C’est dans un univers surréaliste, épuré et touché par la magie que les deux sorciers Tania Shcheglova et Roman Noven nous embarquent, réalisant des images hallucinées inspirées par leurs rêves et notre planète. Je vous invite à la rencontre de l’univers psychédélique complètement dément du couple de photographes ukrainiens.
« Notre travail est une exploration intime de la planète Terre, de la nature. »
D’une beauté troublante c’est à travers une série de photos intitulées « Supernatural » prise au cours d’un road trip, que le couple auto-explore l’inconnu. Aussi brute en apparence qu’en contenu ces images sont remplies de mysticisme. Ils traitent la construction de la propre version de la réalité et visitent la frontière entre le réel et l’imaginaire. C’est dans cette brèche de deux mondes opposés que les photos du duo « Synchrodogs » existent. Un travail qui les porte jusqu’aux limites du réel, et révèle un goût pour l’abstraction.
Les divinités possédées qui se pavanent dans une bonne partie de ces photos semblent elles-mêmes être des mirages. Plongés au beau milieu de paysages désertiques, rocailleux et sablonneux, mais surtout merveilleux et surnaturels. A travers ce projet hyper esthétique, Les décors dégagent cette aura aride de romantisme si unique aux déserts de l’Arizona ou aux roches rouges du Nouveau-Mexique.
« Depuis 10 ans nous avons développé une certaine technique de méditations nocturnes, nous essayons de documenter le passage du sommeil à l’éveil. Nous nous réveillons souvent au milieu de la nuit, pour prendre des notes de nos rêves afin de les reproduire en image plus tard. Surtout, nous avons redécouvert nos propres capacités et limites énergétiques, la façon dont un humain peut marcher dans les ténèbres, aller directement dans l’inexploré, en se fiant à l’intuition, aller là où le subconscient mène et se sentir en sécurité dans le monde de l’inconnu. «
En effet, le duo artistique a recréé leurs visions qu’ils ont réussi à observer grâce à l’expérimentation des techniques de méditation et de rêve lucide, l’élément central de communication avec notre inconscient. Le duo libère celui-ci en analysant les profondeurs de la psyché humaine.A travers leurs œuvres nous pouvons aussi comprendre qu’il n’existe pas de définition universelle du rêve, chaque personne lui accorde un traitement spécifique, (son récit, le maniement de son matériau, son interprétation, univers…) différent selon les esprits. Il ne reste pas moins un véritable brouillon du réel ils nous rappellent à quel point nous pouvons avoir une connexion puissante avec notre esprit et franchir toutes limites, se plonger dans d’autres dimensions infinies l’esprit a ce besoin d’échapper au réel.
La peau nue des modèles n’apparaît pas sensuelle, mais plutôt vulnérable. Elle définit les formes des corps et se laisse ensevelir sous différentes matières naturelles comme artificielles. Devenue simple sujet, les hommes se fondent dans les éléments, ne faisant qu’un avec la planète. Un univers hallucinatoire porteur d’espoir et de créativité.
« La nudité est préconditionnée par la nature, elle fait partie de nous, donc elle fait aussi partie de notre art Notre intention est toujours de rendre l’homme étrange, de le faire apparaitre comme un être vivant qui n’existe que grâce à la terre. »
Amateurs de dystopie, fin du monde et de chaos, cet article risque fortement de vous contrarier. Je m’adresse ici à tous ceux qui n’osent plus allumer la télé, ouvrir un magazine ou écouter la radio de peur qu’on leur dresse une fois de plus un bilan alarmant de l’avenir où on ne parle plus que de réchauffement climatique, montée des eaux et catastrophes écologiques, laissez-moi vous donner un peu d’espoir en vous faisant découvrir le travail de Vincent Callebaut.
Il affirme vouloir transformer :
« les villes en écosystèmes, les quartiers en forêts et les édifices en arbres »
Mais qui est cet homme ?
Vincent Callebaut est un architecte Belge installé à Paris. Agé de 45 ans, il est un visionnaire mêlant écologie et science-fiction dans ses créations végétalisées auto-suffisantes et futuristes. Sa préoccupation première est de créer une architecture humaine réalisée avec des matières biosourcées qui s’inscriraient dans des conceptions durables.
Certains diront de lui qu’il est utopiste et qu’il vit sur petit nuage mais moi je trouve que c’est un génie !
Et pourquoi donc me direz-vous ?
C’est simple, laissez-moi vous expliquer ! Sa préoccupation première est d’inventer de nouveaux modes de vie éco-responsables et d’intégrer la nature dans nos villes. D’après lui, jusqu’à aujourd’hui, la raison première de l’architecture était de protéger l’homme contre la nature, mais à présent, la ville contemporaine s’efforce de réconcilier l’être humain et ses écosystèmes naturels. Le jardin n’est plus juxtaposé au bâtiment ; c’est le bâtiment ! L’architecture devient cultivable, comestible et durable.
Comme vous pouvez le voir tout est pensé dans les moindres détails. En plus d’être une habitation, son architecture est pensée pour protéger et nourrir les humains tout en sauvant la planète.
«Aussi extravagantes et futuristes qu’elles puissent paraître, le cœur de toutes mes créations est une tentative de répondre à la menace réelle que les villes représentent pour l’humanité et notre équilibre écologique »
Avec la collaboration de scientifiques et d’ingénieurs, Vincent Callebaut croise les savoir-faire pour sortir le monde de la crise écologique et ré-enchante la ville qui accueillera, dans plus de 30 ans, 70% de la population mondiale. Ses bâtiments à énergie positive sont capables de produire de l’énergie jusqu’à 300%. Cela fait donc 200 % de plus que nécessaire que l’on peut redistribuer ailleurs. Et si les coûts de construction sont supérieurs de 20 à 30 % par rapport à des bâtiments traditionnels, cette majoration sera vite récupérée. Ses créations répondent au défi de transition écologique par la création de nouveaux modes de vie en ville.
Pour moi, ses projets les plus visionnaires sont :
Dragonfly, une ferme éco concept métabolique pour l’agriculture urbaine à New York.
La ville amphibie autosuffisante appelée Lilypad, une écopole flottante pour les réfugiés climatiques, une solution à long terme à la montée des eaux.
Callebaut a repris l’idée de la ville vivante. Il invente des cités qui nourrissent seules leurs populations, éliminent leurs déchets et purifient l’air et l’eau qu’elles consomment. Leurs bâtiments ont la capacité de produire plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
Mais où est-il allé chercher de telles formes ?
Comme vous pouvez le constater dans les images ci-dessus, passionné de nature et de science-fiction depuis son plus jeune âge, Vincent Callebaut utilise constamment les concepts écologique, organique, bionique et biomorphique dans ses architectures.
Alors… rassurés ?
De mon côté, j’aime à croire que la catastrophe environnementale n’est pas une fatalité, que des esprits brillants comme celui de Vincent Callebaut sauront nous réapprendre à rêver et nous sortir de cette situation qui finalement n’est peut-être pas si désespérée qu’elle n’y paraît.
Marre des pessimistes ! En avant pour un avenir meilleur !
L’histoire de l’Orient-Express débute en 1867 lorsque Georges Nagelmackers, un jeune ingénieur belge quitte son pays pour rejoindre les Etats-Unis à la suite d’un chagrin d’amour. Fasciné par les chemins de fer et les voitures-lits, c’est à son retour en Europe qu’il concrétisera le projet de sa vie : créer une ligne ferroviaire luxueuse en direction des Portes de l’Orient. C’est ainsi qu’un train mythique voit le jour. Un mythe qui débutera en 1883 à Paris, gare de l’Est.
L’orient-Express, 1883
Le 4 octobre 1883, l’Orient-Express et ses quarante passagers quittent Paris pour rejoindre Constantinople. Le voyage dure 7 jours (aller-retour), ce qui est pour l’époque une réelle avancée qui bouleversera la notion de voyage et ouvrira la société à de nouvelles perspectives. Ce train connaitra un énorme succès jusqu’en 1977. Le développement du marché aérien fragilisera et aura raison de la Compagnie Internationale des Wagons-Lits qui se verra contrainte de vendre la plupart de ses voitures.
Au fil du temps, ce train deviendra une référence culturelle et artistique incontestable. Symbole intemporel de l’art du voyage à la française, il constituait l’un des joyaux du patrimoine ferroviaire français. De nombreuses personnalités voyageront dans ses couchettes comme notamment l’actrice américaine Marlene Dietrich, le roi Ferdinand de Bulgarie, Léon Tolstoï ou encore Lawrence d’Arabie. Ce sont toutes ces célébrités influentes de l’époque qui ont permis à l’Orient-Express de s’inscrire dans l’histoire, mais pas seulement. Le mythe s’est aussi construit autour de la littérature et du cinéma. L’Orient-Express est une source d’inspiration inépuisable et ses lignes seront retranscrites dans une multitude de films, romans, bd, etc. Ainsi trois romans de la britannique Agatha Christie qui s’y déroulent deviennent rapidement cultes et inspirent par la suite de nombreuses adaptations cinématographiques.
