Résoudre une équation du premier degré

Aujourd’hui je vais vous parler de Jardin. Alors pourquoi de Jardin ? Il se trouve que ces jours derniers j’ai pu m’intéresser au siècle des Lumières et  notamment à Voltaire. Aujourd’hui si je ne peux pas sortir alors j’irais à l’intérieur !

En me penchant davantage Siècle des Lumièressur son livre Candide (conte philosophique de Voltaire paru à Genève en janvier 1759. Réédité vingt fois du vivant de l’auteur, ce qui en fait l’un des plus grands succès littéraires francophones) j’ai pu entrevoir une citation, qui ma foi, a fait changer une partie de mon esprit. Cette expression, qui revient comme un leitmotiv, n’est évidemment pas à prendre au premier degré et qui dit « cultivons notre jardin cultivons notre jardin ».

Doit-on s’intéresser à la communauté ?

A prendre au sens plus large que de cultiver ses salades (pour les réfractaires).  J’approuve l’idée qu’il faut se replier sur soi, ne pas trop se soucier du monde extérieur et ainsi pouvoir appréhender son environnement (familial, social, professionnel, artistique) plus sereinement. Alors, à première vue, cela semble anodin :  » cultiver notre jardin ». Mais quand vous réfléchissez bien nous sommes à l’antithèse d’un film qui a eu un énorme succès : Amélie Poulain. Si vous suivez le raisonnement intellectuel et les pensées de cette jeune femme nous sommes dans l’action opposée. Alors je me questionne. Doit-on s’ouvrir aux autres sans penser à soi-même ? Doit-on d’abord s’introduire en nous sans pencher dans l’égoïsme ?

« Il faut cultiver notre jardin » . Cette citation est interprétée comme le fait de mener une vie calme, sans se préoccuper d’autrui. Ainsi, cette phrase instruit aux individus l’idée selon laquelle au lieu de s’occuper des autres ou encore de porter un jugement sur eux, il est préférable de s’occuper de soi, de ses affaires. En s’occupant de soi on découvre des centres d’intérêts, on cherche à se perfectionner et ainsi le but qui est toujours recherché par l’individu est d’atteindre le bonheur. Selon Voltaire, un individu n’a pas besoin d’aller au bout du monde pour trouver le bonheur mais plutôt de se concentrer sur ce qu’il
se trouve autour de soi.

Depuis les années 80 nous observons le développement de l’information, de la technologie ou encore de la mondialisation ce qui fait qu’il y a un nouveau mode de culture : culture post-moderne. Cette idée est développée par 2 auteurs qui sont Lyotard et Lepovesky. Leur analyse s’appuie sur celles de Tocqueville : il théorise que l’égalité et le bien-être sont une menace pour la liberté des individus. Ainsi il observe que plus l’égalité se développe plus il y a de l’individualisme et un repli sur soi.

Cela conduit donc à l’idée de Voltaire : « il faut cultiver notre jardin » car de nos jours l’individualisme s’est fortement développé ainsi il revient à se préoccuper de soi et non à constamment porter un jugement sur autrui. Je rajouterai pour terminer que dans notre nouvelle société, les choix personnels remplacent les grandes institutions traditionnelles  Ainsi l’individu post-moderne est froid, sans passion, narcissique et égoïste.

   Article proposé par Victor Monnin, DNMADE1 HORLOGERIE – 2019-2020

Que ressens-tu aujourd’hui ?

On a tous déjà connu cette frustration de ne pas avoir les mots pour exprimer un état, un sentiment, et bien lui il sait le faire : le dictionnaire répertoriant tous ces mots, se nomme : The Dictionary of Obscure Sorrows. Vous le trouverez sur le site web et sur une chaîne youtube.

Il a été créé par John Koenig, pour définir les néologismes, et en l’occurrence les émotions qui n’ont pas de terme pour les décrire.

Le dictionnaire comprend des entrées « verbales » sur le site Web avec des descriptions d’une longueur équivalent à un paragraphe et des vidéos sur YouTube pour les entrées « individuelles ». Les néologismes, bien que complètement créés par Koenig, sont basés sur ses recherches, sur les étymologies et les significations des préfixes, des suffixes et des racines des mots utilisés.

Les termes sont souvent basés sur des « sentiments d’existentialisme » et sont destinés à « combler un trou dans la langue », souvent à partir des contributions des lecteurs, d’émotions spécifiques.

Dans une conférence TED son créateur John Koenig raconte comment, jeune étudiant en littérature et poésie, il a eu l’idée de combler ces  » trous de langage »  pour donner une forme et des images à des sentiments qui ne s’étaient pas encore incarnés dans la langue. Car John Koenig est un passionné des mots, avant de réaliser « The dictionary of obscure sorrows », il collectionnait déjà les expressions étrangères décrivant des émotions bien réelles comme le mot yù yī qui décrit cette nostalgie de l’intensité des émotions enfantines.

En soit ça n’aide pas vraiment parce que tu peux pas lâcher « t’es vraiment mon lilo » comme si la personne, n’ayant pas lu ce dictionnaire, pouvait comprendre. (Je vous laisse aller voir la signification du mot, c’est le premier de la liste).

Néanmoins, je me suis réellement intéressée à cette œuvre, comme si on pouvait avoir un langage secret avec seulement les personnes ayant eu le même délire que moi.

J’ai découvert ce site totalement par hasard, et j’ai été immédiatement captivée. J’ai donc commencé à le lire, il y a 117 pages ( On peut s’interroger s’il est bien normal de vouloir lire un dictionnaire dans son intégralité et de surcroît, écrit en anglais).

Il n’existe pas de traduction totale de celui-ci, en français (mais son avantage étant alors que je pouvais réviser mon anglais…)

Je vous laisse avec quelque mots et significations traduite par mes soins (et google traduction)

Altschmerz

la lassitude avec les mêmes vieux problèmes que vous avez toujours eus – les mêmes défauts et angoisses ennuyeux que vous rongiez depuis des années, ce qui les laisse détrempés et insipides et inertes, sans rien d’intéressant à penser, rien à faire, mais recrachez-les et promenez-vous dans la cour, prêt à déterrer une douleur plus fraîche que vous pourriez avoir enterrée il y a longtemps.

Scabuleux

adj. fier d’une cicatrice sur votre corps, qui est un autographe signé par un monde reconnaissant de votre volonté continue de jouer avec elle, même si vous n’en avez pas envie.

Et une video de sa chaine youtube :

Zenosyne

Merci à John Koenig d’avoir mis un mot inconnu sur un sentiment si familier.

