Versailles : un château de plaisance qui laisse place au rêve

Lors d’un voyage à Paris dans un cadre scolaire de découverte culturelle, j’ai eu la chance d’aller visiter l’histoire royale de France au Château de Versailles.

Classé depuis 1979 au patrimoine mondial de l’humanité, le château de Versailles constitue l’une des plus belles réalisations de l’art français au XVIIe siècle. Jusqu’à la Révolution française, les rois se sont succédés, dans cet immense chef d’oeuvre de 2300 pièces réparties sur 63 154 m2. En 1789, la Révolution française  contraint Louis XVI à quitter Versailles pour Paris. Le Château ne sera plus jamais une résidence royale, et connaît au XIXe siècle une nouvelle destinée : en 1837, il devient musée de l’Histoire de France, par la volonté du roi Louis‑Philippe, monté sur le trône en 1830. Les salles du Château accueillent alors de nouvelles collections de peintures et de sculptures représentant tant les grands personnages qui illustrent l’Histoire de France que les grands événements qui la jalonnent.

Mais bon. Pour plus d’informations, je vous conseille d’aller voir sur le site internet du château, de la ville et sur Wikipédia. Je vais vous raconter ma visite, ma journée et mes ressentis.

Ma journée a commencé sous le soleil, et malgré quelques petites péripéties, elle a été assez incroyable. Nous avons mangé sur les pavés de la Cour et j’ai pu imaginer les carrosses qui autrefois se garaient à cet endroit même. En regardant les façades, je voyais déjà apparaître les lumières et les valets qui se précipitent pour aller ouvrir aux invités. Le repas terminé, le ventre plein, nous sommes partis visiter les appartements et les pièces de cet immense demeure. Dès que nous entrons dans le Rez-de-chaussée, le ton est donné avec une vue sublime sur l’intérieur de La Chapelle Royale avec son plafond indescriptible. Les salles de réception, les salons et bureaux se succèdent, les uns plus beaux que les autres. Les plafonds sont peints avec une telle précision qu’on ne peut cesser de lever la tête pour en admirer les détails. J’avoue que j’avais le tournis à force de tourner en rond dans la salle la tête en l’air et les yeux levés. Puis il y a le premier étage avec encore quelques lieux de réception, et surtout avec les appartement du Roi et de la Reine. La galerie des glaces, la fameuse, l’incontournable. Quand je suis entrée, une ambiance de fête régnait. Malgré tous les visiteurs et leurs téléphones levés, j’ai pu fermer les yeux, me revêtir d’une robe de dentelle et imaginer les violons qui s’accordent. Une douce chaleur me caresse le visage, une forte odeur de parfum et de mets fins qui proviennent des riches buffets me chatouille les narines. Ça y est. J’y suis. La musique commence, et mes oreilles se ravissent. J’ouvre les yeux, vers le ciel, et les reflets de lumière sur ces immenses miroirs m’éblouissent. J’imagine les couleurs éclatantes des robes, la finesse des points de dentelles, les parures étincelantes, les joues rouges de ces femmes et le sourire de ces messieurs sous les lustres de cristal. J’avance et je vois mon reflet sur les murs. La robe s’en est allée, le maquillage est parti et la coiffure blonde extravagante que j’avais imaginé est retombée en carré sur mes épaules. Je poursuis ma route laissant la lumière remplir ma tête de rêves, en faisant abstraction de tous ces visiteurs qui sont bien trop occupés à prendre en photo leur reflet maussade dans ces glaces.

Le choc est rude pour mes yeux. J’arrive dans une salle très sombre où le silence règne. Je me demande pourquoi toute cette agitation c’est aussitôt calmée, et ma rétine s’habitue peu à peu à l’obscurité. Je comprends pourquoi tant de calme. Il s’agit de la chambre du Roi. J’admire les moulures et cette couleur pourpre qui s’impose à moi m’apaise. J’ai l’impression qu’il est encore là, qu’il fait une sieste. Pour ne pas le réveiller, je continue de regarder les détails des peintures et du mobilier qui ornent la pièce, et je comprend cet amour qu’avaient les artisans pour leur métier mais aussi pour leur Roi. L’obscurité rend hommage à ces grands Roi qui y ont reposé. Je continue d’avancer aux milieu de tous ces étrangers, émerveillés eux aussi par le calme et la sérénité de ces appartements. Je passe les différentes salles, toutes plus belles les unes que les autres, les bureaux, les salons, et j’arrive à la chambre de la Reine.