Surnommé « Le roi des trains, le train des rois », c’est grâce à son élégance que le train a connu un si grand succès. Ce train qui conjugue à la fois innovation et raffinement est pourvu de ce qui se fait de plus moderne pour l’époque et son aspect luxueux souligné par des détails pointilleux et des matériaux d’exception (draps en soie, marbre, coupes en cristal et couverts en argent) ravie les voyageurs. En 1920, la Compagnie Internationale des Wagons-Lits fait appel au Maître verrier René Lalique et au décorateur René Prou pour aménager certaines voitures en créant de véritables chefs d’œuvre de raffinement et de luxe à la gloire de l’Art déco. Il devient ainsi un terrain d’expression pour l’Art.
L’Orient-Express, 1920L’Orient-Express, 1920
En 2016, un nouveau chapitre s’ouvre pour le mythe qui semblait pourtant appartenir au passé. L’Orient-Express révèle une nouvelle ligne esthétique à la Foire Internationale d’Art Contemporain (FIAC) dans une collection d’objets de voyage. Soucieux de leur héritage, ses objets se veulent élégants et contemporains. En 2022, l’histoire du train né d’un rêve poursuit sa route et voit de nouveau le jour sous les traits de Maxime d’Angeac.
Maxime d’Angeac, 2022
Maxime d’Angeac est un architecte français passionné d’histoire. Fasciné par tous les mouvements artistiques de la Renaissance à l’art déco, il réalise en collaboration avec Joseph Hilton McConnico (designer et artiste américain) depuis vingt ans des projets de restauration et de décoration prestigieux pour Hermes ou encore Guerlain dans la somptueuse boutique des Champs-Élysées. Amoureux de voyages et de littérature, il puise dans « l’ancien temps » pour parvenir à allier élégance, raffinement et modernité tout en préservant l’héritage et le patrimoine du lieu. Passionné de lecture se retrouvent également dans sa bibliothèque des ouvrages de Henry Miller, Agatha Christie, ou encore le livre Wagon-Lit de Joseph Kessel. Des références qui l’amènent comme par fatalité à l’Orient-Express.
Le projet de l’Orient-Express était de recréer dix-huit wagons, non pas identiques à ceux de l’Orient-Express original, mais plutôt de recréer son ambiance et son prestige, version XXIe siècle. La Voiture-Bar prend alors place sous de larges coupoles de luminaire dans un style Second Empire aux allures chaleureuses et intimes ravivées par quelques touches de vert. Le bar est quant à lui entièrement fait de verre en clin d’œil intelligent à Lalique. Dans les suites, les murs sont recouverts de bois précieux et de cuir pour une ambiance encore plus chaleureuse. Les têtes de lits sont ornées de broderies de bois nappées de perles de nacre et de bronze. Des niches laissent même apercevoir des panneaux de Lalique « Merles et Raisins » récupérés du Nostalgie-Istanbul-Orient-Express. Et dans chaque voiture apparait un symbole récurrent, celui du cercle, porteur de douceur et d’harmonie choisi par Maxime d’Angeac pour casser la rigidité et les lignes du train.
Le charme du passé conjugué au présent, soulignent un savoir-faire français d’exception.
Même si la finalisation du projet semble encore loin, les visuels séduisants nous permettent de patienter jusqu’à la mise en service prévue pour 2025.
Toutefois la réhabilitation de L’Orient-Express est loin d’être le seul projet en cours. L’Orient-Express compte bien élargir un peu plus ses horizons en créant une ligne d’hôtels, un tout nouveau train, l’Orient Express La Dolce Vita, qui traversera l’Italie ainsi qu’un voilier, l’Orient Express Silenseas qui voguera sur les plus belles mers du monde. À travers ces trois nouveaux projets l’Orient-Express se fixe pour ambition d’associer l’amour du voyage au luxe. En collaboration, une nouvelle fois, avec les meilleurs artisans, ses esquisses promettent une excellence propre à l’Orient-Express.
L’Orient Express Silenseas
L’Orient-Express La Dolce Vita
Si le sujet vous a intéressé, je vous propose d’aller visiter le site de Maxime d’Angeac, pour en prendre plein les yeux en cliquant sur ce lien : https://www.maximedangeac.com/projets/ , ou de vous immerger dans l’ambiance de l’Orient Express en regardant cette vidéo :
Orient Express Revelation: The New Orient Express Train
Créée en 2018, la marque de joaillerie Courbet rompt avec la tradition joaillière en proposant une alternative aux diamants de la terre et à l’or extrait des mines grâce à l’innovation et à la technologie.
Parure « Constellation » Courbet
Il se fait connaître pour sa conception des plus beaux diamants cultivés en laboratoire et des bijoux en or recyclé proposant une nouvelle façon de penser la joaillerie traditionnelle. Lorsque Marie-Ann Wachtmeister et Manuel Mallen fondent leur marque de joaillerie, en 2018, ils cherchent une référence artistique, et le nom de Gustave Courbet résonne en eux pour sa représentation de la nature et de la femme. Il incarne à son époque l’audace et l’avant-gardisme qui reflète aujourd’hui les valeurs de la maison de joaillerie.
Depuis quatre ans, la maison se donne pour mission de créer des collections plus respectueuses de l’environnement, sans compromettre le savoir-faire traditionnel ni les exigences de qualité et d’élégance. Selon le cofondateur de la maison, l’idée est de bousculer l’industrie de la joaillerie tout en respectant l’ADN de la Place Vendôme.
Pour réaliser ses bijoux, Courbet utilise de l’or recyclé qui provient de matériels informatiques : téléphones, ordinateurs ou circuits imprimés. La marque est la première maison de joaillerie qui renonce à l’extraction minière. Cette idée forte s’associe à une technologie innovante et révolutionnaire : « faire pousser les diamants en laboratoire ».
En effet, un processus a permis de recréer en laboratoire les conditions de pression que l’on rencontre naturellement près du noyau terrestre. Grâce à une presse, le carbone est cristallisé et permet de recréer un diamant synthétique. Ses propriétés physiques, chimiques et optiques sont identiques aux diamants extraits des mines. Les premières tentatives de création de diamant de synthèse ont eu lieu dans les années 1950. Mais ce n’est que depuis quelques années que des scientifiques sont parvenus à concevoir des diamants synthétiques d’une grande qualité permettant d’être utilisés et sertis sur des créations joaillières.
Cette nouvelle génération de diamants répond aux attentes écologiques et éthiques des écocitoyens qui s’interrogent sur la provenance de leurs pierres. La maison Courbet déclare être la première à utiliser du diamant français.
Bracelets solidaires, « Let’s Commit » Courbet
Au fil du temps, Courbet a développé des collections qui répondent à des objectifs de durabilité, modernité et de raffinement intemporel. Let’s Commit, est une collection de bracelets solidaires. Chaque femme choisit la couleur du cordon et de l’or qui enserre le diamant, ainsi que la cause pour laquelle elle souhaite reverser 15 % du prix du bijou : lutte contre la déforestation, pollution des mers, protection de la faune marine et terrestre ou encore protection des enfants. Porter un bijou n’aura jamais eu autant de sens. Par ses créations, Courbet rappelle l’importance de rétablir une complicité entre l’Homme et la nature, à travers des pièces précieuses, chargées de symboles.
Brainless soldier, Blu pour le festival « Draw the line »
Malgré l’évolution des mœurs, à ce jour, le street art reste dans la majorité des cas illégal. Cela dépend notamment du support utilisé. Sur le plan moral, les avis sont divisés, cependant les street artistes sont désormais reconnus comme des artistes à part entière. Ces derniers fondent leurs œuvres dans l’urbanisme, souvent engagés et défiant les lois pour transmettre leurs messages. Nous pouvons citer parmi les plus connus Banksy mais ici nous allons nous intéresser à un artiste italien, Blu.
Qui est Blu ?
Il est difficile de le présenter car tout comme son confrère Banksy, Blu a décidé de préserver son identité secrète. Cependant, nous savons qu’il est né à Senigallia, entre les années 70 et 80. Il est considéré aujourd’hui comme un des 10 plus grands street artistes que ce monde ait connu. Il produit ses œuvres dans de nombreuses régions d’Italie comme Florence, Bologne, Milan ou encore Rome mais a débuté sa carrière dans le quartier étudiant berlinois de Kreuzberg. Il est identifiable à l’aide de son style graphique et de ses prises positions. En effet, il adopte une représentation des humains de manière très caricaturale, avec de grosses têtes déformées, de grandes bouches, s’apparentant à des monstres. Blu se positionne comme anti-guerre, anticapitaliste, et contre la surconsommation. De ce fait, il ne choisit pas les murs sur lesquels il travaille par hasard. Il s’immerge de la situation politique et sociale du lieu. Nous pouvons également l’identifier sur un autre détail, car ce dernier ne produit pas de petites peintures discrètes. Effectivement, Blu peint des œuvres immenses qui se comptent en dizaines de mètres carrés. Blu s’est rapidement fait remarquer par les galeries mais par peur de retrouver son expression limitée, ses collaborations sont rares.
