Edward Hopper : peintre ou cinéaste ?

Edward Hopper est un peintre du début du 20e siècle, en décalage avec son temps. En effet, alors qu’à cette époque naissent les artistes d’avant-garde et l’art abstrait, il incarne une forme de réalisme qui renvoie davantage au 19e siècle. Dessin, aquarelles, affiches : l’artiste américain s’essaye à toutes les techniques. Il aime représenter des scènes banales de la vie quotidienne, des paysages ruraux et urbains qui illustrent la vie américaine.

Sa phrase culte : « Si vous pouviez le dire avec des mots, il n’y aurait aucune raison de le peindre ».

Des peintures simples et des sensations profondes

Le réalisme figuratif d’Edward Hopper n’est pas uniquement une représentation du monde réel, c’est un ressenti, une perception instantanée qu’il  retranscrit à travers ses toiles. Il cherche à reproduire la réalité non pas telle qu’elle est, mais telle qu’il la ressent, en exprimant à travers ses œuvres, ses angoisses intérieures et les incertitudes humaines dans une société américaine en perdition.

Nighthawks (1942), probablement la peinture américaine la plus célèbre

Si on prend un tableau d’Hopper, on se rend compte que ce qui est frappant, c’est d’abord qu’il est vide, il y a peu de personnages, peu d’animation, bref, peu de vie. Pourtant avec un regard plus poussé, il en ressort un sentiment étrange, sur lequel il est difficile de mettre des mots, et c’est là qu’est toute la force de sa peinture : il captive ces « riens », moments de vide et de silence, mais extrêmement lourds d’anxiété, d’attente ou de désirs.

Cette capacité à exprimer des sentiments aussi profonds et variés à travers des objets, des personnages ou des lieux en apparence anodins, est quelque chose que je n’ai à ce jour retrouvé chez aucun autre peintre.

Quand la peinture s’invite sur grand écran

Ces ambiances si particulières, ne sont pas sans nous rappeler le 7ème art. En effet, Edward Hopper est né à peu près avec le cinéma (1882), et l’on sait que c’était un grand cinéphile. On peut donc supposer que le cinéma l’a beaucoup inspiré dans sa créativité.

Un petit air de film noir pour Night Shadows (1921)

En effet, si vous regardez avec attention ses tableaux, vous remarquerez que le jeu d’ombres et de lumières est extrêmement élaboré, presque surnaturel. On y retrouve, comme un air du cinéma du début du XXe siècle avec l’utilisation de ses lumières artificielles. Ajoutons à cela la manière dont Hopper pose son oeil (ou sa caméra ?) sur ses peintures qui paraît peu naturelle (contre plongée, plan large…) nous rappelant directement les différents plans visibles sur le grand écran.

Que va-t-il se passer dans cette rue trop paisible ? Portrait of Orleans (1950)

Un autre élément qui pourrait relier Hopper au cinéma est cette sensation d’avoir à travers ses tableaux, une image figée dans le temps, un instant suspendu au milieu d’un récit avec un « avant » et un « après », autour duquel on pourrait se raconter une histoire.

C’est sûrement pour cette raison que ce peintre a à son tour inspiré de nombreux réalisateurs lors du tournage de leurs films.

House by the railroad (1925), inspirant Alfred Hitchcock pour la maison dans son film Psychose (1960)

Je pense notamment au célèbre Alfred Hitchcock, connu pour s’être inspiré des tableaux de Hopper dans plusieurs de ses longs métrages. Mais bien d’autres réalisateurs ont rendu hommage aux toiles de Hopper à travers leurs films : Wim Wenders, Tim Burton, les frères Coen ou encore Woody Allen pour ne citer qu’eux.

Ce que je trouve très fort, c’est le côté intemporel et universel de son art, dans le sens où ses oeuvres ont autant inspiré des artistes du XXe siècle que des artistes plus contemporains et le tout dans des milieux très variés (cinéma, littérature, peinture…)

Une impression de déjà vu ? Nighthawks a en effet inspiré Wim Wenders dans The End Of Violence (1992) et Antoine Fuqua dans The Equalizer (2014) et bien d’autres encore…

Il m’arrive encore aujourd’hui, lorsque je regarde un film, de retrouver au cours d’une séquence, cette sensation de déjà vu et de reconnaître cette patte si unique propre à Edward Hopper, donnant alors à la scène cette ambiance si particulière… Quel plaisir !

