Il était une fois, L’HOMME VIRIL, une carrure en V comme Victoire, plus grand que la femme évidemment, droit et solide (sans mauvais jeu de mot), abordant fièrement une barbe fournie, ou au contraire taillée avec soin. LA FEMME FÉMININE, toutes en courbes mais pas trop, douce et souple, les cheveux longs naturellement, sans autres poils évidemment.
Vous trouvez ça un poil réducteur ? Vous avez bien raison. Difficile de faire un sans faute au grand concours de beauté de Ken et Barbie.
Aujourd’hui nous allons tenter de faire un lien entre deux idées a priori incompatibles, la féminité et la pilosité. Et là, vous allez me dire : « Ah super… Encore un discours féministe… » . Oui et non. Certes, cet exemple concernera les femmes, car la société leur donne enfin la parole (et il y avait beaucoup à dire), mais il va de soi que les hommes sont face aux mêmes idéaux quelquefois réducteurs qu’imposent les diktats de la beauté du 21e siècle.
Nos goûts en matière d’apparence physique sont en grande partie décidés par la société. C’est ni naturel, ni scandaleux, c’est juste un fait. Mais en prendre conscience nous permet d’avoir un certain recul, et de nous rendre intelligent ! Car nous avons une vue plus large de ce qui nous pousse à faire telle ou telle chose.
Je souhaiterai vous présenter la série de photos de Ben Hopper « Natural Beauty », qu’il étoffe depuis 2014. Ce photographe s’intéresse particulièrement aux carcans sociétaux autour de l’apparence. Il soulève les tabous liés à la sexualité, à la nudité, à l’identité et au genre. En bref, c’est un artiste bien dans son temps.
L’épilation intégrale n’a pas toujours été un critère de beauté (rappelons dans le même état d’esprit, que les femmes dites rondes ont longtemps été considérées comme les plus attirantes, plus fertiles plus généreuse, bref, « plus » mieux ! Puis est venu le temps où la maigreur a pris cette place, dont on a aujourd’hui encore du mal à se défaire malheureusement). A Rome, durant l’Antiquité, les poils féminins étaient mal vus, jugés comme peu civilisés. Puis l’épilation n’étais plus une priorité, jusqu’à l’aube du 20e siècle, où elle est devenue INDISPENSABLE si on voulait être jolie et féminine. La pornographie et son culte du silicone et de la jeunesse éternelle, a largement participé à repeindre cette image de la femme « Parfaite ».
Une femme qui ne s’épile pas est forcément une féministe révoltée (c’est aussi limité que de dire que les végans taguent des boucheries…), ou dans le pire des cas elle est sale, et pas un poil féminine.
HEUREUSEMENT ! Des artistes comme Ben Hopper, immortalise des femmes à poils. Et là, oh surprise ! Elles sont belles, souriantes, sans surcharge d’artifices, ni de pose ultra sensuelle. Elle sont… Belles ! Incroyable ! Qui l’aurait cru ! Hopper met ce simple fait en évidence, un truc tout bête qu’on oublie pourtant : l’essentiel, c’est de se sentir bien. En étant bien dans notre corps, on rayonne, on est beau. Une beauté simple, naturelle.
Cette série de photo est un petit fragment d’une grande morale : soyez vous même, inutile de se plier à des idéaux qui ne font pas sens pour nous. Que celui ou celle qui ne veut pas s’épiler, se maquiller, se botoxer, soit respecté. Que celui ou celle qui veut s’habiller sexy, jouer du rouge à lèvre ou développer ses pectoraux soit respecté.
Conscience. Choix. Respect. C’est pas compliqué non ?
Pour les curieux qui souhaite aller plus loin dans le travail de Ben Hopper, cliquez ici ! https://therealbenhopper.com/
Laureline Muller – DNMADe 2 Jo – Février 2020