Quand les cultures et les pensées se mélangent

Aujourd’hui on va aborder un documentaire « Tracks » nommé « L’appropriation culturelle dans la culture pop », qu’est-ce que l’appropriation culturelle  vous allez me dire ? Et bien on vient parler d’appropriation culturelle lorsqu’on utilise illégitimement un élément matériel ou immatériel propre à une culture.

Le documentaire commence en montrant un exemple concret des problèmes qu’apporte l’appropriation culturelle à notre époque ou du moins l’utilisation de ce terme.

On peut voir un jeune homme avec des dreadlocks sur le crâne se faire interpeller par une jeune femme lui reprochant d’avoir des dreadlocks, venant de sa culture, à ses yeux toutes personnes étrangères n’a pas le droit d’avoir des dreadlocks, bon, en vue de son comportement on peut remarquer qu’elle a plus l’air amusée par la situation qu’énervée par la soi-disant appropriation culturelle de ce jeune homme.

La suite du documentaire nous emmène vers le problème principal, comment cela se passe dans le milieu de la musique, le premier exemple est celui d’Elvis Presley, connu pour être le précurseur du rock aux Etats Unis. Ade Bantu nous apprend qu’en réalité Elvis aurait vécu toute son enfance à Memphis et c’est cette influence afro-américaine qu’on retrouve dans ses rythmes et chorégraphies qui n’a jamais été attribué à la communauté afro-américaine.

« lorsqu’un blanc va faire quelque chose qui à déjà été créé par un noir avant lui, il en tirera plus de mérite »

On peut voir le même genre de schéma se reproduire dans la culture hip-hop, des blancs reprenant un style de musique venant principalement des communautés afro-américaines, mais maintenant est-ce que cela pose réellement problème ?

Personnellement je pense que non, chacun est libre de créer comme il le souhaite et de s’inspirer où il en a envie, que serait l’art ou la musique si chacun doit rester dans son cercle de connaissances ? Cependant, il faut respecter les origines de ce dont on inspire, ne pas dénigrer une culture en la tournant au ridicule comme a pu le faire Katy Perry dans son clip « Dark Horse » en s’inspirant de l’Égypte ancienne.

Le problème viendrait peut-être du consommateur, si une personne préfère écouter un artiste blanc qui s’inspire d’un autre artiste plutôt que l’artiste de base à cause de sa couleur de peau, alors dans ce cas il serait question d’un problème de racisme.

La suite du documentaire parle du Voguing, cette danse était pratiquée par les communautés LGBT principalement hispaniques et afro-américaines dans les années 30 avant de commencer à être démocratisée par des artistes comme Madona, Lady Gaga ou encore Beyonce au 21ème siècle au travers de clips musicaux. Le problème est que l’origine et les valeurs que représente le Voguing est beaucoup moins respecté et souvent oublié lors de la reprise de ces chorégraphies, on va donc retrouver des professeures de danse enseigner cette pratique sans même s’intéresser aux tenants et aboutissants de cette danse et c’est là que l’appropriation culturelle peut venir poser problème et gêner les minorités.

Dans le cas précédent on s’inspirait d’un style pour recréer quelque chose, ici on vient juste le reproduire mais sans toute la démarche que les précurseurs du mouvement avaient engagés, c’est pourquoi je peux comprendre leurs mécontentements vis-à-vis de l’appropriation de celui-ci.

Le dernier point abordé dans le documentaire est l’appropriation de biens matériels de la culture d’un pays, l’exemple le plus connu et celui qui est utilisé est le patrimoine culturel Africain précolonial. Plus de 90% de son patrimoine est dispersé à travers toute l’Europe, ici on peut considérer cela comme du vol d’autant plus que les pays concernés aimeraient récupérer leurs biens, faisant partie intégrante de leur histoire et de leur culture. Des activistes comme le créateur de la chaîne youtube « BOBISO MEDIA » se battent pour la récupération de ces biens, pour ce faire il utilise des manières pas très diplomates, il va directement voler ou récupérer, cela dépend de la façon de penser, les œuvres dans les musées.

Je ne pense pas que cela soit la bonne façon de régler le problème, certes ce patrimoine se doit de retourner dans son continent d’origine mais ce n’est pas une raison pour répéter les erreurs qui ont été commises dans le passé, d’autant que des négociations entre les pays sont en cours afin qu’une partie des œuvres soient rendues à leurs propriétaires.

Pour conclure, je pense que le terme d’appropriation culturelle à sa place dans certains cas de figure, comme par exemple pour les deux dernières parties où les victimes sont volées de quelque chose qu’elles ont inventée. Mais dans le premier cas de figure je pense que le terme n’est pas adapté, si un artiste se démarque des autres grâce à sa couleur de peau je pense qu’il est préférable de parler de racisme plutôt que d’appropriation culturelle, le monde est fait de telle sorte que le brassage culturel est inévitable et entraîne forcément un métissage culturel qui passe inéluctablement par une appropriation culturelle de certains points.

HUGO J. – DNMADe1 Ho – AVRIL 2021

Laisser un commentaire