Un peu de poésie dans ce monde de prose…

Ou plutôt un peu de prose dans ce monde de poésie.

Je vous propose aujourd’hui, deux poètes des temps modernes, deux plumes habiles récitant leurs sentiments. Christian Bobin & Lucas Clavel.

L’un affamé d’amour et l’autre savourant le simple plaisir de vivre, une dégustation sans fin.

°  Notre poète de l’amour Mr Clavel, du haut de ses 25 ans, s’enivre du plaisir sentimental, shooté au flirt, drogué à l’émoi mélancolique, et avide de tout frisson affectif. Il nous parle dans ses livres, comme si, nous, lecteurs, étions dans un échange épistolaire moderne avec lui même. Des mots d’amour comme s’ils se voulaient écrits pour nous, une drague d’un autre temps, font de la prose une caresse onirique. Il nous courtise de ses belles lignes lyriques, cherchant à atteindre le spectateur dans un dialogue de corps à cœur. Pour lui, il n’y a pas de mesure à l’amour quand bien même il est composé de plusieurs mètres… L’enjambement de ses vers embrassés nous invite dans cette idylle romanesque. C’est une balade amoureuse psychique.

Vous laisserez-vous séduire?

Lucas Clavel- L’ambidextrie des sentiments. Livre qui met en évidence son agilité à l’art de la séduction.

«Ne m’en veux pas, s’il te plaît, je vais certainement tenter de te séduire le long de ces pages, je ne sais pas faire grand-chose d’autre, mais je sais que ton cœur est épuisé, de frémir, de frétiller de vigueur au bout des hameçons tranchants des malintentionnés, mais tu verras, le mien est fait de coton, et je ne percerai de toi que ce que tu ouvres avec grâce. Alors tes caprices (encore inconscients) seront mes vœux, à ta guise ignorante j’irai remuer l’appétit que tu ne frôles qu’en songe, par peur de souffrance, et je comblerai ta faim avec l’imprudence de ma folie.»

 

 

« Les yeux bandés de ta beauté je contemple, l’aveuglement de la perfection que personne ne semble pouvoir déceler, et mon égoïsme est heureux de pouvoir se bercer d’illusion, la vision d’être le seul homme à pouvoir saisir entièrement l’image de ce que tu es. »

 

 

 

 

Ses livres: – Matin, midi, soir, et le reste du temps – Et mon cœur apprit à se taire – Et je t’aimerai encore – L’ambidextrie des sentiments

 

 

 

Il publie une fois par semaine un post instagram, comme une nouvelle lettre envoyée à ses lectrices, qui en semble bien folle. page insta

Cependant, ne vous laissez pas prendre au jeu des mots agiles, tomber amoureuse d’un livre serait bien futile.

°   Notre deuxième belle plume est Christian Bobin, un oiseau au chant joyeux dans une acceptation de la vie telle quelle est. La recherche de l’essentiel, la compréhension que rien ne sert de le chercher, puisqu’il est là, partout, maintenant. Un homme qui semble avoir vécu une centaine de vies, comme sorties d’un réveil encore une fois. Une acceptation, une contemplation du jour d’aujourd’hui. À la recherche de l’exceptionnel ordinaire. L’essentiel sans l’immédiat.

«La mauvaise énergie, c’est vouloir tout tout de suite, les applaudissements avant même d’avoir commencé l’effort… Notre époque veut du survitaminé.»

Après avoir étudié la philosophie, il a travaillé pour la bibliothèque municipale d’Autun, il a également été élève infirmier en psychiatrie. Ses premiers textes, brefs et se situant entre l’essai et la poésie, Sa forme de prédilection est le fragment, une écriture concentrée faite de petits tableaux représentatifs d’un moment. Ses ouvrages tiennent à la fois ou séparément du roman, du journal et de la poésie en prose. À ce jour, Christian Bobin a publié plus d’une soixantaine d’ouvrages.

«Je pense que l’écriture est un travail de guérison. Elle a à voir avec quelque chose qui relève de la guérison. Pas uniquement ma propre guérison, mais une guérison de la vie. De la vie souffrante. De la vie mise à mal par les conditions modernes. Étrangement, pour guérir il faut d’abord rendre malade. Rendre malade d’émotions, rendre malade de beauté, vous voyez ? Mon travail, si j’en ai un, est de transmettre une émotion qui m’est venue. De faire en sorte que cette émotion soit contagieuse.»

« Nous n’avons que la vie la plus pauvre, la plus ordinaire, la plus banale. Nous n’avons, en vérité, que cela. De temps en temps, parce que nous sommes dans un âge plus jeune ou parce que la fortune, les bonnes faveurs du monde, viennent à nous, nous revêtons un manteau de puissance et nous nous moquons de cette soi-disant «mièvrerie». Mais le manteau de puissance va glisser de nos épaules, tôt ou tard… Non, je ne suis pas mièvre. Je parle de l’essentiel, tout simplement. Et l’essentiel, c’est la vie la plus nue, la plus rude, celle qui nous reste quand tout le reste nous a été enlevé. Je vais à l’essentiel. Je ne fais pas l’apologie de quelque chose qui serait simplet. La marguerite dans son pré, le plâtrier qui siffle, les planètes lointaines : voilà, au contraire, quelque chose qui est rude, émerveillant, parce que ces choses résistent à tout.»

Interview très intéressante et pleine de gaité de cœur, de joie offerte, il nous offre les outils pour recevoir, apercevoir, voir le monde. – Christian Bobin: «Nous ne sommes pas obligés d’obéir» Propos recueillis par François Busnel

Et je vous laisserai sur cette phrase de Bobin :

« Il faut que le noir s’accentue pour que la première étoile apparaisse.»

                                                                       « C’est à force de broyer du noir, de se délecter du sombre, qu’on ne finit par ne bien voir, que dans l’ombre. Il est pourtant si éclatant, ce soleil qui rayonne, toujours fanfaronnant, des reflets qui résonnent »

Pauline Lecocq-DNAMDE-BIJ2- avril 2020.

Qui a dit que l’Art Baroque était prude ?

« La peinture baroque ? Pfft c’est nul, on ne ressent rien. Tout d’abord, parce que c’était il y a longtemps et puis les peintures sont toutes séchées. Regarde ! Elles sont toutes ternes et vieillottes, on ne voit que des teintes délavées. Montre-moi ce que tu veux, je m’en fiche, il n’y a rien. Ce sont juste des gens peints que je ne connais pas. Bon d’accord je ne pourrais pas le faire, mais je m’en fiche, car ça ne me touche pas. Ton truc ça va sûrement être tout aussi nul. »

Voici le commentaire qu’un jeune Humain normalement constitué avec une réussite scolaire plus ou moins bonne pourrait écrire.

Maintenant si tu t’y reconnais ou si au contraire tu as un avis complètement opposé je t’invite à lire cet article. Dans un sens ou un autre, tu te sentiras concerné, car après tout :

« Les Hommes se distinguent parce qu’ils montrent et se ressemblent parce qu’ils cachent » – Paul Valéry

Et la chose que nous cachons tous ce sont nos émotions, les inavouables ou celles qui nous effrayent. L’artiste dont j’aimerais vous épeler chaque lettre et les graver en vous, il nous vole ces émotions pour nous les lancer dans la figure par le biais de peintures baroques. Même toi, jeune Humain tu ne pourra rester insensible.

