Aujourd’hui tout le monde apprécie les oiseaux. Et surtout, tout le monde apprécie l’art. Et si on mettait les deux ensemble ?
C’est en partant de ce principe un peu farfelu que l’idée de peindre des fresques géantes pouvant être vues du ciel est venue à l’artiste français Saype.
Mais ce qui fait que cet artiste est unique en son genre, c’est sa capacité à peindre des personnages sur l’herbe tout en défendant des causes bien concrètes.
Ce pionnier d’un nouveau type d’art, mélange entre du street art et du land art, peint sur l’herbe grâce à une peinture totalement biodégradable. Il se considère d’ailleurs lui-même comme « pionnier d’un nouveau mouvement qui est la peinture biodégradable sur herbe« .
Le nom de Saype vient de la contraction des mots Say Peace, nom avec lequel il signait ses divers graffitis et tags dans les villes au début de sa carrière.
En 2013, il commence à s’intéresser à faire une peinture biodégradable. Il passe un an à concevoir sa propre peinture totalement naturelle et c’est à partir de là qu’il réalisera à l’aide de quelques amis deux ans plus tard une gigantesque fresque sur herbe nommée l’Amour de 1400m².
L’Amour, fresque de 1400m², est un véritable défi tant physique que technique pour Saype. Il exprime « l’humilité » de l’Homme face à Dame Nature. Peinture éphémère faite au Col des Aravis, Haute-Savoie, 2015.
L’artiste aime travailler dans la nature, mais aussi la défendre.
Chacune de ses œuvres milite pour une cause liée à l’environnement dans lequel elle se situe. Saype a pour règle d’or « d‘impacter les mentalités sans impacter la nature« .
Il est animé par le fait de s’affranchir du monde clos des galeries et de pouvoir travailler en plein air. « Cela me donne une infinité de possibilités, déclare-t-il, c’est ça qui m’éclate dans mon travail« .
Ses œuvres ont une durée de vie d’environ un mois. Sa peinture ne craint pas vraiment la pluie mais évolue au fil des intempéries, de la repousse de l’herbe et du passage des visiteurs.
Toutes ses œuvres relèvent des questions existentielles et philosophiques, explorant le plus souvent des problématiques autour de l’être humain. L’artiste partage sa vision du monde à travers son travail et nous invite à nous interroger sur notre nature profonde, notre place sur Terre et dans la société.
Qu’est ce qu’un grand homme? est la plus grande fresque biodégradable sur herbe du monde, s’étendant sur 10 000m² et faite dans les Alpes suisses à Leysin en 2016.
L’artiste s’engage socialement en 2018 en créant Message from future, une « petite » fille de 5 000m² en plein cœur de Genève en soutient à l’association SOS Méditerranée.
Depuis, Saype a développé un projet appelé Beyond Walls à but pacifique en créant plusieurs œuvres à travers le monde. Le 1 décembre 2021, il crée All of us de 2 800m² sur la plage de Miami Beach, pour lutter contre le sida.
« En cette journée mondiale de lutte contre le sida, c’est le bon moment pour partager des messages d’espoir optimistes et aider l’association caritative (RED) luttant contre le sida. »
Saype est donc un artiste international engagé qui, grâce à ses œuvres, veut entretenir l’environnement à sa juste valeur et la paix à travers le monde.
On peut donc se demander si une œuvre éphémère dans la nature bouscule plus les mentalités qu’une œuvre permanente dans une grande galerie d’art ?
Mes sources:
https://www.saype-artiste.com/
https://www.bfmtv.com/replay-emissions/les-chroniques-de-l-ete/moi-je-saype-land-artiste-31-07_VN-202007310133.html
Arthur WEGBECHER – DNMADE 14 – Décembre 2021