Exploit sportif ou bien manif… ?

Est-ce que la réalisation d’un exploit dans le monde de l’alpinisme peut braquer les projecteurs vers ceux qui sont depuis toujours dans l’ombre ?
C’est la question que je vous pose aujourd’hui !

   14 Peaks : Nothing Is Impossible (en français 14 x 8000 Aux sommets de l’impossible) est un film documentaire réalisé par Torquil Jones et diffusé sur Netflix à partir de 2021. Il raconte comment l’alpiniste népalais Nirmal « Nims » Purja a réalisé en 2019 l’exploit de gravir l’ensemble des sommets de plus de 8000 mètres (il y en a quatorze) en moins de sept mois lors de son expédition « Project Possible ».

Comme on peut s’y attendre lorsque l’on connait l’environnement dans lequel le film se déroule, les images sont impressionnantes et les paysages à couper le souffle : des points de vue de différents toits du monde qui se succèdent au fur et à mesure des ascensions.

On voit également le parcours qui a mené Nims à tenter cette aventure à haut risque, de son enfance dans une famille pauvre au Népal à son entrée dans les forces spéciales britanniques. J’ai simplement regretté le manque d’images montrant la préparation des différentes expéditions, bien que je comprenne que cela puisse nuire à leur bon déroulement.

Toutefois, l’intérêt principal du documentaire ne vient pas de là selon moi. Ce qui interpelle, qui intrigue durant toute cette aventure et surtout lors de la fin de celle-ci c’est ce que Nirmal Purja souhaite mettre en avant : l’engouement médiatique pour un tel exploit est faible et sûrement beaucoup plus faible que si tout cela avait été réalisé par une expédition occidentale.

Les Népalais et les Sherpas (ethnie originaire du Tibet) ont longtemps été des hommes de l’ombre pour les expéditions occidentales qui partaient à la conquête des plus hauts sommets : ils avaient la force physique, l’habitude de la vie en haute montagne, la connaissance du terrain mais ils n’étaient pourtant pas ou peu mis en avant lors des succès.

C’est là un des grands enjeux du documentaire, qui je pense prend la même importance que l’exploit sportif en lui-même : placer sur le devant de la scène ceux qui n’y ont jamais été malgré leur investissement. Pour appuyer sa démarche, Nims compte uniquement des camarades de cordés népalais ou sherpas dans son expédition, pour qui cette aventure est une réelle opportunité d’étoffer leurs CV de guide.

L’équipe de Nims juste après le K2 et le Broad Peak

Une autre question soulevée par le documentaire et à laquelle je me garderais bien de répondre est la suivante : quelle est la limite des capacités des hommes ? Est-ce l’amélioration de la préparation et l’équipement de meilleur qualité qui permet de tels exploits jusqu’alors inimaginables ? Ou bien simplement une sorte d’amélioration des humains dans leur physionomie ?

Un autre film documentaire (que je vous conseille également) réalisé par une partie de l’équipe ayant participé sur 14 Peaks est Free Solo. Il pose à mon sens la même question, cette fois-ci dans le monde de l’escalade : jusqu’où les hommes peuvent-ils aller, quelle est la limite de leurs capacités, mais aussi de leur folie des grandeurs ?

Alexis Ramel-Sartori – DNMADe23Ho – Décembre 2021

Thriller sur fond de (triste) vérité

Je vais vous parler aujourd’hui du premier tome de la saga Siècle Bleu intitulé « Au cœur du complot« 

Publié originellement par JBz & Cie en 2010, il a été réédité par les éditions La Mer Salée en 2018. Ce roman a été écrit par Jean-Pierre Goux. Mathématicien et ingénieur de formation, il s’est au cours de sa vie peu à peu engagé pour l’écologie, notamment au travers des deux livres qu’il a écrit.