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Pour commencer la présentation de l’artiste, je vous écris quelques mots-clés assez intrigants.

Sensualité, Sexualité, Passion, Extase, Amour, Torsion, Souplesse, Sang

« Des mots quoi ? »

Oui oui, ce ne sont que de simples mots. Bien qu’ils vous envoient une image mentale inconsciente directement dans le cerveau, ce ne sont que des mots.

Bon alors je vais faire une autre approche, si je vous montre ceci, que ressentez-vous ?

« Rien. D’accord, des gens nus c’est cool. Mais je ne ressens rien car je peux en voir tous les jours sur internet des gens nus et en HD en plus »

Mais alors si tu es si insensible, que ton esprit reste de glace face à la peinture de majestueux corps, Je t’écoute, qu’est-ce qui te fait frissonner ? La passion que porte Aya Nakamura à son Djadja ? Très bien, comment pourrais-tu me décrire la passion jusqu’à la mort ou les extrêmes d’une sensualité illégale par le visuel ?

Mmh tu restes de glace… Eh bien aujourd’hui, sans vidéos pornographiques morbides ou sans devoir le vivre, tu peux le contempler, l’admirer, l’analyser. Sans jugement, sans attente, tu peux simplement être en face d’une scène artistique et corporelle sans tabou. De plus, l’artiste que je vais te présenter nous offre des scènes très contemporaines pour des peintures baroques. Même toi petit Humain, tu pourrais être étonné.

Roberto Ferri

Biographie:

« Mon objectif est de créer un fil rouge qui est celui de l’éternité, l’éternité d’un sentiment » – Roberto Ferri

Ce fil rouge, il nous concerne tous. En effet nos sentiments, nous les partageons  même si parfois nous ne l’avouons pas, notre corps s’en charge. Et c’est dans cette expression corporelle que Roberto Ferri nous interpelle. Il nous offre le pouvoir de voir cette chair tendre qui se perpétue sur d’autres corps, soulignée par des reflets de lumières qui poursuivent leurs gestes. Il nous renvoie aussi aux fantasmes, aux allusions, à la passion ou à l’amour inchangés depuis la naissance de l’Humanité.

De quoi rompre avec le préjugé d’une simple peinture baroque délavée.

Voilà pour mon approche envers les œuvres de Roberto Ferri, je vous laisse faire la vôtre par le biais de quelques-unes de ses peintures.

  

Merci d’avoir lu cet article !

Bonne journée petit Humain et vous qui m’avez lu,

A bientôt.

Ophéline Desgrange – DNMADe 2 Joaillerie – Avril 2020

Mystérieuses pyramides chinoises

Connaissez-vous les stupéfiantes pyramides de Xian ? Non ? Je vous invite dans cet article à découvrir ces étonnantes constructions méconnues.

La première observation de ces pyramides fut lors d’un vol de l’aviateur James Gaussman en juillet 1945 (découverte plutôt récente pour des édifices allant jusqu’à 300 m de hauteur !).  Elles seraient dans la région au nombre IN-CROY-ABLE de 900 ! Ces données ne peuvent que m’interpeller sur la date de découverte… Bref… La plus admirable entre toutes étant la plus grande, nommée : « La Grande Pyramide Blanche » (pourquoi me direz vous ? Je ne sais pas).  Les chercheurs estiment qu’elles daterait de -4500 ans avant J.-C.. D’ailleurs, des milliers d’années après, des écrits d’un certains « Sima Qian » qui aurait vécu de -145 à -86 avant J.-C. déclarent que cette pyramide a été construite pour la dépouille de l’empereur Huangdi (à tes souhaits) le conquérant du pays. Cette pyramide aurait la particularité de renfermer un système de protection très élaboré incluant des pièges (mythe ou réalité… difficile de le savoir, surtout que ça fait un peu cliché). Autre chose de tout à fait exceptionnel sur cette construction : elle repose sur un lac de mercure. Le chercheur et spécialiste en pyramides Hartwig Hausdorf fit faire des analyses pour vérifier cette vieille affirmation. Et elle fut confirmée. Les anciennes  populations locales croyaient en effet à divers pouvoirs du mercure dans l’au-delà… Et la cerise sur le couscous : trois de ces pyramides sont géographiquement situées comme les trois étoiles du baudrier d’Orion par rapport à la Voie Lactée, et deux autres pyramides, au nord et au sud du site, correspondent exactement aux étoiles Bellatrix et Saiph d’Orion. Exactement comme les pyramides du site de Gizeh.

Je ne sais pas quoi penser de ces découvertes… Les données semblent décrire des lieux mystérieux et inexplorés. Un peu trop incroyable à mon goût pour y croire, on se croirait dans un épisode d’Indiana Jones !

Quoi que l’on dise sur ces constructions, il y a des faits plus que surprenants et certains ont, je pense, été amplifiés et/ou conté au fil du temps…

Article proposé par Manon Rousselle, DNMADE1, Avril 2020

A la recherche du suicide parfait ? Cet article est fait pour vous !

Si vous avez cliqué sur cet article, cher inconnu, c’est que vous ne devez pas vous sentir au meilleur de votre forme ! Vous avez les idées noires ? Votre vie semble dénuée de sens ? Vous souhaitez en finir ?
N’ayez crainte ! La famille Tuvache va vous aider !

Leur Magasin des Suicides propose tout ce dont vous pourriez rêver pour votre mort ! Cordes, pistolets, lames de rasoirs, poisons en tous genres, ou encore parpaing et sa chaîne comprise pour un dernier saut dans la Seine ? Les Tuvache ont de tout, et pour tout le monde !

Leur devise ? « Si vous avez raté votre vie, réussissez votre mort ! »

Je vous voir venir ; « ce magasin n’existe pas, c’est impossible et illégal ! », et… vous auriez raison. Mais dans le Paris gris et sombre de ce film d’animation sorti en 2012, le Magasin des Suicides existe bel et bien, et le marché du suicide n’a jamais été aussi lucratif ! La famille Tuvache, qui gère l’affaire, a tout pour être (mal)heureuse… jusqu’à ce que Mme Tuvache accouche de son troisième enfant, qui… sourit ! Horreur chez les Tuvache ! Le petit garçon, en grandissant, se fera alors une mission de rendre leur joie de vivre (et de détruire leur joie de mourir) à sa famille, sinon à la ville entière !

Je me souviens encore de la première fois que j’ai vu ce film : au vu de l’animation plutôt mignonne – particulièrement la bouille du personnage principal, Alan Tuvache, résidant rayon de soleil de la famille la plus déprimée du monde – je m’attendais, malgré le thème difficile du suicide, à une histoire légère et pleine d’espoir. Ce que j’ai eu en revanche, fut un film morbide, macabre, presque malsain, où le suicide n’est pas suggéré mais montré sans vergogne… Un film qui n’hésite pas à aborder les thèmes de la mort, de la folie, des maladies psychiatriques, du meurtre voire de l’infanticide (sans passage à l’acte, tout de même), et tout cela… en parvenant à garder un ton léger et humoristique, et un message d’espoir à la fin.