Quelques œuvres de Blu …
Fresque murale, Blu et OS Gemeos, Lisbonne, 2010Fresque murale, Blu, Lisbonne, 2010
Ces images nous illustrent la façon avec laquelle Blu peut exploiter les reliefs et l’environnement avec la couronne par exemple. Nous retrouvons également les « monstres » cités plus tôt, représentant ici les grandes entreprises pétrolières. Il aborde la surexploitation des ressources naturelles par les industries pour le profit, d’où le surpoids du personnage représenté. Les deux œuvres ne sont pas en lien mise à part qu’elles ont été peintes toutes les deux pour le Crono Festival de mai 2010 à Lisbonne.
Double fresque, Blu, plaça del Tossal, Valencia
Ici, Blu profite d’exploiter les deux surfaces de bâtiments mitoyens. Sur la fresque de gauche, il dénonce l’industrialisation automobile, la sécurité routière et la qualité des véhicules actuels sur le marché. Sur la peinture murale de gauche, il met en parallèle la religion avec les grandes richesses mondiales. Il est facile de reconnaitre l’adaptation actuelle du personnage de Moïse, tombé dans le vice, représenté avec une barbe de vipères. Les dix commandements sont ici remplacés par des euros et des dollars. Sa conduite est donc uniquement dictée par l’argent.
Grafittis de Cuvry, Blu, 2008
Nous avons devant nous deux immenses graffitis de Blu, qui appartenaient aux peintures murales les plus connus de Berlin. Elles étaient situées sur deux murs coupe-feu au bord de l’ancienne Cuvrybrache à Berlin-Kreuzberg. Ces derniers ont été finalement détruits en 2014 après un incendie. Ce site était considéré comme un des premiers bidonvilles de Berlin. L’œuvre de gauche représente un homme remettant sa cravate et laissant apparaitre des menottes en or sous forme de montres. Nous pouvons donc en déduire que quand argent et biens matériels prennent de plus en plus d’importance pour l’Homme, il en devient esclave. La peinture de droite quand à elle représente Berlin Est et Ouest, sous forme de personnage. Ce qui rend cette œuvre intéressante est qu’elle a été annulée puis déplacée au moment de sa création. Le fait est que la localisation originelle se trouvait à proximité de nouveaux bâtiments en construction. Son œuvre allait donc augmenter la valeur des logements et enrichir les propriétaires. Cela allait à l’encontre de ses valeurs et a donc revu son projet. C’est ici que l’on comprend que Blu est artiste à 100% engagé.
Quand l’oeuvre prend vie
Blu s’est fait réellement connaître aux yeux du grand public avec une œuvre subversive, Muto. Cette dernière lui a valu le Grand Prix de 2009 du Festival International du Court Métrage de Clermont-Ferrand. Il y met en scène une œuvre de rue, vivante et se baladant à travers les différents décors urbains dans les rues de Buenos Aires. Une réalisation entièrement en stop motion accompagnée de la musique de Andrea Martignoni qui s’achève en mai 2008. Fruit d’un long et fastidieux travail, il a donc tout au long du court métrage dû faire une peinture murale, la prendre en photo avec le même angle et dans les mêmes conditions, puis l’effacer. Il joue également avec les objets du décors, les ombres et les reliefs, qui transporte le public. Nous vous invitons à terminer cet article en visionnant le court métrage.
MUTO, a wall-painted animation by BLU
LETESSIER Robin DNMADE Horlogerie 1, Février 2023.
Vous est-il déjà arrivé de vous demander comment ferions-nous pour entretenir des conversations si l’alphabet n’existait pas ? Si cette police composée de 26 lettres qui nous servent à créer des sons, des mots n’existait pas ? Ou d’une autre manière, s’il n’y avait pas une façon plus simple d’apprendre ou d’écrire la langue française ?
Et bien si c’est le cas, je vais vous partager une autre façon d’écrire, un « nouvel alphabet » de quoi vous emmêler les neurones !
Depuis notre plus jeune âge on peine à nous apprendre l’alphabet. D’abord les différentes lettres et les sons qu’elles émettent. Puis les sons qu’elles produisent lorsqu’elles sont assemblées, créant des syllabes. Et enfin lorsqu’elles forment un tout, soi-disant un mot afin que nous puissions former des phrases et ainsi nous entretenir les uns avec les autres. Et ce n’est pas tout, une fois que l’on connaît notre alphabet sur le bout des doigts, on nous baratine de règles de grammaire, vocabulaire, etc. Pour que nous nous exprimons de la bonne manière avec une bonne syntaxe. Malgré cela il nous est encore souvent familier de faire des erreurs, d’avoir des doutes sûr comment s’écrit ou se prononce un mot et cela n’importe qu’est notre âge !
C’est pourquoi je vous présente le « Sintétik » de Pierre Di Sciullo.
Voici une police d’écriture qui ne comporte que 15 caractères ! Oui vous avez bien lu « que 15 caractères ». Il s’agit d’une orthographe simplifiée par des lettres compressées comme par exemple « qu » qui devient « k », mais aussi par un balayage de toutes les lettres inutiles c’est-à-dire toutes les lettres qui ne se prononcent pas à l’oral disparaissent et par les syllabes homophones qui s’écrivent de la même façon (pain / pin / peint = pin) . C’est donc un gain de temps et de place.
Cette police peut être intéressante à exploiter notamment pour les personnes qui admettent des troubles du langage, dyslexie, dysorthographie, … car elles seraient en capacités à écrire sans se poser de questions telles que: Ai-je mis la bonne terminaison ? Ou, le son « ai » s’écrit ai, ei, ou est… ? Ils auraient un poids en moins à supporter. De même que cette police peut s’adresser à n’importe qui souhaitant apprendre un nouveau langage ou qui aime déchiffrer des messages, car oui cette police ne comporte pas que des points positifs.
Ecrire en « Sintétik » bien qu’il n’y ait que 15 lettres demande plus de minutie du fait que ces lettres ne sont pas exactement les mêmes que notre alphabet d’origine, des signes apparaissent sur celles-ci. Les lettres sont plus difficiles à reconnaitre. Les mots peuvent également être confondus puisque rappelons-le s’ils ont la même prononciation, ils ont aussi la même orthographe. Dès lors les choses se corsent, cette typographie ayant pour fonction principale de faciliter dédaigne en réalité de n’être plus contraignante. Cette écriture phonétique ne vit que lorsqu’elle est prononcée à voix haute. Pour comprendre les signes le passage à l’oral est nécessaire.
Alors êtes-vous capable de traduire ces phrases en « Sintetik » ?
(Niveau facile)
(Niveau moyen)
Que faut-il penser de cette police ?
Au premier abord on peut émerger un aspect plutôt ludique, celui de devoir déchiffrer des mots, des phrases issus de cette police et de se prêter au jeu de développer un autre langage innovant en se détachant de l’ancien. En revanche on peut ressortir un aspect critique à se soumettre à cette nouveauté. Nos semblables issus de la langue de Molière penseraient ce dialecte telle une déformation du langage, un non-respect à notre langue natale.
À quoi bon nous soumettre à cette nouvelle police quand depuis tant d’années nous n’utilisons que la même. Que ce soit l’alphabet grec, latin, japonais, laotien,… Chaque pays emploie l’alphabet qui lui convient et ces tous les jours pour écrire, dialoguer, faire des équations, etc.
Alphabet grec
Alphabet japonais
Alphabet laotien
Au final tout notre temps mis au service d’apprendre l’alphabet et toutes ces règles fastidieuses pour atteindre une syntaxe irréprochable n’est-il pas une sorte de richesse ? Notre richesse ? Un pouvoir qu’il ne faut faire disparaître et faire perdurer jusqu’à la fin des temps.
Qui est Pierre Di Sciullo ?
Graphiste, dessinateur et typographe né le 5 octobre 1961 à Paris, il est une figure centrale et même au niveau international un pionnier de la création de caractères numériques. Il se base sur ces expériences de lecture pour créer des polices de caractères comme: le Quantange, le Garamond, le kouije, et pleins d’autres.
Il est aussi l’auteur de la revue » Qui? Résiste » et multiplie les projets dans l’espace public.
« Mots flottés à Royaumont »
« Générateur de Recouvrance »
« Almanach du théâtre de la Colline »
À travers ces œuvres, il explore différentes voies: le goût pour la logique, l’attention à la sonorité du signe, la forme typographique et son histoire, la géométrie, la colométrie. Un mélange entre méthodologie rigoureuse et résultats poétiques. Et surtout une absence totale de préjugés.
