques spatiales et temporelles (en gros prendre des objets du quotidien pour les retravailler et ainsi mettre en place son procédé de cristallisation). Après avoir étudié à Miami, travaillé sur des chorégraphies avec l’ancien danseur de Cunnigham, Jonah Boaker (Ouais, bon, ça tu vas pas trop aimer si t’es pas dans l’ouverture d’esprit mais ne sois pas totalitaire et admire ATTENTION âme sensible s’abstenir) et leur collaboration » The futur is always Now » ( petite traduction pour les personnes qui préfèrent étudier l’art aux langues : » Le futur est toujours maintenant » à la même galerie d’exposition en 2014.

Aujourd’hui, et comme lors de ses démarches précédentes (il avait déjà reproduit sous le même format des pellicules de cinéma, des téléphones, des ballons de football…), le travail de Daniel Arsham, muet et effroyablement fixe, transpire au premier regard le silence assourdissant. C’est que ses sculptures représentatives d’un réel falsifié, sont construites dans des matériaux issus de l’origine (poussière de roche glacière, fragments de quartz rose, métal et cendres volcaniques…), et paraissent résider dans l’espace totalement blanchi de la salle de Bal depuis des millénaires. C’est comme si la ville de Pompéi avait été engloutie par le magma volcanique au crépuscule des années 2010, et à la veille d’un concert d’Arcade Fire, de Foals, ou d’Arctic Monkeys. La destruction des idoles, mais par le biais de la lave.
Pour cette exposition Daniel Arsham a eu accès à différents moulages dans différents musées pour vraiment recréer les œuvres à l’identique mais il a également repris les pigments pour recréer les couleurs comme à l’origine et ainsi rendre hommage aux anciennes techniques de fabrication et surtout il y a intégré ses cristaux. C’est un des seuls artistes à avoir eu autant accès à des archives de musées (pas rien tout de même).
Je trouve ce concept vraiment intéressant et rempli d’âme. Ce mélange entre présent et passé sur des reproductions d’œuvres parfois millénaires est impressionnant. L’artiste a su mélanger sa culture pour toucher un large public et varier les plaisirs. Une place à l’interprétation est bien sûr présente comme son travail sur la Delorean DMC qui permet à l’observateur de vivre un moment de nostalgie dans son propre passé (aussi appelé un retour vers le futur) et surtout grâce à ce travail de détérioration des pièces, comme si elles avaient traversé le temps, et d’incrustation de cristaux. Un immense coup de cœur pour Daniel Arsham qui, j’en suis sur, conquerra celui de pleins de « philosophes » insipides.

sculptures antiques sous « cristallisation »
Le silence, et pourtant le bruit. L’immobilité, et pourtant le mouvement. Le futur, et pourtant le présent. (à étudier)
Article proposé par Victor Monnin, DNMADE1 HORLOGERIE – 2019-2020