Le film a prouvé être particulièrement clivant chez les spectateurs : soit on l’aime, soit on le déteste, ce qui explique ses notes sur les sites de critiques. Pour ma part, je ne suis toujours pas sûre de ma position. L’animation et le travail de la colorisation en particulier sont magnifiques, les chansons sont très bonnes, le film est hilarant – quoi qu’il vaut mieux apprécier l’humour noir ! – et la morale de fin est assez joyeuse. Le postulat de départ est également assez amusant, et les détails des différentes façons de se suicider est étrangement comique. Cependant, ça reste un film profondément glauque, voire malaisant, et je ne suis vraiment pas certaine que j’aurais été voir ce film si j’avais su comment il tournerait… En gros, je pense qu’il s’agit d’un film intéressant, qui fait se poser des questions sur les tabous (le suicide et la mort, évidemment, mais aussi la vision sociétale de la beauté ou encore l’importance de l’argent et ce à quoi le capitalisme pourrait pousser.) Ce film d’animation, sous ses airs de violence gratuite et d’humour cinglant, se pose alors en véritable critique de notre société, et de ce à quoi elle pousse à faire.

Bref ; mon conseil ? Eh bien d’abord, n’allez PAS voir ce film avec vos enfants. Et ensuite, si vous décidez de le visionner… prenez-le avec du recul. Beaucoup de recul. Si vous faites cela, vous pourriez même réussir à l’apprécier !

.Ah ! On me dit dans l’oreillette que certains d’entre vous se sentent trompés par le titre, et veulent une réponse ?

Eh bien… je dirais, mes chers amis, que le suicide parfait est celui qui n’est jamais tenté !

Clémence Bourdeau-Herbin
DNMADE 2 bij – 2019-2020

Jack the dripper

Ce n’est ni un serial killer, ni le dernier titre d’une nouvelle série sur Netflix, mais c’est le surnom donné à Jackson Pollock artiste peintre devenu célèbre depuis par le prix exorbitant actuel de ses toiles. Le magazine Américain « Life » lui avait donné ce surnom en lien avec sa technique d’éclaboussures, appelée le «dripping ».

Jackson Pollock mort en 1956 à l’âge de 44 ans dans un accident de voiture, était un artiste américain. Alcoolique créatif mais torturé, il a été mondialement connu de son vivant. Durant son existence cet artiste a pratiqué l’Expressionnisme abstrait. Mais ce qui l’a rendu célèbre, c’est la façon dont il peignait : sans jamais poser son pinceau sur la toile, mais en projetant la peinture sur les tableaux posés à même sur le sol. C’est pourquoi ses œuvres sont si faciles à reconnaître, même moi qui ne suis pas un fou d’art je reconnais ses œuvres à coup sûr !

peintre Pollock Archives - Magaweb

Un jour il a dit : « De cette façon je peux marcher tout autour, travailler à partir des quatre côtés, et être dans le tableau comme les Indiens de l’Ouest qui travaillaient sur le sable. » Son travail est réputé révolutionnaire, partout on peut lire qu’il y a un avant et un après Pollock, mais au final, ce sont des techniques ancestrales qui l’ont inspiré. J’aime le fait que ce soit une méthode de la culture des indiens Navajos retranscrite en art abstrait.

Le dripping, aussi appelé « action painting » est une technique de peinture sans pinceau. Cela consiste à laisser goutter la peinture sur la toile, ou à la projeter sur celle si afin de donner vie à une œuvre. Aujourd’hui, certains artistes ont transformé cette technique. Ils utilisent un bidon percé au fond avec un mélange de peinture et en le mettant en rotation, ils créent ainsi une œuvre aléatoire. L’aléatoire est le fondement du dripping, on ne sait jamais à l’avance quel résultat la toile aura. Malgré tout, il s’en dégage une certaine harmonie. Aujourd’hui les toiles de Jackson Pollock sont parmi les plus chères du marché de l’art et se vendent pour certaines à plusieurs centaines de millions d’euros, sachant qu’il n’a jamais été payé plus de 10000$ de son vivant cela est ironique. Mais il est quand même aussi un des rares artistes à avoir pu vivre de son activité. Alors, payeriez-vous 186 millions d’euros pour cette toile ? (Laissez moi votre avis en commentaire!)

Les œuvres de Jackson Pollock me captivent, elles créent en moi ce que j’attends d’une œuvre d’art, une émotion, un questionnement, une envie de comprendre ce que l’artiste a voulu transmettre.
« De temps en temps, un peintre doit détruire la peinture. Cézanne l’a fait. Picasso l’a fait. Jackson Pollock l’a fait. » (Willem De Kooning).

Ressources :
https://www.magaweb.fr/tag/peintre-pollock/

Minute Arty : Jackson Pollock

Depoisier Jules, DnMade 1 Ho – Avril 2020

#coronart

Les gens meurent, les ressources, critiques, sont étirées, l’essence même de notre liberté diminue. Et pourtant nous sommes dirigés vers l’intérieur, vers le vaste espace intérieur de nos pensées et de notre imagination, un endroit que nous avons peut-être trop négligé ?

De toutes les nécessités dont nous nous sentons maintenant profondément conscients, les arts et leur contribution à notre bien-être sont évidents et, à certains égards, pour nous, enfermés à la maison, essentiels à l’isolement. Mais les joies momentanées, même dans des circonstances difficiles, viennent souvent des arts et de l’expression collective.

En cette période de crise et d’isolement, le rôle de l’art devient plus central dans nos vies, que nous le réalisions ou non. Que cela nous plaise ou non, nos habitudes de consommation, y compris les médias, façonnent qui nous sommes, nos valeurs, nos tendances. Ils sont une mosaïque de croyances qui sont également testées en ces temps difficiles.

On a pu retrouver de nombreux tags et graffitis mettant en avant le covid19 tout autour du globe : Londres, Dublin, San Francisco, Warsow, Paris, Catania, Gatchina, Wetteren, Rafah, San Antonio, Berlin, Los angeles, Tangerang, Athènes, Dakar, Moscou, Bergama, Java, Milan, Hong Kong … Signe que l’Homme a besoin de s’exprimer face à cette épidémie qui touche toute la planète.

Athènes, Grèce

        Des œuvres colorées et qui attirent l’attention, que ce soit à des fins artistiques, éducatives ou politiques.

Berlin, Allemagne

Dakar, Senegal

Pour rester dans le street art, Bansky lui se sert de ce qu’il a autour de lui pour continuer à créer et dénoncer : sa salle de bain ! Oui car il respecte tout de même ces mesures de confinement.

L’insaisissable artiste, dont l’identité n’a jamais été révélée publiquement, a publié sur Instagram une série de photos montrant des rats provoquant le chaos dans une salle de bain pendant le confinement. Neuf rats apparaissent sur les nouvelles images, suspendus à l’anneau de serviette, marchant sur un tube de dentifrice et renversant le miroir de la salle de bain d’un côté. L’un semble compter les jours de confinement tandis qu’un autre se balance au cordon d’éclairage.