« Écrire, dans ma pratique, c’est à la fois tracer des signes et dire, nommer, construire.
Tous mes projets habitent le langage, ma vie est un atelier d’écriture permanent […] »
Pierre Di Sciullo
Si vous voulez en apprendre plus sur certaine de ces œuvres en lien avec son projet « Sintetik », je vous invite à cliquer sur l’une d’entre elles!
En juin 1977, à l’entrée de la galerie d’art Moderna de Bologne en Italie, les artistes Marina Abramovic et Ulay se sont tenus debout, complètement nus dans l’encadrure de la porte d’entrée pour leur projet “Imponderabilia”. Ils étaient l’un en face de l’autre, occupant presque tout l’espace qu’offrait la porte, au point où le public n’eut pas d’autre choix que de s’appuyer sur l’un des deux artistes pour entrer voir l’exposition. C’est alors que le peu d’espace qu’il restait entre les deux artistes forçait le spectateur à devenir acteur. Le but de cette œuvre était de faire réfléchir les spectateurs sur leurs croyances et leur comportement, notamment en leur faisant ressentir un sentiment corporel inhabituel, qui quelque chose de dérangeant et même gênant – surtout avec des inconnus.
Cette performance était quitte ou double pour le couple qui ne savaient même pas si les spectateurs allaient comprendre le concept, ni même s’ils allaient jouer le jeu. C’est de là d’où vient le nom “Inponderabilia”, qui se traduit par “Impondérabilité” en français et signifie la qualité de ce que nous ne pouvons pas prévoir. De plus, ce fut une grande appréhension pour M .Abramovic qui à été agressée lors de ses précédentes expositions tel que “Rithm 0”, où 72 objets en tout genre (de la plume au révolver) étaient posés sur une table mise à disposition des spectateurs qui avaient le droit d’utiliser ces objets sur l’artiste comme ils le souhaitaient. Cette expérience lui a fait conclure :
« Ce que j’ai appris, c’est que si vous laissez le public décider, ils peuvent vous tuer. Je me suis sentie vraiment violée : ils ont découpé mes vêtements, planté des épines de rose dans mon ventre, une personne a pointé le pistolet sur ma tête et un autre lui a retiré. Cela a créé une atmosphère agressive ».
Marina Abramovic
Ces projets nous montrent que de simples projets artistiques peuvent devenir un miroir du monde dans lequel nous vivons. Et même si nous faisons des gestes aléatoires, il y aura toujours une foule pour nous démontrer que rien n’est lié au hasard, mais que notre inconscient reproduit seulement ce que nous apprenons sans le savoir depuis tout petit.
Les spectateurs avaient le choix de s’appuyer soit contre Marina, soit contre Ulay. Autant nus l’un que l’autre, les artistes évoquent la pureté et l’honnêteté de cet art. Mais d’un autre côté, ce sont de vraies questions qui se posent pour ceux qui essayent de passer la porte. Est- ce la seule entrée ? Contre qui s’appuyer ? Le projet s’est révélé être une expérience de genre, car tous les hommes se sont appuyés contre Marina sans aucune hésitation, tandis que les femmes mettaient un peu plus de temps pour décider contre qui elles allaient se tourner et nombreuses d’entre elles ont détourné le regard, essayaient de se heurter le moins possible à la peau nue des deux artistes. Les sociologues sont formels. Le fait que chaque personne doive décider qui elle va regarder en passant est important. Les hommes se sont rapidement appuyés contre le corps de la femme, ce qui pourrait être une recherche inconsciente de plaisir, une démonstration de supériorité, ou encore une manifestation de la peur d’être exposé à l’intimité d’un autre homme.
Le Design Industriel est un courant artistique étroitement lié à la Révolution Industrielle du XIXème siècle et à la production mécanisée. Depuis le début du siècle dernier, le Design Industriel est passé par plusieurs étapes clés : la première moitié du siècle avec une modernité assumée liée à une utilisation rationnelle, intelligente et de masse et c’est avec des productions comme la Coccinelle de Volkswagen que l’on se rend compte de l’importance de l’esthétique ; l’après guerre est caractérisée par une libération esthétique avec la découverte de nouveaux matériaux comme le plexiglass, des formes anticonformistes et un goût prononcé pour le confort dont les années 70 sont l’âge d’or.
La fin du XIXème siècle est tournée sur un design qui réussit à intégrer la nouvelle technologie dans des produits hautement perfectionnés, les designers évoquent métaphoriquement la fonction de l’objet et rendent visible l’invisible.
La salle d’eau.
Salle d’eau Morgan’s Hotel par Andrée PUTMAN, 1984
La nouvelle clientèle à la fin des années 80 est le représentant d’hôtel : pour assurer la promotion de son image de marque il confie le réaménagement complet de son établissement à des designers tels que Pilippe STARK (au Royalton de New York) ou Andrée PUTMAN (au Morgan’s Hotel de New York). Tous ces meubles et accessoires conçus pour l’hôtellerie ont ensuite été produits pour le consommateur moyen des années 90.
« Les meilleurs salles de bain sont toujours sans prétention abstraitement confortables […] Personne ne reste bien longtemps dans une chambre d’hôtel. Je propose des aménagements créatifs qui n’essaient jamais d’imiter la salle de bains standard que l’on a chez soi. »
Andrée PUTMAN
Le salon.
Emphasis de Morten V. WARREN par B&W Loudspeakers, 1989
Casque stéréo par SONY, 1989
C’est pendant les années 90 que le matériel hi-fi offrait la meilleure de qualité avec des formes extravagantes, organiques et aérodynamiques. Dans les haut-parleurs de Morten V. WARREN la forme de trombone-tuba a une fonction acoustique : le tube fait résonner les graves sans système sonore annexe ne soit nécessaire.
« Le design ne peut uniquement porter sur la couleur, la forme ou l’équilibre des volumes. A présent, les designers doivent se préoccuper de la philosophie de l’ensemble et créer en conséquence. J’appelle cela la dynamique assemblée. »
Hideo WATANABE, directeur de la SONY Corporation dans les années 90.
Ce casque SONY a su allier technologie et design intemporel : le diaphragme est en bio-cellulose mis au point par SONY et l’Institut de recherche Ajinomoto afin d’assurer une bonne qualité d’amplification et une bonne acoustique. Le boîtier, en bois dur âgé de 200 ans (bois de zelkova) offre la sonorité d’une salle de concert.
La qualité de vie à tout prix.
Au japon, la « qualité de vie » occupe une telle place que sur les 400 designers que compte l’entreprise SANYO, 80 sont assignés à la résolution de ce problème. Sans cette recherche, un designer est incapable de faire les choix qui auront des effets à long terme sur le produit. Les ustensiles de la vie quotidienne contemporaine, incontestables, bien conçus, expriment ce que l’objet de tous les jours a de familier sans trop attirer l’attention sur l’esthétique extérieure qui tend à être dynamique et discrète.
« Les années 80 ont souffert de la « brèche de l’innovation », d’une incapacité à transporter une technologie exaltante mais brute dans des produits que les gens pouvaient comprendre et acheter. Dans les années 90, le design va refléter la fonction de l’objet, indépendamment de son fonctionnement. »
Jocelyn STEVENS, recteur du Royal College of Art de Londres.
Quel est selon-vous le point commun entre le premier tweet de l’histoire, un « même », un dunk de Lebron James et des sumos ?
Toutes ces « œuvres » numériques ont été vendues accompagnées d’un NFT, un certificat d’authenticité numérique qui chamboule le marché de l’art ces derniers mois. Alors que le numérique avait engendré une situation globalement défavorable pour les artistes, dépossédés de leurs droits, et incapables de pouvoir faire valoir une notion de rareté, l’avènement des NFT représente une révolution tant pour l’artiste que pour le marché de l’art… Mais alors comment ces NFT révolutionnent ils le marché de l’art ?
Tout d’abord NFT signifie : Non Fongible Token, jeton non fongible en français. Quelque chose de fongible peut être échangé (du sable, de l’eau, du gazole…) à l’inverse quand c’est non fongible on ne peut pas l’échanger (Tour Eiffel, La Joconde…). Les NFT sont donc non fongibles et rendent chaque œuvre virtuelle unique. Comme un objet dans un jeu vidéo, un meuble design, une image, une œuvre d’art, un tweet, des sons et bien plus encore. Ces jetons sont référencés dans la Blockchain, un réseau d’ordinateurs connectés dans le monde entier qui gardent la trace de toutes les transactions. Cette technologie permet l’appropriation d’une œuvre, qu’il s’agisse d’indiquer son auteur ou ses acheteurs (obtention d’un certificat d’authenticité), et elle ouvre la voie à une potentielle rareté.
En seulement 2 ans, l’impact des NFT a permis de multiplier par 10 la valeur du marché de l’art numérique. C’est en 2020 que le marché du NFT s’envole, générant en 2021 jusqu’à 10 millions de dollars par jour.