Ce thriller raconte l’histoire imaginaire de l’organisation clandestine d’éco-militants Gaïa. Au travers de différentes actions coups de poing, ce groupe tente d’éveiller la conscience des humains sur l’état plus qu’alarmant de notre planète. Bien plus virulente (mais néanmoins pacifiste) que des structures comme Greenpeace, Sea Sheperd ou encore Extinction Rebellion, Gaïa souhaite choquer plutôt que séduire pour changer les esprits.

Le roman raconte également comment la cupidité de quelques hommes peut impacter la vie de beaucoup d’autres, et tout cela même lorsqu’il s’agit de conquête spatiale au profit de l’humanité tout entière (c’est la partie thriller du roman…).

Jean-Pierre Goux présentant son livre durant la conférence TEDx Vaugirard Road

Pour être tout à fait honnête, je ne pense pas que cela soit le style d’écriture ou l’intrigue en elle-même qui m’ont motivé à écrire sur ce roman. L’histoire ne donne pas l’occasion de s’arrêter de lire et les nombreuses références et documentations scientifiques ont fini de me conquérir, mais ce n’est pas exactement cela que je retiendrais de ce thriller.

Je me souviendrais plutôt de la façon qu’il a d’aborder la crise écologique dans laquelle nous et notre planète sommes bien engagés. Aucun des personnages activistes ni des passages narrés n’a un ton moralisateur ou fataliste. Ils portent plutôt un message d’espoir, une vision utopique (mot désignant quelque chose qui parait irréalisable mais qui ne l’est pas forcément, nuance importante…) à laquelle on adhère très vite au fur et à mesure de la lecture. L’auteur nous convainc de l’urgence de la situation grâce à une grande quantité de références scientifiques bien réelles.

La citation que l’on retrouve dans le livre et qui illustre parfaitement la sensation que l’on ressent tout au long de la lecture est celle-ci :

« Il faut sauver les condors. Pas tellement parce que nous avons besoin des condors, mais parce que nous avons besoin de développer les qualités humaines nécessaires pour les sauver. Car ce seront celles-là mêmes dont nous aurons besoin pour nous sauver nous-mêmes. »

Ian MacMillan, ornithologue américain

J’y trouve un message d’espoir mais également et surtout un contact avec la réalité. C’est quelque chose dont les personnages du livre (et l’auteur de surcroit) sont bien conscients : pour qu’une prise de conscience se fasse et que des actions soient menées, tant au niveau individuel que collectif, il faut qu’elles soient en contact avec le quotidien de tout un chacun, que le changement paraisse accessible et non pas hypothétique et inatteignable.

Si ces solutions vous intéressent, simplement par curiosité ou avec l’envie de s’investir, j’ai pour vous et pour finir cet article une deuxième recommandation. Celle du film Demain, réalisé par Cyril Dion et Mélanie Laurent sorti fin 2015. Il porte le même message d’espoir que l’on peut ressentir dans le livre mais cette fois-ci au travers d’acteurs bel et bien réels et plus que motivants !

Alexis Ramel-Sartori – DNMADe2 Ho – Octobre 2021

Le Wakanda en déplacement dans la Vallée de Joux…

Aujourd’hui je vous propose chères lectrices et chers lecteurs une fusion de cultures, et pas des moindres. A ma gauche, l’horlogerie suisse, savoir-faire vieux de plusieurs centaines d’années, qui a forgé une réputation à ce petit pays européen. A ma droite, les comics américains, connus de tous de nos jours et véritable pilier de la culture Pop.

Cette fusion, ou prennent principalement place Audemars Piguet pour l’horlogerie et Marvel en tant que représentant des comics donne naissance à une montre, en avril 2021 : la Royal Oak Concept Black Panther tourbillon volant.

En dehors de ce nom un peu trop long je vous l’accorde, la montre est relativement explicite : elle reprend les formes du modèle phare de AP, la Royal Oak, en la personnalisant avec les codes couleurs de Black Panther, le noir et le violet. Sur le cadran on peut voir en relief, une « sculpture » du personnage principal en or blanc peint.

