Voici un compte-rendu de mes impressions sur le séjour passé à Paris ; il ne sera pas exhaustif et encore moins pertinent mais il traite de nos visites sur place.
- Nous sommes, ou étions plutôt, lundi et notre toute première activité consiste à faire un tour aux Puces de St-Ouen. Je m’attendais à trouver des stands de brocanteurs, j’avais même prévu un peu de monnaie sur moi au cas où mais je n’étais apparemment pas la clientèle visée. C’était une curieuse promenade. Nous nous sommes également arrêtés à l’Atelier du Temps pour y rencontrer son gérant. Son parcours est atypique, j’ai particulièrement en tête ses encouragements à la prise au sérieux des cours. Le conseil est cousu de fil blanc mais je ne crois pas l’avoir souvent entendu des professionnels que j’ai rencontrée jusqu’à présent.
Vient ensuite notre visite de la collection permanente du Centre G. Pompidou. Je me suis surprise à vraiment l’apprécier. Je ne suis pas fan d’art moderne mais il y avait quelque chose de captivant à découvrir étrangeté sur étrangeté, s’interroger sur son sens puis très rapidement chercher des yeux la pancarte, seule clé de compréhension potentielle. Potentielle car même en lisant la pancarte, il est arrivé que certaines œuvres m’apparaissent tout autant voire plus nébuleuses qu’elles ne l’étaient déjà.
- C’est avec une visite du Château de Versailles que l’on commence notre pérégrination du mardi. Simplicité et modestie sont les mots à exclure du vocabulaire servant à décrire les lieux. La réputation des monarques à aimer le faste y est bien avéré et c’est ainsi qu’il est réuni des chefs d’œuvres d’ébénisterie, de menuiserie, de sculpture, de peinture et bien sûr, d’horlogerie. J’ai aussi eu la bonne surprise d’y découvrir des tableaux tous droits sortis de mes manuels d’histoire avec notamment Le sacre de Napoléon par J.L. David qui est légèrement plus grand qu’imaginé. Une sympathique visite en somme malgré la foule écrasante de visiteur.
Il s’en est suivi la descente des Champs Elysées et la traversée du Jardin des Tuileries. Quelques devantures de magasins de luxe et beaucoup de monde. Je n’ai pas bien saisi en quoi cette allée est si fameuse mais je suppose qu’elle eut plus d’attraits dans le passé et que la proximité de l’arc de triomphe aide à son prestige.

- Le mercredi commença par une visite du Musée des Arts Asiatiques Guimet. Il y est présenté une impressionnante collection d’œuvres très variées et on y traite de nombreux pays passant de l’Afghanistan au Japon. L’art khmer m’a particulièrement marqué avec ses sculptures d’une grande finesse et ses bas-reliefs de grès en dentelle de pierre.

