Pour ce premier article de l’année, j’aimerais vous faire découvrir un artiste aux idées et au style très particuliers. Boris Artzybasheff est un illustrateur Américain d’origine Russe, il fuit le communisme soviétique et arrive en 1919 à New York où il est embauché dans un atelier de gravure.
La partie de ces œuvres qui va nous intéresser aujourd’hui sont des illustrations publiées en 1942, cette collection se nomme « Machinalia », elles avaient pour but d’appeler les lecteurs à « mettre fin à la guerre » en collectant de la ferraille. Ces illustrations mettent en œuvre des machines industrielles fabriquées avec des « pièces humaines », elles peuvent être qualifiées de surréalistes. Weaving Fence
Cette illustration nommée « Weaving Fence » est pour moi, une des plus belles pièces de la collection, ce style graphique soutenu par une solide technique, appuie et accentue l’aspect brut et froid de l’ère industrielle, cette représentation anthropomorphique de la machine confère une âme à cette dernière.
Le sentiment de tristesse ressenti vient sûrement de là, il suffit de pas grand-chose pour avoir de l’empathie pour une machine, ces gestes méthodiques répétés inlassablement et surtout cette personnification des différentes tâches du mécanisme donne l’impression d’une âme éternellement bloquée dans cette machine.
Chacune de ces illustrations est poignante et nous montre aussi que derrière chaque machine il y a un ouvrier qui la fait fonctionner. Ces œuvres font penser aux descriptions de l’alambic ou du train à vapeur que fait Émile Zola dans ses romans. Cela montre aussi que si ces tâches sont pénibles pour des machines elles le sont d’autant plus pour les Hommes.
“I am thrilled by machinery’s force, precision and willingness to work at any task, no matter how arduous or monotonous it may be. I would rather watch a thousand ton dredge dig a canal than see it done by a thousand spent slaves lashed into submission. I like machines” Boris Artzybasheff.
Mathieu M. – DNMADe2HO – oct. 21