Il est facile de voir où veulent en venir Audemars Piguet et Marvel : collaborer pour créer une montre de luxe qui allie l’univers esthétique bien défini des personnages de comics, avec le savoir faire horloger. Les collaborations en horlogerie mélangent rarement le luxe et l’élitisme liées aux montres suisses à un univers plus populaire, plus universel. Le but ici est sans doute de toucher plus de monde et de donner une image plus jeune à la marque horlogère.

Le partenariat est pensé pour durer, et d’autres montres sont a priori en préparation, probablement avec comme inspiration d’autres personnages.

Malgré ça, le public n’a pas forcément adhéré à cette idée, mais surtout à cette montre. Le partenariat en lui-même peut être discuté, mais l’idée ne me semble pas déraisonnable. Toutefois, le résultat en a déçu plus d’un, au vu des différents retours que l’on peut trouver sur internet : la montre serait d’après eux trop explicite, presque enfantine, avec une esthétique très loin du « luxe horloger ». Qui mettrait 150 000 CHF dans une montre « produit dérivé », que l’on pourrait trouver à la sortie d’un parc à thème ?

Peut-être qu’à trop vouloir se différencier, innover et surprendre le public, AP et Marvel ont fait une pièce qui plait à une partie très faible de leurs clients habituels. Et peut-être qu’une montre qui sort de l’esthétique habituelle de Audemars Piguet peut séduire le grand public, mais pas celui fidèle à la marque depuis quelques années, et que les fans ont été déçus car ils s’attendaient à quelque chose d’autre ?

Je pense que ce qu’il faut retenir deux choses de cette collaboration :

  • Premièrement, l’horlogerie de luxe ne doit pas s’associer uniquement à des marques de voitures prestigieuses par exemple pour créer des produits, mais travailler avec une esthétique et une marque plus universelle est possible également, et que c’est peut-être même à encourager !
  • Deuxièmement, on peut penser au vu des retour que l’on a pour l’instant à propos de cette montre, qu’une inspiration dans un travail, poussée à l’extrême comme peut l’être la place que prend l’esthétique de Marvel dans cette montre peut nuire à l’âme du support : on peut penser que le modèle de AP est dénaturé.

Quoi que l’on pense de cette montre, il faut souligner l’audace dont à fait preuve AP pour avoir osé faire une pièce qui se différencie tant de ses produits habituels.

Alexis Ramel-Sartori – DNMADe1 Ho – Avril 2021

Ovni(s) : une série venue d’une autre planète

   Durant la fin des années 70, Didier Mathure est un ingénieur de renom, responsable du lancement de fusées françaises. Il connait un grand moment de solitude lorsque sa fusée, Cristal, explose en vol quelques secondes seulement après son décollage. Et c’est dans un moment d’encore plus grande solitude qu’il apprend qu’il est relégué du CNES* pour prendre la responsabilité du Gepan**, un bureau d’étude des phénomènes ovni pour le moins étrange…

 

* CNES : Centre National d’Études Spatiales

** Gepan : Groupe d’étude des phénomènes aérospatiaux non-identifiés

  C’est le pitch d’Ovni(s), une série française diffusée sur Canal+ du 11 janvier au 1er février 2021. Elle a été imaginée par Clémence Dargent et Martin Douaire, et le plus étonnant, c’est qu’elle s’inspire d’un bureau réel : le Gepan a vraiment existé !

  Basé à Toulouse au sein-même du CNES, ce bureau était et a toujours la charge d’étudier les ovnis et de renseigner le public à propos de ceux-ci. On peut questionner l’utilité d’un tel service, car l’étude « des petits martiens » peut paraitre un peu inutile et être simplement un gaspillage d’argent. Dans Ovni(s), les personnages essayent de justifier ou non la présence de ce bureau et c’est un sujet abordé de façon intéressante.

