
Le Design Industriel est un courant artistique étroitement lié à la Révolution Industrielle du XIXème siècle et à la production mécanisée. Depuis le début du siècle dernier, le Design Industriel est passé par plusieurs étapes clés : la première moitié du siècle avec une modernité assumée liée à une utilisation rationnelle, intelligente et de masse et c’est avec des productions comme la Coccinelle de Volkswagen que l’on se rend compte de l’importance de l’esthétique ; l’après guerre est caractérisée par une libération esthétique avec la découverte de nouveaux matériaux comme le plexiglass, des formes anticonformistes et un goût prononcé pour le confort dont les années 70 sont l’âge d’or.
La fin du XIXème siècle est tournée sur un design qui réussit à intégrer la nouvelle technologie dans des produits hautement perfectionnés, les designers évoquent métaphoriquement la fonction de l’objet et rendent visible l’invisible.
La salle d’eau.

La nouvelle clientèle à la fin des années 80 est le représentant d’hôtel : pour assurer la promotion de son image de marque il confie le réaménagement complet de son établissement à des designers tels que Pilippe STARK (au Royalton de New York) ou Andrée PUTMAN (au Morgan’s Hotel de New York). Tous ces meubles et accessoires conçus pour l’hôtellerie ont ensuite été produits pour le consommateur moyen des années 90.
« Les meilleurs salles de bain sont toujours sans prétention abstraitement confortables […] Personne ne reste bien longtemps dans une chambre d’hôtel. Je propose des aménagements créatifs qui n’essaient jamais d’imiter la salle de bains standard que l’on a chez soi. »
Andrée PUTMAN
Le salon.


C’est pendant les années 90 que le matériel hi-fi offrait la meilleure de qualité avec des formes extravagantes, organiques et aérodynamiques. Dans les haut-parleurs de Morten V. WARREN la forme de trombone-tuba a une fonction acoustique : le tube fait résonner les graves sans système sonore annexe ne soit nécessaire.
« Le design ne peut uniquement porter sur la couleur, la forme ou l’équilibre des volumes. A présent, les designers doivent se préoccuper de la philosophie de l’ensemble et créer en conséquence. J’appelle cela la dynamique assemblée. »
Hideo WATANABE, directeur de la SONY Corporation dans les années 90.
Ce casque SONY a su allier technologie et design intemporel : le diaphragme est en bio-cellulose mis au point par SONY et l’Institut de recherche Ajinomoto afin d’assurer une bonne qualité d’amplification et une bonne acoustique. Le boîtier, en bois dur âgé de 200 ans (bois de zelkova) offre la sonorité d’une salle de concert.
La qualité de vie à tout prix.
Au japon, la « qualité de vie » occupe une telle place que sur les 400 designers que compte l’entreprise SANYO, 80 sont assignés à la résolution de ce problème. Sans cette recherche, un designer est incapable de faire les choix qui auront des effets à long terme sur le produit. Les ustensiles de la vie quotidienne contemporaine, incontestables, bien conçus, expriment ce que l’objet de tous les jours a de familier sans trop attirer l’attention sur l’esthétique extérieure qui tend à être dynamique et discrète.
« Les années 80 ont souffert de la « brèche de l’innovation », d’une incapacité à transporter une technologie exaltante mais brute dans des produits que les gens pouvaient comprendre et acheter. Dans les années 90, le design va refléter la fonction de l’objet, indépendamment de son fonctionnement. »
Jocelyn STEVENS, recteur du Royal College of Art de Londres.
Morgan P. – DNMADe1 HO – Fév 2023