Joanna Mermet – DNMADe 2 BIJ – Mars 2020

Denim ? De Nîmes…

Pour les réticents à la lecture je vous envoie vers de la chaine YouTube BonneGueule :

Si dans l’inconscient collectif, le jean est une icône de l’Amérique moderne, il faut voyager loin dans le temps et en Europe pour trouver ses origines. Au XVIe siècle, la république de Gênes en Italie est connue pour la qualité de ses tissus. Parmi eux, une toile de laine et de lin est utilisée pour fabriquer des voiles pour les navires, et des toiles pour les peintures. Quand elle traverse les mers notamment pour Londres, la toile de Gênes prend une consonance plus anglo-saxonne : on parle de « jean » et plus de « Gênes ». Au XVIIIe siècle, cette toile (au départ de couleur brune) est portée par les mineurs et les fermiers car elle résiste aux conditions les plus dures. Après le jean, une autre matière, le « denim », un tissu de coton en armure de serge fabriqué à Nîmes (d’où son nom, « denim ») et plus léger va progressivement le détrôner. On dit avec raison que l’habillement est lié à la condition humaine. Les hommes s’habillent non seulement pour se couvrir mais aussi pour répondre à des besoins : besoin de confort, d’améliorer leur apparence, d’imiter ou de se distinguer. Le jean est entré dans l’histoire grâce à un besoin de confort là est toute la subtilité.

Au fil du temps vers la fin du XIXème siècle, la naissance du jean que l’on connait vit le jour grâce à la collaboration d’un marchand de Tissu en Californie Lévi Strauss, et d’un tailleur du Nevada Jacob Davis,  Davis conçoit alors un pantalon, avec de la toile en denim achetée à Strauss, et le rend encore plus solide en lui ajoutant des rivets en cuivre au niveau des points d’usure. Davis et Strauss viennent de créer un mythe !

Yves Saint Laurent a dit un jour : « Je n’ai qu’un seul regret, ne pas avoir inventé le jean »

If you have got to wear denim jeans, Levi's 501 is the one and only choice you can make...

Avec ce nouveau tissu et ses rivets en cuivre, un modèle unisexe va naitre : le levis 501.
La légende veut que le nom vienne du numéro de référence présent sur les lots de tissus utilisés pour sa conception. Grâce à son confort et sa résistance il est tout de suite adopté par tous les ouvriers.
Au départ le 501 n’a qu’une poche arrière, la seconde fera son apparition en 1901, de même pour les passants de ceinture qui arriveront en 1920 (car jusqu’ici porté avec des bretelles).
1936 marque l’apparition d’un nouveau signe identitaire : la fameuse ‘’Red Tab’’, l’étiquette rouge cousue sur la poche arrière droite. Elle rend alors le Levi Strauss unique et reconnaissable entre tous, d’un seul coup d’œil.

La Seconde Guerre mondiale est une période difficile pour l’industrie. Comme toutes les sociétés, Levis se plie aux mesures de restriction en réduisant la coupe et en retirant pour quelques temps ses rivets en cuivre.

Sitôt la guerre terminée, ils reviennent alors pour faire vivre à la marque sa période glorieuse. Les années 50 font en effet entrer Levis à Hollywood. Les plus grandes stars le portent,  de John Wayne en passant par Andy Warhol, ou encore Marylin Monroe.

Au fil des ans, sa forme évolue pour suivre la mode. Le 501 s’offre également de nouvelles teintes. Plus d’une dizaine de versions existent ainsi à ce jour.

Aujourd’hui, la gamme s’est diversifiée, avec la création de nouveaux jeans, pour hommes et pour femmes. Le Levis 512 présente une version bootcut (coupe aux jambes évasées pour porter des bottes) qui s’adapte à toutes les morphologies. Le Levis 506 est, lui, le signe d’une nouvelle gamme, celle du jeans équitable. Il est en effet fabriqué, dans sa version homme, avec du coton 100 % organique provenant de Turquie.

Arthur Marchegay – DNMADe 2 Horlo – Mars 2020

Capitalisme, Call-girls et Cocaïne

99 francs est une comédie dramatique française réalisée par Jan Kounen, sorti en 2007. Il s’agit de l’adaptation cinématographique du roman d’autofiction d’inspiration autobiographique éponyme de Frédéric Beigbeder.

Synopsis : 2001, Octave Parango, incarné par Jean Dujardin (Frédérique Beigbeder) est un concepteur-rédacteur dans une grande agence de publicité parisienne, la Ross & Witchcraft (Young & Rubicam). Publicitaire de talent, il est aussi cynique, égoïste et irresponsable et mène une vie de débauche, faisant notamment un usage immodéré de la cocaïne. Il est chargé avec son collègue de travail Charlie de mettre au point la campagne publicitaire d’un nouveau yaourt que va lancer sur le marché le groupe Madone (Danone). Lors de la réunion où Octave, Charlie et Jeff, responsable commercial, présentent leur publicité à Alfred Duler, cadre supérieur de Madone, celui-ci la rejette. Frustré de voir sa créativité censurée, Octave veut quitter son travail, mais Marc Maronnier, son supérieur, lui rappelle tous les avantages qu’il perdrait en faisant cela. Octave réussit à trouver son premier amour véritable en la personne de Sophie, une employée de l’agence, mais quand celle-ci lui annonce qu’elle est enceinte de lui, il réagit très mal et Sophie le quitte. À nouveau seul, il prend peu à peu conscience de ce qu’il a perdu et sombre à corps perdu dans les excès. Octave et Charlie mettent au point une nouvelle publicité pour Madone, très conventionnelle, et celle-ci est acceptée. Peu après Octave fait une overdose lors d’une fête, mais est sauvé in extremis. En sortant de sa cure de désintoxication, il apprend le suicide de Marc, son supérieur. Lorsqu’il questionne les deux collègues venus le chercher sur Sophie, ils hésitent et l’un d’eux expose précipitamment qu’elle a démissionné pour partir au Canada. Octave ouvre alors les yeux sur le monde qui l’entoure et décide de se rebeller contre ce système, de venger Marc et de frapper un grand coup en sabotant la campagne publicitaire de Madone.

« Vous avez demandé le futur ? Ne quittez pas », pour Bouygues Télécom, c’est Frédéric Beigbeder. Il a inventé d’autres slogans avant d’être viré de Young & Rubicam pour avoir écrit 99 Francs. L’adaptation de Jan Kounen, ancien metteur en scène de Doberman et Blueberry, fait honneur à la plume de Beigbeder. 

Jean Dujardin et Frédéric Beigbeder

Chef d’œuvre pour les uns, film vide et sans âme pour les autres, 99 Francs fait partie des films qu’une partie de la population va aimer à en connaître la moindre réplique par cœur, tandis que l’autre partie va le détester à en vomir. 

Pour ma part, j’ai adoré ce film. On nous dresse le portrait d’un cocaïnomane «se tapant des putes », eh oui, Octave est un homme pressé. Cette personne est dégoutante et pitoyable, mais déborde de génie. Octave arrive à manipuler le cerveau des gens avec ses pubs en tapant là où il faut. Mais cela ne lui empêche pas à un moment de film de se rendre compte de son état et de se «repentir». Le film ne critique pas la société réellement mais plus le monde de la publicité. Je trouve ça génial car on peut se mettre à la place des « fabricateurs de pubs ». On nous montre les dérives du capitalisme dans notre mode de consommation occidentale. C’est une satire acérée du monde de la pub. 