Les 4 personnages travaillant au Gepan

  Mais en dehors de la réponse à la question « À quoi sert le Gepan ? », que vous vous posiez tous, quelles sont les raisons qui vont vous faire courir aller regarder Ovni(s), une fois la lecture de cet article terminée ?

  –  Pour commencer, vous allez adorer l’esthétique et l’ambiance très particulière, propre à la fin des années 70, dans laquelle on plonge avec plaisir car tout est fait pour que l’on s’y croit : la musique d’abord, une bande originale de Thylacine électronique et entêtante, puis viennent les costumes et notamment les pattes d’eph’ immenses et les chaussures à talonnettes pour les hommes et, pour finir, on admire les décors, remplis de mobilier et d’accessoires design et moderne pour l’époque (par exemple des ordinateurs, rendez-vous compte, la technologie à son apogée !).

  –  Ensuite vient l’histoire : construite en 12 épisodes relativement cours (25-35 minutes environ), pas besoin de prévoir des vacances de 3 semaines pour pouvoir regarder la série en entier. Intrigante et pleine de rebondissements, elle nous fait rêver de soucoupes volantes, mais on suit également des personnages étonnamment attachants, avec leurs buts, leurs défauts et leurs qualités.

  –  Puis vient le mystère qui règne et qui donne envie d’en apprendre plus à la fin de chaque épisode, vous allez avoir envie de connaitre la fin je vous l’assure !

  –  Et pour finir, la touche d’humour : je la comparerai à la série Au service de la France (très bonne série que je vous conseille également par ailleurs). Cela permet à mon sens de faire passer la série du stade de « Stranger Things français » à une aventure décalée et loufoque qui, si elle n’arrive pas à vous faire avoir des fous rire, vous fera au minimum sourire de tout son long.

Didier Mathure avec son fils et sa fille

  Pour conclure, je ne peux que vous conseiller Ovni(s) : j’y trouve uniquement des points positifs. Enfin, uniquement des points positifs peut-être pas, je vois au moins un point négatif : la fin qui annonce sans aucun doute une saison deux, et qui nous laisse presque sur notre faim. C’est quelque chose que l’on voit dans la plupart des séries de nos jours et que je trouve un peu regrettable, et facile comme moyen pour « fidéliser » les spectateurs.

Pour vous faire une idée vous-même, je vous laisse la bande annonce ici :

Ainsi que le lien vers les VOD si vous souhaitez visionner la série (payantes) 

Alexis Ramel-Sartori, DNMADE 1 Ho 2020-2021

Évasion au Japon à coup de crayon !

Je vais vous parler aujourd’hui de Florent Chavouet, un auteur et illustrateur de bande dessinée français. Né en 1980, il commence après un master d’arts appliqués la création de ses livres.

Depuis 2004, il voyage régulièrement au Japon, souvent sur de longues périodes et ramène de ses excursions des carnets pleins de croquis. De ses dessins, souvenirs, expériences et anecdotes, il a créé deux livres : Tokyo Sanpo en 2009 et Manabé Shima en 2010, tout deux aux éditions Philippe Picquier.

Ses carnets de voyages racontent les aventures d’un français en visite au Japon, d’abord à Tokyo, et ensuite sur l’île de Manabe-shima. En effet, l’auteur est parti vivre un été à Tokyo et un peu plus tard deux mois sur la petite île de la mer intérieure de Seto.

On y trouve plusieurs types de planches, sans réelle régularité ou récurrence particulière :

  • des listes d’objets, animaux, type de personnes que l’on peut croiser ;
  • des dialogues avec des personnages, récurrents ou non ;
  • de grandes illustrations sans légende ;
  • des descriptions détaillées de lieux ou de personnes que l’on suit tout au long du livre.