Pour l’instant, l’œuvre The Merge a le record de l’œuvre la plus chère. Elle a été achetée par 28 983 personnes, pour une valeur totale de 91,8 millions de dollars. Ensuite, l’œuvre EveryDay de l’artiste Beeple avait beaucoup fait parler d’elle, ce fut le début du « boom » des NFT. En effet elle a été vendue en mars 2020 pour 69M de $ chez Christie’s, une importante maison de ventes aux enchères. Avec son œuvre plus chère qu’un Picasso ou un Monet, Beeple devient le 3e artiste vivant le plus cher au monde.
The Merge, PAK, 2022
Depuis, le marché de l’art numérique s’envole, un lot de 101 Bored Ape Yacht Club vendu pour 24,4m$ chez Sotheby’s, suivi d’un autre lot 9 de CryptoPunk, de créatures humanoïdes vendu 16M$, le 1er tweet de l’histoire vendu pour 3M$, un dunk de Lebron James 200 000$, une musique d’Elon Musk vendu sous forme de NFT…Et bien d’autres encore !
Bored Ape acheté 450 000$ par Eminem, 2022
Crypto Punks, Larva Labs, 2021
Les différentes ventes de NFT ont donc permis de redonner un élan au marché de l’art et une plus grande visibilité depuis leur explosion, tombé à 50,1 milliards de dollars en 2020, avec les confinements. Le marché de l’art a rebondi dès 2021, dépassant son niveau d’avant la pandémie, avec un chiffre d’affaires de 65,1 milliards de dollars contre 64,1 en 2019 ! Dans le détail, ce sont plus de 50 œuvres qui ont été échangées moyennant des sommes supérieures à 30 millions de dollars, alors que le précédent record en la matière s’élevait à 36, lors de l’année 2015.. Quant à la barre des 100 millions de dollars, elle a été franchie à six reprises, tandis qu’elle ne l’avait jamais été plus de trois fois la même année. Là encore une première pour ce marché de l’art 2022 !
Fonctionnement simplifié de la Blockchain
Malgré tout cela, les NFT possèdent des limites, tout comme le marché institutionnel à commencer par l’environnement. La blockchain consomme énormément d’électricité, qui fait tourner beaucoup d’ordinateurs qui chauffent. Ils émettent énormément de gaz à effet de serre. On estime aujourd’hui que ce réseau consomme plus d’électricité que la Suède. Cependant de nouveaux acteurs apparaissent essayant de rendre la pratique plus écologique. En plus de cela, beaucoup d’experts estiment qu’il ne s’agit que d’une bulle spéculative… En effet c’est aussi l’opportunité pour les investisseurs de spéculer sur des œuvres numériques ce qui était impossible auparavant. Mais qui peut créer une bulle spéculative dans les prochaines années, voire les prochains mois… On parle de bulle spéculative lorsque le prix d’un actif augmente de manière excessive, au-delà de sa valeur intrinsèque. Et lorsque la bulle explose c’est là que se forme une crise financière.
Finalement, ces NFT vont permettre d’intégrer pleinement le marché numérique au monde de l’art. Cela a permis de démocratiser l’art sous forme marchande, n’importe qui peut transformer son œuvre en NFT. C’est une certaine révolution, permettant à l’acheteur de détenir une version originale de l’œuvre de l’artiste. Grâce à des ventes colossales, ils ont permis de relancer l’économie du marché de l’art qui était en baisse depuis le confinement. Cependant nous avons vu que ceux-ci présentent des limites, au niveau écologique, qui est aujourd’hui l’un des sujets majeurs de nos sociétés. Sans oublier que la spéculation risquerait de retourner elle aussi la situation…
Pour finir , nous pouvons nous interroger sur la phrase dite par l’acheteur de l’œuvre de Beeple Vignesh Sundaresan « Le NFT de Beeple a poussé le monde entier à réfléchir à la stupidité ou l’intelligence de cette œuvre…Or, c’est le pouvoir de l’art en général. Et ce pouvoir appliqué au NFT est historique » cela nous amène à réfléchir si l’art est vraiment utile et est-ce que ces NFT ne sont pas qu’une tendance ? Voir inutile… ?
Je vous laisse avec ma propre collection de NFT « rollin’s sumo ». Actuellement en vente sur le site Opensea !
Tout d’abord le hip-hop fait ses débuts aux Etats-Unis vers la fin des années 70. Cette musique est issue des ghettos noirs américains à l’époque des Black Panthers. Le rap apparaît en France au début des années 1980 dont la diffusion est alors limitée à quelques radios pirates.
Le rap est né dans un milieu précaire et dans un contexte de pauvreté, la notion de survie est associée à la quête du succès. Dans l’imaginaire collectif et dans le rap un certain schéma de réussite s’est installé: démonstration de bien matériel, objet superficiel et bijou brillant. Car qui dit succès dit argent à profusion et c’est là que la mode intervient. Porter de la marque et notamment du luxe est une façon pour les rappeurs d’exposer leur réussite mais aussi d’imposer leur crédibilité et leur puissance dans l’industrie; montrer l’argent qu’ils gagnent par leur style vestimentaire. Les acteurs qui ont accentué ce lien entre le luxe et le rap sont des artistes comme The Notorious B.I.G qui, lors des années 90, s’est démarqué en portant des smokings et des habits élégants qui crédibilisent la réussite dans ce milieu au yeux du grand public et une intégration dans la société. Le rap peut être une porte de sortie de la misère.
Image issue du clip « Hypnotize »de The Notorious BIG 1997
De nos jours ce schéma persiste et on pourrait même penser que le rap dicte les tendances. En effet de nombreux artistes sont connus pour leur musique mais aussi pour leur style, ils soignent leur apparence et sont habillés par les plus grands créateurs. Le rappeur marseillais SCH, est une référence dans le monde de la musique et de la mode, il est notamment invité au défilé Jacquemus ou pose pour Jean Paul Gaultier.
Photo issue de la page instagram officielle de Jean Paul Gautier
Cette photo en dit beaucoup sur l’acceptation du rap dans notre société. Mais cette influence passe autant dans les paroles de leurs chansons que dans leurs clips, en 1994 le groupe I.AM avait cité le nom la marque de chaussures “Stan Smith” dans le couplet de la musique « Je danse le MIA » et quelques mois plus tard nous pouvons observer une montée en flèche des ventes de la paire de chaussures. Ce potentiel d’influence a été compris très vite par ces artistes, comme le rappeur Booba qui a été l’un des premiers français à créer sa marque de vêtements à son effigie dans les années 2010. Il a ensuite été suivi par tous les autres artistes qui, dès à présent, ont leur boutique en ligne et l’alimentent à chaque sortie d’albums.
En parallèle on peut voir que dans les années précurseurs du rap beaucoup de marques de luxe ou de haut de gamme ne voulaient pas associer leur image à celle du rap. Nous pouvons nous appuyer sur la marque Lacoste aux débuts des années 90. Lacoste venait de commercialiser ses premiers survêtements, l’engouement n’était pas spécialement au rendez-vous. Étonnement, la hype autour des produits est apparu chez les breakeurs (danseurs) donc d’un milieu proche du rap. Suivi de près par des rappeurs tel que Arsenik.
Premier album des deux frères en ensemble Lacoste, 1998
Mais la marque a eu peur pour son image et ne voyait pas cela d’un bon œil. Lacostà refuse de collaborer avec le Ministère A.M.E.R, ce qui provoqua un léger déni de la scène urbaine envers la marque. Le retour de Lacoste dans le milieu urbain, date surtout du retour en force des friperies, ces magasins proposent des anciennes pièces de marques à des prix dérisoires. Le complet Lacoste est vite recherché et dans cet essor, le rap va se réapproprier le crocodile. Cette fois-ci la marque va y voir un potentiel économique intéressant, tout en laissant une certaine distance. La marque qui a été longtemps perçue comme l’image de la bourgeoisie, va finalement connaître un amour puissant par les classes populaires. Lacoste est, depuis 2010, de plus en plus porté dans le rap et de plus en plus cité par les artistes. Roméo Elvis va par ailleurs suivre le chemin d’Arsenik en adulant la marque et l’animal qu’elle représente. Lorsqu’il explosa récemment, c’est Moha la Squale qui fut le premier artiste a collaborer avec Lacoste. La collection a par ailleurs été sold out dès le jour de sa mise en vente.
Rappeur Moha La Squale et sa collection avec Lacoste en 2018
Nous pouvons alors nous demander si c’est un comportement hypocrite, du business ou une prise de conscience.