L’humour est omniprésent dans le film, je trouve qu’il nous met dans l’ambiance, avec le style visuel de Jan Kounen cela crée un sentiment de trip sous acide totalement surréaliste. Pour illustrer mes propos voici un extrait d’une pub Kinder des années 1990 ainsi que sa version dans 99 Francs.

Ps : Si vous ne l’avez pas vu, foncez ! Mais surtout n’oubliez pas, il y a pire que les pubs, ce sont les gens qui les font.

Antonin FALK – DNMADe 2 Ho – Mars 2020

Le tintamarre nostalgique du Tamtam

   Aujourd’hui j’aimerais proposer un article lié à la fin de l’intitulé de notre filière, le design. Je vous parle d’un objet qui me tient à cœur, qui a marqué mon enfance, celle de mes parents, que mes grands-parents ont vu naître. C’est un objet présent dans tout bon recueil d’objet design aujourd’hui et qui faisait partie du quotidien de bon nombre de familles à l’époque, c’est tout simplement le Tamtam.

Le Tamtam

Simple en effet… Si simple que ça, vous pensez ? Créé en 1968 par Henry Massonnet, celui-ci n’est qu’un simple tabouret à la couleur criarde en forme de Tamtam d’où son nom qui lui en valut aussi pleins d’autres : diabolo ou encore sablier. Il est conçu à la base pour les pêcheurs alors principaux acheteurs des glacières que Massonnet fabrique, une clientèle toute trouvée. Il est divisé en trois parties : l’assise qui n’est autre qu’un couvercle, une partie basse et une partie haute identique où l’on peut entreposer des objets, sa conception simple et pratique font de ce tabouret un objet du quotidien peu cher (seulement 10F environ à l’époque donc environ 1,50€) et ergonomique, si léger qu’on peut l’emmener partout ! Un succès inattendu pour Henri Massonnet qui ne considérait pas ce siège comme une de ses inventions phares mais plutôt comme un objet coup de tête dessiné en cinq minutes qui valurent tout de même douze millions d’exemplaire vendus (lui qui devait s’attendre à quelques milliers de pêcheurs). L’apothéose des ventes fût atteinte lorsque le magazine Ici Paris publie une interview de Brigitte Bardot accompagné de la célèbre photo qui permettra l’envol des ventes du Tamtam, jusqu’ici icône du pauvre il se retrouve propulsé sur le devant des projecteurs à la grande surprise de son créateur et est plusieurs fois récompensé notamment par le Museum of Modern Art à New York.

Brigitte Bardot et ses Tamtam, interview Ici Paris
Henry Massonnet, chef d’entreprise et designer

Pour comprendre le parcours de cet objet intéressons-nous à son créateur. Henry Massonnet est alors un enfant du département de l’Ain née à Oyonnax en 1922 et bercé par la fabrication de bouton et de peigne, principale activité des entreprises de la région à l’époque. C’est ainsi qu’en 1948 il reprend l’entreprise de peigne de son père, la STAMP, et la fait évoluer en usine de plastique, très en vogue à l’époque, qui vaudra le nom de « Plastic Valée » à la zone d’Oyonnax et ses alentours autant dans le Jura que dans l’Ain. De par la grande quantité d’entreprises de plasturgie cette seule vallée suffit à fournir toute l’EuropeHenry Massonnet lui-même révolutionne les procédés du moulage plastique qui permit des créations monobloc telle que la chaise de jardin Boston. Malheureusement la crise pétrolière des années 70 eut raison d’une grande partie de l’industrie du plastique, le Tamtam disparaît la société est vendue dans les années 80. Henry Massonnet, décédé en 2005 repose aujourd’hui encore sous une réplique en granit de sa plus inattendue et fabuleuse réussite.

Plusieurs déclinaisons dont une lampe, un briquet ou encore une table

Après des années de silence le Tamtam reprend du service, une joie pour les popotins Oyonnaxiens. Effectivement en 2002 Sacha Cohen en bon collectionneur retrouve chez un ferrailleur le moule originale n°169 du Tamtam et tombe alors sous le charme de cet objet alors déjà icône des années 70. Il fonde la société Branex Design et réédite le fameux tabouret qui fait un tabac, il élargit la gamme de couleurs et de matière et le décline avec modernité. On peut citer le Tambar et le iTamtam qui n’est autre qu’une enceinte connectées. Le lieu de production est resté le même, la clientèle à quelque peu changé il orne maintenant les intérieurs de maisons de bobo chic et de nostalgiques et trône dans les musées ou il oscille entre objet culte et objet d’art ou plutôt objet design, vendu sans brevet ni signature il fût repris copié et jamais égalé.

L’industrie du plastique est aujourd’hui décrié notamment pour son impact environnemental ce qui est extrêmement compréhensible, c’est ainsi que les entreprises de cette Plastic Vallée se sont écroulées laissant derrière un sentiment d’âge d’or passé. Cela pose une véritable question sur le futur du design, comme on peut le voir le plastique a en quelque sorte permis de se sortir d’une routine de matériaux et de formes en libérant les contraintes techniques. Si l’on regarde de plus près nombre de mobiliers design cultes et de designers assoiffés de renouveau sont apparus lors de ces années et ont envahi les foyers de par l’accessibilité des produits en plastique. Aujourd’hui de plus en plus d’entreprises mises sur le recyclage et les matières durables comme STAMP qui continue de se moderniser tant par les formes que par la matière.

Personnellement ayant passé mon enfance bercé par la plasturgie tout près d’Oyonnax, je suis fière de voir que le design est partout et qu’il est très accessible, pour les besoins de cet article je suis donc allé visiter le musée du peigne et de la plasturgie que je recommande si vous voulez vous retrouver plongé dans l’esprit des seventies.

TARPIN-LYONNET Solène – DNMADe 2 – 2019/2020

Ça chatouille !

Je divaguais et me suis surpris à ressasser des souvenirs d’enfance. Parmi eux, mes après-midi bricolage. Je pense que nous nous sommes tous déjà amusés à découper des personnages ou objets et les recoller pour nous amuser. Oui oui, toi aussi. Je sais que des souvenirs te reviennent.

À présent, je vais te demander d’observer le collage suivant et imaginer qui a bien pu le produire. Je t’en prie, prends ton temps.

Alors ? Une petite idée ? Non, non, ce n’est pas ton cousin Evan. C’est bel et bien un artiste contemporain ; j’ai nommé : Claude Closky (un gars de 56 ans qui a étudié aux Arts-Déco à Paris, pour faire court).

