« Piqué à la main »

Le Handpoke est une technique d’encrage de la peau qui n’utilise pas de machine électrique, il suffit d’être muni d’un outil aiguisé et pointu qui va être manipulé à la main, en n’oubliant pas qu’il y a des conditions d’hygiène à respecter.

Cet art allie patience et savoir faire, afin d’obtenir un tatouage, le tatoueur y va point par point, contrairement à la machine, c’est le geste du tatoueur qui maîtrise la profondeur de l’aiguille, l’angle de pénétration, la force et la rapidité, l’handpoke nécessite une vraie dextérité.

Le handpoke datant du début de la civilisation humaine, est souvent assimilé à ses prédécesseurs, comme le tatouage dit Tebori, qui est une technique traditionnelle japonaise d’ancrage piqué a la main, à l’aide d’une aiguille en bambou ou en acier, ou le tatouage traditionnel polynésien, dit Tatau signifiant « dessin inscrit dans la peau », réalisé à la main. Les outils qui seront utilisés, auront été au préalable sculptés par le tatoueur, dans de l’os ou de l’ivoire, cette technique est accompagnée de prières, le tatouage sera plus considéré comme un rituel, plutôt qu’un apport esthétique.

L’artiste utilisant cette méthode, sait qu’il est compliqué de réaliser certains motifs, comme les ombrages, les dégradés lisses ou les mélanges de couleurs, ce qui exclut les aplats de noirs sur une grande surface, évidemment ça n’est pas impossible, avec de la patience et un travail précis.

Une machine électrique pique à une plus grande vitesse que les mouvements de la main du tatoueur, demandant plus de temps, mais pour une douleur minime contrairement à la machine. Les idées préconçues sur la technique du handpoke se multiplient, mais cette pratique fait généralement moins mal, car la vitesse de pénétration de l’aiguille dans la peau est plus douce, permettant de moins l’agresser. Cette manière de tatouer est donc plus souvent utilisée pour ancrer les parties les plus sensibles du corps, comme les mains, les doigts ou les pieds, engendrant moins de rougeurs, et de gonflements, la cicatrisation est plus douce et plus nette.

Le handpoke reste une façon de tatouer qui possède une identité visuelle, l’outil a en quelque sorte créé un style d’ancrage propre à lui-même, tout le monde ne va pas être attiré par cet art, préférant le tatouage à la machine qui reste pourtant une technique plutôt impersonnelle. Souvent nous choisissons un certain artiste pour ses qualités graphiques, tandis que l’handpoke est un art qui parle de lui-même qui pousse ceux qui le pratiquent à redoubler d’imagination et d’inventivité pour créer, permettant à la société de redécouvrir cette technique vintage, et surtout de ne pas perdre ce savoir-faire.

Dausseing Tiphaine, DNMADE1JO – Oct. 21

Une réflexion sur « « Piqué à la main » »

  1. Passionnée de tatouages depuis petite, ton article m’a fait découvrir plus en détails la technique du handpoke et me permet également de bien distinguer les caractéristiques techniques et esthétiques de ces deux méthodes de tatouage. Comme je sais que tu es très intéressée par cet univers, tu aurais pu compléter ton article avec les différentes pratiques du tatouages (du type flash, personnalisé ou « blacklight »).

    Le tatouage flash consiste à se faire tatouer un ou plusieurs dessins réalisés par le tatoueur, qui sont généralement présentés dans un book.
    Le tatouage personnalisé est un tatouage sur-mesure. Le motif peut être conçu par le client et le tatoueur pour créer un tatouage unique.
    Le tatouage « Blacklight », plus anecdotique, consiste à insérer de l’encre réagissant à la lumière UV.

    Merci pour cet article très intéressant !

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