Nicolas MARGONARI – DNMADE2 HO – Oct 21

Une montre de luxe pour les enfants ?

En effet ce design inspiré de l’innocence de l’enfance nous questionne : Qui pourrait bien porter cette montre ? Un design enfantin pour une montre de luxe destiné aux adultes, n’est ce pas audacieux ?

     En collaboration avec le MAD Paris, Charaf Tajer le designer de Casablanca, a eu carte blanche pour retravailler la populaire Royal Oak 36mm de Audemars Piguet à l’image de sa marque de vêtement haut de gamme.

Charaf Tajer inspiré par le mouvement Memphis

Sa marque de vêtements et les montres « Play time » et « Machine, Time » rappellent le mouvement memphis milano un mouvement de design et d’architecture italien créée en 1980 à Milan. Ce mouvement met en scène des formes asymétriques très colorés dans un décor farfelu.  « Contrairement à d’autres courants de design précédents, Memphis n’obéit pas à un manifeste ; c’est avant tout une volonté de fabriquer des meubles avec une grande liberté en réaction au style bourgeois de l’époque. »  François Boutard

La vision de Charaf Tajer sur sa marque de vêtement :  « Il n’y a pas d’ironie dans mon travail. La nature est magnifique, pourquoi ne pas la montrer ? Et dans un monde peuplé de mâles alpha, ça ne peut pas faire de mal d’offrir de la douceur et de la beauté » 

La royal Oak prend vie !

Du jaune, du rose en passant par du bleue et du rouge, des couleurs vives qui donnent un aspect enfantin à la montre, à la limite du jouet. Cet audace donne une image de l’horlogerie haute gamme rarement vu jusque là.

Nous pouvons aussi parler de renaissance. Le design d’origine de la Royal Oak est glacial avec la géométrie emblématique de Audemars Piguet et le boîtier poli/satiné. Tajer a construit une image rassurante et enfantine transmise par ces couleurs pastels vives tout en gardant sa forme d’origine.

Les deux garde temps possèdent un fond arrière noir mat et une couronne rouge. La première version arbore un cadran rose dégradé lisse tandis que la seconde version renferme un cadran à motif de maillon de la chaîne Casablanca. Les seules pièces qui sont restées d’origine sont les vis hexagonales en or blanc 18 carats.

Les horlogers se sont déjà inspirés de l’enfance avec la montre Mickey de Gérald Roden ou la Black Panther de Audemars Piguet. Mais aussi de l’univers du jeu avec La Vintage 1945 Jackpot Tourbillon de Girard-Perregaux  ou  la Primo 4  de Mermod Frères. Je trouve ces inspirations évidentes dès le premier coup d’œil pour les montres « Play Time » et « Machine, Time ».

Charad Tajer met en avant la transformation d’une icône moderne de la haute horlogerie. Je vois ces deux montres comme, un peu d’innocence dans ce monde rigoureux de l’horlogerie.  Il a su réveiller l’enfant endormi en nous !

Si le mouvement Memphis vous intéresse je vous invite à vous abonner au compte instagram : @memphis_milano @ettoresottsass_official @modernismmuseum

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Une envolée colorée

Peut-être avez-vous déjà entendu parler de Nelly Saunier. Il s’agit d’une plumassière française née en 1964. C’est à 14 ans qu’elle commence sa formation de plumassière avec un CAP. Par la suite elle peaufinera ses connaissances avec un BTS de designer textile. Passionné par son travail, Nelly Saunier est nommée Maître plumassiers en 2008.

Très rapidement dans sa carrière elle a commencé à collaborer avec différentes grandes maisons, dans différents domaines. Cela lui a permis ses techniques à d’autre domaines tels que la couture et la joaillerie.

Ci-dessus on peut voir deux réalisations faites en association avec Jean Paul Gaultier. La première est le Boléro Perroquet réalisé en 1997. Le deuxième est un Pullover jacquard de la collection automne/hiver 1998-1999. Il est réalisé en plumes de faisan, collet de coq, perdrix, dinde, paradisier, oie et geai des jardins.

Ci-dessous à gauche, il y a trois montres intitulées « Oiseaux enchantés » créées en 2015 et en collaboration avec Van Cleef & Arpels. A leur droite on voit une montre Premier Feathers créée en 2012. Le cadran est réalisé en marqueterie de plumes de paon et de faisan.