Cette création entre dans le cadre d’une exposition nommée ‘Guili Guili’ qu’il a réalisée en 1996 et à laquelle il a exposé 200 productions de ce style, des images de magazines, collées sur des feuilles de papier au format 20*30 cm agrémentées d’un mot y faisant écho. Certaines sont plutôt amusantes ; d’ailleurs voici ma préférée que j’utilise souvent comme mème (image humoristique utilisée pour exprimer une réaction face à une situation/ un message), suivie de quelques autres exemples.

 

Pour parler un peu plus du père de ces collages, Claude Closky est un plasticien français. Il est l’un des fondateurs du collectif « Les Frères Ripoulin » qui participera à la diffusion du Street Art en France dans les années 80, mais il s’en séparera en 1988 pour accéder à une indépendance artistique. Il est en 2005 lauréat du prix Marcel Duchamp et c’est depuis cette année qu’il enseigne à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris.

Comme vous pouvez vous en douter, son travail ne se résume pas qu’à des collages, ainsi, je vous laisse vous faire votre propre avis sur cet homme qui remet en question l’art contemporain par son style artistique et trouve aussi le moyen de critiquer la société de consommation et le capitalisme par le biais de celui-ci. Personnellement, c’est un artiste que j’apprécie beaucoup grâce à l’humour de ses créations.

 ‘Tagada et Turlututu’, 1991

‘Les 365 jours de l’année 1991 classés par ordre de taille’, 1991

                          

‘Sans titre (supermarché)’, 1999                                     ‘Toutes les façons de fermer une boite en carton’, 1989

’10 tentatives de tracer un trait droit au milieu de la page’, 1993                         ‘Le sommet du Mont-Blanc caché par un nuage’, 1996

Terminons cet article sur une image du créateur de ces œuvres, voici son ‘Autoportrait déguisé en haricot’, créé en 1996.

 

Asaël BALDAUF, DNMADe1 Hologerie, 03.2020

Le peintre des rêves

  Avez-vous déjà ressenti un sentiment fort et indescriptible devant un tableau ? Certains diront oui, d’autres qu’ils sont indifférents devant les œuvres de musées. Je pense pour ma part que le mot « indifférent » est un peu exagéré, mais je n’ai pas le souvenir d’avoir ressenti cette chose incroyable devant un Picasso ou un Gauguin. Certes, on a appris que ces tableaux de maîtres sont extraordinaires pour tout un tas de raisons, mais ce n’est pas pour autant que je vais m’extasier dessus…

Pourtant une fois, il y a quelques années, une exposition m’a attrapée et le temps s’est arrêté. C’était celle d’un artiste contemporain dont je n’avais jamais entendu parler. Je n’étais pas dans ce musée pour son exposition d’ailleurs. C’était un simple hasard, une coïncidence. Je suis restée de longues minutes devant chaque toile afin de graver dans ma mémoire chaque détail, sachant désespérément que même si je retrouvais ces peintures en photo je ne ressentirais pas ces émotions. Aujourd’hui encore, je peux fermer les yeux et m’imaginer devant ces toiles immenses.

Bon, je ne vous demande pas d’avoir le même avis que moi sur ce peintre, je n’ai d’ailleurs aucune envie de dire de qui il s’agit, mais j’ai bien peur de ne pas avoir vraiment le choix. Je vous présente donc Peter Doig, l’un des artistes contemporains les plus côtés du monde. Son œuvre White Canoe a été vendue pour 8.53 millions d’euros par Sotheby’s.

White Canoe 1991

Peter Doig peint à partir de souvenirs. Il ne peint jamais en extérieur, et se base sur des photographies ou des vieilles cartes postales. On peut observer que son thème est généralement le reflet, le plus souvent sur des lacs de paysages canadiens. Selon Doig : «les réflexions (reflets) fonctionnent comme des entrées vers d’autres mondes».

Voici le croquis de l’une de ses œuvres, « Echo Lake » (1998). A mon grand regret les couleurs ne rendent absolument pas. Il faut voir ces tableaux en vrai !

« Echo Lake » est une grande peinture sombre représentant une scène nocturne. Le tableau est divisé en deux par une ligne blanche, qui est la rive d’un lac. Au-dessus, une bande de terre et de végétation est peinte couleurs pastel. Cette zone est éclairée par les phares d’une voiture de police américaine qui semble regarder vers le lac. Un homme en chemise blanche et cravate noire (vraisemblablement un policier) se tient au bord du lac et regarde le spectateur. Ses mains encerclant sa bouche indiquent qu’il crie. Son visage est vide et sans traits. Le titre suggère que rien ne lui revient que sa propre voix. Le lac occupe plus de la moitié de l’image. La perspective basse suggère que le point de vue de l’image provient de la surface du lac, comme si nous étions sur une barque. L’homme qui nous appelle nous poursuit-il ? Ou tente-t-il de nous prévenir d’un danger ?

L’image d’un policier criant désespérément en direction d’un lac provient de la mémoire de l’artiste d’une scène du film d’horreur « Vendredi 13 » (1980), réalisé par Sean Cunningham. Doig disait de son utilisation d’images de la culture populaire : «Je suppose que, d’une certaine manière, j’essaie de récupérer quelque chose d’une source aussi banale et d’essayer de l’investir avec une sorte de résonance émotionnelle».

Le cri du policier rappelle également The Scream (1893) l’une des peintures les plus connues de l’artiste norvégien Edvard Munch. Avec son atmosphère sinistre et son registre émotionnel sombre, Echo Lake met en scène la peur, la détresse et le malaise dans un cadre contemporain.

« J’essaie de créer dans mes œuvres un «engourdissement». J’essaie de créer quelque chose qui est discutable, quelque chose qui est difficile, voire impossible, à mettre en mots … J’utilise souvent des couleurs intensifiées pour créer un sens de l’expérience, ou une humeur ou un sentiment d’être là. Je pense que les peintures renvoient toujours à une réalité que nous connaissons tous. J’utilise des phénomènes naturels et les amplifie à travers la matérialité de la peinture et l’activité de la peinture. »

En effet, je ne saurais vous décrire ce que j’ai ressenti devant ces œuvres. J’ai été totalement happée par l’univers imaginaire de Doig, comme si j’entrais dans un rêve, un rêve éveillé. Étrange et fascinant !

Sylva EHRLACHER – DNMADE 1 Ho – Février 2020

Les larves peuvent aussi être jolies

   Le trichoptère est un insecte volant apparenté aux lépidoptères (mites, papillons…) qui, avant de pouvoir voler, passe par un mode larvaire.


Et on va pas se mentir, il est franchement dégueulasse.
Grosse tête, corps long et mou, pattes atrophiées… il n’a rien pour plaire. Seulement il a un atout : sa capacité à créer.