Stupeur. Mon cœur s’arrête de battre, ma respiration se ralentit. Cette fois, il y a de la luminosité. Les tapisseries colorées qui ornent les murs, les motifs floraux, l’or et les moulures, on ne distingue presque plus le murs blanc. Tout n’est que douceur infinie et splendeur délicate. Tout comme pour la chambre du Roi, je ressens cet amour qu’avait le peuple pour sa Reine. Son lit fleuri brodé d’or, la finesse des retombées des rideaux à franges, la hauteur du dais, tout laisse à penser que cette Reine était aimée et chérie. Je ressentais son intimité, sa douceur et j’avais l’impression de la voir se reposer au milieu de draps blancs immaculés. J’ai été traversée de frissons, et j’ai imaginé aussi que c’était ici qu’elle avait souffert pour donner la vie. Les valets et femmes de chambre qui s’agitent autour d’elle, et elle, toujours aussi belle, pâle comme ses draps doux, transpirante et haletante. Je pense que beaucoup de choses se sont passées dans cette chambre et tout me laisse croire qu’elle était choyée, gâtée et quelque peu adulée. Ceux qui pensent qu’une Reine ne se résume qu’à être la femme du Roi, sans aucun pouvoir, se trompent. J’ai continué dans les autres chambres, celles des dauphins, d’autres bureaux, d’autres salles de réception, mais ce n’est pas ce qui m’a le plus marqué. Le riche souvenir de ces souverains et souveraines qui n’ont cessé d’émerveiller la Cour et le monde entier me laisse un profond regret de ne pas avoir vu cela de mes yeux.

Après la visite, il n’a pas été possible d’aller dans les jardins, j’avoue que j’aurais aimé m’y promener, mais sans regrets, je sais que je pourrais y retourner plus tard. Ce fût une très belle expérience, et j’ai vraiment été ravie de voir tout ce travail d’orfèvre, d’incrustation de nacre, de pierres, de cristal… et en parallèle pouvoir ressentir toute cette magnifique histoire.

Esther Loras. – DNMADeJo2 – Avril 2023

Comment deux petits français sont entrés à jamais dans l’histoire de la musique ? 

Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo, vont se rencontrer au collège-lycée Carno à Paris en 1986. Ils se trouvent plusieurs passions communes, dont la musique. Ils en écoutent très souvent à tel point qu’ils décident de monter un petit groupe de rock avec un certain Laurent Brancowitz, qu’ils décident d’appeler « Darling’». Ils passent beaucoup de temps chez des disquaires, dont Daniel Dauxerre. Ils vont aller enregistrer et publier leur 45 tours qui est composé de 2 titres ; « Cindy so loud » et « Darlin 2 ». Ce groupe ne fait pas beaucoup de bruit en France, mais un peu en Angleterre, en tout cas assez pour que le magasine Mélodie Maker publie en 1993 un article sur les dernières créations des jeunes, dont celles de « Darlin’ ». Ils vont en faire une critique qui va rester dans la légende : 

« The two Darlin’ tracks are a daft punky thrash called « Cindy So Loud » ( that’s the title and the sole lyric ), and a bizarre fuzz-guitar reading of The Beach Boys’ « Darlin’ ». 