 

 

 

 

 

La haute joaillerie n’échappe pas à ses diverses collaborations comme on peut le voir avec cette collection réalisée en partenariat avec la maison Piaget. Cette collection est sortie en 2018. Elle rappelle un paysage enneigé illuminé par un soleil radieux, la fraîcheur d’un glacier et la douceur de la neige. Afin d’obtenir ce résultat, les bijoux ont été exécutés en plume d’oie et de pélican rehaussées de feuilles d’or 24 carats.

En 2012 elle réalise l’une des vitrines de la galerie Lafayette. L’œuvre est réalisée en plumes de dinde et aura coûté pas moins de 350 heures de travail.

 

Son travail l’a également amenée à réaliser des œuvres qui ont été exposés dans différentes lieux. Parmi les différentes œuvres on peut contempler « Glycine », qui a été réalisée dans le cadre de l’exposition Japon-Japonismes au Musée des Arts Décoratifs de Paris. Cette sculpture est un hommage à la nature.

Elle a également créé un spectacle nommé « Merveilles ». Il a été réalisé en collaboration avec l’artiste japonaise Shuho à l’occasion de l’évènement « Nuit Blanche KYOTO 2015 ».

En ce qui me concerne, c’est une artiste dont j’apprécie énormément le travail. On y retrouve une forte sensibilité et une grande délicatesse. J’aime la précision que l’on retrouve dans ses réalisations. Elle a également permis la réintégration de la plumasserie dans la haute joaillerie, ce qui permet d’obtenir des rendus plus divers dans la réalisation des bijoux. Un autre point que j’apprécie dans le travail de Nelly Saunier, c’est le côté éthique de son travail. Elle travaille avec des plumes qui ont été récupérés lors de la tombée des mues des oiseaux.

Ses mots de Nelly Saunier résume à mon sens merveilleusement bien son travail et sa passion pour la plumasserie :

« les oiseaux sont nés avec cette élégance, ils ne mentent pas avec leur apparence. Ils sont libres dans l’expression de leur beauté. C’est cette spontanéité, cette expression que je partage. La plume, c’est une émotion. »

Sitographie: http://www.nelly-saunier.com/

Instagram : nellysaunier

Renaudat Maëlle – DNMADE 2 Bij – Octobre 2021

Nelly Saunier, Artiste Plumassière

Aujourd’hui je vous invite à voyager, à laisser libre cours à vos émotions, la douceur, le calme, la beauté. Alors prenez un plaid, un chocolat chaud ou un petit smoothie fruité et profitez bien de cet article.

Imaginez un métier qui met à l’honneur le magnifique plumage des plus beaux oiseaux, des créations d’œuvres d’arts à la fois délicates et majestueuses, des esthétiques de montres et de bijoux élégantes et détaillées. Il s’agit de la profession de Nelly Saunier.

Artisane d’art puis nommée Maître d’Art en 2008 Nelly Saunier met son talent d’artiste et ses compétences au service de la plumasserie.

« Douceur, légèreté, finesse, beauté sont les sources de mon émotion. Matière première, matière vivante, richesse et nuances sont les ingrédients de mes créations. Détourner la plume, transcender la technique, réinterpréter les matières pour obtenir des effets plastiques inattendus

Depuis plus de trente ans, Nelly Saunier met son talent d’artiste et ses compétences au service de la plumasserie. Elle exerce un métier ancien puisque les statuts des premiers maître plumassiers ont été octroyés en 1599. Elle achète les plumes des oiseaux pour connaître leur fonction, leur plasticité et leur adaptation dans la pièce à créer. La connaissance de la matière et des techniques (de couture, de collage, de monture…) font partie d’une des nombreuses composantes de son savoir-faire.

Nelly Saunier est devenue au fil des années, artisan d’art, puis est reconnue comme maître d’art. Mais ce travail reste en milieu contraint, dans la dépendance d’une idée suggérée par d’autres, ou dans l’adaptation à une structure imposée (un cadran de montres, la forme d’un bijou…). Son plus grand défi reste bien celui de garder toute sa créativité, son inspiration, à la fois en répondant aux commandes mais aussi en réalisant des oeuvres originales qu’elle invente au gré de sa fantaisie. Elle crée alors des pièces qui relèvent de son univers personnel, Nelly Saunier devient artiste plumassière, ses oeuvres jouent avec la nature, avec la texture et la symbolique de la plume comme ornement et protection…

Textures

Douceur, légèreté, finesse et beauté. Matière première, matière vivante, richesse et nuances. Détournement de la plume, transcender la technique, réinterpréter les matières pour obtenir des effets plastiques inattendus, doux ou piquants, mats ou brillants, teintés ou naturels…

 

Ses Collaborations

Aujourd’hui ce sont les joailliers et orfèvres tel Harry Winston,  qui font appel à ses talents pour associer plumes et diamants en des créations extraordinaires ; un nouveau défi artistique et technique qu’elle a su relever. Fortes de son expérience, ses créations allient techniques ancestrales et inventivité pour aboutir à de véritables oeuvres d’art.