En effet, la larve sait se fabriquer un fourreau, dans lequel elle va se camoufler des poissons et autres insectes carnivores. Faits de sable, gravillons, brindilles ou feuilles collés avec sa super salive, il passe inaperçu au fond des cours d’eau.


Ainsi elle vécut tranquille et bien cachée au fond de sa rivière jusqu’en 1980 où Hubert Duprat, un artiste du Sud de la France, trouva de la beauté là où tout le monde ne voyait que de la vermine.
Bien conscient des capacités d’adaptation de la bestiole, il lui retira son fourreau et lui mit a disposition des pépites et du fil d’or, des pierres comme du saphir, des turquoises ou de l’améthyste ainsi que des diamants. De cette façon, l’insecte pouvait se concocter une nouvelle tenue plus criarde et bien moins adaptée a la vie sauvage que la précédente.
Les larves passant de larves à… de  véritables joaillères, et d’insectes dégoûtants en véritables petits bijoux.

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Quand j’ai vu ces incroyables insectes de mes propres yeux à la Punta della Dugana lors d’une exposition d’art contemporain, j’ai été éblouie devant ces si petites bêtes, marchant et menant leurs nouvelles vies de princesses dans leur tube de verre. Le reste de l’expo m’avait touché bien sur (notamment une représentation du Piss Christ de Andres Serrano), mais aucune n’avait autant trouvé de mérite à mes yeux que ces insectes qui constituaient à l’époque ma plus grande passion.

Joséphine Girard DNMADe 1 bij – Février 2020

Robinson Crusoé n’a qu’à bien se tenir !

     Quel élève ou étudiant n’a pas rêvé d’être en vacances pendant l’année entière ? Lequel d’entre nous ne s’est jamais pris à imaginer les scénarii les plus fous, et qui se solderait par quelques jours, voire quelques mois de farniente inattendus ? Un incendie dévastant le lycée, une épidémie de grippe – ou d’un autre virus (notez que le timing est peut-être mal choisi pour cette plaisanterie), ou l’accident malencontreux et malheureux d’un de nos chers professeurs… La mémoire est toujours fertile !

Si l’on vous dit Jules Verne, il y a des chances que vous répondiez par Vingt Mille Lieues sous les mers, Voyage au centre de la Terre, Le Tour du monde en quatre-vingts jours, ou encore L’Île mystérieuse. Mais cet écrivain prolifique a écrit bien d’autres romans, auxquelles on n’accorde, selon moi, pas assez d’attention.

Deux ans de vacances est un de ces romans.

Paru en 1888, il relate les péripéties d’un groupe de quinze jeunes garçons, allant de huit à quatorze ans, dont le navire – sans aucun adulte à son bord – s’échoue sur une île… déserte, évidemment !

Je sais ce que vous pensez… « Pouvoir être en paix sur une île paradisiaque, loin des cours, des parents et des obligations, à siroter une noix de coco toute la journée dans son hamac, c’est le pied ! »

Malheureusement, la réalité diffère bien souvent de nos rêveries… lorsque l’on est un groupe d’enfants, comment trouver à manger, comment se faire un abri ? Comment se défendre, et trouver un moyen de rentrer chez soi ? Comment, tout simplement, survivre ?

Eh bien, – et c’est Jules Verne qui nous le dit – avec beaucoup de difficultés. Et encore plus de travail.

Ainsi, ce roman nous décrit de façon très détaillée – ce qui n’est pas surprenant, si l’on connaît un tant soit peu l’auteur – le quotidien du groupe d’enfants et de leur lutte pour survivre. De nombreuses péripéties rythmeront alors la vie de ces colons, qui devront faire preuve d’ingéniosité et de maturité afin de triompher des dangers d’une île sur laquelle l’aide de quelques adultes ne serait pas de trop !

Le récit, non content d’être rempli de détails fascinants sur l’île en elle-même, décrit la manière dont des enfants parvinrent à recréer une véritable société à leur échelle – avec un chef, des rôles précis, et une efficacité n’ayant rien à envier à la plupart des sociétés modernes. Malgré tout, des rivalités éclatent, et c’est là que Deux ans de vacances diffère de livres tels que Sa majesté des mouches. En effet, là où William Golding plonge dans la dystopie, Jules Verne montre que face au danger que vont représenter des brigands venus s’échouer sur l’île, les deux groupes vont s’unir et triompher.

Ce livre, bien qu’assez épais et pouvant sembler ardu – à cause du vocabulaire du XIXe siècle, surtout – est, selon moi, une lecture de choix pour la fin de l’été, qui nous emmène dans un dernier voyage avant la rentrée.

Et si la difficulté de lecture de cette œuvre en rebute certains, il est possible de découvrir le récit de Jules Verne à travers plusieurs adaptations en bande-dessinée, en manga, et même en un feuilleton télévisé.

Oh, et une dernière chose : si un jour vous vous embarquez sur un bateau dans le but d’une petite croisière… pensez à prendre un téléphone ! Ou au moins ce livre… qui sait, il pourrait même vous sauver la vie !

Clémence Bourdeau-Herbin
DNMADE 2 bij – 2019-2020

« Fenêtre ouverte »

   

  Aimer est avant tout vouloir être aimé, d’où une certaine propension dans l’amour à sacrifier sa subjectivité pour se faire objet de l’autre. Pour Lacan, ce sont les femmes qui, le plus souvent, aiment follement. 

     Artiste torturée au cœur brisé Aloïse Corbaz nous emmène dans son univers. Celui du couple amoureux, associé à sa passion pour le théâtre et l’opéra. Vieille dame digne, sur les rares photographies la représentant Aloïse Corbaz apparaît avec grâce. Celle ci cache un secret. En effet, l’autre facette du personnage souffrant de schizophrénie lui amenant des idées délirantes et un comportement agité. Cependant, elle n’a pas toujours été ainsi. Avant de souffrir de cette maladie qui ne la quittera jamais elle fut une jeune fille, une femme tourmentée. 