« Ma femme déteste quand je travaille à la maison. »

        Les musées font de leur mieux également pour occuper et éveiller le sens artistique des habitants, en organisant des visites virtuelles par exemple ou alors en incitant à reproduire des œuvres d’arts connues comme la fait le Getty Museum de Los Angeles. C’est sur Twitter qu’il lance l’idée :

« Nous vous mettons au défi de recréer une œuvre d’art avec des objets (et des personnes) de votre maison. Choisissez votre œuvre d’art préférée. Trouvez trois choses qui traînent autour de vous. Recréez celle-ci avec ces objets. Et partagez avec nous les résultats . »

Certaines reproductions sont fidèles aux œuvres originales, d’autres sont plus humoristiques, mais toutes débordent de créativité. En lançant ce challenge le Getty Museum fait découvrir ses œuvres autrement et intéresser un nouveau public à ses magnifiques collections.

Enfin, le Getty Museum se visite aussi virtuellement, comme beaucoup de musées dans le monde, il fait donc partie de ceux qui ont pris la décision d’ouvrir virtuellement leurs portes. Cette visite est disponible sur Google Arts & Culture. De plus, le musée donne aussi un accès numérique aux œuvres depuis quelques semaines, plus de 100.000 images d’objets d’art du musée et d’archives sont également disponibles.

Ainsi, l’art a donc une grande importance dans nos vies en cette crise, et cette dernière aura un impact important dessus. Déjà aujourd’hui, de nombreuses expositions se préparent et on peut d’ores et déjà imaginer quel en sera leur principal sujet !

Hannah Basile DN MADe Ho (2ème année) – Avril 2020

Quand je l’ai vue, elle m’a fait frissonner !

Plongée dans l’obscurité, elle est tout près, elle me regarde.

Le Musée des Beaux-Arts de Besançon regorge de nombreux tableaux. Parmi toutes ces œuvres, l’une d’entre elles a attiré mon attention. La voyante ou la Somnambule de Gustave courbet (1855).

C’est comme si, en regardant cette peinture, je m’étais promenée dans un couloir sombre, une bougie à la main puis en tournant ma tête, je me serais retrouvée face à cette fille.

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Des cheveux sombres, une robe noire et un fond obscur. Tout ceci se mélange et je ne distingue clairement que ce visage qui contraste avec le reste. Un regard mystérieux, je ne sais pas ce qu’elle me veut mais elle prépare un sale coup. Ça se voit Des yeux menaçants ou malicieux comme si elle voulait faire peur (en tout cas elle a réussi à me faire frissonner, j’aimerais bien savoir quelle réaction elle a pu faire naitre en vous chers lecteurs).

Courbet fait partie du mouvement réaliste qui rompt avec les scènes idéalisées de l’époque. Le peintre laisse paraitre les défauts du visage. Le front disproportionné et le menton creusé, cette fille n’incarne certainement pas un idéal. Sans défauts, elle ferait moins peur. Mais c’est ce qui fait l’identité de ce tableau ne croyez-vous pas ?

Voyante ou somnambule, elle est tout de même animée par un truc surnaturel. Je n’ai pas envie de rester devant elle. Je m’en vais.

MAILLOT Elisa – DNMADE 1Bij – Avril 2020

Ps: Si vous voulez, voici une petite analyse de cette œuvre.

People are gay, Steven.

 

 

 

 

 

Je suis prêt à parier que si vous traînez un peu sur les réseaux sociaux vous avez déjà vu ou entendu parler de ce mème ; mais vous êtes vous intéressé au chef-d’œuvre dont il est tiré ? Cela est moins sûr.

Avant de vous introduire à la série concernée, laissez moi vous poser une question:

Où va notre conscience après ce monde-ci ?

Ces mots furent aussi destinés à Prairie Jonhson avant que ne s’ensuive une aventure dont elle se rappellera toute sa vie. La série The OA retrace son histoire. Nous nous voyons racontées les mésaventures de cette femme qui, après avoir disparu pendant sept ans, revient vers ses parents adoptifs et les voit pour la toute première fois. En effet, avant sa disparition, elle était aveugle…

Prairie Johnson, personnage principal – image tirée de la série

Créée par  Zal Batmanglij et Brit Marling, qui en est aussi la scénariste et actrice principale, la série paraît sur Netflix en décembre 2016. La saison 1 ne connaît pas un franc succès mais ses producteurs n’en démordent pas. Un peu plus de deux ans plus tard – il a fallu être patient – , nous retrouvons Prairie dans une deuxième saison qui sera placée dans les tendances du site et se fera de nombreux nouveaux fans. Cependant, cela ne fut malheureusement pas assez pour la plateforme de streaming américaine qui a annulé sa production – quelqu’un ici est-il étonné, honnêtement ? Devant se composer initialement de 5 saisons, celle-ci nous laisse sur notre faim.

Cependant, bien que nous risquons de ne jamais en connaître le dénouement, il vaut la peine de s’intéresser à cette pépite. Les choix esthétiques (illustrés ci-dessous) sont un pur régal pour les yeux et surtout, on y aborde des sujets sensibles et on y parle de minorités en les intégrant parfaitement à l’histoire, comme dans la vraie vie, au fond. On peut donc y retrouver des thèmes comme l’homophobie, la transidentité, le deuil, le handicap, la drogue ou encore le décrochage scolaire abordés d’une manière violemment réaliste.

  

  

Au niveau du casting, je pense que de nombreux acteurs vous seront inconnus mais vous pourrez tout de même retrouver Jason Isaacs, qui vous rappellera le père d’un certain blond arrogant que vous avez vu dans Harry Potter, et même Zendaya, star de Disney Channel, dans la saison 2.

Enfin, que serait cette série sans sa sublime bande originale jouée au violon et créée par Danny Bensi et Saunder Jurriaans ? Je vous laisse pleurer d’émotions en cliquant sur ce mot, et si jamais vous souhaitez avoir un petit aperçu de la série, voici sa bande annonce (en VF, c’est plus accessible).

Asaël BALDAUF, DNMADE 1 Horlo, Avril 2020

P.S. : #SaveTheOA

L’Homme qui a influencé IKEA

Michel THONET  est un ébéniste et industriel allemand-autrichien. Il est né Banquette en bois cintré et une paire de fauteuils par Thonet (Co ...le 2 juillet 1796 à Boppard en Allemagne, et mort le 3 mars 1871 à Vienne (bon là je suis sûr que vous vous demandez pourquoi je vous présente un artiste du 19ème siècle, mais ne vous inquiétez pas, vous allez vite comprendre, un peu de patience !).

Entre Michael THONET et la famille BALLEREAU  un lien s’est créé depuis maintenant de nombreuses générations (je préciserais que je viens d’une famille de collectionneurs). L’ébéniste a envahi toute la maison, de la cave au grenier, toutes les pièces en sont remplies.