« Punk foireux, punk débile, punk stupide », qui va blesser les deux adolescents et mettre fin à leur petit groupe. Quelques années plus tard, ils découvrent les « ravers », les débuts de la musique techno, c’est nouveau, c’est frais, c’est de leur époque. Ils aiment, ça les inspire, ils vont vouloir explorer cet univers, et créer leur première maquette. Ils font partie de la génération issue de la scène électro-française, en être un de leur meilleur représentant à l’inter-national de ce que les gens ont appelé la « French-Touch ». Lors d’une « rave », d’une soirée, ils vont rencontrer quelques personnes qui gèrent un label écossais Duophonic, et vont leur faire écouter leurs maquettes. Ces derniers sont emballés par le talent et la détermination des deux amis, et en 1994 sort le premier projet, trois titres. Ils commencent à se produire en tant que DJ, et répondent maintenant sous le nom de « Daft Punk » pour faire un hommage à cette critique qu’il avaient reçue quelques années plus tôt. Il y a une effervescence autour d’eux, dans ce qu’ils proposent ; ils ont quelque chose que les autres n’ont pas, une rigueur, une inspiration, une technique. En 1995, tout commence à s’accélérer, on les appelle d’un peu partout, mais surtout ils sortent la musique « DA Punk » qui fait vraiment décoller leur groupe. Elle est jouée et écoutée un peu partout, en Europe, aux États-Unis, et mine de rien, ils ont déjà cette vision de l’international ; de la musique électronique, des titres en anglais, le fait de ne pas signer en France… ils ont aussi cet aspect avant-gardiste de créer leurs musiques dans leur chambre, leur appartement ; ce qu’on pourrait appeler aujourd’hui le « Home Studio » ! 

Leur premier album d’ailleurs, qu’ils vont appeler « HomeWork » justement, va sortir en 1997 et va être distribué dans des dizaines de pays, et se vendre à plus de 2 millions d’exemplaires. Voyant leur notoriété monter, ils comprennent et se rendent compte qu’ils veulent se cacher le visage pour protéger leur vie, leur liberté. Pour conserver leur anonymat, ils n’ont pas encore l’idée des casques à cette époque, car leur succès arrive trop vite. Ils commencent donc à se cacher le visage lors d’interview ou de reportages avec des masques banals qu’ils trouvent dans des magasins. En gardant leur liberté, ils veulent gardent le contrôle. 

Ce contrôle, ils le veulent depuis le commencement. Ils sont indépendants de l’industrie vorace de la musique, mais aussi entre eux ! Thomas Bangalter est le créateur du titre annexe « Music Sounds Better With You » qu’il a mis sous le nom d’un autre groupe créé exclusivement pour ce morceau : « Stardust ». Après l’explosion de leur premier album, ils vont trouver l’histoire parfaite à raconter ; Thomas nous dit « Nous n’avons pas choisi de devenir des robots. Il y a eu un accident dans notre studio. Nous étions en train de travailler sur le sampler quand, le 9 septembre 1999, à 9h09 très exactement, il a explosé. Quand nous avons repris conscience, nous étions des robots. » . Fasciné par toute cette technologie, ils vont décider de s’en imprégner afin d’être faits de métal et de son, tout comme leur musique. Cette décision va avoir plusieurs avantages : 

  • Ils rendent leur image et l’image de leurs albums intemporels
  • Cela les protègent du « star-systèm » qu’ils refusent 
  • Ils gardent 100% du contrôle de leur image
  • Et le choix de la voix robotique et du reste deviennent cohérent avec cette icône de la techno qu’ils représentent 

Anti-systèmes, indépendants, ils deviennent donc des robots qui portent des jugements et des messages sur les êtres humains. Cela renforce leur pouvoir musical et c’est une position, qui artistiquement, est doublement impactante. 

En 2001, ils décident de mettre la barre très haut et sortent leur deuxième album « Discovery ». Leur album (qui est vraissemblablement le plus culte) se vend avec une nouvelle tournure, un nouveau virage dans leur style musical en choisissant de se tourner vers des sons beaucoup plus pop et mélodiques qu’avant. Cependant, ils montrent toujours leur excellente maîtrise du « sampling ».

 

Malgré cet énorme succès, leur nom commence à s’effacer, et les projets qu’il sortent ensuite, comme leur album « Humain After All » en 2005 ou Électroma en 2007, vont beaucoup moins plaire à leur public. Ils décident alors de reprendre la scène et le live, chose qu’il faisaient beaucoup plus avant d’avoir cette notoriété. En 2006, ils commandent à tous les fournisseurs des États-Unis, et payent une vraie fortune des LED, jusqu’à ce qu’il y ait des ruptures de stock, pour créer d’immenses écrans géants lumineux. Ces écrans, ils vont les utiliser lors d’un concert inoubliable au Festival Coachella tout proche de Los Angeles. Ce concert marquera les esprits et redéfinira les codes des représentations musicales publiques, et même les boîtes de nuit jusqu’à aujourd’hui. C’est maintenant vu, revu, ancré dans nos habitudes, mais à cette époque, personne n’y avait encore pensé ; ils décident de mettre une claque visuelle, et une claque auditive en créant de toute pièce un immense remix de leurs trois derniers albums. Les Daft Punk sont de retour pour en mettre plein les oreilles mais maintenant plein la vue. 