     Elle alla à l’école jusqu’à ses 18 ans. Puis après l’obtention de son certificat d’études secondaires, comme ses sœurs l’avaient fait avant elle, elle fréquenta l’école professionnelle de couture. Même si elle n’a jamais exercé ce métier, mis à part pour la confection de ses propres vêtements, on retrouve l’influence de cette formation dans ses dessins notamment avec des drapés, des nœuds, des petits plissés… 

     Aloïse avait alors une vingtaine d’années lorsqu’elle rencontra son premier amour, un étudiant de la faculté de théologie libre de Lausanne, qui fut en réalité un prêtre défroqué français vivant en pension chez le frère de cette dernière. Cet homme fut le point de départ de toute cette histoire, de toute sa vie et de tout cet article. Elle alla à la rencontre de son amant le soir, consumée d’un amour brûlant. A travers celui-ci, elle y perdit ses ailes et son innocence. Ainsi, quand sa sœur découvrit cela, elle l’envoya en Allemagne. Engagée comme gouvernante auprès des enfants du chapelain de Guillaume II, elle alla vivre au château de Potsdam dans l’atmosphère fastueuse de la cour impériale où elle tomba une seconde fois amoureuse. Âme damnée ou simple farce de la vie ? Elle s’éprit à nouveau d’un homme qu’elle ne put jamais aimer librement. Elle écrit dans son journal : « L’amour pour l’empereur Guillaume II bienfaiteur a pris tout mon être dès qu’il est arrivé chez Monsieur Pacha entrepreneur. » A la suite de cet amour elle sombra dans les méandres de ses maux. En 1914, après la déclaration de la Première Guerre Mondiale, elle rentra à Lausanne. Cependant, sa famille ne la reconnaissait plus, étant devenue  irascible, agitée et même dissociée. Suite à cela, elle s’isola pour rédiger des écrits religieux ou pacifistes et elle n’oublia jamais Guillaume II qu’elle appelait « sa majesté l’empereur de paix Wilhelm II » (l’amour dans sa psychose resta inséparablement lié à la vision idéalisée d’elle-même. Celui ci, si puissant se substitua alors à l’autre qui fût réduit, lui aussi, à une figure idéale).

     L’amour dans la psychose reste inséparablement lié à la figure de l’idéal du moi du sujet qui prend une telle force, qu’il vient se substituer à l’autre réel, réduit à une figure idéale. Elle fût finalement internée en 1918, étant diagnostiquée schizophrène. Là bas, elle se dit soumise « à la télépathie presse à fruits qui décapite pourtant à distance ». Elle souffrit de synesthésies, se considérant comme morte à genoux devant son cercueil et celui de son père. Puis elle écrivit « Quel cri de douleur j’ai étouffé dans ce parloir où j’ai juré en falot éteint toute ma vie de bonne vaudoise sans fantasme de la folie amoureuse du monde qui m’a arraché tout du corps ». Elle n’est alors plus Aloïse mais « cette matière, cette boue… cette terre noire… un épouvantail à moineaux presque infirme, une terre endormie unique » comme elle dit.
Voici comment Aloïse vécut ses passions amoureuses infructueuses. Dans les mois qui suivirent son internement, son état se dégrada. 

« Puis, elle découvrit l’art »

     Elle décida alors de créer son propre monde, de découvrir de nouvelles choses de la vie. La vie qui lui avait elle-même refusé tant de choses à son tour. C’est donc en créant qu’elle put sortir de cette douleur et de cette peine qui la submergeait. Pour elle, l’art lui permettait de retrouver un peu de sens à sa vie. Elle commença en dessinant des fleurs tirées de ses souvenirs entremêlés. Cela lui permit de calmer ses tourments et par conséquent, dans cette même optique, elle commença à représenter des choses qui furent plus significatives pour elle. D’ailleurs, Aloïse déclara « quand on a été brisé complètement il est dur de ressortir de soi-même et le dessin lui a enlevé tous ces soucis. ».

     Au début elle le fit en cachette en utilisant de la mine de plomb et de l’encre, puis le personnel médical ainsi que des visiteurs finirent par s’intéresser à ses œuvres et lui offrirent même du matériel, notamment des crayons de couleur, de la gouache et des craies grasses. Elle créa tout au long de sa vie. Au total cela représente pas loin d’un millier d’œuvres en noir et blanc. Un monument vivant à elle seule. Elle se tourna ensuite vers la couleur, avec des techniques bien particulières l’installant ainsi dans l’art brut. Elle est l’auteur d’une cosmogonie personnelle peuplée de personnages princiers et d’héroïnes historiques au regard noyé de bleu, comme Marie Stuart, la reine Élisabeth ou encore Cléopâtre. Elle y écrit et y peignit l’amour, la saga des grandes amoureuses de l’histoire. Là, la femme n’y était pas détruite, elle y était prépondérante. Aloïse délira sur sa « résurrection ». Le « ricochet solaire », explication qu’elle donna à ses hallucinations cénesthésiques, la raviva elle, terre morte, et la projeta sur les toiles qu’elle dessinait, véritable morcellement qu’elle fit tenir grâce à une autre certitude délirante, un principe qu’elle nomma « Trinité en consubstantialité alternative » qui permit d’être plusieurs choses à la fois. 

     Finalement, les grands débats que nous avons sur le processus psychologique des artistes ne s’appliquerait-ils pas parfaitement à cette femme ? 

     Aloïse Corbaz est donc une très belle façon de s’initier à l’art brut, de découvrir ce qu’est la pureté des sentiments, des émotions, des souvenirs. Comment est-ce que nous allons retracer tout cela en y mêlant les envies, les rêves, tout ce que nous avons pu vivre, tout ce que nous avons imaginé vivre et tout ce que nous rêverions aussi de vivre avec des personnages qui eux sont bien réels. Il s’agit donc d’une retranscription à l’état pur de son tumulte intérieur, de retracer la vie comme elle a été mais sous l’angle souhaité par l’artiste. Que cela soit volontaire ou non. vous pouvez dès lors découvrir ce qu’est l’art brut et ce que Aloïse Corbaz en a fait. Comprendre comment est-ce qu’il a si bien représenté sa vie et ce nouvel art. Connaître les raisons de sa renommée et de la pureté de celui-ci. 

  Rendez-vous donc aux prochaines vacances car c’est une affaire à suivre, que je vous ferai découvrir avec plaisir. 

VILLAIN JULIE – DNMADe BIJ 01/03/2020

L’Atlantide est alsacienne, oui madame !

Salut les Alsaciens et amateurs de cités perdues !

Je vous présente ici l’histoire d’un village disparu, basé sur les écrits officiels et la tradition orale qui me sont parvenus.

Mettersdorf, c’est le nom du village qui se dressait jusqu’au milieu du XVIIème siècle dans le Sundgau, possession des Habsbourg, territoire du sud de l’Alsace, aujourd’hui connu pour représenter l’élite de la ruralité de la région. Mais comment un village entier a-t-il pu disparaître ?

L’histoire raconte que, ravagée par les guerres successives et les épidémies, la population (certainement déjà peu nombreuse en temps normal) ne surmonta pas la guerre de Trente Ans et quitta les lieux, abandonnant maisons et cultures ; d’autres affirment que le village a disparu entre 1441 et 1576. De ce village il ne reste que l’église, transformée au XVIIIème siècle en chapelle dédiée à Saint Martin par le village voisin de Ballersdorf.

On dit cependant que des manants qui vécurent à Mettersdorf il ne resta que deux femmes. Évidemment chacune disposant de la moitié des terres et forêt qui composaient autrefois le village. L’une des femmes se maria à un habitant de Ballersdorf, l’autre à un homme de Gommersdorf. C’est pour cela, dit-on, que Ballersdorf dispose aujourd’hui d’une très grande forêt, et que ses habitants seraient si proches de ceux de Gommersdorf.