L’intérêt soudain du luxe au sein du rap est marqué en 2016 lorsque Dior collabore avec le rappeur A$ap Rocky, suivi d’une fusion entre Yves saint Laurent et Travis Scott ou même S.Pri Noir avec Cartier. Nous percevons que les créateurs ont pris conscience du potentiel d’influence des rappeurs. Tout d’abord car le rap est devenu le genre musical numéro un dans le monde, donc une fenêtre d’exposition intéressante. Mais aussi car le public du rap est réceptif et attaché à l’image des rappeurs. Une grande partie de leur audience est jeune, ils sont plus facilement influençables et en recherche de modèle. Tout cela suscite l’intérêt des marques: elles cherchent à toucher plus de consommateurs, à rajeunir leur public.
Asap Rocky égérie de Dior 2016Travis Scott égérie YSL printemps été 2019S Pri Noir égérie de Cartier en 2019
Les collaborations sont toujours plus étonnantes comme le groupe de musique PNL qui dévoile la nouvelle collection du styliste Virgil Abloh dans leur clip AuDD, ancien directeur artistique de la maison Louis Vuitton avant sa mort et créateur de la marque Off-White.
Donc cela nous amène à nous questionner sur la valeur de ces relations, ce retournement de situation de la part des marques envers le rap est-il hypocrite ? Cela peut nous donner le sentiment que les marques s’approprient la culture du rap uniquement pour la tendance. Mais est-ce réellement problématique? Nous pouvons penser que les rappeurs en profitent autant que les marques. En effet elles profitent d’un milieu qu’elles ont longtemps critiqué mais c’est aussi une façon de créer de nouvelles connexions. Mais d’un autre côté est ce que certaines marques de luxe ne seraient pas en train de tâcher leur image envers une partie de leur clientèle plus classique en voulant plaire à plusieurs univers. Car les rappeurs ont une communauté provenant en majorité des classes sociales populaires. Ce phénomène peut augmenter et favoriser la contrefaçon de vêtements de luxe pour être plus facilement abordable, perdre de l’authenticité. Comme nous avons pu le voir avec la maison Tiffany & Co avant d’être rachetée par LVMH en 2020, elle avait tellement baissé ses prix pour être accessible à un plus large public qu’elle en a perdu sa magie. Les prix étaient tellement bas, tel que le porte-clé à 150€ que les clients les plus aisés s’en sont désintéressés, la maison avait perdu son authenticité et son exclusivité.
C’est au XXè siècle que les scientifiques s’interrogent sur des conséquences possibles du développement des Intelligences artificielles pour la première fois. C’est le mathématicien britannique Alan Turing qui ouvre le débat. Il étudiait les machines dont le fonctionnement s’inspire de la neurobiologie et du traitement des informations en vue de prendre des décisions. Depuis, cette question qui est au centre de nos préoccupations actuelles est encore soulevée.
« La création d’une intelligence artificielle serait le plus grand événement de l’histoire de l’humanité. Mais il pourrait aussi être l’ultime »
Stephen Hawking
De ce fait, les intelligences artificielles pourront-elles nous remplacer un jour, et plus précisément dans les métiers de la création ?
Dans son film A.I. Intelligence artificielle, Steven Spielberg met en scène des robots dont les caractères physiques sont très semblables à ceux des humains. Mais ce qui interpelle le plus est la présence des sentiments chez ces intelligences artificielles.
A.I. Intelligence Artificielle, Steven Spielberg, 2001
Ces capacités cognitives sont mises en avant lors de l’exposition « Neurones, les intelligences simulées » en 2020 au Centre Pompidou. Elle explore le thème de l’intelligence artificielle dans la création artistique en exposant des oeuvres spectaculaires et stupéfiantes comme la vidéo de Refik Anadol où l’on peut voir des formes mouvantes créées à partir des pensées de 800 volontaires captées par un encéphalogramme et traduites par un algorithme.
« Neurones, les intelligences artificielles » Centre Pompidou, 2020
Cette oeuvre interroge sur la légitimité des intelligences artificielles dans l’art : un algorithme peut-il créer de l’art ?
« L’intelligence artificielle peut être créative … On l’oblige à créer un visuel inédit »
Hugo Caselles-Dupré
Pour imiter artificiellement les créations artistiques humaines, les algorithmes utilisent le Deep Learning, une technique qui consiste à utiliser des réseaux de neurones artificiels pour mimer les actions du cerveau humain. Grace à cet apprentissage automatique, il est possible de créer des modèles génératifs qui vont produire de nouveaux exemples à partir des données de l’apprentissage, comme Dall-E qui est un modèle génératif texte-à-image.
Aujourd’hui, il est très facile de créer un dessin en un clic grâce aux algorithmes comme Dall-E, Midjourney ou Stable Diffusion, et du style de notre choix. Ces IA ont déjà commencé à remplacer certains métiers artistiques. En effet, le ballet de San Francisco a utilisé Midjourney pour créer les visuels publicitaires pour promouvoir la représentation du Casse-Noisette.
Affiche publicitaire pour Casse-Noisette créée grâce à l’algorithme Midjourney
L’utilisation de ces algorithmes a franchi un pas de plus dans le domaine de l’art en octobre 2018 lors d’une vente aux enchères de la maison Christie’s, épicentre du monde de l’art traditionnel. Cette vente est le Portrait d’Edmond de Belamy réalisé par un groupe de trois français nommé Obvious qui a été acquise pour 432 500 dollars soit 45 fois son estimation première. Cette toile réalise donc l’exploit d’être la première oeuvre vendue aux enchères réalisée par une intelligence artificielle. Elle a nécessité plus de 15 000 portraits classiques pour nourrir l’algorithme grâce au Deep Learning. Cette technique très aboutie a valu la qualification d’oeuvre « beaucoup plus proche de ce que nous produisons en tant qu’humains” par Richard Lloyd, le respondable des imprimés chez Christie’s. Il a laissé entrer cette oeuvre pour sensibiliser les spectateurs au sens des techniques utilisées et ses implications dans le domaine artistique. De plus, le portrait a été signé par l’équation du programme l’ayant généré, ce qui lui donne le titre de concepteur et de réalisateur.
Portrait D’Edmond de Belamy, Obvious
Cependant, les artistes ne sont pas tous séduits par ces nouvelles techniques pour des soucis d’éthique car les images utilisées ne sont pas forcément libres de droits ce qui a donné lieu à l’émergence d’un hashtag #CreateDontScrape.
Les incroyables capacités développées chez les intelligences artificielles en effraient plus d’un. Si les réseaux de neurones existent également chez les machines et leur permettent de concevoir de l’art, où se trouve maintenant la différence avec un artiste humain ?
« L’IA est un outil ! Elle remplace l’artiste autant que l’appareil photo remplace le photographe »
Valentin Schmite
Il faut donc comprendre que l’intelligence artificielle est un support pour concevoir de l’art. Par exemple, l’architecte Zaha Hadid combine ses talents de designer à l’utilisation de paramètres informatiques pour créer des bâtiments à l’allure organique, comme l’Opus Hotel à Dubai. Ses créations vibrantes et déconstruites avec les logiciels informatiques lui ont valu d’être la première femme à obtenir le prestigieux Pritzker Prize en 2004 équivalent à un prix Nobel de l’architecture. Zaha Hadid utilise l’intelligence artificielle appelée dans son activité « l’architecture paramétrique » qui lui permet de configurer plusieurs paramètres afin d’obtenir plusieurs résultats différents avec un gain de temps impressionnant. De plus, l’artiste peut créer des formes complexes extrêmement créatives impossibles à concevoir avec les méthodes traditionnelles. Zaha Hadid peut ainsi s’appuyer sur cet outil pour corriger ses premiers modèles s’ils ne correspondent pas aux contraintes et aux exigences du terrain. Le déploiement des intelligences artificielles permettrait de réduire considérablement les temps de conception et d’explorer tous les aspects du projet avant sa réalisation pour augmenter les niveaux de sécurité sur le chantier. Elle aboutirait également à la construction de bâtiments plus efficaces et plus durables.
Opus Hotel à Dubai, Zaha Hadid
De cette manière, les IA ne doivent pas effrayer car elles ne remplaceront pas les architectes mais elles aideront à simplifier les travaux pour les rendre concevables.
Les Inteligences Artificielles possèdent donc des grandes capacités pour créer des images de haute qualité… ou presque. Il ne faut pas oublier que le principe du Deep learning est de nourrir d’images un algorithme pour lui permettre d’en créer de nouvelles. Or, si les images sont trouvées en quantité sur internet, elles ne sont pas toutes de qualité. En effet, les mains ne sont pas toujours bien visibles sur les images utilisées par les codeurs ce qui pose problème aux IA qui ne peuvent donc les reproduire avec exactitude. Mais cela signifie surtout que les algorithmes n’ont pas la notion de ce qu’ils créent, ce qui les différencient bien des artistes humains. C’est cette conscience qui nous permet de créer des œuvres qui ont du sens et qu’il faut que nous mettions derrière chaque algorithme. Les IA ne sont pas à bannir car elles représentent des avantages conséquents mais elles ne pourront pas nous remplacer dans tous les domaines. Il faut l’utiliser comme un outil et la corriger de temps en temps car maintenant, les erreurs ne sont pas qu’humaines.