 

La première fois que j’ai apprécié ses oeuvres c’est quand je venais juste de naître. On m’a posé dans ce magnifique berceau (le numéro K 70) tout en bois courbé venant tout droit de la collection familiale (le grand jeu pour la première petite fille) et c’est comme ça que l’amour de ce designer est venue à moi.

Donc vous avez bien compris l’attachement que je lui portais. Maintenant je vais vous expliquer pourquoi nous lui portons tant d’importance !

Michael THONET est l’inventeur des meubles en bois courbé et a également posé le fondement de leur fabrication industrielle (ce qui inspirera plus tard nos industries contemporaines).

Tout commence en 1819 quand Michael THONET,THONET Freres inventeurs et fondateurs de l'industrie des meubles ... crée son atelier à Boppard sur le Rhin. Sa renommée est vite reconnue ce qui lui vaudra l’honneur de contribuer notamment à l’ameublement des Palais Lichtenstein, Schwarzenberg et du célèbre café viennois Daum.

Cette entreprise mit au point la technique du cintrage de bois massif (réussie après une longue exposition à l’eau et à la vapeur à l’aide de bandes de tôle en fer dans des moules de fonte). Processus de fabricationInventeur, son talent ne s’arrête pas là. Son idée est simple : créer une ligne de mobilier démontable, dont les pièces détachées seront produites en série. Grâce à lui, la révolution industrielle franchit les portes des ateliers.Designer Spotlight: Thonet | Two Design Lovers

En 1859, la chaise de café numéro 14, porteuse de la technique exclusive de bois massif courbé, symbolise cette entrée dans une nouvelle ère. En six parties, Thonet - Bending process - Chair 214 - YouTubereliées par 8 vis, elle se monte, se démonte et se transporte facilement (voici ce qui a inspiré Ikea IL BUON DESIGNdes années après, les meubles en kit). Imaginez : les 216 parties de 36 chaises n°14 représentent seulement un mètre cube en volume ! Par son design parfait, sa fonctionnalité, sa maniabilité, son prix, elle connaît très vite le succès (50 millions en sont vendues dans le monde entier). C’est aujourd’hui pour cela que la chaise n°14 est considéré comme un pionnier du design ! (alors vous comprenez mieux maintenant pourquoi je vous présente ce designer ?)

CATALOGUE THONET 1873La maison THONET a continué sur sa lancée.Otto Wagner - Thonet - Otto Wagner fauteuil de cockpit n.6141 pour ... Le bois courbé a ensuite inspiré les plus grands designers, comme Otto WAGNER qui crée en 1904 le fauteuil « Art nouveau 247 ». En 1912, la production de l’entreprise familiale atteint son plus haut niveau : deux millions d’articles différents sont fabriqués et vendus dans le monde. Il diversifie leur gamme de production en ajoutant des éléments en acier tubulaire dans la ligne du Bauhaus. Cette entreprise est aujourd’hui toujours en activité et est restée une entreprise familiale.

Ps= ma mamie a 200 chaises numéro 14 dans son grenier !

Emma BALLEREAU DNMADE 2 bij – Avril 2020

La bizarrerie à l’avant-garde du manga

« Totalement décalé », « Incompréhensible », « Tout simplement génial » c’est le genre de description que l’on pourrait trouver sur le manga que je vous présente aujourd’hui.

Image faisant la promotion de la sortie de l’arc 5 « Golden Wind » en verison animée

Jojo’s Bizarre Adventures est un manga imaginé par Hirohiko Araki en 1986 et publié jusqu’aux années 2000 dans le magazine Weekly Shonen Jump (magazine où Dragon Ball Z, One Piece ou encore Naruto ont été publiés notamment). Il est encore publié de nos jours et comporte 8 arcs distincts à l’histoire indépendante mais suivant toujours un héros surnommé Jojo en référence au premier héros : Jonathan Joestar. Les 5 premiers arcs ont également été adaptés en série animée.

Tous les aspects majeurs du Shonen sont respectés :  un héros à la détermination inébranlable, le règne du dépassement de soi et des antagonistes toujours trop puissants. Néanmoins, le manga d’Hirohiko Araki tire sa force dans sa capacité à briser les codes du manga traditionnel. Tout d’abord, la grande majorité des arcs se déroulent en Angleterre, en Italie ou encore au Moyen-Orient : lieux aux antipodes du cadre du Japon propre à la culture manga.

Le personnage de Jean-Pierre Polnareff, adjuvant français du héros

Les personnages sont d’origines diverses et variées : européens, asiatiques, arabes et portant des noms correspondant à la pop-culture adaptée au pays. On obtient par exemple dans le troisième arc « Stardust Crusaders » une équipe constituée d’un Jotaro Kujo japonais, Muhammad Avdol égyptien et enfin d’un français nommé (accrochez vous bien) Jean-Pierre Polnareff (oui vous avez bien lu).

Attardons-nous sur l’influence de la culture sur le manga. Comme évoqué précédemment, les noms des personnages sont directement empruntés à des noms issus de la pop-culture allant du monde de la musique : Dire, Straits, AC/DC, Wham mais également jusqu’à des noms issus de la langue du pays ou se déroule l’action avec un antagoniste italien fièrement nommé Risotto Nero (Risotto noir pour les xénoglossophobes) ce qui vient rajouter un réel comique selon moi pour nous autres lecteurs européens.

Kars, AC/DC et Wham : antagonistes de l’arc 2 « Battle Tendency »

Enfin dans l’esthétique des personnages et des visuels, les postures des personnages viennent mettre en avant l’amour profond de l’auteur pour les arts italiens. Les personnages sont vêtus d’habits s’apparentant à la haute couture italienne et adoptent souvent des poses dignes des sculptures antiques de la renaissance ce qui lorsque l’on le voit la première fois parait incongru mais qui quand on y réfléchit est totalement justifié et c’est cette esthétique haute en couleurs et extravagante qui va propulser le manga comme une véritable référence du genre.

De plus, cette extravagance est d’autant plus forte dans la version animée du manga ce qui va en faire une véritable référence de la culture Internet avec pléthore de « meme« .

Johnny Joestar, héros paraplégique de l’arc 7 « Steel Ball Run »

Néanmoins, sous cette esthétique, Jojo’s Bizarre Adventures met en lumière l’avant-gardisme de son auteur. Héros masculin au faciès féminin similaire au canon de beauté de la haute couture d’aujourd’hui, personnage androgyne, héros paraplégique, Araki va jusqu’à mettre en scène deux antagonistes ouvertement homosexuels et ce en 1995 soit 25 ans avant que le Japon ne légalise le mariage de ceux-ci (mais ce exclusivement dans les départements de la préfecture d’Ibaraki). L’auteur crée des personnages de tous les horizons sans jamais discriminer et c’est cette diversité qui permet au manga de se démarquer parmi ceux de son époque.

Pour ma part, après avoir visionné l’intégralité de la version animée et avoir lu l’intégralité des 5 premiers arcs afin de ne pas me spoiler (ou divulgacher toujours pour les mêmes concernés) la version en animé : je suis complètement fan ! Les références implicites à la pop culture, les personnages qui ne se prennent qu’à moitié au sérieux malgré les périls qu’il traversent et ce combiné à l’esthétique si unique du manga en font un véritable diamant brut du manga, diamant que l’on doit regarder, analyser et regarder à nouveau afin de l’apprécier pleinement.