Ainsi L’artiste plumassière collabore avec des maisons de Haute Joaillerie tel que Van Cleef & Arpels, Chopard, Piaget… En travaillant la plumasserie miniature dans des nouveaux modèles de cadrans.

Son Parcours

Nelly Saunier a quatorze ans lorsqu’elle découvre le métier de plumassier. Cette rencontre singulière lui apparaît comme une évidence et dans un débordement d’enthousiasme, elle sait instantanément que sa vie sera liée à la plume.

En 1981, elle suit un apprentissage aux techniques de la plumasserie dispensé au Lycée Octave Feuillet, puis complète sa formation aux Arts Appliqués (école Olivier de Serres). Elle y perfectionne sa maîtrise du trait pour exprimer librement ses sentiments et s’enrichit au contact d’autres disciplines qui nourrissent sa technique initiale. En 1989, elle rejoint le lycée Octave Feuillet qui fait appel à ses compétences pour enseigner l’art de la plume et le pérenniser pour des générations de plumassiers.

Parallèlement, l’artiste crée de nombreuses oeuvres et met son talent et son savoir-faire au service de designers, costumiers, décorateurs et de grands couturiers.

Distinction

2012 Nommée « Chevalier des arts et des lettres » par le Ministère de la culture et de la communication
2009 Nomination « Prix de l’intelligence de la main » fondation Bettencourt Schueller
2008 Nommée « Maître d’Art » par le Ministère de la Culture et de la Communication
2002 Nomination « Talents du Luxe » au Sommet du Luxe et de la Création : Talent de l’innovation

Aujourd’hui de ses recherches qui parfois s’articulent autour de l’illusion, le coeur de Nelly Saunier ne triche pas. Elle aime rappeler la candide franchise de la nature « les oiseaux sont nés avec cette élégance, ils ne mentent pas avec leur apparence. Ils sont libres dans l’expression de leur beauté. C’est cette spontanéité, cette expression que je partage. La plume, c’est une émotion. »

Je vous remercie de l’attention portée à cet article, n’oubliez pas de laisser un commentaire.

Amélie T. – DNMADe2 Jo – Octobre 2021

TIMALLE

François Piquet, est né à Paris. Actuellement, il vit et travaille en Guadeloupe. Il est ingénieur et designer multimédia, ayant débuté sa pratique dans cette île. Depuis, il fait le serment d’expérimenter la «créolisation», d’Edouard Glissant dans une création contemporaine protéiforme.

« Timalle »: jeu d’écriture sur la locution créole » Timal « (litt. Petit mâle), qui signifie «garçon», et est une manière très souvent affectueuse d’interpeller un homme ou un jeune homme.
Timalle (litt.  » petite malle « ) est un rappel du statut de «biens mobiliers» défini pour les esclaves par le «Code noir».                       

C’est une sculpture dont la chair est composée des formulaires de demande de réparation froissés. Ce corps en papier est résiné, teint en rouge comme un écorché vif. Mettant en scène ce petit personnage subissant une véritable métamorphose à l’issue de tortures jusqu’au point de mettre sa chair sanguinolente à nue. Les personnages sont assis dans une position de mal-être, mains au sol dans le dos , jambes repliées et tête levée. Les sculptures sont cerclées de lames de fer rouillés, enserrés, compressés, servant autrefois aux cerclages de tonneaux de rhum récupérés sur l’ancienne usine de Darboussier. Timalle est réduit à l’immobilité, seul son regard et sa bouche grande ouverte, peuvent exprimer sa souffrance atroce.

Cette œuvre représente un cheminement du processus esclavagiste. Faisant écho avec le passé et le présent vis-à-vis des déportations des/vers Caraïbes.

En somme, Timalle est une sculpture plus qu’une œuvre pour son créateur. Lui permettant de comprendre, de ressentir les atrocités qu’ont pu vivre et subir les esclaves. En partageant leurs émotions, leurs sueur et le sang coulé.

                                                               XAVIR Raphaëlito DNMADE 2 – Oct21

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