Huffigton post, Les IA ne savent pas dessiner ce détail du corps, et c’est gênant
Frederic Migayrou, le commissaire de l’exposition “Neurones, les intelligences simulées” explique que le rôle des artistes face à ces intelligences artificielles est de construire un discours critique amenant le public à s’interroger lui-même sur ces technologies. Malgré les recherches suisses de simulation cognitives dans le cadre de l’Human Brain Project, le cerveau humain demeure trop complexe pour le comprendre entièrement avec nos moyens actuels. Les images générées par les IA doivent donc servir de base de travail mais pas comme de l’art à part entière, les machines n’ont pas cette capacité d’imagination ni d’esprit d’originalité qui fait la distinction entre un humain et une intelligence artificielle.
Basé sur l’univers de Tim Burton, qui d’ailleurs en est le directeur, la série suit la famille Addams, plus précisément la fille ainée prénommée Mercredi.
La série illustre la vie de la jeune fille, qui se retrouve dans le lycée de ses parents après s’être fait renvoyer du précédent, ainsi que les épreuves diverses auxquelles elle va devoir faire face.
Easter Egg : Un visage familier
En 1991, Christina Ricci, âgée de seulement 11 ans, jouait Mercredi dans le film devenu culte «La famille Addams». Deux ans plus tard, elle reprenait son rôle dans la suite, «Les valeurs de la famille Addams» (1993).
Christina Ricci et Jenna Ortega dans leurs rôles de Mercredi Addams
Cette fois-ci elle ne joue par Mercredi Addams, interprétée par Jenna Ortega, mais Marilyn Thornhill, une surveillante de l’AcademieNevermore où la fille de Morticia et Gomez fait son entrée.
Christina Ricci, dans le rôle de Mme Thornhill
Société hypocrite?
La célèbre trend de la danse de Mercredi Addams, montrée lors d’une scène de bal dans un des épisodes, est source de débat dans le domaine des critiques.
Sur TikTok, des edits de la scène, des cosplays de Mercredi et des reprises de la chorégraphie abondent. À noter que la chanson sur laquelle ces tiktokeurs dansent n’est pas celle de la séquence originale mais une version accélérée de “Bloody Mary” de Lady Gaga. Le hashtag #wednesdayaddams cumule à lui seul plus de 5 milliards de vues.
Bonne nouvelle ? Dans l’idée, oui. Mais cette soudaine glamourisation du mouvement gothique est problématique pour beaucoup de membres de la communauté, qui rappellent à juste titre à quel point ils souffraient de moqueries dans la cour d’école il y a quelques années. Car, en réalité, quand on voit une personne danser comme ce personnage, notre première réaction serait non pas de l’imiter, mais plutôt de jeter un regard ou des commentaires désapprobateurs.
Certain.es gothiques se sont donc emparés du sujet pour publier toute une série de TikToks au sujet de la série et sensibiliser le public :
Conclusion: Admirer Mercredi pour son style badass, pas de soucis, mais effacer d’un clin d’œil des années de discrimination et essentialiser tout un mouvement à une seule figure, c’est moyen. Le mouvement gothique n’est pas un effet de mode mais une véritable esthétique, avec ses références culturelles, sa littérature etc.
L’actrice Jenna Ortega l’a d’ailleurs bien compris : elle a révélé avoir elle-même chorégraphié la danse, quelques jours seulement avec le tournage de la scène, en s’inspirant de danses gothiques des années 1980.
Anne Virlange est une artiste contemporaine qui a étudié le design textile et l’histoire de l’art. et expose depuis 1994. D’abord itinérante elle décide de s’établir à Gordes (Vaucluse) en 1997. En 2021 elle ouvre une galerie d’art à Vallouise, petit village dans une vallée des Hautes Alpes.
Ces œuvres d’un aspect plutôt enfantin ouvrent sur un univers de rêve et de conte, afin de faire partager les paysage illusoire et poétique de nos enfances. Ces tableaux nous présentent donc la plupart du temps des paysages fantastiques colorés.
Pour les créer Anne Virlange utilise diverses techniques dont des collages de papiers usés, frottés… qui donc renforce l’unicité et la personnalité de chaque œuvre. Par les procédés utilisés, les texture, les couleurs… des histoires symboliques peuvent naitre. On y retrouve un univers vivant et positif.
Le tableau présenté nous montre un paysage de montagne pouvant rappeler la vue depuis la vallée de La Vallouise au printemps mais aussi en hiver en effet on peut voir les montagnes enneigées en arrière plan, ce qui nous fait dire que cette vallée est tout aussi féérique en hiver qu’en été, qu’elle nous offre un moyen de nous évader loin de tout le tumulte de la ville et des guerres. On y retrouve donc la philosophie chère à Anne Virlange qui veut faire passer des messages de tendresse, poésie, paix… à travers ses œuvres.
Né en 1971, en Suisse, plus précisément à la Chaux de fond, Éric Giroud a eu un parcours atypique. Habité par une créativité novatrice, il est reconnu pour ses créations horlogères qui ont marqué l’histoire de la haute horlogerie à plusieurs reprise. Curieux et talentueux, il ne cesse de partager au travers des objets qu’il crée sa vision avant-gardiste.
Il a étudié la musique jusqu’à l’âge de 18 ans. Mais comme il l’explique, il n’était pas assez bon musicien pour en faire une carrière. Puis il a étudié l’architecture à l’école d’ingénieur de Fribourg de 1984 à 1987. Il avait un fort intérêt pour ce domaine et peu de temps après ses études, en 1989 il a créé son propre bureau d’architecture, qui était pour lui la symbiose parfaite entre l’art et le concret. En 1991, la guerre du Golfe a provoqué une crise qui le contraint de fermer son bureau.
Il s’intéresse alors à divers secteurs, notamment la photographie, la mode et le design. Puis il étend rapidement son expertise au design d’objet et au graphisme, il s’oriente sur le packaging en collaborant avec plusieurs bureaux de design où il participe à la création de produits aussi divers que des instruments d’écriture, des luminaires, du mobilier, des accessoires, de la téléphonie et même des écrans d’ordinateurs. Après avoir fait ses armes dans un bureau de design par un concours de circonstances, un projet d’horlogerie lui est proposé. C’est donc en 1997 qu’il esquissera sa première montre et sa passion pour cet univers qui ne cessera de croître.
Un croquis du model Opus 9 pour Harry Winston de Eric Giroud
En 1998, il fonde son bureau de design horloger où il peut désormais partager sa maîtrise de l’architecture et sa créativité. Architecte dans l’âme, il travaille en ‘coupes’ avec toujours comme principe la réalisation. C’est souvent la somme des petits détails qui crée l’harmonie du design et comme il aime à le répéter.
Un croquis pour la manufacture LeRoy de Eric Giroud
Après l’ouverture de son bureau, Eric Giroud s’est d’abord orienté sur l’industrie horlogère en collaborant avec des marques tel que Tissot, Swatch, ou même Mido puis il est passé à la haute horlogerie après avoir appris l’art des mouvements. Et notamment en rencontrant Maximilian Büsser, alors directeur de Harry Winston Timepieces, qui lui confie en 2007 la conception du modèle Tourbillon Glissière. Dans la foulée, il dessine pour Harry Winston la montre Opus 9.
En 2010, c’est l’aventure avec Max Büsser & Friends. Eric Giroud dessine le modèle Thunderbolt n°4. Ses premières collaborations en haute horlogerie lui donneront plus de visibilité ce qui lui permettra de faire décoller sa carrière et de continuer son aventure en collaborant avec de multiple marques. Au cours des dix années qui ont suivi, Eric Giroud a continué de créer des pièces d’exceptions qui ont été récompensées à de nombreuses reprises. Dans les mentions importantes on peut retenir le prix de la Montre Star en 2015/2016 pour la montre « the Legacy Machine 101 » de MB&F et plus récemment le prix pour la montre challenge au Grand Prix d’horlogerie de Genève en 2022 pour le modèle de M.A.D. 1 Red.
MB&F LM PERPETUAL 2015
M.A.D.1 RED 2022
Voici un podcast de 57 minutes réalisé par Tourbillon Watch. Au cours de cette entretien Eric Giroud est interviewé sur son parcours et sa vision de l’horlogerie.
Eric Giroud aime rappeler qu’il accompagne dans la réalisation des projets et que son travail se nourrit de l’interaction avec les gens, de leur disponibilité et de leur authenticité. Il a rapidement été reconnu de toute la profession pour sa recherche permanente et la cohérence de ce qu’il crée. Il est, depuis 2015, membre du conseil culturel de la Fondation de la haute horlogerie dans le domaine d’expertise ‘Style/Design et savoir-faire artistique’. Il travaille avec les plus grandes marques et ses créations ont été récompensées par de nombreux prix prestigieux.
