
Diplômée de l’École des beaux-arts de Séville en 1993, Pilar Albarracín s’est imposée rapidement comme une artiste reconnue au niveau international. A travers ses œuvres, elle s’inspire des inégalités hommes-femmes présentes dans la société espagnole. Pilar Albarracin réalise des installations, photographies et vidéos, dans lesquelles elle incarne différents types de femmes. Elle se met en scène et devient paysanne, émigrante, gitane, femme maltraitée, mère au foyer ou danseuse et chanteuse de flamenco. Le rôle de la femme dans la distribution des pouvoirs constituent l’essentiel de son inspiration.

Travaillant notamment avec la broderie, ses œuvres ont souvent recours à des vêtements traditionnels andalous, costumes de torero, robe de flamenco parfois détournés. Dans l’œuvre «La torera» (2009), elle s’intéresse à la comparaison entre le monde de la tauromachie, l’idée du combat et du corps, avec l’autre monde qui est celui de la femme et de son combat quotidien. Cette mise en scène montre une image modernisée et égalitaire du monde taurin, alors que ce milieu est traditionnellement machiste. Une majorité de ses œuvres dénoncent une domination qui oppresse avant tout les femmes.

Selon ses propres mots, de nombreuses pièces de Pilar Albarracín ont trait à la place de la femme dans la cité. Elles mettent souvent en jeu son propre corps et l’espace urbain, afin de créer des effets de décalage. Dans sa pièce Viva España (2004), elle marche dans les rues de Madrid suivie par une fanfare. Un défilé qui se transforme progressivement en scène de harcèlement de rue, l’artiste est soudainement obligée de prendre la fuite, poursuivie par une horde d’hommes.
Pour faire passer ses messages elle utilise un décalage sarcastique. Aujourd’hui, ses œuvres sont présentes dans les collections du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, de la Fondation Louis Vuitton, et au Musée d’art contemporain de Castilla y Leon en Espagne. Elle a également participé au projet «Femmes en lumière», une journée de réflexion sur la visibilité des femmes artistes dans les arts visuels. Proposé par l’Institut français de Séville en mars 2022.
Julie Michelin – DNMADE 1 Jo – Octobre 2022
Sources: https://www.galerie-vallois.com/artiste/pilar-albarracin – www.pilaralbarracin.com