  Comme vous pouvez le constater, les dessins sont très colorés et principalement fait aux crayons de couleurs. Les proportions et la construction des perspectives ne sont pas justes si l’on regarde dans le détail, mais les dessins ont malgré cela l’air réalistes, et je trouve que ces « défauts » font tout le charme des albums de Florent Chavouet. De plus, en n’essayant pas de représenter la réalité, l’auteur se laisse la liberté de dessiner des passages plus simples et enfantines, lors de dialogue par exemple.

Les pages de l’album sont très chargées en petits commentaires, et notes humoristiques, ce qui peut peut-être faire peur au premier regard, mais je vous assure, une fois que l’on est plongé dedans, on ne peut plus s’arrêter de chercher la moindre phrase pour en apprendre plus sur les aventures de l’auteur.

 

Après ces deux premières BD, Florent Chavouet a dessiné et écrit un polar, qui se déroule à Tokyo, Petites Coupures à Shioguni paru en 2014 aux éditions Philippe Picquier.

Il a ensuite créé un album résumant son passage quotidien au musée du Louvre durant plusieurs mois, L’Île Louvre paru en 2015 aux éditions Futuropolis et Louvre éditions, dans le même style que ses deux récits de voyage au Japon.

J’espère avec cet article vous avoir donné envie d’aller lire les BD ou à défaut qu’il vous aura au moins permis de connaitre un nouvel auteur. Bien que peu connu et plutôt jeune, je trouve qu’il a un style très travaillé et particulièrement adapté aux thèmes de ses livres.

Je vous laisse pour finir le lien de son blog pour suivre son actualité :

http://florentchavouet.blogspot.com/

Alexis Ramel-Sartori, DNMADE 1 Ho 2020-2021

Spoiler de notre fin…

Et en musique s’il vous plait !

   Mauvaise blague à part, je vais vous parler dans cet article du réchauffement climatique, de la fin de l’espèce humaine et de la société de consommation. Mais attention, pas (trop) de discours culpabilisant pour aujourd’hui, simplement une chanson pour essayer d’éveiller quelques consciences, si c’est encore nécessaire.

Petit briefing sur le groupe de musique québécois Les Cowboys fringantsavant de parler en détail de leur chanson Plus rienFormé aux alentours de 1995, c’est à partir de 1997 qu’il sera composé des cinq membres qui joueront et jouent encore ensemble (bien que Dominique Lebeau ait quitté le groupe en 2007).

Photo de 2019 (de gauche à droite): Marie-Annick Lépine (violon), Jérôme Dupras (basse), Karl Tremblay (chant), Jean-François Pauzé (guitare, auteur principal)

   C’est donc depuis plus de 20 ans que l’on peut écouter leurs chansons, sur des airs mélangeant la country, la folk et le rock alternatif. Parfois avec humour, parfois avec mélancolie, les Cowboys essayent de nous sensibiliser aux différents travers de notre société et en particulier le réchauffement climatique.

Voici la chanson dont je vais parler aujourd’hui : Plus rien, parue dans l’album La grand-messe :

    Sortie en 2004, cette chanson nous met dans le point de vue du « dernier humain de la terre », qui explique comment l’homme a été la cause de sa propre fin. Ce personnage nous raconte l’état de la planète à son époque, et comment les hommes en sont arrivés là : l’appât du gain et l’envie d’argent, le toujours plus que l’on retrouve aisément chez nous et qui nous pousse à consommer et à produire en plus grande quantité, sans se soucier des conséquences de nos actes sur notre planète.

Une petite note positive au milieu de la chanson, très actuelle, évoque les militants écologistes qui essayent de faire changer les choses, d’avertir les populations, malheureusement sans grand résultat.