Pour les intéressés, les 3 premiers arcs sont disponibles dans leur version animée sur Netflix et ce depuis le 1e Mars. De quoi s’occuper pendant le confinement !

Clément POREE – DNMADe Horlogerie 2e année – Avril 2020

La solitude peut-elle faire peur ?

Qui ne s’est jamais demandé ce que serait la vie si nous vivions seul, je veux dire vraiment seul, sans personne. Imaginez-vous vous réveiller un matin et que tout le monde ait disparu. A cause d’une pandémie ? A cause d’une guerre ? A cause d’un enlèvement extraterrestre ? Une mutation qui aurait poussé les Hommes à vivre tout seul à la Black Mirror ?

Un artiste s’est déjà posé la question il y a quelques dizaines d’années : Edward Hopper. Cet artiste Américain a décidé de peindre des scènes de la vie quotidienne américaine, l’après guerre, le passé américain et le conflit entre le monde moderne et la nature. A la simple différence que les relations humaines sont effacées, inexistantes. Des vitrines aux slogans lumineux dans une rue déserte, un bar où personne ne se regarde, telle est l’ambiance mystérieusement inquiétante de l’Œuvre de Hopper.

Essence 1940

Cette huile sur toile montre un homme, briquant ses pompes à essence pour personne. Comme si continuer à faire des gestes connus lui évitait de penser à l’affreuse réalité de sa solitude.

Sunday 1926

Ici encore, un homme, seul devant son restaurant certainement fermé, attendant que la journée passe.

Pour moi, les œuvres de Hopper sont en rapport avec la situations mondiale actuelle, chacun seul chez soi à attendre que la vie passe et espérant retourner un jour à une vie normale. J’aime la mélancolie et la subtilité de ses tableaux. Peints il y a longtemps mais complètement raccord avec aujourd’hui. Le moyen de se poser des questions, si le v**** présent dans le monde est la cause de notre solitude, ou si les écrans et médias sociaux nous obligent à rester cacher dans la peur d’être jugés ? Je vous laisse y réfléchir.

Sorti en 2013, le film Shirley nous invite à plonger dans l’univers de Hopper en laissant les toiles inanimées prendre vie. Pour raconter l’histoire de Shirley, simple femme (et c’est déjà beaucoup) dans un contexte social, politique et culturel d’une Amérique des année 30 aux années 60. (bande annonce ici )

Eve Albanesi – DNMADe Ho – Avril 2020 

À corps ouverts, une expo qui va au coeur des choses

SI VOUS ÊTES SENSIBLE AUX CADAVRES IGNOREZ CET ARTICLE !

Je me rappelle très bien, à neuf ans, d’être allée au musée avec ma mère pour aller voir des corps humains…

Je m’explique.

C’était en 2009 à Paris, quelque part sur le Boulevard de la Madeleine. Nous avons pu y voir des corps entiers dans des positions de la vie courante et des organes plastinés (donc en parfait état) , des poumons détruits par la cigarette et des foies par l’alcool… le plus impressionnant était quand même de pouvoir passer entre des tronçons humains parfaitement découpés, plastinés et maintenus debout par du verre ou de la résine.

Je pense que c’est une, voire l’exposition qui m’a le plus marqué, et dont je me souviens le mieux et j’estime avoir eu de la chance d’y être allée, puisqu’elle à été fermée en trois jours à cause de la provenance des corps.

En effet, les cadavres étaient originaires de Chine et plus précisément de prisonniers chinois dont on ne savait pas s’ils avaient été exécutés exprès pour l’occasion ou non…

L’homme à l’origine du scandale n’en était pourtant pas à son premier coup d’essai. Gunther Von Hagens est un anatomiste allemand, et inventeur de la plastination. Cette dernière est une technique visant à conserver dans un état quasi parfait des corps morts et d’empêcher leur dégradation en préservant les tissus biologiques par le remplacement des différents liquides organiques par du silicone. (Je vous encourage vivement à aller voir par vous même, c’est un peu rebutant au débuts mais c’est très intéressant comme procédé.)

La technique de Fragonard pour ses écorchés à peu de chose près la même, en remplaçant le silicone par du suif de mouton.

Le cavalier de l’apocalypse

Malgré quelques démêlés avec la justice, Gunther Von Hagens remet le couvert en 2020 à Amsterdam pour une autre exposition d’Our Body (avec des corps mieux choisis), en espérant qu’elle soit possible.

Et malgré l’allure sordide de la chose, s’il se reproduisait cette exposition en France ou pas loin, j’y retournerai volontiers, et je remercie encore ma mère de m’avoir fait découvrir l’anatomie humaine en dehors des livres ou des documentaires.

Josephine Girard, DNMADe 1 bij – avril 2020

L’impact d’un mythe : La fin d’œdipe ?

Aujourd’hui je vous propose un mixte de culture, de psychologie douteuse, de mythologie et d’art.

Confinement oblige, Netflix s’impose. Au bout d’un certain temps lassée par la simplicité (voire le néant) des programmes proposés, je tombe par un heureux hasard sur une série nommé Freud. « Chouette, je vais en apprendre plus sur ce personnage phare et controversé » me suis-je dis pleine d’espoir. Dommage, 90% de l’histoire est romancée/inventée, et au lieu d’en apprendre plus sur les débuts de la psychanalyse, je me retrouve devant une aventure à base d’hypnose, mais surtout d’ésotérisme. La seule chose que j’ai apprise sur Freud avec cette série médiocre (et non des moindres, puisque cela explique beaucoup de choses sur sa psychologie personnelle) c’est son affection pour la cocaïne. Déçue et restant sur ma faim de connaissances dans ce vaste domaine, je décide de continuer mes recherches sur un des cocaïnomanes les plus célèbres et écouté.

Je suis arrivée sur le complexe d’Œdipe. Une des théories de Freud très ancrée dans la société, et qui ne laisse pas sans marques. Et il y a de quoi, elle est des plus dérangeantes. J’imagine que vous connaissez le propos, mais si vous voulez vous rafraîchir la mémoire, voici une vidéo explicative de moins de 5 min.

Pulsion de mort envers le parent du même sexe, désir envers le parent du sexe opposé, castration, le désir amoureux de l’enfant en grandissant va se diriger vers des personnes qui ressemblent au parent du sexe opposé puisque nous n’avons pu l’avoir… Wow. Notre vie amoureuse se résume alors simplement à une envie d’inceste refoulée ? euh… s’il vous plait dites moi qu’il y a autre chose !