La chapelle Saint Martin renferme un autel en pierre, la légende raconte que, lors de l’installation de celui-ci, un jeune homme amoindri, apportant son aide tant bien que mal et dont un bras était raide, se vit guéri miraculeusement.

Mettersdorf n’est pas le seul village ayant disparu, on en dénombre une demi-douzaine, les raisons étant toujours les mêmes : guerres, pillages et maladies. Ainsi fut aussi victime la chapelle de la Burnkirch renfermant des fresques du XVème siècle et ayant abrité un exorciste à la fin du XIXème siècle dont je vous conterai l’histoire dans un prochain article : « Les possédés d’Illfurth » !

RIETSCH Samuel – DNMADe2 Ho- 01/03/2020

Qu’est ce que Léonard De Vinci en aurait pensé ?

Dans cet article nous allons parler de Space Invader, le célèbre street artiste qui affiche fièrement toutes ses œuvres à travers 79 pays dans le monde.

C’est donc le 21 février 2020 avant la vente d’une œuvre dont nous allons aborder le sujet plus tard, que l’artiste décide enfin de se laisser interviewer par une journaliste de France Inter.

Se prétendant carreleur autour de lui, Invader est un street artiste qui s’inspire du célèbre jeu des années 80 « Space Invaders » pour ses créations. Partout où il va, il laisse une trace sur les murs, des petits personnages cubiques construits à partir de carrelage de salle de bain.

Il est souvent comparé à Banksy ou à JR car ces 3 personnes de la rue ont réussi malgré leur célébrité à garder l’anonymat. Invader s’explique dans son interview : « J’ai commencé à me cacher, car ce que je faisais – et que je fais toujours – reste illégal, même si c’est quand même mieux accepté. Peu à peu c’est devenu une des composantes de ce projet. Invader est une personne dont on ne connait pas le visage. »

Récemment il invente le style : « Rubikcubisme », un style où l’on réalise une œuvre entièrement avec des Rubik’s cube (encore un gadget des années 80 ! décidément c’est un artiste venant d’une autre époque !).

Vous allez me dire, mais dans le titre il nous annonce un rapport avec Léonard De Vinci et il n’en parle toujours pas… Si ça vient !

L’artiste Invader réinvente il y a peu la fameuse œuvre de Léonard De Vinci, celle vendue aux enchères la semaine dernière, à savoir : la Joconde avec 330 Rubik’s cube.

En y repensant, je me suis demandé si l’artiste a réalisé cette œuvre par provocation, par addiction aux « années 80 » ou s’il y a un rapport entre l’interdiction de faire de l’art dans la rue et l’interdiction d’être homosexuel il y a 5 siècles de cela. Il faut savoir qu’à travers ses œuvres, Léonard De Vinci nous a laissé penser qu’il était homosexuel, et que la Joconde serait la représentation de son compagnon sous forme de femme pour que le monde puisse l’accepter.

Et vous alors, qu’en pensez-vous ?
Laissez le moi savoir en commentaire !

                                                                                 Jules Depoisier – DNMADe 1 Ho – Février 2020

Source : https://www.franceinter.fr/culture/le-street-artiste-invader-existe-bien-et-nous-l-avons-rencontre

À 3, coupez tous votre souffle, plongez avec moi sous la mer où règne le mystère…

  La mer et toutes les espèces et trésors qu’elle abrite ont, depuis toujours, bercé mon esprit d’un sentiment mystique : une sorte de libération, une délivrance.

Pour commencer, plongez dans cet univers aquatique à travers ce poème, « le plongeur »(1867), issu du recueil Les jeunes croyances, du poète, romancier et Dramaturge Jean Aicard.

Où va ce plongeur sublime, 

Intrépide en son travail ? 

Il va ravir à l’abîme 

Ses perles et son corail.

Où va cet oiseau qui passe 

Dans le grand firmament clair ? 

Je veux plonger dans l’espace 

Comme on plonge dans la mer !

Où va l’étoile, ô mon âme,

Qui file ainsi qu’un éclair ? 

Je veux plonger dans la flamme 

Comme on plonge dans la mer !

Océan, père des mondes, 

Rempli d’astres et de jour, 

Comme on plonge dans tes ondes 

Je veux plonger dans l’amour !

 

Depuis mon plus jeune âge, je dérive loin de la plage fuyant les bords de mer agités, les eaux troublées par les vacanciers. C’est dans le sud, le long des calanques des roches rouges de l’Esterel , au bord des criques de Anthéor que nous partons à la découverte de la faune sous-marine et de ses secrets enfouis. Accompagnée de mon père et mon frère, nous nous  faufilons dans les courants dansants, motorisés par la force de nos jambes prolongées par nos palmes.

Le jeu a été lancé depuis des années, celui d’explorer, de trouver les arches, grottes et tunnels sculptés dans les roches sous marines. Concentration, stabilisation, inspiration, et tu plonges à pic dans les profondeur… Là tu croiseras l’habitat de petits poissons fluorescents à l’entrée du passage, tu y verras des algues et des anémones qui valsent au rythme des courants et de tes mouvements… Dans ta progression dans l’abîme, que tu voyais de la surface si noire si angoissante,  tu trouveras la lumière perçante qui t’attend de l’autre coté de la cavité. Et à travers celle ci t’émerveilleras devant les coraux, oursins et crustacés incrustés dans la roche. Tu croiseras peut-être le chemin d’une seiche, d’un poulpe, ou d’une murène. 

Photographiant chaque instant dans ta mémoire, tu devras précipiter ton passage car du souffle il t’en manquera. Encore quelques coups de palmes pour éviter d’effleurer la roche minée d’oursins qui se trouve au dessus de toi, il te suffira d’un dernier effort pour retrouver la surface et expirer un geyser de ton tuba, reprendre enfin ton souffle et tes esprits. Pour cela l’analyse, le contrôle de son corps et de son souffle font partie intégrante de l’exercice d’apnée. 

T’es tu déjà confronté à l’immensité de l’océan ? Flotter seul au dessus de cette puissante masse d’eau, sans fond, sans fin, l’inconnu des profondeurs. Ce peut être pour certains une angoisse totale comme d’être projeté au beau milieu de l’univers, comme ça peut être aussi une libération, une prise de conscience imminente.

Il suffit d’interpréter ses sensations et de prendre conscience de la beauté de cette face cachée de la terre qui abritent tant d’espèces incroyables et encore méconnues.

Connaissez vous le niçois Guillaume Nery ? Notre double champion du monde d’apnée en poids constant (à la seule force des muscles des jambes et des bras, avec et sans palmes), il fait de sa discipline un art, une philosophie. Il descend à -129 mètres de profondeur et est même descendu accidentellement à – 139 mètres. Pour lui, « L’apnée c’est un voyage intérieur » il cherche l’osmose et la communion avec l’élément, son environnement.

