Besoin de retrouver ton visage, vos visages…

Nous pensons à tort que seul le regard est le portail de l’âme qui permet d’entrevoir et de transmettre nos émotions.

Mais voilà, depuis maintenant plus d’un an, l’apparition d’un virus appelé la Covid-19 a frappé notre pays et plus largement l’entièreté de notre monde, vous n’êtes pas sans le savoir, à part si vous habitez dans une grotte,  car ce nom pourtant inconnu auparavant est désormais sur toutes les lèvres. Pour nous protéger, protéger ceux qu’on aime et ceux qui nous entourent, il est maintenant obligatoire de porter constamment un masque. Oui, on parle ici de ce petit rectangle à élastiques souvent bleu, parfois en tissu, qui peut être aussi  réalisé, même si cela est présentement interdit, avec des slips de papi ou encore des vieux linges de mamie. Oui oui cela existe, croyez-moi ! Cet outil indispensable est devenu en l’espace de quelques mois, pour certains, notre meilleur ami et pour d’autres, notre pire ennemi du quotidien. Nous pouvons tous nous mettre d’accord que son port est nécessaire, quoique plutôt désagréable. Il empêche surtout de voir la partie basse du visage. Cette zone pourtant si banale est composée des joues, du nez, du menton et principalement de la bouche. De plus, Bea de Gelder, professeure à l’Université de Maastricht, explique qu’il n’est pas naturel pour les êtres humains de dissimuler leur expressions faciales avec un masque. « Le contact social est aussi essentiel pour survivre que manger et boire« , il améliore notre santé mentale et physique, notre immunité et réduit notre stress. Cette période nous aura bien appris quelque chose, c’est que les émotions ne se lisent pas que dans les yeux. Cet éclat de rire, cette moue après une dispute, ces petites joues rouges, si essentielles en temps de St Valentin, cette bouche ébahie d’étonnement, tous ces gestes nous manquent et compliquent nos relations avec les autres. Cet aspect, si  important du comportement et de la communication non verbale, est dissimulé et même parfois pour certains oublié.

C’est pour cela qu’aujourd’hui, je profite de cet article pour vous montrer le travail de Jay Weinstein. Vagabond d’origine australienne, il est guide de voyage mais surtout photographe et nomade numérique spécialisé en Inde. Son travail est remarquable et nous permettra de prendre un petit bol d’air frais en admirant quelque chose que nous avions pourtant acquis et que nous avons indéniablement perdu. Comme quoi, il ne faut jamais se reposer sur ses acquis ! Cette citation prend ici tout son sens.

Alors, je leur ai demandé de sourire”. Voici le nom de ce projet touchant, pétri de simplicité mais non dénué d’efficacité. Il consiste à photographier des inconnus dans la rue avant et après leur avoir demandé de sourire. Démarré en Inde il y a 6 ans, le projet “So I asked them to smile” prend de plus en plus d’ampleur. Aujourd’hui, plus de 1 000 inconnus dans 6 pays différents ont accepté de poser pour le photographe (Inde, Singapour, Australie, Kenya ou encore le Népal). Cela permettra aussi de voyager un peu en appréciant la diversité de notre magnifique planète. A travers nos écrans bien sûr ! Covid oblige. La plupart des clichés sont partagés sur le compte Instagram officiel @soiaskedthemtosmile et certains ont été exposés dans plusieurs galeries, comme le Jehangir Art Gallery à Bombay en décembre 2018.

                                                 Khonoma, Nagaland, Inde

Le Dalaï-Lama a dit : « Un simple sourire. C’est le début de l’ouverture de votre cœur et de la compassion envers les autres ». Les sourires ont la capacité de changer une journée, et pas seulement pour celui qui sourit, mais aussi pour ceux qui voient ou reçoivent un sourire. Ce n’est qu’une simple expression, et pourtant, c’est peut-être la plus puissante, car c’est la plus positive.

La réponse derrière chacune de ses photographies est qu’un sourire change tout, et pas seulement l’humeur, mais même l’image entière du sujet. Ses photos montrent également qu’un sourire est unique à chaque individu et qu’il est parfois difficile de savoir à quel point les gens sont beaux quand ils sourient jusqu’à ce qu’ils le fassent.

                             Kerala, Inde                                            Shanghai, Chine

« Ce projet de photographie me force à affronter mes peurs et à approcher des personnes que je ne connais pas. Cela m’oblige à remettre en question mes idées préconçues et à apprendre encore et encore à quel point mes hypothèses sont inexactes. »

A travers ces portraits Jay Weinstein retient que « nous avons tous beaucoup plus en commun qu’on ne le pense et qu’il continue à regarder ces sourires humains se connecter à travers les barrières que la classe, le statut économique, l’ethnicité, le sexe, la religion ou les origines créent ».

Pour finir, en attendant de pouvoir faire tomber les masques, n’oublions pas comme le rappelle dans son livre d’amour, Raoul Follereau, « un sourire ne dure qu’un instant, mais son souvenir est parfois éternel« . Je vous incite donc, à faire appel à vos souvenirs pour vous redonner le sourire !

Jorane Bilquez, Dnmade 1 Jo, Février 2021

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