« Atteindre le bonheur en régulant les plaisirs », la philosophie d’Épicure
Pour notre plaisir philosophique en ce début d’année 2021 très tourmenté, nous allons étudier la vision du bonheur selon Epicure lui-même !
Nous observerons dans ce premier article de l’année les petits bonheurs déconfinés sous l’angle des philosophes de la philosophie.
– Un petit café ?
– Noir sans sucre s’il vous plaît !
– Une petite madeleine ?
Ces petits plaisirs de la vie, ou plus présentement du quotidien nous concernent tous. Sans cela, comment réussir à se lever le matin ?
Le plaisir, avant même de parler de petit plaisir, est une grande question de l’antiquité, une question difficile, bien plus difficile que de boire un café au soleil.
C’est un vrai casse-tête !
D’un coté : les Stoïciens qui condamnaient la recherche de plaisir (recherches vaines et insatisfaisantes selon Zénon de Citium, Epictète ou encore Marc Aurèle)
De l’autre : Les Epicuriens menés par le philosophe Epicure (nous connaissons ce terme encore aujourd’hui : « être épicurien » ou « hédoniste » ramène à la philosophie de mener une vie de plaisir. Mais que faut t-il entendre par plaisir ?
Est-ce que prendre un café et être riche sont des plaisirs équivalents ?
Qu’aurait pensé Épicure de siroter son café en terrasse ?
Il faut savoir que sa philosophie est très stricte, il nous dit de nous concentrer sur des plaisirs nécessaires ou naturels comme manger ou dormir mais toujours dans une juste mesure, il n’y a pas de place pour l’excès chez lui. Alors, un petit café pourquoi pas ? Mais une vie d’addiction au café, non. Son but reste celui d’atteindre le bonheur en régulant les plaisirs.
Il nous explique tout cela dans la lettre à Ménécée (La Lettre à Ménécée est une lettre écrite par le philosophe Épicure à son disciple Ménécée. Le texte résume la doctrine éthique d’Épicure et propose une méthode pour atteindre le bonheur, en même temps qu’elle en précise les conditions).
Le plaisir comme la voie du bonheur
Comment faire pour ne pas confondre les addictions aux petits plaisirs ? Pour Epicure, le plaisir n’est pas pensé en tant que tel parce qu’il procure du plaisir, qu’il fait du bien, mais parce qu’il permet que notre âme et notre corps ne soient pas mal. C’est à dire qu’il ne soit pas troublé par le manque : c’est le principe de l’ataraxie. Pour d’autres penseurs, il faut penser le plaisir en lui-même, utilement, comme la voie du bonheur de tous. L’anglais Jeremy Bentham (XIX -ème siècle) a fait une philosophie politique qui consiste à élaborer une arithmétique des plaisirs qui vise à assurer le plus grand bonheur du plus grand nombre.
Est-ce que le bonheur résulte dans la somme de ces petits plaisirs ou alors dans la privation de grandes douleurs comme nous le dit Epicure ?
Finalement, le bonheur n’est-il pas plus que cela ? Pour certains, le bonheur peut être beaucoup plus simple. Confucius nous explique qu’il n’y a pas de petits plaisirs mais simplement des plaisirs simples : un café ou un rayon de soleil, respirer dans un parc ou encore marcher. Des plaisirs plus grands que l’accumulation de biens. Il s’agit de voir dans un seul plaisir qui n’est ni petit ni grand mais facile et accessible pour un bonheur tout entier !
Citation à méditer :
« Le bonheur n’est pas toujours dans un ciel éternellement bleu, mais dans les choses les plus simples de la vie. »
Article proposé par Victor Monnin, DNMADE2 HORLOGERIE – Février 2021