Il y a quelques semaines il a posté une vidéo d’une de ses plongées où l’on entend un son étrange qui fait écho dans la mer. Ce bruit mystérieux interpelle, questionne les internautes.

 Et c’est alors qu’il nous révèle sa source, en effet il s’agissait ni plus ni moins d’un appel à l’aide de la faune des océans en danger d’extinction. Le bruit est le regroupement de 30 enregistrements d’animaux agonisants, capturés, piégés par des filets de pêche. Cette réalité choquante mise en scène par l’ONG SeaSheperd  vise à alerter les dangers de la surpêche. Je vous laisse les explications de Guillaume et ses images bouleversantes qui peut-être agiront comme un électrochoc. On est maintenant bien loin des beaux poèmes et de la magie que nous offre la nature quand on s’aperçoit qu’elle vient, à présent, nous glisser entre les doigts… 

Laurie Camelot – DNMADe Bij 2 – Février 2020

Un lapin dans l’aquarium

    On dit souvent que la meilleure façon d’apprendre à parler une langue étrangère est de l’apprendre dès le plus jeune âge. De ce fait, face aux nouveaux problèmes mis en lumière au 21e siècle et l’émergence d’une véritable prise de conscience collective de la fragilité environnementale, ne serait-il pas nécessaire d’éduquer les plus petits à être conscients de leur impact sur la planète ?

Tout commence dans le métro parisien. Suite à une première journée de visites de musées et autres monuments, nous faisions ma copine et moi, un listing des visites que nous aimerions réaliser dans les jours à venir (à savoir le Louvre et l’aquarium de Paris). Jusque-là rien de très extravagant je vous l’accorde. Vient alors le moment d’arpenter les couloirs de la ligne 4 du métro avec ses couloirs exigus et une affluence habituelle de travailleurs reprenant leur activité après la période de congés scolaires. Jusqu’à ce qu’une affiche nous interpelle.

Affiche publicitaire pour l’exposition « Molang préserve l’océan »

Ici, une publicité pour l’exposition actuelle de l’aquarium de paris mettant en scène le lapin Molang et son ami l’oisillon Piu-Piu, véritables « stars du petit écran » d’après ma copine qui s’avérait être très au courant de leur notoriété avec leurs 2 épisodes journaliers le matin sur TF1 et l’intégralité sur Netflix. Tout à fait perplexe sur la raison de la présence de ces deux « célébrités » à l’aquarium de Paris, j’ai donc décidé de visionner quelques épisodes de la série.

Un style graphique original, un langage employant des mots imaginaires mais tout à fait compréhensibles pour n’importe quel enfant, Molang et Piu-Piu vont de péripéties en péripéties toujours dans la joie et l’amitié. Ce dessin animé (d’origine française qui plus est !) fut une agréable surprise qui me rappelait les aventures de Pingu que je prenais un immense plaisir à regarder plus jeune.

Comme prévu à l’origine, nous sommes donc allés visiter l’aquarium de Paris plus tard dans la semaine. Requins, méduses et toute sorte de poissons y sont exposés au plaisir des petits et des plus grands. Néanmoins, à la différence d’un aquarium ou d’un zoo traditionnel, le parcours était ponctué avec des mises en scènes de Molang montrant des gestes à adopter pour préserver les océans de l’impact humain et donc protéger les poissons : ne pas jeter ses emballages en plastique n’importe où, ne pas gaspiller l’eau quand on se brosse les dents… De plus, les créatrices du dessin animé ont réalisé une vidéo promotionnelle pour l’exposition que je vous mets à disposition.

De premier jet, vous pourriez vous dire que c’est mignon, enfantin, assez naïf et nous aurions été d’accord. Néanmoins, après avoir passé 2 heures à entendre des enfants demander à leur parents si ils, je cite, « avaient le droit d’aller aider Molang à enlever les déchets de la mer » je me dis que le message est en réalité direct et extrêmement efficace. De ce fait je me suis aperçu que cette exposition sous ses allures de spectacle pour enfant géant n’était pas qu’une vaste stratégie marketing visant les enfants mais soulevait un enjeu plus profond : la sensibilisation des plus petits à la préservation de l’environnement, ce que l’on ne leur apprend pas forcément dans le cadre scolaire.

Mon bilan final : s’instruire sur les habitudes alimentaires et de vie des anguilliformes, c’est bien. Voir s’éveiller une conscience environnementale chez des enfants et les voir réprimander leurs parents sur leurs habitudes néfastes pour les poissons c’est encore mieux !

L’exposition « Molang préserve l’océan » est en place du 11 Janvier au 8 Mars 2020 pour les plus téméraires en cette période d’épidémie.

Clément POREE – DNMADe Horlogerie 2e année – 2019-2020

Le coup de poker de l’histoire

Aujourd’hui je voulais vous parler d’un film qui m’a surpris au plus haut point. Ce film illustre un moment crucial de la Guerre. Vous qui êtes fans d’histoire, de guerre, de stratégie, de suspense vous allez être servis !

Ce film illustre la bataille de Midway. Il ouvre sur quelques scènes montrant l’attaque monstrueuse de Pearl Harbor. Une grosse défaite que subit les américains causant beaucoup de pertes. Tout au long du film nous voyons l’évolution des américains, de leurs choix stratégiques pour l’attaque de Midway qui fut au départ un coup de poker, jouant sur des écoutes radio que l’on peut qualifier de piratage ou d’espionnage. Je parle de coup de poker car la décision d’attaquer ce fut sur 3 mots captés sur quinze. Et sérieusement c’est tellement excitant ! Ça je vous le dis. Après je ne vais pas tout vous raconter, je vous laisse le plaisir de le voir et de l’apprécier.

Je pense qu’il est important de relever que ce film est un peu scénarisé (touche Hollywoodienne) mais je trouve que cela ne gêne en rien, et ne dénature pas le sujet.

Pourquoi faudrait-il que vous voyiez ce film ?

Selon moi ces films ont un rôle crucial. Nos aînés ont vécu une période difficile, une époque de guerre. Il est donc important que l’on se rappelle ces moments de douleur. Mais aussi pour le coté divertissant et frissonnant car ce film va vous hérisser, car ce film est très bien réalisé et du coup cela nous plonge directement dans l’univers mis en scène. C’est un film de stratégie il est donc normal qu’il contienne un suspense important. De plus ce film est instructif sur la vie en générale, sur l’importance de ces choix qui dessinent notre avenir même si parfois il est important de prendre des risques pour avoir ce que l’on veut vraiment, quitte à tout perdre. Selon moi ce film est une bonne représentation de l’audace et que des films comme celui ci peuvent inspirer plus d’une personne. Et cela nous montre bien l’intérêt du cinéma.

ALIX MALAMAIRE, DNMADe Ho 1 –  2019-2020