La suite de la chanson évoque les différentes catastrophes qui pourraient nous tomber dessus un jour et signer la fin de notre espèce, on peut même entendre « Les gens ont dû se battre contre les pandémies » ce qui évoque (presque de manière ironique) la situation actuelle…

   Durant toute la chanson, les instruments dégénèrent, comme l’humanité qu’ils mettent en scène, dans un grand crescendo, jusqu’à ce qu’il ne reste « Plus rien », moment où la partie instrumentale redescend durant le dernier refrain, pour nous laisser seul avec un battement de cœur (la batterie), qui fini lui aussi par s’arrêter…

   Les paroles sont très avant-gardistes et malheureusement très vraies. En effet, il faut se rendre compte que tout ça a été écrit en 2004 ! Il y a 15 ans déjà des personnes parlaient de la destruction de l’écosystème et de l’extinction de notre espèce. C’est quand même fou de se dire que malgré ça, et l’histoire qui leur donne peu à peu raison, encore trop de monde ne se soucie pas ou peu de l’environnement et de l’impact de nos actes sur la nature qui nous entoure.

   Le texte de cette chanson est sans doute inspiré, ou tout du moins similaire, au travail et aux ouvrages de Hubert Reeves, un astrophysicien également canadien, qui a beaucoup parlé de l’autodestruction de l’espèce humaine (si si si c’est intéressant, ça donne pas trop envie d’en finir je vous assure). Si vous souhaitez plus de renseignements au sujet de son travail et de ses conférences, voici le lien de son site.

   Pour finir sur une note un peu plus positive et moins démoralisante, je vous laisse ici quelques chansons des Cowboys fringants, souvent porteuse d’un message, mais d’une façon moins frontale et moins grave :

En berne, Break syndical, 2002

Ti-cul, La Grand-Messe, 2004

8 secondes, La Grand-Messe, 2004

Les étoiles filantes, La Grand-Messe, 2004

Shooters, Que du vent, 2011

L’Amérique pleure, Les Antipodes, 2019

Alexis Ramel-Sartori, DNMADE 1 Ho 2020-2021

Cachée dans l’ombre

Que feriez vous au cœur de la clandestinité ? 

Le Covid-19 ne vient pas frapper à nos portes, ou les fracturer, pour emporter certains d’entre nous vers une mort quasi certaine….

Alors imaginez-vous enfermé dans une pièce sombre et étriquée où vous devez vous faire discret, chuchoter jours et nuits pour que personne n’apprenne votre existence. Vous cohabitez avec votre famille et des amis et pourtant vous vous sentez seul et reclus dans l’attente continuelle que l’on vienne vous déloger pour vous arrêter sans raison valable mais simplement par cruauté. Alors demandez vous comment vous vous sentiriez. 

Ce livre retranscrit le journal intime d’Anne Franck, une jeune fille juive allemande exilée aux Pays-Bas, lorsqu’elle se cache à Amsterdam. Elle va ce confier au quotidien durant 2 années a « Kitty », son journal, sur ses journées en temps que juive et sa vie de clandestine au cours de l’occupation des Pays-Bas par l’Allemagne nazie. Elle commence son journal quelques temps avant de ce cacher dans « l’annexe » du bureau paternel. Avant d’être cachée, on peut déjà ressentir la pression et les restrictions de l’époque que subissaient les juifs au quotidien (interdit au bus, des coiffeurs spécial juifs..).  Son quotidien est minutieusement raconté, les choses les plus banales et enfantins mais également tous les détails de ses conditions de vie, étant obligée de vivre dans des conditions plus que précaires.

Et si vous vous mettiez dans la peau d’une fillette de 13 ans ?  Anne certes maladroite et au caractère très spécial, est une fillette très douée pour l’écriture malgré son jeune âge, c’est une enfant très lucide et sincère en ce qui concerne l’un des pires évènements de l’histoire mondiale, à savoir le génocide des juifs. Donc si vous êtes un grand adepte de l’histoire et des guerres celle-ci devrait vous captiver.

Pour ma part, ce format m’a permis de m’immiscer réellement dans le contexte, voire même de me sentir proche d’elle. Comme si elle s’adressait à moi et que j’étais son journal, c’est pourquoi je trouve vraiment le format intéressant et accrocheur. Car en plus d’être facile à lire, il est annoté de détails subtils et minutieusement décrit ce qui attise la curiosité. 