Pour ce qu’il s’ensuit, ils vont décider de collaborer avec un orchestre et donc de revenir à cette industrie de la musique qu’ils critiquaient jusque là. En 2013, ils annoncent leur 4ème album : « Random Access Memories ». Ils réalisent leurs rêves de gamins en travaillant avec des grandes figures de la musique et en faisant hommage à de nombreux noms. Les années s’accélèrent ensuite, et ils vont réaliser encore d’autres nombreuses collaborations, pour finalement se séparer le 22 février 2021. 

Après leur annonce par le biais de l’extrait du film « Électroma » ; on peut dire que « la boucle est bouclée ». 

En effet, ils incarnent cette image de robots, de casseurs de codes, d’avant-gardistes, mais en même temps, de rêveurs. Ces rêveurs ont pu passer de samples d’artistes qu’ils admiraient réalisés dans leur chambre, avec qui ils ont fini par travailler des années plus tard. Ils s’apparentent à réaliser un rêve, à l’ambition d’une vie, d’une passion qu’ils ont pu mener jusqu’au bout en imposant leur vision des choses, en restant fidèles à eux mêmes du début à la fin. Nous pouvons les remercier de laisser derrière eux ce bel héritage musical, et d’ainsi nous montrer que malgré le succès, la notoriété, on peut tout à fait faire des choix qui vont, soit, impacter notre vie (positivement ou négativement d’ailleurs ) en gardant nos valeurs, en gardant ce pour quoi nous avons commencé. Ce n’est pas une recherche du meilleur projet, du meilleur tube, de la meilleure idée, mais simplement deux amis qu’on a critiqué avec de la pure méchanceté dès leurs débuts, et qui ont su montrer de quoi ils étaient capables. Cette moquerie qui les a détruits ils l’ont travestie et en ont fait une icône mondiale gravée dans l’histoire de la musique, ce qui est une belle revanche et une belle fin d’histoire en soi.

Esther Loras, DNMADe2Jo, décembre 2022

27 décembre 1897 , un départ dans histoire du théâtre français

Replongeons nous dans le Paris du 19ème ; le début de la photographie, de l’automobile, de la mode scientifique, des Jules Vernes, Arthur Rimbaud et Edmond Rostand.

                                   

C’est un film qui a été réalisé par Alexis Michalik  et est sorti le 9 janvier 2019. Il s’agit d’une réadaptation d’une pièce de théâtre qu’il a lui même écrit en 2016. Les scènes principales ont été tournées au théâtre du Palais Royal de Paris, ce qui sublime d’autant plus le film. 

Je vais vous proposer dans cet article de visionner l’histoire d’un petit auteur, Edmond Rostand, ne créant que des fours et n’étant point connu du public, et qui, en trois semaines seulement va écrire l’un des plus grand chef-d’oeuvre du théâtre français, il s’agit, vous le savez j’espère, de Cyrano de Bergerac. 

Cette pièce a été pour la première fois jouée le 27 décembre 1897. Après 40 rappels, on se décidera à laisser le rideau ouvert. Les acteurs seront portés en triomphe dans les rues de Paris, Edmond Rostand recevra la légion d’honneur, et dans le siècle à venir, Cyrano de Bergerac sera joué plus de 20 000 fois et deviendra ainsi le plus grand succès du théâtre français. Quelques dates et acteurs importants : Constant Coquelin le soir du 27 décembre 1997, puis en l’an 1900, puis Pierre Magnier en 1923, Claude Dauphin en 1946, José Ferrer en 1950 ( grand acteur portoricain ! ), Daniel Sorano en 1960, Jean Piat en 1964. Mais encore Jean Marais en 1970, Jacques Weber en 1985, Jean-Claude Drouot en 1985, le grand Gérard Depardieu en 1990, Michel Vuillermoz en 2006 et encore tant d’autres. C’est une pièce omniprésente, universelle et intemporelle. C’est pourquoi ce film Edmond est très intéressant et très prenant. C’est un nouveau tournant pour le théâtre.