Revenons au mythe d’Œdipe, duquel s’est inspiré Freud pour sa brillante théorie.

de gauche à droite : Jean auguste Dominique Ingres, « Œdipe expliquant l’énigme du sphinx » ; Joseph Blanc « le meurtre de Laïos » ; Jean François Millet « Œdipe descendu de l’arbre »

C’est l’histoire de Laïos qui épouse Jocaste. Comme ils galèrent à avoir des enfants, Laïos consulte l’oracle de Thèbes qui lui dit « si vous avez un fils, il vous tuera et épousera votre femme ». Pas vraiment réjoui par la nouvelle, Laïos refuse les avances de sa femme. Sauf une fois… et pas de bol, ce fut la bonne. Ils attachent l’enfant à un arbre et l’abandonne. Mais un berger qui passait par là recueille l’enfant et l’apporte au roi et à la reine qui n’arrive pas à avoir d’enfant (décidément !); ils l’appellent Œdipe. En grandissant, ce dernier consulte un oracle qui lui dit « tu vas tuer ton père et te marier avec ta mère ». Ignorant tout de son adoption, Œdipe quitte Polype et Mérope et prend la route pour Thèbes. Sur son chemin, lors d’une baston, il tue un homme… son vrai père. Il se retrouve ensuite face au sphinx qui sème la terreur dans la ville. Si Œdipe répond juste à la devinette de la créature, il sera roi de Thèbes, et épousera Jocaste. Il réussit, et se retrouve ainsi marié sans le savoir à sa propre mère. 

Première incohérence avec la théorie montée par Freud : Œdipe ne sait pas qui sont ses vrais parents. Si ces derniers ne l’avaient pas lâchement abandonné, rien de tout cela ne serait arrivé (et oui ce sont parfois les prédictions qui nous incitent à faire n’importe quoi…). Donc le coup du « je vais m’appuyer sur un mythe pour apporter de la valeur à mes propos », ben c’est un peu raté !

Second problème. Pour monter sa psychologie, il ne s’est inspiré que de sa propre personne. Il avoue avoir ressenti un sentiment amoureux pour sa mère étant enfant. C’est compréhensible, beaucoup de monde ressent de l’admiration pour un parents étant petit, un amour très pur ou on ne voit que le bien chez l’adulte. Mais réduire ce phénomène à un seul des deux parents est injuste, et considérer qu’on a « un désir de meurtre » pour l’autre ne tient pas debout.

Le principe de castration pose également un problème. Le petit garçon ressent donc du désir pour sa mère, mais il sait que son père est déjà sur le coup et il culpabilise de ses sentiments. Il se sent alors frustré, « castré ». Ok… Mais alors, comment ça se passe pour les petites filles ? Freud a une théorie très simple mais révoltante. La petite fille qui ressent du désir pour son père, en plus d’être empreinte de culpabilité, en veut à sa mère de ne pas avoir de pénis. A la place elle à un manque, qu’elle ne pourra jamais combler. A part en récupérant un pénis d’une autre manière… Super.

Autre limite d’Œdipe, la question de l’application de ce schéma pour les enfants d’un couple homosexuel. Freud n’a pas vraiment de réponse. Étrange…

Pour ce qui est de la vérification concrète de l’application du complexe d’Œdipe, une étude sur des enfants de 2 à 6 ans (âge de constatation de ce phénomène), où l’enfant décrit son affection et son attachement envers ses parents. Freud prédisait donc que les filles aurait clairement plus d’attirance envers le père, et inversement pour les garçons. Or cette étude récente nous montre que ça n’est clairement pas le cas. Et c’en est même triste pour les papas, qui semblent souffrir d’un certain détachement envers leur enfant. C’est probablement dû au fait que la mère a souvent un lien plus fusionnel, maternel avec le bébé qu’elle a porté.

âge des enfant attirance du fils envers son père (%) attirance de la fille envers son père (%) attirance du fils envers sa mère (%) attirance de la fille envers sa mère (%)
2 11 20 77 87
3 20 28 61 66
4 38 36 57 66
5 28 25 57 66
6 23 15 68 78

Cet article n’avait pas pour but de descendre ou de nier toute la carrière de Freud. N’oublions pas qu’il est à l’origine de la psychanalyse, et en cela nous lui sommes redevable, pour ce qu’il a apporté dans la compréhension de la mécanique cérébrale humaine. Ce que je trouve dommage, c’est que le complexe d’Œdipe soit autant ancré dans la culture de notre pays. En effet, nombre de professionnels justifient les problèmes de concentration, de scolarité et d’apprentissage que rencontre l’enfant  par ce complexe. C’est extrêmement réducteur. Il faut savoir aussi que la France et l’Argentine sont les seuls pays à s’accrocher autant à cette théorie, c’est bien la preuve qu’elle n’est pas forcément exacte, voire infondée, ou propre uniquement à certaines éducations du monde.

Essayons d’être plus à l’écoute de nos enfants, et de ne pas réduire toute la construction d’un individu (plus particulièrement la vie sentimentale et sexuelle) à une frustration sexuelle de l’enfance. L’être humain se construit avec bien plus d’expériences que cela.

Pour les plus motivés, voilà un article très complet autour du complexe d’Œdipe et de ses limites : https://cortecs.org/wp-content/uploads/2013/02/14_13_Benslimane_Hassaini_Karam_Mazoyer_Complexe_Oedipe.pdf

Merci pour votre lecture.

Laureline Muller, 2 DNMADE Jo, Avril 2020

Soyez viril !

Cet article est fait pour toi, encore plus si tu es un homme (sauf si tu aimes les stéréotypes, dans ce cas-là autant être franche, tu n’as rien à faire ici !).

Marre de faire semblant ? Marre d’être traité de « pédé » ? Et bien rassure toi, tu n’es pas le seul et quelque chose me dit qu’on ne parle pas assez de ce sujet tabou qui est pourtant bien réel et touche énormément de monde : la virilité abusive.

Un autre homme, lui aussi en avait marre, et n’a pas décidé d’en parler, mais de le chanter.

Cet homme, c’est Eddy de Pretto, un auteur, compositeur, interprète et acteur français né à Créteil et âgé de seulement 26 ans. Ce chanteur beaucoup comparé à Stromae, plaît grâce à son langage cru et à son réalisme froid. Ses textes résonnent comme de la poésie. Ses mots sont tranchants et francs car Eddy ne cache pas ses maux. Il doit beaucoup à sa ville natale (dont il en parle dans la chanson « beaulieue ») car elle lui a donné « une certaine rage, une envie de me dépasser … L’envie de m’en sortir m’a aidé à y parvenir », raconte-t-il dans une interview. Il parle dans ses chansons de nombreux problèmes de société, de sujets tabous tel que l’homophobie (avec « c’est pas grave ») ou encore la phallocratie (avec « quartier des lunes »). Dans ses textes il relate avant tout son histoire. Il ne veut en aucun cas être un porte-drapeau pour tous ces tabous, il veut juste raconter sa vie, sa réalité.

La chanson dont je veux vous parler aujourd’hui est « Kid » qui, vous vous en douter parle de la « virilité abusive ». Elle revendique le respect à l’identité de chacun. Eddy de Pretto rejette dans cette chanson les choses principales que la société d’aujourd’hui impose aux hommes : le foot, les muscles, la supériorité, la force animale. Toutes ces choses qui ont constitué une part de son éducation. Il aime exagérer les choses de façon à ce que n’importe qui puisse comprendre les paroles. Il prône la différence et aimerait que tous les hommes qui font semblant d’être quelqu’un d’autre assument leur part de féminité. On comprend encore mieux le message en regardant son clip ou il se met en scène dans une salle de sport torse nu et en sueur. Cet homme qui n’a rien d’un rappeur ou d’un ours avec son corps frêle et blond, utilise justement son image pour soutenir ses paroles et pour, par la même occasion, nous montrer qu’il assume totalement son histoire et son homosexualité… et ça plaît ! Comme quoi, messieurs, cessez de vous cacher et assumez-vous avec fierté ! Ne laisser pas la peur vous en empêcher, car après tout, qui a-t-il de mal à être différent ?