Si vous souhaitez en apprendre d’avantage sur les clandestins, sur le génocide des juifs je vous conseille vivement cet ouvrage troublant qui vous plongera profondément dans la peau d’une juive de cette époque (je vous promets qu’il ne vous laissera pas indemne fasse à autant de cruauté ). 

Girardot Juliette 2DNMADE Joaillerie – 2019-2020

Quand Maurizio te scotche ! Encore…

Ferme les yeux, imagine un mur blanc, et contre ce mur une banane, tenue par une large bande de ruban adhésif au reflet argenté, pourrais-tu appeler cela une œuvre d’art ?

Une banane scotchée à un mur, peut-on vraiment appeler cela de l’Art ?

Et si l’art ne résidait pas dans l’objet lui même, mais dans l’idée que l’artiste veut faire passer ?

Maurizio Cattelan a créé trois exemplaires de son oeuvre Comedian .

Le but ? Interroger !

Interroger quoi ? La notion même  d’ « Art » et le prix exorbitant des œuvres sur le marché.

Mais ce qui en fait une œuvre célèbre aujourd’hui, c’est la performance d’un autre artiste :    Hungry artist de David Datuna

Et cette performance renforce le message de Cattelan :

Datuna mange une banane, jusque là rien d’anormal (même si celle-ci était accrochée à un mur), mais cette banane vient d’être vendue à 150 000 $… Les vaut-elle vraiment ?! Grace a Hungry artist on s’interroge encore plus sur cette œuvre et notamment sur son prix comme le voulait l’artiste à l’origine.

Mais on pourrait se poser une autre question, L’artiste veut montrer le prix exorbitant de certaines oeuvres d’art, pourtant grâce à comedian  il vient d’empocher  390 000 $. Paradoxal, non ?  Quand on sait que 95 % des artistes sont pauvres, mais que des personnes payent 120 000 $ pour un certificat d’authenticité et une banane, et que c’est justement cela qu’il cherche à dénoncer.

Pourtant un artiste se doit d’être désintéressé, peut on dire que c’est le cas de Maurizio Cattelan connaissant le prix de ses œuvres ?

D’autant plus qu’il avait déjà créé une autre œuvre atypique : America, qui était décrite comme « de l’art du 1% pour les 99 autres pour cent », et donc une critique envers les personnes les plus riches de la planète.

 Il s’agit de toilettes en or massif … et totalement fonctionnels, d’une valeur de 6 millions d’euro (mais qui ont disparu depuis le 14 septembre 2019).

Là encore, on peut y voir un paradoxe : il veut dénoncer les inégalités de richesse mais son œuvre atteint une valeur exorbitante…

Beaucoup pense que Comedian  n’est pas une œuvre d’art, et que Cattelan n’est pas un artiste. Malgré la valeur de son travail, pourquoi ne le serait-il pas ?

Je ne pourrais pas vous citer toutes les œuvres qu’il a créées, mais chacune avait comme but de faire passer un message, à travers une injustice ou un paradoxe, quelque chose qui nous interpelle.

Bien que les deux œuvres que je vous ai citées soient en rapport avec l’argent. Il en a créé sur beaucoup d’autres sujets. L’œuvre qui m’a le plus touchée reste Him.

HIM

 

De dos, on voit un enfant qui prie. On est ému par ce petit être.

Mais quand on le contourne, on découvre un tout autre visage, on regrette très vite ce que l’on a pensé en le voyant de dos. Nos émotions changent alors subitement, on est partagé entre le dégoût et la haine. Alors que quelques secondes auparavant on était émerveillé par ce petit garçon.

Maurizio Cattelan - espace-art-college

Maurizio Cattelan cultive l’esthétique du choc

(et du scotch)

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