L’après-midi débuta avec le Musée des Arts Décoratifs (MAD). Je ne suis pas parvenue à en faire une visite complète mais sans trop de regret car l’exposition sur les années 80 et celle nommée Des Cheveux et des Poils m’ont bien plu. Je crois qu’amusée serait plus exacte, il y avait à travers ces deux expositions quelque chose de ludique. Celle sur les années 80 présente des objets et des tenues d’un autre temps pas si éloigné du notre mais si différent par ses formes surprenantes et surtout ses couleurs vives. J’ai beaucoup aimé l’exposition Des cheveux et des poils aussi. Le sujet est traité avec décomplexion et parle à chacun tout en étant sociétal. On y découvre donc l’évolution des mœurs capillaires occidentaux à travers des tableaux, des sculptures, des bijoux, des outils et des publicités. J’ai d’ailleurs pu trouver avec surprise le portrait de Madame Rimsky-Korsakov par Winterhalter et constater qu’il est encore plus grand que la copie accrochée depuis toujours chez ma mère. Je retiens aussi les impressionnants travaux de Marisol et de Shinji Konishi dont les perruques sont ni plus ni moins des sculptures.
On enchaina avec le Musée Breguet Place Vendôme. Je pense que l’on était nombreux à avoir les pieds douloureux à ce stade de la journée mais la présentation des pièces du musée par l’horloger de la boutique était assez intéressante pour l’oublier le temps de l’entrevue.
- Deux heures pour visiter un musée permet rarement que l’on puisse s’arrêter sur chaque pièce exposée et c’est d’autant plus vrai avec le musée des Arts & Métiers visité jeudi matin. Après une heure de visite tranquille où je me payais naïvement le luxe de lire les pancartes, j’ai réalisé que je n’avais pas fait 3 salles et dû accélérer le rythme. Je me suis retrouvée à traverser les salles restantes à grands pas, jetant des regards à tout ce qui se présentait et m’arrêtant très peu. Alors, je ne veux pas me vanter mais je crois bien que je suis parvenue à TOUT voir. Je n’ai peut-être (certainement) pas observé comme il faut mais c’est au moins du tout vu ! Sans surprise, la salle où sont réunis de veilles auto avec des engins suspendus m’a faite grande impression, je retiens aussi un magnifique Tour à guillocher de Mercklein. Moins positif, il semble que le musée n’entretienne pas bien ses pièces, c’est probablement dû à une politique de conservation mais on pouvait voir des aiguilles de garde-temps piquées par la rouille.
L’après-midi se dédia au Musée du Quai Branly. Là encore le temps jouait contre une attentive et exhaustive visite. Je ne suis pas parvenue à en faire tout le tour cette fois-ci et ai même manqué de faire l’exposition sur le Kimono. Je crois qu’une saturation finit par s’installer à force d’en prendre constamment plein les yeux mais j’ai tout de même apprécié cette visite. Les collections que j’ai pu voir sont captivantes, dépaysantes bien entendu mais aussi bien agencées dans un cadre les mettant en valeur. Il se dégage de ce musée une ambiance propre qui incite à la contemplation.

- Pour ce dernier jour, la matinée de libre s’est portée sur la Galerie de l’Evolution du Musée d’Histoire Naturelle. A peine le portique passé, on se retrouve nez à nez avec le squelette d’une baleine, j’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un dinosaure marin tant sa stature est phénoménale. Le lieu est en tout cas bien nommé car exposé dans une très grande galerie, on découvre nombre de squelettes et d’animaux empaillés ou reproduits. Il y a de tout, des animaux marins, des airs, polaires, de la savane, des insectes aussi et même des grains de maïs ! (Rapport à la domestication des plantes et les conséquences sur leur génome) C’était fascinant de constater à quel point je n’ai vraiment aucune culture zoologique, j’ai reconnu très peu d’espèces et découvert un paquet d’autres. L’ambiance est particulière aussi ; appuyée par une bande son d‘orage grondant de temps à autre, un éclairage tamisé, un style architectural de la Belle Epoque et toutes ces œuvres taxidermiques, on a la sensation de se trouver dans un gigantesque cabinet de curiosité où il serait inquiétant de rester enfermé la nuit.
Pour finir ce séjour et cet interminable compte-rendu, on visita le showroom de la matériauthèque très justement nommée ; MatériO’. Je n’attendais rien de cette dernière activité et c’était une belle surprise. J’ai découvert le concept qui m’apparait maintenant comme allant de soi tant il peut être d’une aide précieuse pour les créateurs et suis ravie d’y être allée. Nous permettre de voir et toucher tout ce que cette caserne d’Alibaba regorge était aussi vraiment chouette et on se surprend à reprendre nos réflexes d’enfant curieux.
Pour conclure, ce séjour à Paris était sympathique comme tout et culturellement intense. J’espère bien y retournée un jour histoire de voir d’autres musées ou même d’en refaire certains plus posément. Merci à l’équipe pédagogique de nous avoir organisé ce voyage !
Solveig DUBOIS – DNMADe 24 HO – Avril 2023