Personnellement, ce que j’aime dans ses chansons, ce sont avant tout ses textes, qui je trouve, sont très bien écrits. Il réussit à amener le sujet de sa chanson de façon très mature et ne s’occupe pas de choquer quelques personnes avec ses paroles aiguisées. Même si certains trouvent sa voix insupportable, je vous invite donc à écouter ses chansons pour la puissance de ses textes.

Ci-dessous, quelques-unes de ses chansons avec différents tabous traités :

Ann NOIR – DN MADE 1 Ho – Avril 2020

Le rap, cette sous culture !

Je suppose que vous avez tous vu ou du moins entendu parler de ce groupe de musique française qui a tourné un clip sur notre chère Tour Eiffel, et pour ceux qui ne savent pas de quoi je parle, je vous invite avant de continuer votre lecture de faire un tour (même quelques secondes) pour voir de quoi je vais parler aujourd’hui.

Les cheveux lissés, les chansons auto-tunée aujourd’hui, nous allons parler de chanson française ou plutôt de rap français. Le groupe dont je vais parler aujourd’hui est … (roulement de tambour) PNL !

Après plusieurs albums, ils sortent leur dernier projet en avril 2019 qui s’intitule « deux frères »

Nous n’allons pas nous étendre sur la performance de rap de ce groupe, non…

Je vais vous poser une seule question, j’espère que vous changerez d’avis sur le rap français après avoir vu mon article. La chanson urbaine peut-elle être une source de curiosité culturelle ? La réponse à cette question va vous surprendre !

Commençons depuis le début, le rap français est très peu apprécié par le grand public, seules certaines chansons du type Aya Nakamura ou  Gims sont les plus appréciées mais c’est sûrement les chansons qui ont les textes les moins recherchés, va savoir pourquoi ?
Le rap, cette sous culture (comme le dit si bien notre très cher Éric Zemmour) peut être source d’ouverture vers la culture… avec leur texte, PNL, pourrait peut-être nous donner envie de nous/vous ouvrir ?

Pendant ce confinement (qui est très long…), j’ai analysé pour vous (oui car un album contient de nombreux petit recoins) tous les textes un par un (oui c’était très long, mais j’y ai mis tout mon cœur) pour vous dégoter toutes les références qui ressortent de leurs chansons.

Le groupe a depuis plusieurs années évolué dans la manière de décrire leur quotidien, pour comprendre leurs textes (car curieux comme vous êtes, j’imagine et j’espère que vous allez prendre la peine d’écouter une de leur chanson…) je vais vous expliquer leur univers.

Leur musique est rythmée par 5 actes, 5 piliers qui sont un peu plus qu’une simple histoire. Le groupe joue d’une vraie imagerie et a construit un univers complet autour de ces piliers.

Bon, commençons. Nous voici dans la jungle leur premier pilier, cette jungle n’est pas celle de Mowgli, non c’est une métaphore du quartier, de la banlieue. Le groupe marche beaucoup avec des visions animalistes pour décrire dans quoi ils ont grandi.
La famille est leur deuxième acte, oui pour eux, la famille est très importante et comme nous pouvons le comprendre dans leur titre “deux frères” (le groupe est en effet constitué de deux vrais frères) leur amour fraternel est très important.
Le troisième pilier, lui, est un des plus importants dans leur univers car c’est grâce à ce sentiment que nous comprenons qui ils sont, et pourquoi ils écrivent comme ceci. Ce sentiment très particulier est la haine, il est la conséquence de leur souffrance et le sentiment qui leur donne la force de réussir mais cette haine dans leur dernier album est peu à peu remplacé par la tristesse et éclipsé par la mélancolie (oui des jeunes de banlieue et bandits tristes, oui ça existe.. ) et nous pouvons nous en rendre compte sur la piste 16.
Le monde est l’avant dernier pilier de leur univers, leur objectif est le même que Tony Montana, conquérir le monde, un peu à la manière de « la fin justifie les moyens ». Leur fameux clip sur la Tour Eiffel est un peu un moyen de montrer qu’il y réussissent, et la réussite par soi-même est beaucoup plus appréciable qu’avec l’aide des autres car il se produisent en indépendant.

Et pour conclure les piliers, nous allons parler de religion. Elle est présente dans leurs textes (avant la musique, ces deux garnements n’ont pas toujours fait des choses licites pour atteindre leur but) leur objectif était la lune comme Amel Bent.

Après une longue et pénible description pour les plus impatients, je vais vous dévoiler les références que j’ai trouvées mais ce ne sont pas que des simples références qui sortent de leur texte à tout va, elles sont utilisées subtilement et judicieusement comme vraie métaphore en cohabitation avec les onomatopées très animalistes…

Voici un petit récapitulatif qui montre la multitude de métaphores, et face à cette large palette, nous ne pouvons qu’être curieux de tout ce petit monde qui nous attend. Certaines sont très familières mais d’autres un peu moins, des références ont déjà été présentées dans certains articles comme Dr.Stone par exemple. Et nous pouvons voir que beaucoup de références sont portées sur les animés/mangas et les jeux vidéos, des films qui pourront certainement vous occuper pendant toute la durée de cet ennuyeux confinement ! (Ne me remerciez pas ! Pour les références, je vous invite à les regarder pour vous immerger dans leur univers et découvrir par vous même les mangas/films/jeux… ) et bonne ouverture culturelle ! (Grace au rap).

Liste références :

Manga/animé :

Dragon Ball
GTO (great teacher onizuka )
Bleach
Dragon Ball Z
Tobaku Mokushiroku Kaiji
Akira
Hunter x Hunter
Naruto
Dr.stone

Film/série/dessin animé :

Paid in full
Split
Super man
Rasta rockett
Babar
Le livre de la jungle
Mulan
Peter Pan
Dallas
La cité de Dieu
Star Wars
Les princes de la ville
Notre belle famille
Deux frère
Batman
Scarface
Zorro
E.T
Training day
Le roi lion

Jeux vidéo :

Street Fighter
GTA vice city
Pac-Man
The legend of Zelda
Shenmue
Shinobi
Devil may cry
GTA V

Bonus personne populaire diverse :

Ricardo Izecson dos Santos Leite (Kaká)
Barack Obama
Alphonse Capone (Al Capone)
Édith Gassion (Edith Piaf)
Pedro Miguel Carreiro Resendes (Pauleta)
Tandem
Fonky family
Léo Ferré
Henry Olusegun Adeola Samuel (Seal)
Franck Ribéry
Edson Arantes do Nascimento (Pelé)

PERROT Marion – DNMADE2 – Avril 2020