Mais revenons en au film voulez-vous ? 

Edmond Rostand est comme tout le monde. C’est un rêveur qui aimerait avoir du succès, mais aussi de douceur et d’aventure dans sa vie. Il a trouvé le moyen de faire tout cela ! C’est en créant des vers et des personnages. Malheureusement, les gens n’apprécient pas vraiment ses tragédies et ses histoires car la mode est à la Comédie. Après avoir parlé avec Constant Coquelin, (un grand acteur de l’époque ), ce dernier va lui commander une pièce pour avant la nouvelle année, c’est-à-dire en trois semaines seulement. Edmond n’a pas écrit depuis deux années, il est perdu. Il n’a qu’une idée, qu’un début, qu’une tirade… Il va écrire oui, mais en plus essayer de régler tous les soucis qui vont le ralentir dans son élan ; de ne pas prêter d’importance aux caprices des actrices, répondre aux exigences de ses producteurs corses, calmer de la jalousie de sa femme, suivre les histoires de cœur de son meilleur ami et essayer d’oublier le manque d’enthousiasme de l’ensemble de son entourage… malgré tout, il sortira une pièce d’exception, de perfection. D’ailleurs le patron du café où il va souvent, Monsieur Honoré, lui dira : 

« Cette pièce est sublime. Vous avez messieurs de l’or entre les mains,  vous avez un bijou que personne ne peut estimer ! Voulez-vous qu’il disparaisse dans l’oubli ou voulez-vous qu’il soit le plus grand triomphe du théâtre français ? 

Donnez tout ce que vous avez pour cette pièce car je vous le prédis ; jamais, de votre vie vous n’en croiserez une plus belle ! « 

                               

Vous trouverez dans des petits rôles l’incarnation de certains excentriques du cinéma français ; comme par exemple Dominique Pinon en régisseur survolté et agité tout au long du film, et Jean-Michel Martial en tenancier de café rêveur et poète victime de discrimination raciale. De grandes figures du théâtre français et même de cette époque sont incarnés par de grands acteurs actuels ! Sarah Bernard par exemple qui est très importante dans cette histoire et qui connaît le petit poète est interprétée par Clémentine Célarié. 

Vous allez découvrir le vieux Paris, les bonnes manières, la mode, le pouvoir, la jalousie, l’amour, et le théâtre bien sûr ! Vous apprécierez ainsi la finesse des dialogues et la capacité du réalisateur à mettre à jour le genre du vaudeville, et ce dans un cadre lié au patrimoine de la culture française. Il est excitant, prenant, Et même si vous n’avez jamais vu la pièce, ou simplement du théâtre, ce film ne vous perdra pas. Au contraire, il vous mettra à l’aise et vous comprendrez tout. Il vous donnera même envie de voir la pièce originale !

Il est disponible sur toutes les plateformes et j’espère qu’il vous plaira. Je vous mets ci-dessous la bande annonce. Merci de m’avoir lu et bon visionnage ! 

https://www.youtube.com/watch?v=jOgoyxezMoI

Esther Loras__DNMADe14Jo__23 avril 2022

Le Jeu de la mort

« Depuis 10 ans, la plupart des chaînes commerciales utilisent l’humiliation, la violence et la cruauté pour fabriquer des programmes de plus en plus extrêmes. À quand le jeu de la mort en Prime time ? »

Je vous présente un reportage qui date d’avril 2009, et qui cherche à traiter des questionnements tels que : où sont les limites de la télévision ? Quel est le pouvoir de cet écran qui nous suit du matin au soir ? A-t-elle une réelle autorité sur nous et dirige-t-elle en quelque sorte notre quotidien, nos actions ? C’est ce qu’ont voulu vérifier une équipe scientifique pluridisciplinaire, dirigée par le professeur de psychologie sociale Jean-Léon Beauvois.