Eric Giroud au travail dans son bureau à Genève
J’ai choisi de présenter ce designer car j’apprécie son travail ainsi que ses créations qui sont toujours novatrices et modernes, je suis également fasciné par sa capacité à s’adapter à tous les projets qui lui sont confiés, de la même façon qu’un caméléon s’adapterait à l’espace dans lequel il se trouve. J’apprécie également le parcours d’Eric Giroud qui a toujours choisi d’être indépendant, ce qui lui a permis de travailler sur des projets toujours très différents pour ne pas limiter ses champs de création.
« 13 Paix », une adresse mythique de la Maison Cartier.
Outre le fait d’être la rue la plus chère du jeu Monopoly®, la Rue de la Paix est emblématique de Paris. Situé dans le 1er et 2ème arrondissement, reliant l’Opéra Garnier à la Place Vendôme, elle accueille d’importantes maisons de Haute Horlogerie et Joaillerie, magasins de luxe et grands palaces. Dans cet article nous nous intéresserons au numéro 13, le porte bonheur de la famille Cartier.
Louis-François Cartier
En 1847, le joaillier Louis-François Cartier reprend l’atelier de son maitre Adolphe Picard à Paris et crée la Maison Cartier. En 1859, après avoir déménagé deux fois, Louis-François s’installe au 9 boulevard des italiens toujours à Paris et s’associe avec son fils Alfred qui intègre l’horlogerie dans la maison.
Louis Cartier – 1898
La famille Cartier sait que l’emplacement d’un commerce est essentiel. Quoi de mieux que de s’installer dans l’une des rues parisiennes les plus connues de l’époque, la Rue de la Paix, destination des clients de luxe de Paris. C’est en 1899, un an après l’arrivée de Louis Cartier, fils d’Alfred que la maison s’installe au numéro13 mis aux enchères par l’hôtel Westminster, puis s’étend au numéro 11 en 1912. La façade de la boutique est choisie par Alfred et son fils Louis. Elle est composée de 7 vitrines entourées de pilastres à chapiteaux corinthiens dorés et est faite de panneaux de portor (marbre noir veiné d’or).
Cartier n°11 et n°13 Rue de la Paix, 1912-1913
Depuis son ouverture, le 13 rue de la Paix a accueilli des grands noms des cours royales comme le roi Alphonse XIII d’Espagne, Edouard VIII et Wallis Simpson, duc et duchesse de Windsor et d’autres Comtes, Princes Maharadjahs mais aussi des célébrités tels que des écrivains, acteurs, artistes etc.
Louis Cartier décède en 1942.
13 Paix : Les 100 ans
En 1999, pour fêter les 100 ans du 13 rue de la Paix, Cartier produit des montres anniversaires. Une Cartier Tortue Monopoussoir, une Cartier Driver et deux Cartier Tank. Les montres ont des cadrans saumons guillochés, l’index de midi est remplacé par le numéro 13. Sur le fond, on observe une gravure “13 rue de la Paix, 1899 – 1999“. La Cartier Tortue et la Cartier Driver furent limitées à 13 exemplaires et les deux Cartier Tank limitées à 100 exemplaires chacune.
Tortue monopoussoir / Driver / Tank face / Tank fond
13 Paix : Rénovation 2005
En 2005, le 13 paix est repensé par l’architecte Sylvain Dubuisson. Il crée une verrière s’élevant sur 6 étages à l’arrière de l’immeuble, augmentant ainsi la surface dédiée aux clients à 600 m2. Au rez-de-chaussée on trouve la pièce principale où sont présentés les pièces de joaillerie et d’horlogerie, le bureau de Louis Cartier, des salles de ventes où les clients peuvent être accueillis en toute tranquillité, et le superbe escalier menant au premier étage.
Bureau de Louis Cartier
Jeanne Toussaint – 1967
A l’étage, on retrouve le bureau de Jeanne Toussaint , célèbre joaillière appelée « La Panthère » et amante de Louis Cartier. En 1919, elle est engagée au sein de la Maison Cartier au département des sacs à main. En 1925, elle est nommée directrice du département « Silver » qui vise à créer des bijoux et des objets plus abordables. Enfin, en 1933, elle est promue à la direction de la Haute Joaillerie. Jeanne Toussaint quitte la maison en 1970 puis décède en 1976.
Bureau de Jeanne Toussaint
Aux étages supérieurs on trouve les ateliers de Haute Joaillerie, les espaces de services après-vente ainsi que les archives.
La boutique expose en vitrine 13 créations réalisées pour célébrer sa réouverture après 18 mois de travaux.
13 Paix : Rénovation 2022
En juin 2020, l’histoire du 13 rue de la Paix continue de s’écrire avec une rénovation totale des lieux.
Pour cacher les travaux de l’immeuble, une toile de 500m2 délivrée par JCDecaux a été utilisée. Pour cacher la boutique au rez-de-chaussée, une reproduction précise de la façade a été faite avec plus de 400 m2 de panneaux façon marbre. Ces répliques de la façade ont mis plus d’un an à être créées
Façade de l’immeuble cachée
Travaux à l’intérieur de l’immeuble
Façade 13 rue de la Paix – 2022
Les travaux ont abouti en octobre 2022 dévoilant aux visiteurs une boutique exceptionnelle. La Maison a fait appel à 3 cabinets français d’architecture d’intérieur et 37 artisans d’art pour faire renaître les 6 étages de l’immeuble. La façade de l’immeuble n’a pas changé, elle reste identique depuis 1899. Les sept vitrines accueillent les créations de la maison sur des sculptures en bois naturel. L’intérieur en revanche a été entièrement restructuré passant à 3000 m2 de surface.
Une des sept vitrine de la boutique
Atrium vu du rez-de-chaussée
Le rez-de-chaussée et les deux premiers étages ont été confiés à Moinard Bétaille, l’agence de Bruno Moinard et Claire Bétaille, habituées depuis 20 ans à aménager les boutiques Cartier dans le monde.
La pièce principale du rez-de-chaussée a été agrandie et l’escalier central a disparu. On y trouve les vitrines de la boutique exposant les produits de la maison.
L’atrium a été repoussé au fond de la boutique, il donne une visibilité de l’intérieur sur les 6 étages et leur apporte une lumière naturelle.
Le bureau de Louis Cartier a été transformé en salon, les livres de sa bibliothèque personnelle y sont exposés. On trouve un deuxième salon, Jean Cocteau, écrivain poète ami des Cartier.
Salon Louis Cartier / Salon Jean Cocteau
Le premier étage est un espace dédié aux mariages et fiançailles. Une collection de bagues et alliances y est exposée. Le salon Jeanne Toussaint est situé au même endroit que son ancien bureau, entre deux nouveaux salons, Rubis et Emeraude.
Pièce principale du premier étage / Salon RubisSalon Emeraude / Salon Jeanne Toussaint
Le deuxième étage est consacré à la Haute Joaillerie et aux commandes spéciales des clients privilégiés. Il permet de les accueillir grâce à quatre salons, Indes, Faune et Flore, Art déco et Inspiration.
Salon Indes / Salon Faune et Flore
Salon Art déco / Salon Inspiration
Salle des archives
L’agence Studioparisien créée par Romain Jourdan et Laurène Barbier-Tardrew s’est occupé des deux étages suivants et de l’espace des archives situé au dernier étage de l’immeuble.
Le troisième étage est un espace de services. Il comprend l’entretien, la réparation et la personnalisation des produits Cartier. Pour cela, le Bar de personnalisation où les clients peuvent commander des gravures sur leurs montres, bijoux, parfums ou coffrets. A cet étage on trouve le dixième est dernier salon, le salon Santos.
Espace de services / Mur en marqueterie de bois Bar à personnalisations / Salon Santos
Les ateliers de Haute Joaillerie qui comptent 18 artisans occupent tout le quatrième étage.
Atelier de Haute Joaillerie
Pour finir, le cinquième étage, sous les toits, abrite la Résidence. Conçu par Laura Gonzalez, elle sert a accueillir les amis, les artistes et les clients de marque de la maison. Elle comprend un salon, une salle à manger, une cuisine et un jardin d’hiver.
Salon de la Résidence / Salle à manger de la RésidenceJardin d’hiver de la Résidence
Pour célébrer la réouverture du 13 Paix, Cartier a édité 3 pièces horlogères, une Tonneau, une Tank Asymétrique et une Cloche. Ces montres en édition limitée portent le numéro 13 à la place de l’index de midi et le mot ¨Paix est écrit à 1h.
Tonneau / Tank Asymétrique / Cloche
En résumé, le 13 rue de la Paix est une des adresses importantes de la Maison Cartier. Aujourd’hui encore il ne cesse de se renouveler et de mettre en valeur divers métiers d’art. Un lieu qui a accueilli les personnalités les plus célèbres et qui reflète à la perfection l’esprit et le style Cartier.