Après un an de recherche, cette équipe a trouvé un protocole expérimental pour savoir si le pouvoir de la télévision pouvait oui ou non pousser une personne à aller vraiment loin. À commettre l’irréparable. Un meurtre. Ils ont décidé de suivre le modèle de l’expérience de Milgram de 1963. Voici un bref récapitulatif pour ceux qui ne connaissent pas cette expérience :

Tout d’abord Milgram a pris deux sujets, un qui devait retenir une liste de mots et un autre qui devait lui poser des questions sur cette liste et infliger au premier une punition par un choc électrique si la réponse était fausse. Plus les erreurs étaient nombreuses, plus le choc était violent. Le sujet qui infligeait les punitions était surveillé par un scientifique, représentant le pouvoir et l’autorité. Mais celui qui recevait les chocs électriques était un acteur. Il simulait des hurlements et n’était pas branché. L’étude de Stanley Milgram a révélé que 62% des gens se soumettaient aux ordres. Ainsi, le scientifique a démontré que tout individu peut commettre les pires atrocités quand c’est une autorité légitime à ses yeux qui le lui ordonne.

Cette expérience a donc été transposée à notre époque, et modifiée sur certains points pour devenir une sorte de jeu télévisé, appelé « La Zone Extrême » avec, comme pour Milgram, un acteur, qui simule des chocs électriques, et avec des sujets, pris un à un et mis à l’épreuve sur un plateau, devant des caméras, sans le savoir. Sur le plateau, ce n’est pas un scientifique qui incarne l’autorité, mais la présentatrice du jeu.

Cette fausse émission est très intéressante aussi parce qu’elle est liée à une autre expérience, celle de Asch, qui date de 1951. Il y a quelques similitudes. Pour l’expérience de Asch, il s’agit d’observer la réaction et les réponses à des questions d’un seul individu face aux réponses d’un groupe composé de plusieurs individus. Le scientifique a voulu voir comment se comporte l’individu, qui est confronté à ses propres idées contre celles du groupe. Cela s’appelle la règle de conformité. La plupart des individus vont se conformer aux pensées des autres pour ne pas être rejetés, expulsés et pour éviter le jugement et le regard extérieur.

Dans « La Zone extrême », les candidats vont devoir faire face à cette règle de conformité. Face à l’animatrice d’une part mais aussi et surtout face au public ! Car le public est là et rajoute sur le candidat une pression encore plus énorme que celle qu’il y avait déjà dans l’expérience de Milgram de 1963 (car enfin dans cette dernière, il n’y avait que les scientifiques qui regardaient les sujets).

Je trouve cette recherche très importante et très intéressante car la population ne se rend pas compte du pouvoir qu’a la télévision sur notre comportement et de son ampleur toujours plus grandissante. Le sociologue nous explique que nous avons des valeurs, que certaines sont compatibles avec les règles du jeu mais que d’autres vont à l’encontre du jeu. Seulement, comme le joueur est seul, face aux caméras, au public, aux techniciens, à l’animatrice, il va se mettre dans un mode « automatique » et il va en quelques sorte trier ces valeurs, essayer d’en oublier quelques-unes, et obéir aveuglément. Jean-Léon Beauvois nous explique que parce que l’individu est seul, et comme tous les êtres seuls confrontés à n’importe quel pouvoir, il n’a pas de défense et devient l’être le plus obéissant.

Découvrez la réaction et les émotions que vont développer les candidats du jeu mais aussi vous découvrirez des pourcentages et des statistiques surprenants et extrêmement troublants ! Ce reportage va parler de l’obéissance et de la désobéissance, de la tricherie, de l’autorité, du pouvoir, de la volonté, des émotions, de la pression… et il y aura même une variante de l’expérience avec l’autorité (l’animatrice du jeu) qui quitte la scène.

Ce reportage nous remet en question, qu’aurions-nous bien pu faire à la place de ces candidats ? Est-ce que nous aurions pu, nous aussi, suivre aveuglément les ordres de l’autorité ?

Se poser des questions oui, mais surtout y trouver des réponses… ?!

C’est là le rôle du Jeu de la mort.

Esther L. – DNMADe1JO – Février 2022

Un film d’animation fraternel loin des préjugés !

Azur et Asmar est un long métrage d’animation de Michel Ocelot sorti en 2006. C’est ce célèbre réalisateur français qui est connu du grand public pour sa trilogie Kirikou. Je vais d’abord vous parler rapidement de lui.

               

Il est né le 27 octobre 1943 et a fait les Beaux Arts de Rouen et les Arts Décoratifs de Paris. Il n’a donc jamais fait de formation de graphisme, de réalisation ou même d’animation ! On peut retrouver un travail de plasticien, de textures ! J’aurais aimé vous parler par exemple de ses tryptiques que je trouve incroyables ; Princes et Princesses, les Contes de la nuit, Ivan Tsarévitch et la princesse Changeante, où il y a des jeux de motifs et d’ombres magnifiques !

Mais revenons-en à Azur et Asmar. J’ai choisi de vous parler de ce dessin animé en particulier parce qu’il me tient vraiment à cœur. Petite, j’ai eu une nourrice qui était d’origine Arabe, et donc je m’identifie beaucoup à ce film. Petit point sur l’histoire rapidement pour que vous puissiez comprendre.

Azur et Asmar, deux enfants bercés par les mêmes légendes, s’aiment comme deux frères. Jenane, leur nourrice, éduque son fils Asmar, brun aux yeux noirs, ainsi que le fils de son maître, Azur, blond aux yeux bleus. À l’âge de raison, les garçons sont brutalement séparés. Le père d’Azur envoie son fils étudier en ville et chasse la nourrice et Asmar. Une fois qu’Azur est devenu adulte, il part pour le pays d’origine de sa nourrice pour retrouver la fée dont elle lui parlait tant, et la délivrer. En cours de route, il va retrouver son frère et tous les deux vont partir à la conquête de la fée.

Dans cette histoire, Michel Ocelot va créer une dualité entre différentes cultures, légendes, traditions et langues…tout en liant les deux personnages principaux du film. Au niveau de l’univers visuel du film, tout est parfait et plaisant à regarder. Il va travailler des décors de dentelle et un immense panel de couleurs allant du chaud au froid. Les graphismes sont d’une grande splendeur et accompagnent à merveille l’histoire et la continuité du film. L’œil du spectateur est accompagné avec douceur et sincérité au niveau des monuments architecturaux (comme par exemple la muezzin, la mosquée, madrassah etc.) des arabesques, et des paysages typiques du monde arabe médiéval. On va retrouver la pauvreté, la vie des rues, le bruit et les senteurs du marché, la famine, les brigands, mais aussi la richesse, la célébrité, les fêtes, les buffets garnis et les habits luxueux… au-delà de l’aspect visuel, il y a également tout l’aspect sonore, par Gabriel Yared, qui a réalisé de superbes partitions et chants qui sont inspirés directement des chants traditionnels orientaux. Notamment une comptine qui va bercer les oreilles du spectateur tout au long du film. Il crée une continuité en utilisant des instruments médiévaux tels que l’Oud, le Kamân, la Derbouka, ou bien encore le Ney.

Mis à part tout cela, j’ai profondément aimé la proposition d’un conte original avec comme sujet de fond la tolérance, l’acceptation de l’autre et la fraternité. Azur et Asmar sont deux enfants très différents, très stéréotypés, l’un à la peau claire, blond aux yeux bleus, l’autre à la peau mate, brun aux noirs, l’un français et appartenant à une classe aisée, l’autre arabe et appartenant à une classe inférieure mais qu’importe, puisque la question du racisme et des préjugés est très bien traitée selon moi. Tout d’abord, l’amour que la nourrice Jenane a pour les deux enfants. Elle les traite de la même manière et les élève tous les deux comme ses propres fils. J’ai vécu cela avec ma nourrice Salma. Je m’entendais à merveille avec ses filles et ses fils et elle nous traitait de la même manière ses enfants et mes sœurs et moi. Ensuite, l’amour que portent Azur et Asmar, l’un pour l’autre, n’est d’abord pas visible puisqu’ils passent leur temps à se disputer. Mais, au fil de l’histoire, on peut découvrir qu’une relation de plus en plus fusionnelle se forme entre eux. Par exemple lorsqu’Azur est privé de nourriture, Asmar ira lui en jeter par la fenêtre en cachette de son père. Encore une fois, j’aime beaucoup ce film d’animation car je m’identifie à cet amour fraternel que j’ai moi-même avec ma soeur. Des disputes, des hauts, des bas, c’est vraiment le résumé de ma relation avec elle. On peut voir que les deux personnages cherchent d’ailleurs à combler un vide affectif, l’un a sa mère (Asmar) et l’autre a son père (Azur), et je trouve que cette entraide pour combler ces vides est très touchant. Elle reflète encore plus l’affection qu’ils se portent mutuellement. 

De plus, je trouve cela intéressant de montrer et de créer de tels films pour les enfants, déjà pour les changer des grosses productions américaines bruyantes, telles que celles de Disney, où il y a une simple histoire de princes et de princesse pour la plupart du temps, misogynes et macho en plus (du moins à l’époque d’Azur et Asmar en 2006 car, depuis les choses ont bien changé et des efforts ont été faits là dessus !). Et puis pour leur inculquer des valeurs fortes dès leur plus jeune âge ! Loin des personnages lassants et des contes sans aucune profondeur de Disney, Azur et Asmar se révèle être d’un calme et d’une finesse rare et précieux. Ici, le but n’est pas d’abrutir le spectateur devant un scénario qui lui en met plein la vue et les oreilles, ce film se montre plutôt sous un jour d’une douceur intime et mystique. C’est également pour cela que j’y suis particulièrement attachée. 

      

En conclusion, ce film est génial, au niveau de l’univers visuel, des textures, des palettes de couleurs, des musiques diverses et variées, du scénario, des personnages, du message profond qui est transmis. Je le conseille fortement pour toutes les personnes qui veulent montrer des films qui peuvent nous augmenter, et ouvrir les esprits de nos enfants sur les préjugés qui persistent dans ce monde. 

Esther L. – DNMADe14Jo – Décembre 2021

La merveilleuse Dentelle de Fer

Construite de 1887 à 1889. La tour Eiffel est l’œuvre de l’architecte Gustave Eiffel. Elle fut créée pour l’exposition universelle de 1889. Elle devait être détruite à la suite de cette exposition car les parisiens trouvaient qu’elle dénaturait le paysage de Paris, mais elle fût gardée et demeure actuellement le monument le plus visité du monde. Elle a servi à différentes choses : que se soit pour des expériences scientifiques ou aujourd’hui pour la diffusion de la radio et la télévision grâce aux nombreuses antennes qui se situent à son sommet. Ce monument inscrit au patrimoine mondial de l’unesco à changé plusieurs fois de couleur : de rouge à jaune en passant par ocre, elle est désormais brune depuis 1968. Cependant elle redeviendra jaune brun en 2022 pour les jeux olympiques de Paris en 2024. Sur les trois étages que comporte la Tour, on peut  retrouver différents types de structures comme un restaurant et une boutique de souvenirs au premier, un vendeur de macaron au second et le bureau de Gustave Eiffel lui-même au troisième et dernier étage de celle-ci. La tour en quelques chiffres: 324 mètres de hauteur, 7300 tonnes de charpente métallique, 2.500.000 de rivets, 2 ans 2 mois et 5 jours de construction et 7.000.000 de visiteurs chaque année. La tour Eiffel apporte du bonheur et du calme. Assis sur les bancs du champs de mars à contempler ce monument gigantesque les parisiens ne l’écartent pas de leur quotidien. Elle fait la fierté de Paris et demeure un des emblèmes les plus forts et les plus majestueux de la France. Elle demeure et perdure dans le temps depuis plus de 130 ans maintenant et s’inscrit dans un un univers géométrique et indémodable. Elle est le fruit d’une prouesse technologique et architecturale. Pour suivre son histoire et avoir plus d’informations sur la vie d’Eiffel, un film a été réalisé en 2021.

Quelques sources documentaires :

https://www.paris.fr/pages/les-sept-couleurs-de-la-tour-eiffel-16827

https://www.merveilles-du-monde.com/Tour-Eiffel/Histoire-de-l-art.php

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_Eiffel#Illuminations_de_la_tour

Esther L. – DNMADe1 – Octobre 21